/ 223
35. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

                                      C’est pure médisance. […] Écrivain pur et précis, il a un tour aisé, une limpidité transparente. […] Sa gloire de fabuliste est plus pure. […] À partir du septième livre, La Fontaine sort du pur genre d’Ésope. […] Véritable amant de la nature, de la pure et simple nature, il aspire, comme Virgile, au bonheur de passer sa vie dans une champêtre et douce solitude.

36. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

        Jours d’une pure volupté ! […] L’un plus pur, l’autre plus sublime, Tous deux partagent notre estime Par un mérite différent : Tour à tour ils nous font entendre Ce que le cœur a de plus tendre, Ce que l’esprit a de plus grand. […] Sur le bord de la mer, avant les premières lueurs de l’aurore, l’air est plus pur et plus frais : là, plus que partout ailleurs, il porte une nouvelle vie dans les sens, et régénère toutes les facultés de l’âme. […] Des fontaines coulant avec un doux murmure sur des prés semés d’amaranthes et de violettes, formaient en divers lieux des bains aussi purs et aussi clairs que le cristal.

37. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Prépare-toi, par des mœurs pures et par l’amour de la justice, une place dans l’heureux séjour de la paix1. […] Il n’y a qu’un petit nombre de vrais amis sur qui je compte, non par intérêt, mais par pure estime ; non pour vouloir tirer aucun parti d’eux, mais pour leur faire justice en ne me défiant point de leur cœur. […] Cette familiarité est du pur Fénelon.

38. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre III. du choix du sujet. » pp. 38-47

Depuis quand n’a-t-on plus le droit d’interroger le statuaire sur la fantaisie qui lui fait tirer de ce marbre si blane et si pur un vase, par exemple, quelque admirable qu’en soit le travail, plutôt que la tête de Jupiter ? […] Mais une fois cette idée admise, qui pourrait, en bonne logique, reprocher à l’écrivain le choix d’un sujet même contraire à la morale, au patriotisme, au désintéressement, à tout ce qu’il y a de grand et de pur parmi les hommes ?

39. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XVI. Genre du roman. »

Voyant le public blasé sur les jouissances pures et délicates, ils cherchent à réveiller cette sensibilité émoussée en recourant au laid et en forçant la nature ; ils jettent en pâture au public des sentiments raffinés, des situations fausses, extravagantes, invraisemblables, des passions exagérées. […] Leur âme ne doit recevoir que les inspirations bienfaisantes de la vertu, leur goût ne doit contempler que ce qui est pur et beau.

40. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bernardon de Saint-Pierre 1737-1814 » pp. 203-209

La lune, vers son plein, était déjà fort élevée sur l’horizon, et brillait de l’éclat le plus pur dans un ciel sans nuages. […] La vue de mon pays, de ce pays si chéri, où des torrents de plaisirs avaient inondé mon cœur, l’air des Alpes, si salutaire et si pur : le doux air de la patrie, plus suave que les parfums de l’Orient ; cette terre riche et fertile, ce paysage unique, le plus beau dont l’œil humain fût jamais frappé ; ce séjour charmant auquel je n’avais rien trouvé d’égal dans le tour du monde ; l’aspect d’un peuple heureux et libre ; la douceur de la saison, la sérénité du climat ; mille souvenirs délicieux qui réveillaient tous les sentiments que j’avais goûtés ; tout cela me jetait dans des transports que je ne puis décrire, et semblait me rendre à la fois la jouissance de ma vie entière. »

41. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE I. De la propriété des mots. » pp. 2-8

Il importe avant tout, pour bien entendre la langue latine, pour parler et écrire d’une manière pure et élégante, de connaître à fond la propriété des mots, leur sens propre et figuré, leurs synonymes. […] Ainsi, de la racine primitive re, chose, objet que l’on voit, on a formé le mot latin res, chose, qui, joint à l’adjectif public-us, a, um, public, a formé le mot composé respublica, la chose publique ou la république. — De même le mot judicium, jugement, se compose de jus, juris, droit, et dicere ; dire le droit ou juger. — L'adjectif sincer-us, a, um, comprend les deux mots sine, sans, et cera, cire ; c’est-à-dire sans cire, sans mélange, pur, sincère. — Le mot princeps est composé de l’adjectif prim-us, a, um, et du mot caput, première tête, ou le premier, le chef, le prince. — Le verbe fero, je porte, a formé plusieurs composés en se joignant à divers substantifs.

42. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

Athènes a brillé par un style précis, harmonieux et pur. […] Relisez cette belle description du cheval : C’est partout une harmonie soutenue, un choix d’expressions où préside le goût le plus pur. […] Le style simple doit être pur, clair, précis, mais sans éclat, sans ornements : sa plus belle parure est le naturel. […] les chagrins, les alarmes « Viendraient troubler ce front si pur ; « Et dans l’amertume des larmes « Se terniraient ces yeux d’azur ! […] Le soir, dit-il, toute la nature rend hommage au Créateur : L’univers est le temple, et la terre est l’autel ; Les cieux en sont le dôme, et ces astres sans nombre, Ces feux demi-voilés, pâle ornement de l’ombre, Dans la voûte d’azur avec ordre semés, Sont les sacrés flambeaux pour ce temple allumés ; Et ces nuages purs qu’un jour mourant colore, Et qu’un souffle léger, de couchant à l’aurore, Dans les plaines de l’air repliant mollement, Roule en flocons de pourpre au bord du firmament, Sont les flots de l’encens qui monte et s’évapore Jusqu’au trône du Dieu que l’univers adore.

43. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Il se fera donc un devoir, dans ses chants harmonieux, de mêler l’utile à l’agréable, en faisant goûter à notre cœur les préceptes de la morale la plus pure, et à notre intelligence les principes de la philosophie la plus saine, en nous excitant, par ses élans et ses transports pieux, à l’admiration et à la gratitude envers le Créateur, et en cherchant dans ses accords à réjouir saintement les âmes vertueuses et à procurer la gloire de Dieu. […] Avant tout, ses principes doivent être solides, et ses sentiments nobles et purs. […] On peut citer comme modèle une ode de Klopstock, qui a pour titre Salem ou l’Ange du pur amour. […] Enfin, l’émotion douce et tranquille règne dans l’élégie tendre ; c’est le caractère de Tibulle, le poète du sentiment doux et tendre, et qui l’emporte sur ses rivaux par un goût pur, une composition irréprochable, un style d’une élégance exquise. […] Nous croyons qu’il serait beaucoup plus convenable, lorsqu’il s’agit de poètes et d’époux chrétiens, de substituer les idées si pures de notre religion et les personnages si augustes qu’elle nous apprend à vénérer et à invoquer, à toutes les friperies mythologiques dont le moindre inconvénient est de frapper par leur invraisemblance.

44. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Quand elles sont pures et harmonieuses, elles semblent mettre notre langue en musique, et charment ainsi l’oreille en même temps que la pensée. […] On est correct quand on écrit bien, on est pur quand on écrit très bien. […] On est puriste quand on affecte d’être en toute occasion excessivement pur, ou par trop correct. […] La gloire de Dieu ressemble alors au soleil, qui projette les rayons les plus purs et qui souvent n’en laisse percer qu’un seul, dans un ciel couvert de nuages. […] Ce vers est pure déclamation.

45. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Il lui donnera de beaux trépieds, dix talents, des bassins d’or pur, douze chevaux vainqueurs dans les courses. […] Il fallait être de pure et noble race athénienne ; il fallait être riche et généreux ; il fallait s’être distingué dans les combats et dans les jeux Olympiques ; il fallait enfin égaler et même surpasser en éloquence ceux qu’on voulait supplanter dans la faveur du peuple. […] Or Théophraste passait pour le plus pur et le plus châtié des écrivains attiques de son temps, et il habitait la ville depuis une quarantaine d’années. […] Et quand vous réussiriez à les ébranler, n’est-il pas vrai que quelques paroles simples, tombées d’une bouche pure, désintéressée et reconnue comme telle, suffiraient pour détruire ce charme passagér, comme le souffle d’un enfant dissipe des bulles de savon ? […] Mais c’est un art exquis, le seul pur, le seul légitime, celui qui n’est inspiré que par la connaissance des hommes et par le désir de les persuader, celui qui .met autant de soin à se cacher que l’art des rhéteurs en met à se montrer, celui enfin qui a fait dire à Pascal que la vraie éloquence se moque de l’éloquence.

/ 223