Je rêve nuit et jour au moyen de tuer des gens que je n’ai jamais vus, qui ne m’ont fait ni bien ni mal, cela n’est-il pas joli ? […] Jamais tu ne m’as pas troublé de ta grandeur que dans ces nuits où, suspendu entre les astres et l’Océan, j’avais l’immensité sous mes pieds ! […] Une brise embaumée, que cette reine des nuits amenait de l’Orient avec elle, semblait la précéder dans les forêts comme sa fraîche baleine. […] La rivière qui coulait à mes pieds, tour à tour se perdait dans le bois, tour à tour reparaissait brillante des constellations de la nuit, qu’elle répétait dans son sein. […] « La grandeur, l’étonnante mélancolie de ce tableau, ne sauraient s’exprimer dans les langues humaines, les plus belles nuits en Europe ne peuvent en donner une idée.
Le vent ayant beaucoup fraîchi4 cette nuit, une de nos canonnières qui étaient en rade a chassé, et s’est engagée sous des roches à une lieue de Boulogne ; je l’ai crue perdue corps et biens, mais nous sommes parvenus à tout sauver. Ce spectacle était grand : des coups de canon d’alarme, le rivage couvert de feux, la mer en fureur et mugissante, toute la nuit dans l’anxiété de sauver ou de voir périr ces malheureux. L’âme était entre l’éternité, l’océan et la nuit.
c’est toi qu’appelait son amour, Toi qu’il pleurait la nuit, toi qu’il pleurait le jour. […] Quand la nuit dans les airs jeta son crêpe noir, Mon père à ses côtés ne me fit plus asseoir. […] La frivolité qui nuit au développement de ses talents et de ses vertus le préserve en même temps des crimes noirs et réfléchis. […] Après onze heures il s’éleva dans la forêt voisine un tel vacarme, qu’il fallut renoncer à tout sommeil pour le reste de la nuit. […] Les rameurs chantaient un air national, tandis que leurs maîtres jouissaient en silence de la beauté du spectacle et du calme de la nuit.
Je prie à Dieu que vous puissiez attendre Qu’on ouvre l’huis, une nuit toute entière, Tout en pourpoint dessous une gouttière, Et que l’huis à vous ne veuille entendre102. […] Vos grandeurs, vos honneurs, vos gloires despouillez ; Soyez-moy de vertus, non de soye habillez ; Ayez chaste le corps, simple la conscience ; Soit de nuit, soit de jour, apprenez la science ; Gardez entre le peuple une humble dignité, Et joignez la douceur avec la gravité. […] D’une æle toute moite ils comencent leur course : Chaque poil de leur barbe est une humide source ; De nues une nuit enveloppe leur front ; Leur crin froid et neigeux tout en pluyes se fond, Et leurs dextres pressant l’épesseur des nuages Les rompent en éclers, en pluyes, en orages. […] Le jour, il ne craint rien, et dans sa maison belle On ne pose la nuit garde ni sentinelle : Il n’est point désireux de hausser son renom Plus haut qu’entre les siens avoir toujours bon nom426 Entre les bas vallons son humble renommee Sans autre ambition se tient close et fermee. […] Chanson Les cieux inexorables Me sont si rigoureux Que les plus misérables Se comparans à moy se trouveroient heureux… Mon lict est de mes larmes Trempé toutes les nuits, Et ne peuvent ses charmes, Lors mesme que je dors, endormir mes ennuis.
Il y avait pourtant un charme à ce réveil du guerrier échappé aux périls de la nuit. […] On passa la nuit à se préparer de part et d’autre, et le lendemain, au lever du jour, les armées se trouvèrent en présence. […] Dans la nuit du 13 octobre, Guillaume fit annoncer aux Normands que le lendemain serait jour de combat. […] Elle devança l’heure de son souper, afin d’avoir toute la nuit pour écrire et pour prier. […] Lannes passa le premier, à la tête de l’avant-garde, dans la nuit du 14 au 15 mai (24-25 floréal).
Un renard est entré la nuit dans un poulailler : Les marques de sa cruauté Parurent avec l’aube. […] Que leurs tendres écrits, par les Grâces209 dictés, Ne quittent point vos mains jour et nuit feuilletés. […] Le jour au jour la révèle, La nuit l’annonce à la nuit. […] Je disais à la nuit sombre : Ô nuit, tu vas dans ton ombre M’ensevelir pour toujours. […] Les astres de la nuit interrompent leur course.
