Or, est-il que la guerre est du tout contraire à ce que j’ay dit, et les hommes guerriers ennemis jurez de cette vie-là Ainsi est-il impossible de voir une république fleurissante en religion, justice, charité, intégrité de vie, et brief, en toutes sciences libérales et arts méchaniques, si les citoyens ne jouissent d’une paix très-haute et assurée, qui toutefois est la ruine des hommes de guerre, desquels on ne sait ny mise ny receptes, non plus que de leurs outils, quand on est en bonne paix.
Ce qu’il voit de la mort le frappe plus violemment que ce qu’il en sait : la maladie, la douleur, le cadavre, le dégoûtent de la connaissance d’un autre monde ; il faut tout le sérieux de la religion pour le réduire. » 1.
Esther manifeste toute son indignation en pensant que les ennemis du peuple de Dieu pourraient anéantir la religion divine.
Qu’est-ce que la religion naturelle ? […] Elle se plaît à traiter les plus hautes questions de morale et de religion. […] Son autorité a été contestée et méconnue pendant les guerres de religion.
Luther, moine augustin d’Allemagne, hérésiarque fameux, et le premier auteur de la religion protestante.
Il est dans le ciel une puissance divine, compagne assidue de la religion et de la vertu.
Habile, adroit, remuant, infatigable, s’occupant de tout à la fois, même de sa fortune, mêlant les plaisirs aux affaires, aussi laborieux que dissipé, homme de cour et homme de lettres, favori de Madame de Pompadour et roi des philosophes, hôte et ami de Frédéric, flatteur des souverains qu’il encense pour assurer l’impunité à ses hardiesses, ennemi des abus plus que des vices, prêt à tout oser contre les préjugés, mais ne sachant respecter ni la religion ni les mœurs, Voltaire n’eut jamais le temps de se recueillir, et risqua de propager les réformes par la licence, ou de corrompre les esprits en voulant les affranchir.
J’ai placé ensuite des modèles de narrations, de dissertations et de discours, les différents genres d’exercices correspondent aux objets divers qui sont la base des études, et mettent ainsi les jeunes gens en état de reproduire, dans un style convenable, les notions qu’ils ont acquises sur la religion, la philosophie, l’histoire, la littérature et les sciences. […] Si elle vous oblige à vous retrancher sur vos dépenses, retranchez d’abord tout ce que la religion condamne dans l’usage de vos biens ; réglez vos tables, vos parures, vos jeux, vos trains, vos édifices, sur le pied de l’Évangile ; que les retranchements de la charité ne viennent du moins qu’après tous les autres ; retranchez vos crimes avant de retrancher vos devoirs… Mais il y a trop de malheureux à secourir ! […] C’est au milieu des pompes de la cour, assise sur le trône qu’elle partage avec un monarque d’une religion étrangere, que la tendre Esther se rappelle son Dieu, sa patrie et ses frères infortunés : Hélas !
XVIe siècle La poésie au XVIe siècle Quand le xvie siècle s’ouvrit, l’héritage que lui laissaient le moyen âge et le xve siècle, qui forme entre eux la transition, consistait dans : — un trésor considérable de Chansons de Geste des xie et xiie siècles, trésor oublié de manuscrits dispersés et dormant, avec leurs enluminures, sous la poussière du temps, dans les manoirs des provinces et les hôtels des villes, épopées muettes comme leurs héros, dont quelques noms seulement étaient répétés encore par la prose populaire des romans de chevalerie ; — la poésie allégorique et galante du Roman de la Rose, la poésie allégorique et satirique du Roman de Renart et des Fabliaux, la poésie allégorique et morale d’Alain Chartier, la poésie allégorique encore, mais originale, personnelle et souvent mélancolique, des Ballades et des Rondeaux de Charles d’Orléans, des Ballades et des Testaments de Villon ; — les Ballades touchantes de Christine de Pisan, les Ballades patriotiques d’Eustache Deschamps, les couplets joyeux du Normand Olivier Basselin, qui ont légué à notre langue le mot de vaudeville (vau-de-vire) ; — et, plus récemment, les poésies, allégoriques toujours, et les chroniques rimées de de Jean Molinet (mort en 1507), de Guillaume Crétin (mort en 1525), son ami, et de leurs nombreux imitateurs ; — enfin tout un répertoire dramatique de Mystères empruntés à la religion, de Farces, de Moralités, de Soties, où continue à régner l’allégorie morale, chère au moyen âge, et que gardent, que jouent, qu’enrichissent les Confrères de la Passion, les Clercs de la Basoche et la Société des Enfants sans souci. […] À côté d’eux, mais à part, il faut nommer ensemble ceux que j’appellerai les « Ménippéens », bourgeois de Paris, de naissance ou d’adoption, tous, qui avocat, qui jurisconsulte, qui professeur, tous érudits et poètes a leurs heures, quelque peu amis de la gaillardise en prose et en vers, du sel attique et du sel gaulois, tenant, pour Ronsard sans renier Marot en poésie, sans tenir pour la Digue en religion ; — c’est Nicolas Rapin (mort en 1608), homme de robe, de plume et d’épée, avocat, un des braves d’Ivry, puis prévôt de la connétablie de France, qui traduisait ou imitait Horace, qui lit une ode sur la mort de Ronsard et reçut la dédicace de la satire de Régnier contre Malherbe ; — C’est Gilles Durant, sieur de la Bergerie (mort en 1615), qui fit force sonnets et chansons, traduisit des psaumes, et dont l’écrin de la Ménippée nous garde la complainte à Mademoiselle ma Commère sur le trépas de son âne ; — c’est Jean Passerat (mort en 1602), l’éminent latiniste du collège de France, ami de la vigne et de la poésie, fin chansonnier des Pastoureaux et Pastourelles, vert et vigoureux satiriste des étrangers, Espagnols catholiques ou reîtres huguenots. […] Il alla à Genève embrasser la religion réformée, et là commença cette vie de travail, de controverse et de lutte par la plume, la parole et l’épée, qui lui donna un rôle considérable dans l’histoire politique et religieuse du xvie siècle et une place parmi ses écrivains.
Ainsi un Européen, blessé dans son honneur, peut être retenu par la religion, le respect des lois, la crainte de l’opinion publique, les conséquences fâcheuses d’un scandale, l’intérêt de sa famille.
Les prêtres, après la découverte de l’écriture alphabétique, continuèrent à s’en servir comme d’une espèce d’écriture sacrée qui n’était plus connue que d’eux seuls, et qui servait à donner une mystérieuse obscurité à leurs dogmes et à leur religion. […] Un orateur peut, avec beaucoup de convenance, adresser la parole à la religion, à sa patrie, à quelque ville ou province, qui ont souffert quelques grandes calamités, et qui ont servi de scène à quelque action mémorable. […] Des sujets généraux, tels que l’excellence des plaisirs de la religion, servent souvent de texte aux prédicateurs, parce qu’ils sont plus brillants et plus aisés à manier ; et sans doute les matières générales de la religion ne doivent pas être négligées, et dans quelques circonstances on peut les traiter avec succès ; mais ce ne sont pas les sujets les plus favorables pour produire les grands effets de l’éloquence.