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57. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre IV. Éloge de Trajan, par Pline le jeune. »

Mais il faut savoir, et Pline nous l’apprend lui-même, que le discours réellement prononcé en présence du prince, n’était qu’un simple remerciement très court, adapté au lieu et à la circonstance : ce ne fut qu’au bout de quelques années qu’il le publia tel qu’il nous est parvenu.

58. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

On sait qu’il est monté en chaire pour prononcer l’éloge de Condé : plus cet éloge sera pompeux, plus il semblera digne du héros, plus il remplira l’attente des assistants. […] « Si je voulais acquérir le titre d’orateur, dit Henri IV aux notables de Rouen, j’aurais appris quelque belle et longue harangue, et vous la prononcerais avec assez de gravité. » Mais le Béarnais connaît trop les hommes pour avoir besoin de chercher sa rhétorique dans les livres. […] Il venait de leur lire le discours que son rival avait prononcé dans l’affaire de la Couronne, et l’auditoire applaudissait : — « Que serait-ce donc si vous aviez entendu rugir le lion ?  […] Apprendre à bien prononcer est presque aussi important qu’apprendre à bien dire.

59. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

De plus, il convient de s’attacher aux circonstances les plus propres à caractériser l’objet décrit, à en marquer les traits d’une manière forte et prononcée, et de choisir celles qui offrent quelque chose de neuf et d’original, qui peuvent saisir l’imagination et tenir l’attention fixée. […] Voici comment Chateaubriand représente Bossuet sur le point de prononcer l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre : Debout dans la chaire de vérité, un prêtre seul vêtu de blanc au milieu du deuil général, le front chauve, la figure pâle, les yeux fermés, les mains croisées sur sa poitrine, est recueilli dans les profondeurs de Dieu ; tout à coup ses yeux s’ouvrent, ses mains se déploient, et ces mots tombent de ses lèvres : Celui qui règne dans les cieux, etc. […] On doit donc en bannir sévèrement les rapprochements peu naturels ou qui viennent de trop loin, ainsi que les rapports faibles, vagues et peu prononcés. […] Mais quand ce cri a ramené le héros à son devoir, et qu’il a prononcé ces mots : Je suis chrétien ! […] La narration légende est l’exposé d’un événement religieux, choisi dans les siècles de foi simple et naïve où les esprits avaient une propension très prononcée pour les faits extraordinaires et merveilleux.

60. (1811) Cours complet de rhétorique « Préface. »

Oui, si les gens sensés, les seuls dont l’opinion puisse être de quelque poids à mes yeux, ont jugé cet ouvrage avec quelque indulgence ; s’ils l’ont distingué des autres compilations du même genre, c’est que mon plan ne leur a point échappé ; c’est qu’ils ont retrouvé, sans doute, à chaque page, à chaque ligne de ce Cours, l’intention bien prononcée de ramener les jeunes gens à la vertu, en les rappelant à l’étude et a l’admiration du beau et du vrai, et de leur prouver qu’il ne peut y avoir ni génie, ni sensibilité sans vertus, comme il ne peut y avoir rien de solide dans le talent, sans les mœurs et la conduite.

61. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre premier. Idée générale de l’Éloquence. »

Telle est l’éloquence des panégyriques, des oraisons funèbres, des discours adressés aux personnes en place, ou prononcés dans les cérémonies publiques.

62. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

On conçoit, par exemple, que l’orateur qui prononce un panégyrique ou une oraison funèbre, peut n’être pas profondément affecté en effet du mérite qu’il loue, ou dont il pleure la perte : il suffit, pour nous toucher, qu’il paraisse touché lui-même ; l’illusion n’en demande pas plus.

63. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IV. » pp. 78-81

Au reste, cette réserve à prononcer marque un esprit très-sage, qui ne veut poser ni les bornes de l’art ni celles du génie. » (La Harpe, Analyse de la Poétique d’Aristote.

64. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Le tribunal de Dieu est bien la justice suprême, puisqu’elle s’élève au-dessus de toutes les antres et prononce sur le sort de tous les hommes, sans distinction de rang ni de fortune. […] Trouver les choses convenables, les mettre dans l’ordre convenable, les exprimer en style convenable j et si le discours est prononcé, prononcer d’une manière convenable, voilà en quoi consiste l’art de la rhétorique qui est renfermé dans la définition : parler de chaque chose d’une manière convenable. […] « Et ces paroles, juges, il ne les prononce pas en versant des larmes, comme je fais, mais avec cet air calme que vous lui voyez. […] Pompée a prononcé par sa loi sur le fait et sur le droit ; car cette loi statue sur le meurtre commis dans la voie Appia où Clodius a péri. […] D’un autre côté, la longueur de ces propositions ne permettait pas à l’orateur de les prononcer sans interruption.

65. (1854) Éléments de rhétorique française

Pour donner un exemple de ce style singulier, nous citerons quelques paroles prononcées par les chefs des cinq nations du Canada, dans un moment où ils venaient de conclure un traité de paix avec les Anglais. […] Nous ne parlons pas de ces phrases banales qu’on échange journellement avec les indifférents, et que les lèvres prononcent par habitude sans que l’esprit y ail pensé, mais d’une conversation sérieuse et animée sur les affaires obliques, les beaux-arts, la philosophie ou la littérature. […] Cette figure, dont La Harpe n’osait prononcer le nom, dans la crainte d’effrayer son auditoire, s’appelle litote, d’un mot grec qui veut dire diminution. […] Il lut un jour à ses auditeurs le discours qu’il avait prononcé contre Démosthènes : ce discours fut très-applaudi. Le lendemain, il lut celui que Démosthènes avait prononcé contre lui, et ce fut bien un autre enthousiasme.

66. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Guizot Né en 1787 » pp. 247-250

Guizot était alors ministre de l’instruction publique : ce passage est extrait d’un discours prononcé à la distribution des prix du Concours général. — 17 août 1835. — Didier.

67. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Quel supplice que celui d’entendre déclamer pompeusement un froid discours, ou prononcer de médiocres vers avec toute l’emphase d’un mauvais poëte ! […] Cicéron rapporte que les ennemis mêmes de Gracchus 11e purent s’empêcher de pleurer lorsqu’il prononça ces paroles : Misérable ! […] Il se hâte de prononcer, et il ferme les yeux, parce que sa mémoire travaille trop. […] Le malheur est que, quand on prononce cette vérité, on révolte la nation entière dont on parle, comme on cabre un homme de mauvais goût lorsqu’on veut le ramener. […] Je n’ai jamais entendu de paysan prononcer ainsi en parlant ; mais ils y sont forcés lorsqu’ils chantent.

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