Recherchons la première source des désordres de la société, nous trouverons que tous les maux des hommes leur viennent de l’erreur bien plus que de l’ignorance, et que ce que nous ne savons point nous nuit beaucoup moins que ce que nous croyons savoir. […] Citons un passage dont l’accent est aussi ému : « Je me souviens d’avoir passé une nuit délicieuse hors de la ville (à Lyon), dans un chemin qui côtoyait le Rhône ou la Saône, car je ne me rappelle pas lequel des deux. […] Je me promenais dans une sorte d’extase, livrant mes sens et mon cœur à la jouissance de tout cela… Absorbé dans ma douce rêverie, je prolongeai fort avant dans la nuit ma promenade sans m’apercevoir que j’étais las. […] Je n’ai jamais rien pu faire la plume à la main vis-à-vis d’une table et de mon papier : c’est à la promenade, au milieu des rochers et des bois, c’est la nuit dans mon lit et durant mes insomnies que j’écris dans mon cerveau, l’on peut juger avec quelle lenteur, pour un homme absolument dépourvu de toute mémoire verbale, et qui de la vie n’a pu retenir six vers par cœur. Il y a telle de mes périodes que j’ai tournée et retournée cinq ou six nuits dans ma tête avant qu’elle fût en état d’être mise sur le papier.
Une surprise Une cinquantaine de soldats avec leur capitaine étaient logés dans la tour du moulin ; le capitaine, en bonnet de nuit et en caleçon, tenant un oreiller d’une main et son épée de l’autre, ouvre la porte, et sort en demandant d’où vient ce tumulte. […] En ce moment, la cloche du village tinta lentement, car un homme était mort dans la nuit. […] Un brouillard Une pluie fine et froide, qui était tombée sans interruption pendant toute la nuit, venait enfin de cesser au moment où le jour naissant s’annonçait dans le ciel par une lumière blafarde, du côté de l’orient.
Les vents nous auraient-ils exaucés cette nuit ? […] Achille va combattre, et triomphe en courant ; Et ce vainqueur, suivant de près sa renommée, Hier avec la nuit arriva dans l’armée. […] La nuit se passa tout entière Sans qu’elle pût fermer un moment la paupière ; Des chaleurs l’empêchaient de pouvoir sommeiller, Et jusqu’au jour près d’elle il nous fallut veiller. […] Le personnage allégorique de la Piété paraît bien grave, après ces charmantes fictions de la Nuit, de la Mollesse, de la Chicane ; la fin du poème ne semble faite que pour amener l’éloge du président de Lamoignon, et pour permettre à l’auteur « de mouiller de larmes un ouvrage de pure plaisanterie ». […] Je disais à la nuit sombre : « Ô nuit, tu vas dans ton ombre M’ensevelir pour toujours !
Les réveils de la nuit ont été noirs, et le matin je n’étais point avancée d’un pas pour le repos de mon esprit. […] Il dort le jour, il dort la nuit, et profondément ; il ronfle en compagnie. […] lui dis-je — Monsieur, dit-il, si je n’ai mis douze brodeurs après, qui n’ont fait que travailler jour et nuit, tenez-moi pour un infâme. […] Ne fus-je pas obligé de boire avec lui toute la nuit à Calais pour en avoir bon marché ! […] Mon grand cousin Bernard était singulièrement poltron, surtout la nuit.
La nuit, qui répand avec ses ombres une douce fraîcheur, ne pouvait tempérer la chaleur dévorante que le jour avait causée ; elle ne pouvait verser sur les hommes abattus et défaillants, ni la rosée qu’elle fait distiller quand Vesper3brille à la queue des autres étoiles, ni cette moisson de pavots qui font sentir les charmes du sommeil à toute la nature fatiguée. Le soleil seul, dans le sein de Téthys4, jouissait d’un profond repos ; mais ensuite, quand il fut obligé de remonter sur son char attelé par les Heures et devancé par l’Aurore qui sème son chemin de roses, il aperçut tout l’Olympe couvert de nuages ; il vit les restes d’une tempête qui avait effrayé les mortels pendant toute la nuit. […] Poussez-le ; vous lui ferez dire en plein jour qu’il est nuit, car il n’y a plus ni jour ni nuit pour une tête démontée par son caprice. […] Cette fable fut composée un jour qu’au réveil, après une nuit d’été où avait éclaté un violent orage, le jeune prince, les yeux encore tout endormis, était de mauvaise humeur, et avait ses nerfs.