/ 255
47. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Il faut donc s’attendre qu’en vivant avec les hommes on trouvera des humeurs fâcheuses, des gens qui se mettront en colère sans sujet, qui prendront les choses de travers, qui raisonneront mal, qui auront un ascendant plein de fierté, ou une complaisance basse et désagréable. […] Plusieurs seront envieux et malins, certains insolents et pleins d’eux-mêmes.

48. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

nous sommes frappés de l’audacieuse magnanimité d’un homme plein de confiance dans sa destinée. […] Il nous pousse à des résolutions vigoureuses, à des actions pleines de force et de chaleur. […] Ils sont plein d’âme, d’impétuosité, de feu et de patriotisme. […] Le style doit en général être plein, libre et naturel. […] Il faut que les discours d’un prêtre soient pleins de l’Écriture sainte.

49. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Talma, suivant avec intérêt les débuts d’un jeune tragédien, l’interrompit tout à coup par cette observation pleine de finesse : « Ah ! […] Ses annales ne sont pleines que des services de tous genres qu’il a rendus à l’humanité. […] qu’une page pleine dans les livres est rare ! […] Ge serait l’amour sans tache et plein, si de l’enfant au père il y avait le retour égal de l’ami à l’ami, de l’époux à l’épouse ; mais il n’en est rien. […] De l’or, je t’en accable et tes mains en sont pleines.

50. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Quand il la voit tout entière, elle est dans son plein ; et plus elle a de lumière, plus elle fait honneur à celui d’où elle lui vient. […] Les esprits vifs, pleins de feu, et qu’une vaste imagination emporte hors des règles et de la justesse, ne peuvent s’assouvir de l’hyperbole. […] la lune dans son plein ? […] Dans sa fureur la plus bizarre et la plus insensée, il est plaisant, éloquent, subtil, plein de tours nouveaux, quoiqu’il ne lui reste pas seulement une ombre de raison. […] La dernière lettre qu’il écrivit, pleine d’une simplicité héroïque, a souvent été citée.

51. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Voilà mon état, plein de misère, de faiblesse, d’obscurité87. […] Sa mort pleine de grandeur et d’humilité. […] Sa confession fut humble, pleine de componction et de confiance. […] Qu’elle est belle, cette Église gallicane, pleine de science et de vertu ! […] Les deux princes et les deux princesses assises à leurs côtés, prenant soin d’eux, étaient les plus exposés à la pleine vue.

52. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Principaux homonymes. » pp. 63-65

Pleine, adj. f. de Plein.

53. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Image naïve des peuples, et du prince qui les gouverne, s’il est bon prince2 Giton ou le riche Giton a le teint frais, le visage plein, et les joues pendantes, l’œil fixe et assuré, les épaules larges, l’estomac haut, la démarche ferme et délibérée : il parle avec confiance, il fait répéter celui qui l’entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu’il lui dit ; il déploie un ample mouchoir3, et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il éternue fort haut ; il dort le jour, il dort la nuit, et profondément ; il ronfle en compagnie ; il occupe à table et à la promenade plus de place qu’un autre ; il tient le milieu en se promenant avec ses égaux ; il s’arrête, et l’on s’arrête ; il continue de marcher, et l’on marche ; tous se règlent sur lui ; il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole ; on ne l’interrompt pas, on l’écoute aussi longtemps qu’il veut parler, on est de son avis ; on croit les nouvelles qu’il débite. […] Commence-t-il à chanceler dans le poste où on l’avait mis, tout le monde passe facilement à un autre avis ; en est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut, par l’applaudissement et les éloges, sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris ; je veux dire qu’il n’y en a point qui le dédaignent mieux, qui le blâment plus aigrement, et qui en disent plus de mal, que ceux qui s’étaient comme dévoués à la fureur1 d’en dire du bien2 Pamphile ou le vaniteux Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l’idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité : il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s’en enveloppe3 pour se faire valoir ; il dit : Mon ordre, mon cordon bleu 4 ; il l’étale ou il le cache par ostentation : un Pamphile, en un mot, veut être grand ; il croit l’être, il ne l’est pas, il est d’après un grand1 Si quelquefois il sourit à un homme du dernier ordre, à un homme d’esprit, il choisit son temps si juste qu’il n’est jamais pris sur le fait ; aussi la rougeur lui monterait-elle au visage s’il était malheureusement surpris dans la moindre familiarité avec quelqu’un qui n’est ni opulent, ni puissant, ni ami d’un ministre, ni son allié, ni son domestique2 Il est sévère et inexorable à qui n’a point encore fait sa fortune : il vous aperçoit un jour dans une galerie, et il vous fuit ; et le lendemain, s’il vous trouve en un endroit moins public, ou, s’il est public, en la compagnie d’un grand, il vient à vous, et il vous dit : Vous ne faisiez pas hier semblant de nous voir. […] On ne tarit point sur les Pamphiles : ils sont bas et timides devant les princes et les ministres, pleins de hauteur et de confiance avec ceux qui n’ont que de la vertu, muets et embarrassés avec les savants ; vifs, hardis et décisifs avec ceux qui ne savent rien. […] Il y a cependant quelques traits à ajouter : « Giton a toujours le teint frais, le visage plein… l’œil fixe et assuré, les épaules larges… la démarche ferme et délibérée… » Il est toujours “enjoué, grand viveur, impatient, présomptueux, colère, libertin…” Il se croit toujours des talents et de l’esprit ; mais il a de plus son système sur l’état de la société : il croit que les rangs sont bien distribués, que tout y est à sa place, hommes et choses : il est riche.

54. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

etc. » Cet exorde, plein de modération, de désintéressement, de regrets pour Achille, de respect pour les juges, fit triompher la cause d’Ulysse. […] Pour moi, je ne connais point de nécessité plus pressante pour des hommes libres qu’une situation d’affaires pleine de honte et d’ignominie. […] Son ombre eût pu encore gagner des batailles : et voilà que dans son silence son nom même nous anime ; et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux, et n’arriver pas sans ressource à notre éternelle demeure, avec le Roi de la terre, il faut encore servir le Roi du Ciel. » Servez donc ce Roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d’eau donné en son nom, plus que tous les autres ne feront jamais tout voire sang répandu ; et commencez à compter le temps de vos utiles services du jour que vous vous serez donnés à un maître si bienfaisant.

55. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XI. Poésies fugitives. »

Et ce fut là ton sort, bienheureux Raphaël, Artiste plein d’amour, de grâce et de puissance ! […] Je tirerai pourtant de mon cerveau Plus aisément, s’il le faut, un rondeau, Que je n’avale un verre plein d’eau claire            À la fontaine.

56. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Cet hommage rendu à ce qu’il suffit d’apercevoir et de reconnaître, nous ne sortirions plus de nos horizons, et l’œil s’y complairait en mille spectacles agréables ou augustes, s’y réjouirait en mille rencontres variées et pleines de surprises, mais dont la confusion apparente ne serait jamais sans accord et sans harmonie. […] Au centre du lieu, trois grands hommes aimeraient souvent à se rencontrer devant le portique du principal temple (car il y en aurait plusieurs dans l’enceinte), et, quand ils seraient ensemble, pas un quatrième, si grand qu’il fût, n’aurait l’idée de venir se mêler à leur entretien, ou à leur silence, tant il paraîtrait en eux de beauté, de mesure dans la grandeur, et de cette harmonie parfaite qui ne se produisit qu’un jour dans la pleine jeunesse du monde. […] …………… J’ai vécu plus que toi ; mes vers dureront moins ; Mais au bord du tombeau, je mettrai tous mes soins À suivre les leçons de ta philosophie, À mépriser la mort, en savourant la vie, À lire tes écrits pleins de grâce et de sens, Comme on boit d’un vin vieux qui rajeunit les sens.

57. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Maintenon 1635-1719 » pp. 94-99

Dieu ne nous doit point rendre compte de sa conduite ; et il est bien sûr qu’il est juste, et, au milieu de sa colère, plein de bonté. […] Nos ennemis sont pleins de prudence et d’habileté, et nos généraux sont malhabiles, et notre soldat découragé.

/ 255