De là une construction purement arbitraire où l’on voit des adverbes éloignés des mots qu’ils modifient, des prépositions séparées de leurs compléments, des conjonctions renvoyées à la fin du vers, quand elles devraient être au commencement, des adjectifs placés le plus souvent après leurs substantifs, et séparés d’eux par un grand intervalle ; il en résulte une grande incohérence dans les mots et dans les idées, et une confusion telle, que l’écolier lui-même ne peut s’y reconnaître, et que le maître ne saurait y voir qu’une suite d’absurdités et de bêtises.
On reconnaît sans peine le même écrivain dans ses Révolutions d’Espagne, depuis la destruction de l’empire des Goths, jusqu’à l’entière et parfaite réunion des royaumes de Castille et d’Aragon120 en une seule monarchie.
« Or si nous étudions le mystère qui se passe en nous lorsque le bonheur nous touche un instant, nous reconnaîtrons sans peine qu’il y est causé par la satisfaction plus ou moins entière d’une ou de plusieurs de nos facultés, soit de l’esprit par la poésie et l’éloquence, soit du cœur par une affection récompensée, soit de la conscience par une action qui l’émeut, soit de tout notre être par un ensemble de choses qui le saisissent à la fois et le transportent hors de lui.
On reconnaît l’homme dans l’action des animaux.
Néanmoins Aristote enseigne que l’épopée s’écrit en vers et en prose, et prétend que l’Iliade, mise en prose, serait encore un poème parce qu’on y reconnaît, indépendamment de la versification, cette invention d’une fable qui est l’essence de l’épopée.
Malgré le mérite reconnu des deux grands écrivains que nous venons de citer, ils ont besoin l’un et l’autre d’être lus avec précaution, pour l’être avec fruit.
« M. de Vardes reconnut le dauphin et le salua.
: Chaque objet frappe, éveille et satisfait mes sens : Je reconnais les dieux au plaisir que je sens.
Mais comme je suis bien loin de croire que mes observations puissent être une règle pour eux, je me suis imposé la loi de m’appuyer toujours de l’autorité des critiques sages et éclairés, dont le goût sûr et les connaissances profondes sont généralement reconnus.
Le défaut opposé à la clarté est l’obscurité qui empêche de reconnaître l’objet ou de le distinguer suffisamment.
Cependant il est un mérite qu’il faut reconnaître aux auteurs qui ont aimé à parcourir cette route folle et légère : c’est qu’au milieu de leurs excentricités, sous l’enveloppe transparente du burlesque, il n’est pas impossible de découvrir un fonds réel d’esprit, et une sorte de philosophie souvent raisonnable, et, en dernier lieu, de faire voir que tous les objets ont deux faces, que nous pouvons les envisager premièrement sous un côté sérieux et noble ; deuxièmement sous un côté ridicule et comique.