Mais puisque, en dépit de Boileau, on n’apprend pas à penser avant que d’écrire, force nous est, tout en confessant notre insuffisance, d’indiquer au moins sommairement les principes d’argumentation, et les principaux termes affectés aux diverses espèces d’arguments. […] Si j’ai donc pensé ne pouvoir passer sous silence une division qu’Aristote établit dès le principe, et que tant de rhéteurs ont regardée comme capitale, d’un autre côté, je n’ai point cru devoir, dans un livre didactique, admettre comme fondamentale une division dont l’influence sur la partie didactique me paraît si faible.
Quand un écrivain dit, ou du moins paraît dire le contraire de ce qu’il pense, quand il conseille, prescrit, ordonne même le contraire de ce qu’il veut, quand il prétend ne pas énoncer ce qu’en effet il énonce, s’adresser à l’un quand il s’adresse réellement à l’autre, ne reconnaît-on pas dans tous ces contrastes entre l’expression et la pensée une antithèse interne, en quelque sorte, qui mérite notre attention ? […] Pensez-vous par des pleurs prouver votre tendresse ?
D’un autre côté, des Gens de lettres ont pensé que la jeunesse, et même les personnes dont l’éducation a été négligée, pourraient en retirer quelque avantage.
Mais que ceux qui veulent croire que tout est faible dans les malheureux et dans les vaincus, ne pensent pas pour cela nous persuader que la force ait manqué à son courage, ni la vigueur à ses conseils. […] Penses-tu qu’un moment ma vertu démentie Eût mis dans la balance un homme et la patrie ? […] « Quelles pensez-vous que furent les voies qui le conduisirent à cette fin ?
Et que penses-tu faire avec tant de faiblesse ? […] Il faut rappeler ce mot de Voltaire : « Non-seulement on doit à Corneille la tragédie et la comédie, mais on lui doit l’art de penser. » 2. […] Dégoûté de la carrière dramatique par quelques échecs récents, Corneille avait cherché des consolations dans ce travail, où « il sacrifiait sa réputation, pensait-il, à la gloire du souverain maître ».
Ce jugement est celui de tous les bons juges en littérature, et de M. de La Harpe entre autres, que nous nous faisons d’autant plus un mérite de suivre ici, qu’il serait difficile de penser plus juste et de s’exprimer mieux. […] Tu vas mourir, penses-tu ?
À table, rien ne m’étonne, Et je pense, quand je boi, Si là-haut Jupiter tonne, Que c’est qu’il a peur de moi. […] Mais qu’à Paris mainte et mainte personne, Qui vient vous demander lundi Un plaisir qu’on lui fait mardi, N’y pense plus le mercredi, C’est là ce qui m’étonne.
Il ne réussit bien qu’aux sentiments qui exigent du jet, et au commerce qui demande du goût, de la hardiesse et de la célérité. » « Les journaux et les livres sont plus dangereux en France qu’ailleurs, parce que tout le monde y veut avoir de l’esprit ; et que ceux qui n’en ont pas en supposent toujours beaucoup à l’auteur qu’ils lisent, et se hâtent de penser on de parler comme lui. » « En France, il semble qu’on aime les arts pour en juger bien plus que pour en jouir. » 1. […] Cette époque est grande, je le pense, — moi qui ne suis rien, j’ai le droit de le dire !
Je pense surtout aux Observations philologiques sur la Poétique d’Aristote, publiées, en 1863, dans la Revue archéologique, par mon confrère, M.
En fait d’ouvrages de littérature, l’esprit est dans l’homme la faculté de penser et de raisonner ; le génie, la faculté d’imaginer et d’inventer ; le goût, la faculté de discerner et de sentir.
D’après la même théorie, toutes les pièces où le personnage intéressant fait son malheur lui-même avec connaissance de cause seraient bannies du théâtre et l’on n’aurait jamais pensé à y faire voir l’homme victime de ses passions.