Les historiens célèbres, Tite-Live, Tacite et plusieurs autres, avaient encore une sensibilité exquise, et c’est ce caractère qui fait le charme de leurs harangues et de leurs récits. […] Quelquefois cependant l’auditoire est prévenu relativement aux faits dont il s’agit ; l’orateur doit alors dissiper ces préventions et placer la réfutation avant le récit des faits. […] Un récit de deux pages sera court s’il ne contient que ce qui est nécessaire ; un récit de vingt lignes sera long s’il peut être renfermé dans dix. […] Les historiens modernes n’ont pas inséré dans leurs récits des discours aussi longs et aussi nombreux. […] Si un historien présente les faits d’une manière vive et animée, s’il en tire de grandes et solennelles leçons, si son récit remplit l’âme d’horreur pour le crime et d’enthousiasme pour la vertu, son histoire est vraiment éloquente.
Ces deux figures combinées (l’ellipse et accumulation) donnent à l’expression une forme pittoresque et contribuent à rendre le récit brillant, animé et rapide. […] s’il m’était permis de t’apprendre les secrets de ma triste prison, je pourrais te faire un récit dont le moindre mot remplirait ton âme d’horreur, et glacerait ton jeune sang dans tes veines ; tes yeux étincelants comme l’astre du jour sortiraient de leurs orbites, tes cheveux épars se dresseraient sur ton front, et tout ton poil se hérisserait : mais cet éternel mystère ne doit pas être confié aux oreilles d’un mortel ; écoute seulement, écoute ce que je puis te dire, si jamais tu aimas ton père... […] Maintenant, Hamlet, écoute : on a répandu le bruit que, paisiblement endormi dans mon jardin, un serpent me frappa de son dard ; ainsi, le Danemarck est grossièrement abusé par un récit imposteur de ma mort ; mais apprends, noble jeune homme, que le serpent qui arracha la vie à ton père, porte aujourd’hui sa couronne.
Ce style d’autant plus difficile à saisir avec tous ses agréments, qu’il est plus près de la nature, s’emploie dans les entretiens familiers, dans les récits, dans les fables, dans les lettres, dans les sujets où l’on se propose d’instruire, et généralement dans tous ceux, où l’on parle de choses simples et communes.
L’Épiphonème est une espèce d’exclamation ou une réflexion courte et vive à la fin d’un récit, comme on va le voir dans cet endroit de l’Énéide : « L’infortuné Priamd se voyant menacé d’une guerre et d’un siège, dont il redoutait les événements, avait secrètement envoyé le jeune Polydore, un de ses fils, avec beaucoup d’or, au roi de Thracea, pour le faire élever dans sa cour.
Excusez ma douleur, Sire ; le voix me manque à ce récit funeste : Mes pleurs et mes soupirs vous diront mieux le reste.
Mais au seul récit de ces nouveaux attentats, nous avons tous frémi, frissonné d’horreur ; et nos femmes auraient même tremblé pour leur propre vie, si nous avions tardé à voler à leur secours. […] On peut employer le présent de l’indicatif pour un passé, quand on raconte quelque chose, et qu’on veut donner plus d’énergie et de vivacité au récit.
Ce qu’on ne doit point voir, qu’un récit nous l’expose.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Notice sur la vie et les ouvrages de H. Blair. Voltaire se plaît à répéter souvent qu’avant lui la langue et la littérature anglaises étaient ignorées en France ; il se vante surtout de nous avoir fait connaître Locke et Newton, les deux plus beaux génies de l’Angleterre ; et c’est un noble titre à ajouter aux titres déjà si nombreux de sa gloire. Il est certain que jusqu’au commencement du xviiie siècle nos relations littéraires avec les Anglais étaient presque nulles ; qu’il n’existait qu’un très petit nombre de traductions d’ouvrages anglais, et que Boileau, Corneille et Racine connaissaient à peine les noms de Milton et de Shakspeare. À cette longue insouciance pour les productions littéraires de nos voisins succéda parmi nous une fureur qui n’eut bientôt plus de bornes : on ne consentit à admirer que ce qui nous venait de l’Angleterre ; on dévora ses livres, on voulut ses lois, et l’on adopta jusqu’à ses usages et ses modes.
Telles sont ces paroles d’un enfant qui venait d’entendre le récit de la mort de Pyrrhus : Ah !
C’est alors que Philoctète lui adresse la prière suivante : « Au nom de ton père, ô mon fils, au nom de ta mère, par tout ce que tu as de plus cher dans ta patrie, je t’implore en suppliant ; ne me laisse pas ainsi seul, privé de toute consolation, au milieu des maux que tu vois et dont tu as entendu le récit ; place-moi dans quelque coin de ton navire. […] Après avoir entendu de la bouche de Pierre l’Ermite le récit des cruautés exercées par les Turcs contre les chrétiens, le pape Urbain II convoqua un concile à Clermont en Auvergne, et là, entouré des nobles et des prélats, il prononça le discours suivant : « Chers enfants du Sauveur du monde, vous savez tous, et vous ne l’avez pas entendu sans frémir d’horreur, de quelle sorte les Sarrasins tyrannisent les Chrétiens dans les terres que la permission divine leur a abandonnées.