Voici en quoi ce travail consiste : Le maître lit tout haut aux élèves un passage de quelque bon auteur : il le leur lit même deux fois, trois fois, s’il le juge utile, puis les élèves, à qui il faut bien se garder de confier le texte, reproduisent de leur mieux, par écrit, ce qui leur a été lu. […] À son passage s’oppose un large torrent. […] Hedwige va partir ; mais au moment où elle veut descendre l’escalier du palais, ses gardes tournent leurs haches vers elle ; intrépide, elle saisit la hache de celui qui l’empêchait de passer, et la jette à terre ; les gardes, saisis de respect, lui ouvrent le passage. […] On lit le passage suivant dans les Mémoires d’un Français qui a pris part à la lutte par laquelle les Grecs se sont affranchis de la domination des Turcs : « L’on accordait une prime de trois piastres par tête de Turc pris ou tué les armes à la main.
Vous promettez beaucoup, et donnez davantage : Vos biens ne sont point inconstants, Et l’heureux trépas que j’attends Ne vous sert que d’un doux passage, Pour nous introduire au partage Qui nous rend à jamais contents.
Le passage suivant, extrait de la première scène, offrait assurément un fond d’idées, une harmonie dans les vers, et un ton de conversation qu’on n’avait jamais entendu jusque-là, et qui dut bien surprendre les auditeurs : DORANTE.
Citons un passage dont l’accent est aussi ému : « Je me souviens d’avoir passé une nuit délicieuse hors de la ville (à Lyon), dans un chemin qui côtoyait le Rhône ou la Saône, car je ne me rappelle pas lequel des deux.
Bourdaloue, dans un passage de son sermon sur la Providence, fait sentir, par une belle similitude, combien est insensé celui qui nie l’existence d’une puissance suprême.
Plus d’une autre irrégularité apparente, qui déconcerte aujourd’hui notre routine grammaticale, n’était que la conséquence logique des lois qui régirent le passage du latin au vieux français.
Il part avec trente mille hommes de pied seulement, et cinq mille chevaux ; entre dans l’Asie mineure (ou Natolie) ; défait au passage du Granique (fleuve de Bithynie) une armée de cent mille Perses ; gagne ensuite sur Darius, leur roi, la bataille d’Issus (petite ville de Cilicie) ; se rend maître, dans la Phénicie, de la fameuse ville de Tyr, après un siège de sept mois ; pénètre dans la Judée (contrée célèbre de la Syrie) ; marche vers la ville de Gaza dont il s’empare ; arrive à Memphis, capitale de l’Égypte ; se remet à la poursuite de Darius, qu’il défait en bataille rangée, près d’Arbelles dans l’Assyrie ; entre triomphant dans Babylone, et puis dans Suze, capitale du royaume de Perse ; réduit en cendres Persépolis, ancienne demeure de ces rois ; traverse les déserts, franchit les fleuves et les montagnes ; pousse ses conquêtes jusqu’aux Indes ; ramène son armée par une autre route ; subjugue de nouveaux peuples ; revient à Babylone, craint, respecté, adoré comme un Dieu, et y meurt l’an 513 avant J.
Plus les moyens de s’instruire sont aujourd’hui répandus et popularisés, plus il faut parer aux dangers d’une instruction malsaine et corruptrice ; plus les œuvres de l’esprit se multiplient, plus on doit choisir les passages à proposer en modèles. […] « Et moi, qui regardai, j’aperçus dans l’espace Courir en tournoyant un immense étendard Qui traversait les airs aussi vite qu’un dard ; Et derrière venait une si grande foule Sur cette triste plage où le monde s’écoule, Que je n’aurais pas cru que de ses froides mains La mort jusqu’à ce jour eût défait tant d’humains ; Et comme je cherchais dans cette plaine sombre, Au milieu de ces morts à reconnaître une ombre, Je reconnus celui qui fit le grand refus1, Et je compris alors que ce groupe confus Était formé de ceux qui furent incapables, Quand ils étaient ici, d’être bons ou coupables ; Et ces infortunés, qui ne vécurent pas, Étaient nus, et couraient piqués à chaque pas Par des guêpes d’enfer qu’éveillait leur passage : Tout leur corps ruisselait de sang ; de leur visage Tombaient des pleurs amers avec ce sang mêlés, Que buvaient à leurs pieds des vers longs et pelés. […] Mais pauvre, et n’ayant rien pour payer mon passage, Ils m’ont je ne sais où jeté sur le rivage. […] Vous avez vu l’Espagne, et surtout les Gaulois, Contre ces mêmes murs qu’ils ont pris autrefois Exciter ma vengeance, et, jusque dans la Grèce Par des ambassadeurs accuser ma paresse ; Ils savent que, sur eux prêt à se déborder, Ce torrent, s’il m’entraîne, ira tout inonder ; Et vous les verrez tous, prévenant son ravage, Guider dans l’Italie et suivre mon passage. […] Sans l’effroi qu’il inspire, et la terreur sacrée Qui défend son passage et siége à son entrée, Combien de malheureux iraient dans le tombeau De leurs longues douleurs déposer le fardeau !
Boileau dit dans son épître sur le passage du Rhin : De tant de coups affreux la tempête orageuse, Tient un temps sur les eaux la fortune douteuse.
Depuis les conceptions les plus hardies de l’imagination jusqu’aux expositions les plus froides et les plus rigoureuses de la science, depuis les plus vastes créations des poètes jusqu’à une simple lettre d’affaires, il doit satisfaire aux règles générales de l’invention, de la disposition et de l’élocution ; il n’y a de différence que dans les détails (Voir dans Buffon, Discours sur le style, le passage où il fait la revue des règles oratoires communes à tous les genres de discours ou d’écrits : ordre d’invention où l’écrivain détermine les parties principales de sujet (plan) ; — égalité du style et du ton ; — unité de composition et emploi discret des divisions ; — sévérité pour l’abus des traits saillants qui dénaturent la vérité ; — naturel et vérité du ton, conditions essentielles du grandiose et du sublime.) […] le passage du Saint-Bernard, par Thiers (Histoire du Consulat et de l’Empire, t. […] Chez les Hébreux, elle est religieuse, patriotique et guerrière, comme dans le cantique de Moïse après le passage de la mer Rouge et dans les psaumes de David.
Le passage suivant nous en offre un bel exemple : « Là s’avance, du côté de l’orient, le puissant roi du jour, répandant la joie sur toute la nature. […] Id. — Portare (de πορος, passage), porter d’un lieu à un autre.