Il faut aussi avoir égard aux convenances des différents styles, et distinguer les métaphores qui conviennent au style poétique, et qui seraient déplacées dans la prose. […] Quelque poétique que soit ce passage, dit le docteur Blair, il offre quelque chose d’obscur et de fatigant, résultat inévitable de trois métaphores qui n’ont entre elles aucune analogie. […] La meilleure des allégories est celle, sans contredit, qui, ramenant sans effort le lecteur du sens figuré et poétique au sens propre et naturel, lui permet de saisir d’un coup d’œil toute la justesse des rapports que l’on vient d’établir. […] Malgré la juste célébrité dont jouissent ces vers, il faut observer aux jeunes gens que les quatre premiers sont de la plus grande faiblesse, quant à l’expression poétique. […] Dans la Guerre des Dieux anciens et modernes, poème, où la poésie la plus riche et les détails du style le plus heureusement poétique, sont prodigués sur un fonds que réprouvent également la morale et le goût.
En purifiant l’air et attendrissant les cœurs, il contribua aussi, malgré ses défauts, à provoquer une renaissance poétique. […] Les martyrs (1809), épopée en prose, fidèle aux formes consacrées, nous montrent l’application souvent artificielle, mais parfois heureuse de la poétique développée dans le Génie du christianisme. […] Avec quelle sainte et poétique horreur j’errais dans ces vastes édifices consacrés par les arts à la religion ! […] Proscrit jadis, la naissante Amérique Nous le rendit, après nos longs discords, Riche de gloire et, Colomb poétique, D’un nouveau monde étalant les trésors.
Les licences poétiques peuvent consister : 1° dans l’orthographe ; 2° dans les mots ; 3° dans les tournures. […] Il y a certains mots poétiques qui vont mieux aux vers qu’à la prose. […] L’inIversion est admise en poésie bien plus souvent qu’en prose ; elle est un des caractères essentiels et une des beautés du langage poétique ; elle lui donne de la grâce et de la vigueur.
En purifiant l’air, et attendrissant les cœurs, il contribua aussi à provoquer une renaissance poétique. […] Les Martyrs (1809), épopée en prose, fidèle aux formes consacrées, nous montrent l’application souvent artificielle, mais parfois heureuse, de la poétique développée dans le Génie du christianisme. […] C’était alors le règne des périphrases poétiques.
On peut encore les considérer dans leurs rapports avec notre âme, nos idées, nos sentiments et nos passions, en un mot, avec notre vie intellectuelle et morale : c’est le point de vue moral qui laisse apercevoir le côté mystérieux des objets, et les liens qui les unissent au monde invisible ; c’est la manière poétique. […] Cette tristesse de la nature pénètre son âme, il fait un retour sur lui-même, il songe à ses propres douleurs, et, s’abandonnant à une douce et mélancolique rêverie, il exprime son émotion dans un langage mélodieux, comme l’a fait Lamartine dans ses Méditations poétiques.
Horace Art poétique. […] Au reste, on ne sait pas trop d’où lui vient cette rage poétique. […] Horace Art poétique. […] Ce sont les premiers éditeurs qui ont imaginé cette dénomination assez pompeuse d’Art poétique, et l’usage a prévalu. […] Ce passage a été imité par notre vieux poëte Régnier, voyez la satire V ; par Boileau, voyez l’Art poétique, liv.
Marie-Joseph Chénier a tracé leur poétique en ces vers où il se montre leur heureux disciple : C’est le bon sens, la raison qui fait tout, Vertu, génie, esprit, talent et goût, Qu’est-ce vertu ? […] Cette théorie a du vrai, si l’on n’use qu’avec à propos, si l’on n’abuse pas de ce mot raison ; mais il est évident qu’on en abuse, et que si la raison, par exemple, peut se confondre avec le génie poétique, et ne faire qu’un avec lui dans une épître morale, elle ne saurait être la même chose que ce génie si diversement créateur dans l’expression des passions qui conviennent au drame et à l’épopée1. […] Rien ne blase et n’éteint plus le goût que les voyages sans fin ; l’esprit poétique n’est pas le Juif errant.
Quand la prose au dix-huitième siècle est si vive, si déliée, si courte, légère comme doit l’être une arme de combat, la langue poétique, au contraire, malgré quelques exceptions, manque de force et de grâce. Elle n’est trop souvent que de la prose rimée, c’est-à-dire de la prose gênée par la mesure et alourdie par les épithètes. « Chez Voltaire lui-même, le style fait défaut : dans l’épopée et dans la tragédie, il s’est contenté de ce qui suffisait à son temps, c’est-à-dire à la moins poétique des époques15. » L’étude de chacun des genres poétiques confirmerait ce jugement. […] La Chaussée introduit sur la scène le genre qu’on a nommé comique larmoyant, et Diderot en trace la poétique. […] Les procédés, les recettes de composition et de style étaient, à la portée du premier venu ; la langue poétique était convenue, arrêtée. […] Ce qu’il faut, en effet, retenir du romantisme, c’est qu’il fut, surtout au début, non l’avènement d’une doctrine littéraire et d’un art poétique nouveau, mais un mouvement d’émancipation, une légitime reprise des libertés de l’art.
Dans des réflexions sur la langue poétique, on retrouve la même pesanteur de style, la même recherche d’expressions et de métaphores, toujours empruntées d’objets qui ne pourraient être entendus eux-mêmes qu’à l’aide de métaphores. […] C’est là que nous apprenons que, chez Corneille, la langue poétique ne connut pas ce trouble et ce désordre que répand sur elle le souffle orageux des passions, etc.
Aussi emploie-t-il un style particulier qu’on désigne sous le nom de style poétique. […] Les traités spéciaux de versification donnent la liste de ces mots poétiques.
C’était justice, par exemple, de donner une place à l’école qui précède la renaissance poétique de 1820 et forme la transition entre le dix-huitième siècle et le nôtre. […] Au nombre des admirateurs de sa beauté et de son génie poétique elle eut bientôt distingué Oswald, lord Nelvil, pair d’Écosse. […] Il dispose du monde poétique, comme un conquérant du monde réel, et se croit assez fort pour introduire, comme la nature, le génie destructeur dans ses propres ouvrages. […] L’éloquence y jaillit vive et naturelle ; la pensée, toujours grande et forte, se revêt d’une expression colorée et poétique. […] Dans un pareil état de l’âme, il arrivait souvent aux femmes germaines de prendre la parole en vers improvisés ou dans un langage plus poétique et plus modulé que le simple discours.