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49. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Le même siècle qui se glorifie aujourd’hui d’avoir produit Auguste ne se glorifie guère moins d’avoir produit Horace et Virgile. […] Mais ce ne sont point les seuls bienfaits du roi qui ont produit tant de miracles, et qui ont porté toutes choses à ce degré de perfection : la finesse de son discernement y a plus contribué que ses libéralités : les plus grands génies, les plus savants artistes, ont remarqué que, pour trouver le plus haut point de leur art, il leur suffisait d’étudier le goût de ce prince2.

50. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

. — Tout peintre, tout statuaire qui ne sait pas, dans toutes ses figures, faire resplendir une âme, ne produit rien qui soit vraiment beau. […] Elle réunissait les deux voix de soprano aigu et de contralto, et produisait une indicible impression par l’énergie de son chant dramatique. […] Le chant doit produire de l’enchantement.

51. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Cette qualité se produit dans l’ensemble d’un caractère. […] Son but est de produire sur l’imagination du lecteur ou de l’auditeur une impression si vive qu’il lui semble voir l’objet. […] Dans notre poésie moderne, l’enjambement a repris faveur, et souvent il produit beaucoup d’effet dans les œuvres d’André Chénier, de Lamartine, de Victor Hugo, d’Alfred de Musset, etc. […] Elle a produit au moyen âge deux cents poèmes populaires consacrés à des héros chrétiens et français. […] La comédie ancienne se produisit presque simultanément dans deux centres, en Sicile et à Athènes.

52. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Aussi quelle élévation dans le génie, quelle vivacité dans l’imagination, quelle justesse dans le discernement ne lui faut-il pas pour produire les grands effets qu’il se propose ! […] Tout discours qui ne produit pas cet effet, n’est pas vraiment éloquent. […] Son génie abondant et impétueux, crée presque à chaque instant des tableaux pleins de vie et de feu, enfante des idées de la plus grande élévation, et anime tout ce qu’il produit, de la chaleur et de la vivacité du sentiment. […] La Grèce produisit une foule d’hommes éloquents, qui parurent avec éclat dans l’aréopage, mais dont les ouvrages ont été entièrement perdus. […] Le même siècle, qui se glorifie aujourd’hui d’avoir produit Auguste101, ne se glorifie guère moins d’avoir produit Horace et Virgile.

53. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre premier. De l’art de la composition en général. »

La légèreté dans le travail ne produit jamais que des œuvres faibles et médiocres. […] Si toutes les parties de la composition s’enchaînent et vont au même but, les idées sa rangent d’eues- mêmes dans un ordre naturel ; cette liaison produit la clarté, et de la clarté naît l’intérêt, marque infaillible de succès.

54. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

4° Causes et Effets On nomme généralement Cause tout ce qui produit un effet ; et l’effet est toujours la conséquence de la cause, aussi dit-on toujours communément : il n’y a point d’effet, sans cause. […] Elles sont l’effet des impressions que l’âme reçoit Lorsque ces impressions sont produites sur l’âme par des objets qui lui paraissent agréables ou utiles, elle s’y porte, les poursuit et les aime : de là le désir, l’espérance, l’amour. […] Quand ces impressions sont légères, elles produisent tout ce qu’on appelle passions douces, sentiments, comme l’amitié, la gaieté, le goût. […] C’est lui qui produisit tant d’actions immortelles dont l’éclat éblouit, nos faibles yeux, et tant de grands hommes dont les antiques vertus passent pour des fables depuis que l’amour de la patrie est tourné en dérision. […] Je demeure en Épire ; Je renonce à la Grèce, à Sparte, à son empire, À toute ma famille ; et c’est tissez pour moi, Traître, qu’elle est produit un monstre tel que toi.

55. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Ce sujet admet donc des passions modérées, qui peuvent produire des plaintes, des chansons, des combats poétiques, des récits intéressants. […] Ce n’est pas que le cœur puisse, sans le talent, produire une bonne élégie. […] La poésie lyrique, en général, est celle qui est, ou que l’on suppose destinée à être chantée immédiatement par celui qui la produit. […] Car, si elle est toute dans le sentiment, et dans le sentiment produit à la vue d’un objet, il n’est pas possible qu’elle se soutienne longtemps. Aussi voit-on que les meilleurs lyriques se contentent de présenter, leur objet sous les différentes faces qui peuvent produire ou entretenir la même impression ; après quoi ils l’abandonnent presque aussi brusquement qu’ils l’avaient saisi.

56. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Le savetier crut voir tout l’argent que la terre           Avait, depuis plus de cent ans,           Produit pour l’usage des gens, Il retourne chez lui : dans sa cave il enserre           L’argent et sa joie à la fois. […] L’adjectif Pittoresque est dérivé de la langue italienne : il vient du mot Pittore (peintre) ; il signifie donc ce qui peut faire de l’effet en peinture, ce qui est propre à être peint, et, par déduction, tout ce qui peut former une image, Le style Pittoresque est donc destiné à nous représenter les images des choses capables de produire de l’effet sur nous. […] Buffon nous recommande en termes élevés d’imiter la nature, lorsque nous voulons produire une œuvre de style. […] L’esprit humain ne peut rien créer : il ne produira qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation : ses connaissances sont les germes de ses productions. […] 1° Le Sublime des images Toute image qui reproduit avec des couleurs vives et fortes, un grand objet, une grande action, produit le sublime.

57. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre III. Du Sublime dans les Compositions littéraires. »

Quelque élégante qu’elle soit, votre description n’appartiendra point au genre sublime, si l’objet que vous décrivez n’est point capable de produire par lui-même des idées grandes et imposantes. […] L’émotion que la grandeur ou la noblesse d’un objet excite dans notre âme, l’élève au-dessus d’elle-même, et produit je ne sais quel enthousiasme qui nous charme tant qu’il existe ; mais l’âme ne se maintient pas longtemps à ce haut point d’élévation, et elle tend naturellement à retomber dans son état ordinaire. […] Une tempête, par exemple, est un objet naturellement sublime ; mais, pour en faire une description sublime, suffira-t-il d’entasser au hasard et sans goût tous les effets qu’elle peut produire, toutes les circonstances qui l’accompagnent ?

58. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

Ainsi tout objet rendant un son quelconque a été représenté par un mot analogue au son produit : le serpent a sifflé, le bourdon a bourdonné, l’onde a murmuré, le tonnerre a grondé. […] Le courage de l’homme a rappelé celui du lion, et l’on a donné à l’homme brave et fort le nom de lion ; on a été enflammé de colère, quand on s’est aperçu que cette passion produisait dans tout notre être quelque chose d’analogue à la sensation physique éprouvée au contact de la flamme. […] Les modifications qui n’affectent que le matériel du signe par des additions, des retranchements ou des déplacements de lettres, n’appartiennent pas plus aux figures, que les altérations semblables produites dans le corps des mots par les règles des déclinaisons et des conjugaisons100.

59. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Bruyère. (1646-1696.) » pp. 91-100

Il ne faut pas qu’il y ait trop d’imagination dans nos conversations ni dans nos écrits : elle ne produit souvent que des idées vaines et puériles, qui ne servent point à perfectionner le goût et à nous rendre meilleurs ; nos pensées doivent être prises dans le bon sens et la droite raison, et doivent être un effet de notre jugement1. […] Ils sont très-inutiles à l’Etat, et leurs discours de cinquante ans n’ont pas un effet différent de celui qu’aurait pu produire un silence aussi long : cependant ils se croient considérables, parce qu’ils s’entretiennent de projets magnifiques et traitent de grands intérêts. […] « La diète et l’exercice, a dit aussi Descartes, dans une de ses Lettres, sont, à mon avis, les meilleurs de tous les remèdes… cependant après ceux de l’âme. » — Ces prescriptions n’ont rien de bien nouveau : mais le simple bon sens qui les dicte produit justement un très-piquant contraste avec la folie des plaintes d’Irène, qui trouve extraordinaire de vieillir.

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