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182. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre II. Défense de Fouquet, par Pélisson. »

quelle autre puissance si grande et si redoutable dans les états de votre majesté, l’empêcherait de suivre et sa gloire et ses inclinations, toutes grandes et toutes royales, puisque sans leur faire violence et sans faire tort à ses sujets, elle peut exercer toutes ces vertus ensemble ? […] C’est là, sire, le digne sujet, la propre et véritable matière, le beau champ de sa clémence et de sa bonté ».

183. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Les rebelles s’étaient saisis des arsenaux et des magasins ; et, malgré la défection de tant de sujets, malgré l’infâme désertion de la milice même, il était encore plus aisé au roi1 de lever des soldats que de les armer. […] Nul ciseau, nul tour, nul pinceau ne peut approcher de la tendresse avec laquelle la nature tourne et arrondit ses sujets. […] Un médecin célèbre (Dodart : il était attaché à la personne de Louis XIV), dont l’éloge a été fait par Fontenelle, admirait beaucoup l’exactitude physiologique de la description qu’on va lire. — On peut comparer, à ce sujet, Fénelon, Lettres sur la religion, II. […] Le cardinal avait représenté au monarque, pour le porter à créer cette institution qui devait être durable, parce qu’elle était parfaitement en harmonie avec l’esprit français, « qu’une des principales marques de la félicité d’un Etat était que les sciences et les lettres y fleurissent en honneur, aussi bien que les armes, puisqu’elles sont un des principaux instruments de la vertu ». — Le vieux Caton, remarque à ce sujet un des académiciens les plus distingués de nos jours, disait déjà, en parlant de la race ingénieuse et forte d’où est sortie notre France : Duas res gallica gens industriosissime persequitur, rem militarem et argute loqui ; « la nation gauloise est singulièrement habile à pratiquer deux choses, le métier des armes et le beau langage. » 5.

184. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

Cependant, si le sujet des deux verbes n’était pas le même, ou s’il y avait dans la seconde proposition un pronom qui se rapportât au sujet énoncé dans la première, l’attribut devrait se mettre à l’accusatif. […] IV L'adjectif s’accorde quelquefois, par syllepse, non point avec le substantif sujet, mais avec le mot dont ce substantif sujet, mais avec le mot dont ce substantif rappelle l’idée. […] On pourrait aussi rapprocher le participe du substantif sujet, et dire : Visa est mihi paupertas grave onus. […] XXIX Ipse, ipsa, ipsum, construit avec un pronom complément du verbe, s’accorde avec le sujet, quand c’est l’idée exprimée par le sujet qui offre le plus d’intérêt. […] XII Si le verbe français n’avait pas de régime dont on pût faire le sujet du verbe latin, il faudrait se servir du mode impersonnel et mettre le participe futur au genre neutre.

185. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

C’est un astre qui a eu ses éclipses : en vain entreprendrais-je de vous les cacher, puisqu’elles ont été aussi éclatantes que sa lumière même ; et peut-être serais-je prévaricateur, si je n’en profitais pas, pour en faire aujourd’hui le sujet de votre instruction. » L’exemple suivant est tiré de l’Oraison funèbre de Marie-Thérèse d’Autricheb, reine de France, par Bossuet. […] Louis a brisé les fers dont tu accablais ses sujets, qui sont nés pour être libres sous son glorieux empire. […] Sujets, amis, parents, tout deviendra stérile ; Et dans ce jour fatal l’homme à l’homme inutile Ne paîra point à Dieu le prix de sa rançon…. […] Ou bien irai-je enfin jusqu’au bout de la terre Avec tous mes sujets leur déclarer la guerre ? […] L’Écrivain, qui non seulement connaît les principes de sa langue, et qui les observe, qui enchaîne bien ses idées, et qui les présente sous un jour lumineux ; mais encore qui n’est jamais ni au-dessus ni au-dessous du sujet qu’il traite, employant tour à tour le style simple, le style fleuri, le style sublime, selon que la matière s’élève ou s’abaisse ; cet Écrivain, dis-je, est un Écrivain parfait.

186. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — De Maistre 1753-1821 » pp. 210-213

Je traite rarement ce triste sujet avec vous ; mais ne t’y trompe pas, ma chère Constance, non plus que tes compagnes, c’est la suite d’un système que je me suis fait sur ce sujet ; à quoi bon vous attrister sans raison ?

187. (1862) Cours complet et gradué de versions latines adaptées à la méthode de M. Burnouf… à l’usage des classes de grammaire (sixième, cinquième, quatrième) pp. -368

Pour prévenir les élèves contre le découragement injuste ou la confiance présomptueuse que pourrait leur inspirer le nom de l’auteur, rapproché de chaque sujet, nous nous sommes interdit toute indication de ce genre. […] Grâce encore à cette précaution, les jeunes gens, préparés à toutes les surprises, ne se trouveront pas désorientés, dans ces luttes solennelles où l’on prend à tâche de tirer les sujets de composition des sources les moins connues.

188. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Ce sujet peut être sérieux ou léger, triste ou enjoué, sublime ou simple, spirituel ou naïf. […] À ce sujet, la seule règle possible, c’est de mettre l’accent d’accord avec l’impression morale que produisent les idées exprimées par l’auteur. Tout désaccord, toute dissonance est désagréable et ridicule ; évitons l’emphase dans les sujets sublimes, la bouffonnerie dans les sujets plaisants. […] Il n’y avait point de barrière entre le roi et les sujets, que le moindre ne pût franchir. […] Nul ciseau, nul tour, nul pinceau ne peut approcher de la tendresse avec laquelle la nature tourne et arrondit ses sujets.

189. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Il y a, ce me semble, quelques endroits de vos Odes qui pourraient être retranchés sans rien ôter au sujet, et qui n’entrent point dans votre dessein. […] « Le Traité de l’existence de Dieu est l’un des ouvrages les plus importants de Fénelon par le sujet et l’étendue. […] On peut voir, à ce sujet, Quintilien, Inst. or.

190. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

) Vous, monsieur Galonier, quel sujet vous amène ? […] Boileau louait dans Regnard « le don de n’être pas médiocrement plaisant », et Voltaire pensait que « celui qui ne goûte point les comédies de Regnard n’est pas digne d’admirer Molière. » La Harpe a dit aussi : « Regnard a su être grand comique sans ressembler à Molière : ce qui le caractérise, c’est une gaieté soutenue, un fonds inépuisable de saillies et de traits plaisants. » Il faut voir à son sujet, outre le Cours de littérature de La Harpe, les feuilletons recueillis de Geoffroy, en regrettant d’ailleurs l’absence de travaux critiques plus complets sur cet écrivain, dont le théâtre mériterait un annotateur diligent. […] On sait que Dufresny, connu par quelques comédies spirituelles, accusa Regnard de lui avoir pris le sujet du Joueur et se brouilla avec lui à cette occasion.

191. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Préface. »

Aussi y a-t-il beaucoup de professeurs qui, à l’occasion, donnent ces notions dans leurs classes ; d’autres rédigent eux-mêmes des résumés spéciaux qu’ils dictent à leurs auditeurs ; à défaut enfin de ces enseignements, les bons élèves cherchent, autant qu’ils le peuvent, à classer dans leur mémoire ces distinctions d’ouvrages, ces règles générales de composition qui font le sujet de la conversation des hommes instruits, et sur lesquelles on ne peut trop chercher à se faire des idées nettes. […] En réduisant ces deux traités, en les débarrassant du fatras métaphysique auquel les deux écrivains se laissaient trop facilement entraîner ; en augmentant le nombre des exemples, diminuant l’étendue de quelques-uns d’eux et les appropriant davantage au sujet ; en ajoutant enfin quelques détails visiblement oubliés ou omis mal à propos, et redressant quelques jugements ou quelques faits historiques, il nous a semblé qu’on pouvait en tirer un petit volume où ne manquerait rien d’essentiel, et dont le nom des auteurs primitifs, cité à toutes les pages, garantirait d’ailleurs les excellents principes.

192. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Doué d’une sensibilité irritable qui prenait feu sur toute question, d’une intelligence merveilleuse, mais rapide et capricieuse, qui effleurait les sujets les plus divers, il manqua trop souvent de cette délicatesse dont le tact avertit des occasions qui comportent la plaisanterie ou le sérieux. […] Au nom d’Apollon, tenez-vous-en à votre premier sujet ; ne l’étouffez point sous un amas de fleurs étrangères : qu’on voie bien nettement ce que vous voulez dire ; trop d’esprit nuit quelquefois à la clarté. […] D’Argenson disait en parlant de Voltaire, âgé de quarante ans (1734) : « Plaise au ciel que la magie de son style n’accrédite pas de fausses opinions et des idées dangereuses ; qu’il ne déshonore pas ce style charmant en prose et en vers, en le faisant servir à des ouvrages dont les sujets soient indignes et du peintre et du coloris, que ce grand écrivain ne produise pas une foule de mauvais copistes, et qu’il ne devienne pas le chef d’une secte à qui il arrivera, comme à bien d’autres, que les sectateurs se tromperont sur les intentions de leur patriarche !  […] La Bruyère disait sur le même sujet : « Quand une lecture vous élève l’esprit, et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l’ouvrage : il est bon et fait de main d’ouvrier. » 5.

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