Tantôt rassemblant tous ses moyens, elle les dirige vers un but, et les dispose pour produire un effet commun ; elle met à profit les passions humaines, les échauffe, les remue à son gré ; elle ajoute à la beauté des pensées le luxe des expressions, emprunte de la poésie ses images brillantes, ses figures hardies et presque son harmonie : c’est celle de l’homme dont l’esprit est cultivé. […] Ce genre de discours demande beaucoup d’élévation dans le génie, une grandeur majestueuse, qui tient un peu de la poésie. […] La haute poésie nous présente aussi des dilemmes très-imposans. […] Racine orne de toute la pompe de la poésie l’induction par laquelle Abner, justifiant ses noirs pressentimens, représente au grand-prêtre Joad tous les dangers que court ce ministre des autels :… Pensez-vous être saint et juste impunément ? […] Dans ce morceau de la plus sublime éloquence, comme de la plus sublime poésie, la marche des propositions est si méthodique et si lumineuse, qu’elle frappe les yeux de l’homme le moins attentif ; aussi nous sommes-nous contentés d’en indiquer les conclusions par la différence des caractères.
Dès lors, s’opère le partage des lettres et la poésie laisse une place à la prose. […] Ajoutons que la périphrase, du domaine surtout de la poésie, aime les images. […] La poésie en fait souvent usage. […] C’est par lui que le style s’embellit et se colore, que tout vit dans la poésie et dans l’éloquence. […] Règles applicables à la poésie.
Il doit cette élévation à une simplicité patriarcale et vraie qui caractérise ses poésies. […] Ces secours sont souvent nécessaires en prose, mais ils sont indispensables en poésie ; elle ne pourrait subsister sans l’assistance des figures. […] Quelques métaphores qu’il serait absurde et peu naturel d’employer dans la prose font un bel effet en poésie. […] La poésie, même dans ses formes les plus délicates et les plus humbles, en présente une multitude d’exemples. […] Dans ces âges, il existait sans doute une certaine éloquence, mais elle se rapprochait plus de la poésie que de ce que nous appelons art oratoire.
Le sublime n’appartient pas à tous les sujets : il règne seulement dans la poésie, l’histoire et la philosophie : ce sont là les seuls champs où l’habile écrivain peut déployer toute l’étendue de son génie. […] La poésie, l’histoire et la philosophie ont toutes le même objet, et un très grand objet : l’homme et la nature. La philosophie décrit et dépeint la nature, la poésie la peint et l’embellit ; elle peint aussi les hommes ; elle les agrandit, elle les exagère ; elle crée les héros et les dieux. […] II, nº 107, l’opinion de Boileau sur l’emploi du merveilleux dans la poésie) que les dieux de l’antique Olympe étaient bien caducs que l’Aurore n’avait plus son teint ni ses doigts de roses que Flore était bien fanée, qu’il y avait trop longtemps que Vénus était la déesse de la beauté, et que son fils enfant depuis l’âge d’or, pouvait bien avoir aujourd’hui la barbe un peu blanche ; que le merveilleux du christianisme serait bien capable à notre époque d’effrayer le dogme. […] La nouvelle école, faussa, tortura notre belle prose et notre poésie, et en fit un indigne jargon ; ces téméraires écrivains rivalisèrent de zèle et nous donnèrent une nouvelle langue, une langue bâtarde aux dépens de la noble langue française.
13 C'est ici surtout qu’on peut apercevoir toute la distance qui sépare la versification de Boileau d’avec la poésie de Racine. […] Chaque fois que je parle à mes Élèves de notre poésie lyrique, je ne puis m’empêcher de comparer leur situation avec celle qui nous était faite à leur âge. […] Mais peut-être que, pour apprécier, selon toute sa valeur, la poésie de notre Lamartine, il n’est pas mauvais d’avoir dû apprendre par cœur le livre entier des Odes de J. […] « Comme le grec est aujourd’hui assez ignoré de la plupart des hommes, et qu’il n’est pas possible de leur faire voir Pindare dans Pindare même, j’ai cru que je ne pouvais mieux justifier ce grand poète qu’en tâchant de faire une ode en français à sa manière, c’est-à-dire pleine de mouvements et de transports, où l’esprit parût plutôt entraîné du démon de la poésie, que guidé par la raison.
Vous, monsieur, qui non-seulement étiez son frère3, mais qui avez couru longtemps une même carrière avec lui, vous savez les obligations que lui a notre poésie ; vous savez en quel état se trouvait la scène française lorsqu’il commença à travailler. […] Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les États, nous ne craindrons point de le dire à l’avantage des lettres et de ce corps fameux dont vous faites maintenant partie, du moment que des esprits sublimes, passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de M. votre frère, quelque étrange inégalité que, durant leur vie, la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse.
En poésie, en éloquence, en musique, en peinture, en sculpture, en raisonnement même, rien n’est beau que ce qui sort de l’âme ou des entrailles. […] « Il faut craindre de se tromper en poésie, quand on ne pense pas comme les poëtes ; et en religion, quand on ne pense pas comme les saints. » Joubert.
La poésie, c’est-à-dire la vive peinture des choses, est comme l’âme de l’éloquence. […] La poésie, l’histoire et la philosophie ont toutes le même objet, et un très grand objet, l’homme et la nature. […] C’est cet heureux emploi de mots qui fait la belle poésie et rend un ouvrage immortel. […] On se sert de périphrases pour l’ornement du discours, surtout en poésie. […] La poésie aime à se parer de comparaisons riches, grandes, expressives.
Ce sont aujourd’hui les Hollandais, qu’on appelle encore de ce même nom en poésie.
On leur donne encore aujourd’hui le même nom en poésie.
Aujourd’hui, l’on ne donne (en poésie) le nom de Belgique qu’aux Pays-Bas, ainsi nommés, parce qu’ils sont vers la mer.