D’ailleurs, le génie assez vaste pour composer un poème épique ne pourra manquer de trouver dans son imagination assez de richesse et de vivacité pour créer les situations les plus diverses et les scènes les plus variées.
« Sans cette paix, Flandre, théâtre sanglant où se passent tant de scènes tragiques, tu aurais accru le nombre de nos provinces ; et, au lieu d’être la source malheureuse de nos guerres, tu serais aujourd’hui le fruit paisible de nos victoires. » (Fléchier).
Quelque part où il soit, il mange ; et s’il revient au monde, c’est pour manger. » Voici une scène de l’Avare, de Molière, où la coupure du style est encore plus sensible : Harpagon crie en accourant : « Au voleur !
Elle aime les descriptions riantes, les chants joyeux, les scènes touchantes et aimables, les pensées et les tableaux gracieux.
Racine, voulant faire comprendre toute la grandeur du génie de Corneille, commence par rappeler l’état du théâtre français avant l’apparition de ce grand poëte : Vous savez en quel état se trouvait la scène française, lorsqu’il commença à travailler. […] Dans cette enfance, ou, pour mieux dire, dans ce chaos du poëme dramatique parmi nous, votre illustre frère, après avoir quelque temps cherché le bon chemin, et lutté, si je n’ose ainsi dire, contre le mauvais goût de son siècle, enfin inspiré d’un génie extraordinaire, et aidé de la lecture des anciens, fit voir sur la scène la raison, mais la raison accompagnée de toute la pompe, de tous les ornements dont notre langue est capable, accordant heureusement la vraisemblance et le merveilleux, et laissant bien loin derrière lui tout ce qu’il avait de rivaux. […] Cette scène, mal exécutée, excite les huées et les murmures contre l’avocat et contre l’accusé ; au lieu de cris d’enthousiasme, on n’entend que des éclats de rire ; les juges se souviennent de la cause qu’ils ont à juger, et le pauvre soldat, après avoir rajusté sa tunique, entend prononcer sa condamnation. […] L’élève doit chercher, dans tous les livres qu’il a sous la main, soit la description du lieu où se passe la scène, soit le caractère du personnage principal et des personnages secondaires, soit enfin les circonstances qui ont précédé, accompagné ou suivi le fait à raconter. […] La différence des genres dépend de l’importance des laits, et de la nature des personnages que l’on met en scène.
Jouvency, qui demande que toute pensée soit vraie et claire, veut encore qu’elle soit proportionnée au sujet et à la situation des personnages qui sont en scène.
Quelques scènes du Brutus de Voltaire, la Mort de César, nous offriront aussi des exemples admirables d’une éloquence austère et d’un style pur. […] « N’attendez pas, Messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique ; que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant, auprès duquel fume encore le foudre qui l’a frappé ; que je fasse crier son sang comme celui d’Abel, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la Religion et de la Patrie éplorées.
Ecoutons la fin de cette scène immortelle : HORACE. […] Il les met en scène, en leur disant : Eh bien !
Racine a dit dans Athalie, acte I, scène 2.
Mais dans quelles causes, pour quels personnages, et sur quel théâtre avaient lieu ces scènes et ces éclats ? […] Quand les esprits ont été ainsi préparés, alors l’orateur, pour toucher l’âme, doit employer toutes les circonstances de la chose, des personnes, des temps, des lieux, selon qu’elles seront capables de faire l’impression qu’il souhaite ; raconter avec feu, décrire avec force et abondance, charger même à propos les couleurs ; tirer d’une action commune, d’une situation vulgaire, une scène touchante, un grand spectacle.
Dialoguer, suivant l’Académie, n’est guère d’usage qu’au passif : = cette scène est bien dialoguée.