En effet, du vivant de mon père, je n’ai jamais voulu me placer au-dessus de vous. […] Montrez donc que vous êtes issus du noble sang des Goths, et que la situation ritique où nous sommes placés soit pour vous un aiguillon, un stimulant. […] Et après lui, répartit Crésus. « Après lui, je placerais Cléobis et Biton, ces deux frères Argiens, que leur piété envers leur mère a immortalisés. » « Eh quoi ? […] Peut-être comprenait-il qu’il sacrifiait un bonheur réel, placé à sa portée : mais il n’avait pas la force de renoncer à des espérances qui flattaient ses désirs. […] Imitez Dieu : lorsqu’il eut créé l’homme, qu’il l’eut placé dans le paradis terrestre, le démon jaloux parvint à faire déchoir Adam de sa dignité.
Dans quel ordre faut-il placer alors ces événements ? […] Je suppose que vous ayez tiré d’un bloc de marbre ou le Gladiateur, ou l’Apollon du Belvéder ; que la Transfiguration soit sortie de votre pinceau, ou que vos chants simples, expressifs et mélodieux, vous aient placé sur la ligne de Pergolèse, vous jouirez d’une grande réputation, mais non de la gloire. […] Une histoire universelle comprendrait le fond de toutes les histoires des peuples, réduites à une étendue proportionnée au corps entier de l’ouvrage : tous les objets détaillés, mesurés, placés selon leurs rapports symétriques entre eux et avec le tout, y seraient dans un état perpétuel de comparaison. […] Les réflexions de l’historien devront être en petit nombre, et placées à propos.
Le prince est content de sa victoire, il est placé au gré de ses souhaits. […] Il nous semble voir un génie aux ailes brillantes toutes déployées, qui prend par la main deux grands hommes, pour les placer côte à côte et nous les montrer. […] Placé sous la main d’un maître qui lui doit protection et justice, il s’endormira partout avec confiance. […] Aussi la moralité est-elle plus fréquemment placée à la fin de la fable par la plupart des auteurs. […] Elle est placée, entre toutes les autres, sous les auspices de cette douce sécurité dont les âmes pieuses croient avoir obligation à la Providence.
Quelques réflexions de piété y sont très bien placées, pourvu qu’elles ne soient pas longues. […] Ces mots placés ainsi sur une ligne séparée du corps de la lettre sont dits mis en vedette.
Placé à ce point de vue, qu’aviez-vous à faire pour donner des définitions nettes et précises ? […] Sans négliger les sages préceptes et les admirables modèles de l’antiquité, il a eu le bon esprit d’initier ses élèves aux beautés incomparables de la sainte Écriture, de leur développer les règles et de placer sous leurs yeux les sublimes inspirations de l’éloquence sacrée.
Boileau dit à Seignelay : Tu souffres la louange adroite et délicate, Dont la trop forte odeur n’ébranle point les sens ; et Victor Hugo, à propos de Napoléon : Il a placé si haut son aire impériale… Qu’est-ce que l’odeur d’une louange, et l’aire de Napoléon ? […] Fontanier : Personnifications : Argos vous tend les bras, et Sparte vous appelle… On sait que sur le trône une brigue insolente Veut placer Aricie et le sang de Pallante… Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ? […] demande l’un. — Rien, répond l’autre, sinon que vous montez et que je descends. » Les auteurs d’Ana attribuent à Molière un mot qu’il n’a probablement jamais prononcé, mais qui rentre parfaitement dans les allusions verbales : « Messieurs, aurait-il dit un jour à son public, nous vous avions promis Tartufe pour demain ; nous regrettons d’être forcés de vous manquer de parole ; monsieur le premier président ne veut pas qu’on le joue. » On peut placer parmi les allusions verbales la figure nommée par les rhéteurs syllepse oratoire, pour la distinguer de la syllepse grammaticale, dont il sera bientôt question.
L’homme placé entre les deux infinis. […] Il estime si grande la raison de l’homme, que, quelque avantage qu’il ait sur la terre, s’il n’est placé avantageusement aussi dans la raison de l’homme, il n’est pas content. […] Il eut l’attention de placer trois enfants de Pierre Corneille, deux dans les troupes et l’autre dans l’Église. […] C’est le seul moyen de fixer quelques points dans l’immensité de l’espace et de placer un certain nombre de pierres numéraires sur la route éternelle du temps. Le passé est comme la distance ; notre vue y décroît et s’y perdrait de même, si l’histoire et la chronologie n’eussent placé des fanaux, des flambeaux, aux points les plus obscurs.
« Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers ; que les cieux vont s’ouvrir sur vos têtes ; Jésus-Christ paraître dans sa gloire au milieu de ce temple… je vous le demande donc : si Jésus-Christ paraissait dans ce temple, au milieu de cette assemblée pour nous juger, pour faire le terrible discernement des boucs et des brebis ; croyez-vous que le plus grand nombre de tout ce que nous sommes ici fût placé à la droite ? […] 54 » Les discours pour Plancius, nº 48 ; — pour Cœlius, nº 71 ; — pour Cluentius, nº 62 ; — pour Flaccus, nº 79 ; — pour Sextius, nº 78 ; — et contre Verrès, vii, nº 15, 146 ; — i, nº 21 ; v, nº 160, offrent de beaux exemples de cette figure habilement placée.
Placée dans le lointain des siècles et vue à travers le mirage fantastique de l’imagination, l’action épique grandit par la distance : ses personnages sont à la fois humains et surnaturels. […] Il est d’usage de placer dans le poème épique un héros qui domine tous les autres par sa grandeur ou par sa vertu ; l’ouvrage y gagne en unité et en intérêt.
Peu de carrières ont été aussi pleinement, aussi vertueusement, aussi glorieusement remplies que celle de ce fils d’un teinturier de Boston, qui commença par couler du suif dans des moules de chandelles, se fit ensuite imprimeur, rédigea les premiers journaux américains, fonda les premières manufactures de papier dans ces colonies, dont il accrut la civilisation matérielle et les lumières ; découvrit l’identité du fluide électrique et de la foudre ; devint membre de l’Académie des sciences de Paris et de presque tous les corps savants de l’Europe ; fut auprès de la métropole le courageux agent des colonies soumises ; auprès de la France et de l’Espagne le négociateur heureux des colonies insurgées, et se plaça à côté de Georges Washington comme fondateur de leur indépendance ; enfin, après avoir fait le bien pendant quatre-vingts ans, mourut environné des respects des deux mondes comme un sage qui avait étendu la connaissance des lois de l’univers, comme un grand homme qui avait contribué à l’affranchissement et à la prospérité de sa patrie, et mérita non-seulement que l’Amérique tout entière portât son deuil, mais que l’Assemblée constituante de France s’y associât par un décret public. […] Elle apprend à respecter cette vertu et à en démêler la beauté et l’éclat à travers les voiles de la pauvreté, de l’adversité, de l’obscurité, et même quelquefois du décri et de l’infamie ; comme au contraire elle n’inspire que du mépris et de l’horreur pour le crime, fût-il revêtu de pourpre, tont brillant de lumière et placé sur son trône. » Rollin.
Le ciel impitoyable A placé sur leur trône un prince infatigable. […] Il faut nécessairement y mettre trois rimes semblables : mais on ne doit jamais les placer de suite. […] Je dois dire néanmoins que cette manière de placer les rimes n’est pas absolument regardée comme une faute.