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36. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Mais leurs styles sont différents, suivant leur génie particulier et le goût de leur siècle… Les ouvrages des Pères grecs sont également solides et agréables. […] Voici à peu près ceux dont les jeunes Orateurs peuvent faire une étude particulière. […] Dans notre barreau, elle est restreinte à la discussion des causes entre les particuliers. […] Il est fâcheux que nous ne connaissions que de nom Hypéride, dont Cicéron, qui avait fait une étude particulière des orateurs grecs, vante la justesse et la pénétration. […] Or, on ne peut pas supposer que la multitude, ou tous ces particuliers soient animés d’un même esprit, conduits par les mêmes vues, par les mêmes motifs.

37. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre II. Défense de Fouquet, par Pélisson. »

« Et quant au particulier de qui j’ai entrepris la défense, particulier maintenant et des moindres et des plus faibles, la colère de votre majesté, sire, s’emporterait-elle contre une feuille sèche que le vent emporte ?

38. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Ce même citoyen, juges, reprenant sa qualité de particulier, s’adresse à vous. Il use du bénéfice de cette loi qui protège également les fortunes publiques et particulières de nos alliés. […] L’étiez-vous encore n’étant plus que particulier ? […] presque condamné, vous avez retenu dans votre maison particulière des chefs d’ennemis ? […] L’ennemi commun serait sous la garde d’un particulier ?

39. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

— La poésie épique, au contraire, est, comme la poésie dramatique, soumise à des conditions et des règles particulières, indépendamment des grandes règles du goût. […] C’est un lieu commun propre au genre judiciaire, où l’on cherche à prouver que les textes généraux de la loi sont applicables dans l’ espèce au sujet particulier. […] Il consiste à conclure du particulier au général, d’un fait accidentel, d’une vérité partielle et relative, à une loi universelle et absolue. […] Chaque idée, en effet, a un signe propre et particulier qui ne se peut changer. […] Au contraire, la plaisanterie, la gaîté, le badinage, sont l’effet d’un tour particulier de l’esprit, et demandent, pour être compris et goûtés, une disposition d’esprit analogue.

40. (1875) Poétique

Celle-ci peint les choses dans le particulier : la poésie les peint dans le général. […] Le particulier est ce qu’a fait Alcibiade, ou ce qu’on lui a fait. […] Le nom est un mot significatif, qui ne marque point les temps, et dont les parties séparées ne signifient rien ; car dans les noms doubles on ne prend point les parties dans leur sens particulier : dans Θεόδωρον, δῶρον ne signifie rien. […] Car tout discours n’est pas composé de noms et de verbes, comme la définition de l’homme : le discours peut être sans verbes ; mais chacune de ses parties a toujours sa signification particulière : dans Cléon marche, Cléon a une signification. […] C’est-à-dire qui rentre dans le fait particulier.

41. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

« La clarté, dit très-bien Vauvenargues, orne les pensées profondes. » Certains écrivains allemands ont une prédilection toute particulière pour les ténèbres du langage ; les intelligences les plus obstinées s’usent à vouloir les pénétrer. […] La mobilité d’imagination et la paresse de jugement, également naturelles à l’homme, ont fait passer, souvent à l’insu de sa volonté, les modifications spontanées ou les altérations successives du langage à l’état d’habitude, et cette habitude, une fois enracinée dans les esprits, est devenue ce qu’on appelle le génie de la langue, c’est-à-dire cette collection d’idiotismes, ces procédés de lexilégie et de construction qui distinguent une langue des autres et lui impriment un cachet particulier. […] Celui-ci consiste dans des tours de phrases particuliers, dans un usage singulier des mots, dans l’art de relever les petites idées froides, puériles, communes, par une expression recherchée. » Et le xviiie  siècle, toujours un peu moralisant, ajoute : « On peut le pardonner aux femmes, il est indigne d’un homme.

42. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

Sans prétendre en présenter une nouvelle, je crois pouvoir définir les figures des formes particulières de langage qui manifestent l’idée d’une manière plus noble, plus énergique, plus élégante que les formes ordinaires, ou qui indiquent mieux que celles-ci le mouvement de la pensée et la vue de l’esprit. […] Dumarsais donne des figures une idee juste au fond, mais qui pourrait être mieux présentée : « Les figures, dit-il, sont des manières de parler distinctement des autres par une modification particulière, qui fait qu’on les réduit chacune à une espèce à part, et qui les rend ou plus vives, ou plus nobles, ou plus agréables que les manières de parler qui expriment le même fond de pensée, sans avoir d’autre modification particulière. » Préférez-vous la définition de M.

43. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Préface de la première édition » pp. -

Plusieurs questions qui, malgré leur importance, trouvent rarement place dans les traités élémentaires, ont été de notre part l’objet d’un soin particulier. […] Après avoir exposé avec le plus de clarté possible les qualités générales et particulières du style, ainsi que les différentes sortes de figures, nous avons essayé de mettre de l’ordre et de l’exactitude dans l’importante question de l’harmonie mécanique, principalement dans les règles de la période.

44. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Tout le monde sait qu’il n’est jamais permis aux particuliers de demander la mort de personne, et que quand un homme nous aurait ruinés, estropiés, brûlé nos maisons, tué notre père, et qu’il se disposerait encore à nous assassiner et à nous perdre d’honneur3, on n’écouterait point en justice la demande que nous ferions de sa mort : de sorte qu’il a fallu établir des personnes publiques qui la demandent de la part du roi, ou plutôt de la part de Dieu. […] De là vient que, par une prérogative particulière, non-seulement chacun des hommes s’avance de jour en jour dans les sciences, mais que tous les hommes ensemble y font un continuel progrès à mesure que l’univers vieillit, parce que la même chose arrive dans la succession des hommes que dans les âges différents d’un particulier. […] Ce qui m’y a véritablement porté est l’union que je trouve en sa personne sacrée de deux choses qui me comblent également d’admiration et de respect, à savoir l’autorité souveraine et la science solide ; car j’ai une vénération toute particulière pour ceux qui sont élevés au suprême degré ou de puissance ou de connoissances.

45. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

RÈGLES PARTICULIÈRES concernant la disposition des mots. […] C'est au goût sûr et aux oreilles délicates de maîtres savants et habiles, plus encore qu’à des règles particulières, qui ne peuvent rien avoir d’absolu, de juger de la bonne ou de la mauvaise disposition des diverses parties qui composent le discours. […] III Le génitif se met ordinairement avant le nom dont il est complément, et il a une grâce particulière, quand il en est séparé par un ou plusieurs mots qui en déterminent le sens. […] La conjonction nam se met au commencement de la proposition, et elle a une grâce particulière, quand elle est suivie de et mis pour etiam. […] Appelé ainsi, parce qu’il est particulier à l’orateur, qui recherche les grâces et les ornements du style, et qui figure, pour ainsi dire, dans son langage les idées, les images, les sentiments qu’il a conçus dans son esprit.

46. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bourdaloue 1632-1704 » pp. 89-93

L’hypocrisie Quand je parle de l’hypocrisie, ne pensez pas que je la borne à cette espèce particulière qui consiste dans l’abus de la piété, et qui fait les faux dévots ; je la prends dans un sens plus étendu, et d’autant plus utile à votre instruction que peut-être, malgré vous-mêmes, serez-vous obligés de convenir que c’est un vice qui ne vous est que trop commun ; car j’appelle hypocrite quiconque, sous de spécieuses apparences, a le secret de cacher les désordres d’une vie criminelle. […] Combien de honteux dans les familles particulières !

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