On connaît les premiers ; quant à l’autre voici Le personnage en raccourci. […] Un jeune rat est un personnage pour une souris. […] Picrochole, l’un des personnages du roman de Rabelais, intitulé Gargantua— Pyrrhus » Y. le dialogue de Pyrrhus et de Ginéas dans Boileau, Ép, I, V. 60. […] Ce trait est attendu : il idéalise le personnage. […] C’est un personnage de comédie.
Ces personnages sentent la finesse et l’affectation : ils sont de l’homme d’esprit, et non de l’homme naïf. […] Si La Fontaine fait parler ses personnages, son dialogue est vif, pressé, et toujours coupé à propos. […] Le poète doit, dans les premiers vers, exposer en peu de mots la situation du personnage, et les motifs qui le font parler. […] Il arrive bien souvent que l’élégie traite ses sujets sous une allégorie champêtre, et transforma ses personnages en bergers. […] Dans les autres poèmes, l’écrivain ne remplit point le personnage de poète : l’art, même consiste à le faire oublier.
Tous les personnages parlent un langage de convention qui tient du bel esprit et de la fade galanterie. […] Il exagère de même les défauts des personnages vicieux. […] Les Romaines de Corneille sont plus que Romaines : chez lui, les personnages féminins, sauf Chimène et Pauline, sont des hommes. […] Ses personnages eux-mêmes ne sont jamais corrigés par la leçon qu’ils ont reçue. […] Il n’y manque, comme à ses personnages, que l’accent du cœur, la passion, la tendresse.
Les principaux personnages de Ménandre, et de Térence son imitateur, sont honnêtes. […] Il pourra aussi, s’il y est forcé, faire faire tel chemin qu’il lui plaira à ses personnages.
Il faut bien faire connaître les personnages, leurs actions, leurs caractères ; n’omettre aucune des circonstances de lieu, de temps, de moyen, qui expliquent les causes, les effets et rendent les événements naturels. […] Ornements de la Narration Parmi les ornements que l’on peut faire entrer avec succès dans une narration, on peut nommer les portraits des personnages dont on s’occupe, les descriptions des lieux où les événements se passent, les réflexions de celui qui raconte, et certaines sentences de morale qui frappent l’esprit par leur justesse. […] Cette différence dépend de l’importance des faits et des personnages que l’on met en la scène. […] Elle sait représenter les scènes les plus gracieuses, les personnages illustres qu’elle immortalise. […] Le placet ou la pétition ne s’adresse qu’au chef de l’État ou à des personnages haut placés, et est soumis de certaines lois qu’on appelle l’étiquette, et qui ne sont point du domaine du style épistolaire.
L’orateur est occupé de son sujet, et le déclamateur de son rôle : l’un agit, l’autre feint ; le premier est un personnage exposant de grandes idées, le second un personnage débitant de grands mots. » 1.
Mérimée excelle à se détacher de lui-même, à soutenir le rôle d’un personnage imaginaire, à prendre le ton d’une situation, à faire parler un caractère, à peindre une physionomie par ses traits vivants. […] Tous ses personnages ont je ne sais quoi de net, de précis, d’arrêté qui burine profondément leurs traits.
Après avoir renvoyé mon client, je faisais, dit-il, à moi seul, trois personnages différents, le mien, celui de mon adversaire, et celui de nos juges : ainsi je plaidais les deux causes et le mieux qu’il m’était possible ; après cela, je prononçais avec la plus rigoureuse équité. » Voilà une grande leçon et en même temps un moyen assez simple de rendre les causes particulières accessibles aux jeunes gens ; car si le rhéteur veut se mettre à la place de la partie, et se laisser interroger, l’élève fera de son côté le personnage de l’avocat ; et la justesse, la sagacité, la promptitude de son discernement percera dans cet exercice, par le soin qu’on lui verra prendre de démêler, de dénouer les difficultés véritables, par l’attention qu’il donnera aux points essentiels de la cause, parle choix qu’il fera des moyens décisifs ; car rien ne distingue plus sûrement une bonne et une mauvaise tête, qu’une curiosité judicieuse qui va au but, et une curiosité vague qui se dissipe et s’égare en chemin. […] L’un est aussi correct dans sa langue que s’il l’avait apprise par régies et par principes, aussi élégant dans les langues étrangères que si elles lui étaient naturelles, en quelque idiome qu’il compose, semble toujours parler celui de son pays : il a entrepris, il a fini une pénible traduction que le plus bel esprit pourrait avouer, et que le plus pieux personnage devrait désirer d’avoir faite. […] Ainsi un personnage de comédie n’aura ni idées sublimes, ni idées philosophiques ; un berger n’aura point les idées d’un conquérant ; une épître didactique ne respirera point la passion ; et dans aucun de ces écrits on n’emploiera ni métaphores hardies, ni exclamations pathétiques, ni expressions véhémentes. […] Mais ce vers : Gastaneæque nuces mea quas Amarillis amabat, ne conviendrait pas à un personnage héroïque, parce qu’il a pour objet une chose trop petite pour un héros. […] Le grand reproche que tous les critiques anglais nous font, c’est que tous nos héros sont des Français, des personnages de romans, des amants tels qu’on en trouve dans Clélie, dans Astrée et dans Zaïde.
La harangue historique est un discours qu’on trouve chez les historiens, quand ils cèdent la parole au personnage qu’ils ont mis en scène. […] Est-ce un personnage furieux, qui exhale sa colère en invectives et en menaces ? […] Nous ferons sur nos auditeurs une impression d’autant plus vive quelle sera plus naturelle, et il leur semblera entendre la voix du personnage que nous imiterons. 2° La déclamation sera vraie, quand on ne déguisera point la pensée de son personnage, c’est-à-dire quand on la rendra dans toute son étendue. […] Je suppose que vous représentiez un personnage qui vient d’entendre un mot blessant pour sa probité.
À quoi bon couper tout à coup le fil de la narration, suspendre la marche des événements, pour nous faire entendre un long discours travaillé avec art, et qui, par cela même, est souvent en contresens avec la situation où se trouve le personnage qui parle ? […] Il y a même une différence essentielle à observer ici : les actions ne mettent précisément en évidence que le personnage qui agit, tandis que ces discours adressés à tout un peuple, dans une circonstance importante pour lui, nous font d’autant mieux connaître l’esprit et les mœurs de ce peuple, que l’orateur, quel qu’il soit, a dû accommoder son style et ses pensées au langage et aux idées de ceux qui l’écoutaient. […] Il y a, dans celui de Charidème, plus d’emphase, plus de prétention, et la recherche de l’expression y décèle à chaque instant l’auteur, mal caché derrière le personnage.
Il n’y a pas deux voix différentes sur ce personnage ; l’envie, la jalousie parlent comme l’adulation : tous se laissent entraîner au torrent qui les porte ; qui les force de dire d’un homme ce qu’ils en pensent ou ce qu’ils n’en pensent pas, comme de louer souvent celui qu’ils ne connaissent point. […] Aussi les Pamphiles sont-ils toujours comme sur un théâtre : gens nourris dans le faux, et que ne haïssent rien tant que d’être naturels ; vrais personnages de comédie, des Floridors, des Mondoris4. […] Quel fond à faire sur un personnage de comédie !