Apollonius retrace aux Romains le plan entier de l’éducation de son héros. […] Le sujet même de l’ouvrage, le cadre très heureux sous certains rapports, que l’orateur avait adopté, le personnage principal du tableau, tout amenait naturellement ici, ce qui eût été fort déplacé partout ailleurs ; mais l’auteur n’abuse-t-il pas quelquefois des facilités même que lui donnait son plan à cet égard ; et n’y trouve-t-on pas encore sur la liberté, l’égalité, la propriété, la vie et la mort, beaucoup trop de ces tirades ambitieuses et déclamatoires, où percent à travers le masque d’Apollonius la véritable intention de propager les idées nouvelles et d’opérer, dans les têtes, la révolution qui ne tarda pas à se manifester dans les choses ?
Quand un auteur, avant même de s’être tracé un plan, et n’ayant parfois que quelques idées premières, s’est engagé à remplir chaque jour, du 1er janvier au 31 décembre, dix colonnes d’un roman-feuilleton, faut-il bien encore que, pour donner à chaque numero la mesure exigée, il profite de tout et ne laisse rien echapper, sauf, la dernière quinzaine venue, à tronquer et à mutiler le dénoûment. […] Wey, qu’à l’aide d’un incident rattaché au plan général, on peut dépeindre un personnage, le caractériser, le faire connaître, il faut profiler de ce moyen naturel et préférer l’action au récit descriptif.
Dans le premier cas, il est bon de jeter à la hâte et en abrégé sur le papier les diverses pensées qui s’offrent à l’esprit ; on fera ensuite un choix, on tracera son plan d’après ce canevas improvisé ; et l’on se mettra ensuite à écrire dans un ordre convenable. […] Appliquez-vous à saisir le plan, la marche de l’auteur, le but qu’il veut atteindre, la vérité, la justesse des pensées et du style.
Mais pourra-t-il, sans le secours de ces règles, composer un discours qui soit beau dans son ensemble et dans toutes ses parties ; qui ne pèche ni par le plan ni par le style ? […] L’objet de cette étude pour l’Orateur, est une connaissance profonde des règles qui concernent le plan, l’ordonnance, l’économie et le style du discours ; règles que j’exposerai dans la suite, en parlant du discours oratoire en général et de ses différentes espèces.
Maury, c’est la fécondité inépuisable de ses plans, qui ne se ressemblent jamais ; c’est cette abondance de génie, qui ne laisse rien à imaginer au-delà de chacun de ses discours, quoiqu’il en ait composé plusieurs sur la même matière ; c’est l’enchaînement qui règne entre toutes ses idées ; c’est l’art avec lequel il fonde nos devoirs sur nos intérêts ; c’est enfin la connaissance la plus profonde de la religion, et l’usage admirable qu’il fait de l’Écriture et des pères.
Tous les objets renfermés dans un plan général, y sont divisés en quatre chants, dont chacun a un plan particulier. […] Rapin, jésuite ; ouvrage vraiment digne du siècle de Virgile, par l’économie du plan, l’élégance et les grâces du style, le choix des ornemens, et la variété des descriptions. […] Ainsi le poëte ne doit bâtir le plan de son ouvrage, et conduire l’action jusqu’à sa fin, qu’en employant des moyens de la première espèce, c’est-à-dire, tirés du fond de l’action même. […] Loin donc de courir après l’esprit, il ne doit s’attacher qu’à dresser son plan et à conduire son action, de manière que ses personnages se trouvent dans des situations vraiment comiques. […] Les plans de ses comédies sont tracés avec intelligence.
On sait d’ailleurs que l’idée première et le plan dramatique de l’éloge de Marc-Aurèle, furent fournis à Thomas par Diderot, dont la tête ardente concevait et communiquait avec chaleur aux autres des idées infiniment heureuses, qu’il n’eut ni la patience, ni peut être le talent de mettre lui-même en œuvre.
Cette phrase contient tout le plan de cet ouvrage, que je devise en deux parties, renfermant une les préceptes généraux, l’autre les préceptes particuliers.
On se fait d’abord un plan général dans lequel n’entrent que les premières vues et les pensées principales. La qualité essentielle à donner à ce plan c’est l’unité.
Euripide, Hécube, v. 239) pouvait aussi fournir le plan.
Les grands hommes Lorsqu’une déplorable faiblesse et une versatilité sans fin se manifestent dans les conseils du pouvoir ; lorsque, cédant tour à tour à l’influence des partis contraires, et vivant au jour le jour, sans plan fixe, sans marche assurée, il a donné la mesure de son insuffisance, et que les plus modérés sont forcés de convenir que l’État n’est plus gouverné ; lorsqu’enfin à sa nullité au dedans l’administration joint le tort le plus grave qu’elle puisse avoir aux yeux d’un peuple fier, je veux dire l’avilissement au dehors, une inquiétude vague se répand dans la société, le besoin de la conservation l’agite, et, promenant sur elle-même ses regards, elle semble chercher un homme qui puisse la sauver.