Persuadés qu’il n’y a pas la moindre comparaison à faire entre des passages isolés, quelque bien choisis qu’ils puissent être, et ces mêmes passages placés dans leur cadre naturel, nous avons mieux aimé offrir l’ordonnance imposante d’un grand tableau, que d’en montrer quelques personnages détachés, sans attitude, sans physionomie et sans expression. […] Que Milon, ce défenseur intrépide des bons, cet irréconciliable ennemi des méchants, ait été constamment en butte aux orages, aux tempêtes soulevées, dans ces assemblées tumultueuses, par le vent des différentes factions, c’est ce que j’avais facilement prévu ; mais j’étais bien loin de croire que dans un jugement, dans un tribunal où siégent les principaux personnages des premiers ordres de l’état, les ennemis de Milon pussent concevoir l’espérance, je ne dis pas de consommer sa ruine, mais de porter la plus légère atteinte à sa gloire, par le ministère de juges tels que vous ».
David, qui en est l’auteur, y remplit à la fois deux personnages également faciles à distinguer. […] On serait tenté de croire que l’essor lyrique ne peut plus s’élever au-dessus de ces dernières images : le poète sacré va prouver le contraire, et de nouveaux personnages vont figurer encore dans son poème.
L’un trouvait les dedans, pour ne lui point mentir, Indignes d’un tel personnage ; L’autre blâmait la face, et tous étaient d’avis Que les appartements en étaient trop petits. […] 9° Pensées enjouées La pensée enjouée a quelque chose de plus riant que les précédentes : elle fait naître le sourire sur les lèvres, et amuse agréablement l’esprit : Andrieux dans une charmante imitation de la fable de La Fontaine, le Rat de ville et le Rat des champs, fait parler ainsi l’un des deux personnages : Pouvez-vous bien végéter tristement Dans un trou de campagne enterré tout vivant ?
En faisant agir et parler ses personnages sous les yeux du lecteur, il a fait de la fable.
Le conseil du roi regarda ce grand succès comme un coup du ciel, dont il se fallait prévaloir pour arrêter le cours des désordres que le temps et la patience augmentaient, et résolut de s’assurer de ceux du parlement qui étaient les plus animés, principalement de Broussel, conseiller en la grand’chambre, personnage d’une ancienne probité, de médiocre suffisance, et qui avait vieilli dans la haine des favoris. […] Depuis cette époque, la diplomatie et surtout l’étude de la cour, l’observation des personnages qui y figuraient et de leurs intrigues, occupèrent sa vie. […] Tous les assistants étaient des personnages vraiment expressifs ; il ne fallait qu’avoir des yeux, sans aucune connaissance de la cour, pour distinguer les intérêts peints sur les visages ou le néant de ceux qui n’étaient de rien : ceux-ci tranquilles à eux-mêmes ; les autres pénétrés de douleur ou de gravité et d’attention sur eux-mêmes, pour cacher leur élargissement et leur joie. […] Mais, réflexion faite, le sommeil et la grossièreté du personnage les rassurèrent. […] L’un des personnages raconte qu’il l’a trouvé baigné dans son sang.
Il devra convoquer ses Chambres, non sans avoir préalablement sondé les dispositions des orateurs influents et des premiers personnages politiques. […] Connaître bien ce personnage, c’est connaître l’éloquence grecque, jusqu’au temps où l’art des rhéteurs vint la perfectionner et aussi la corrompre. […] Entre un personnage irréprochablement mis, qui salue son public, arrondit ses gestes et ses périodes, aiguise ses épigrammes, jette négligemment ses traits étudiés et se retire aux applaudissements de l’auditoire, ébloui des fusées de son éloquence. […] Non, il manque un trait à mon esquisse, un trait nécessaire et sans lequel ce personnage serait peut-être le plus parfait des orateurs d’Athènes, mais non l’idéal de l’orateur politique.
On a vu, de temps en temps, quelques personnages acquérir une sorte de célébrité dans les débats du parlement : mais c’était un hommage rendu plutôt à la profondeur des lumières ou à la sagesse des vues de l’homme d’état, qu’aux talents de l’orateur.
On sait de quelle manière Périclès s’adresse aux femmes d’Athènes dans l’oraison funèbre que lui prête Thucydide (II, 45), et, huit siècles plus tard, le rhéteur Ménandre, donnant des règles sur la manière de consoler dans une oraison funèbre, dit qu’il faut parler différemment aux hommes, aux enfants et aux fem mes, et que, pour ces dernières, il faut avoir soin d’abord « de relever un peu leur personnage par des éloges », ἵνα μὴ πρὸς φαῦλον ϰαὶ εὐτελὲς διαλέγεσθαι δοϰῇς πρόσωπον (Περὶ Ἐπιδειϰτιϰῶν, chap.
. — « Sage de nature et de praticque, dit un contemporain2, point sévère sinon bien à propos, équitable quand il falloit, non-point chagrineux et rebarbatif, ni séparé des douces conversations, entendant les raisons, ni bizarre ni fantastique comme estoit ce Caton », il est de ces personnages dont la gloire grandit avec la raison publique.
A une pareille figure, il fallait un pendant digne d’elle : ce sera le personnage de Junius. […] Elles avaient leur place au foyer, et se mêlaient à la vie des personnages principaux.
Ce qu’on ne trouvera pas estrange, si l’on considere ce que ce peuple là mesme avoit faict à la mort de Jules Cæsar, qui donna congé8 aux lois et à la liberté : auquel personnage ils n’y ont trouvé, ce me semble, rien qui valeust9, que son humanité ; laquelle, quoiqu’on la preschast10 tant, fut plus dommageable que la plus grande cruauté du plus sauvage tyran qui feust oncques, pour ce que, à la verité, ce fut ceste venimeuse doulceur qui, envers le peuple romain, sucra1 la servitude.