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23. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

On divise encore l’histoire civile, en histoire ancienne, et en histoire moderne. L’histoire ancienne commence à la création du monde, et finit, suivant quelques-uns, à la naissance de Jésus Christ ; suivant d’autres, à l’établissement des monarchies modernes, c’est-à-dire, à la fin du quatrième siècle, époque de la division de l’empire romain, en empire d’orient et en empire d’occident. […] L’histoire moderne s’étend depuis l’une de ces trois époques, jusqu’à nos jours. […] Il serait trop long de faire connaître ici tous les bons historiens tant anciens que modernes. […] L’Histoire littéraire des Troubadours a été rédigée par l’abbé Millot, sur les immenses et profondes recherches de La Curne de Sainte-Palaye 123, qui a tiré de l’oubli ces pères de la littérature moderne.

24. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Lettre sur les anciens et les modernes Cambrai, 4 mai 1714. […] Les anciens ont évité l’écueil du bel esprit où les Italiens modernes sont tombés, et dont la contagion s’est fait un peu sentir à plusieurs de nos écrivains, d’ailleurs très-distingués. […] Je vois bien qu’en rendant compte de mon goût, je cours risque de déplaire aux admirateurs passionnés et des anciens et des modernes ; mais, sans vouloir fâcher ni les uns ni les autres, je me livre à la critique des deux côtés4. Ma conclusion est qu’on ne peut pas trop louer les modernes, qui font de généreux efforts pour surpasser les anciens. […] On sait que le procès des anciens et des modernes passionna les esprits au xvii e  siècle.

25. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VII. De l’Harmonie imitative. »

Dans les écrivains du second ordre, au contraire, tout présente les traces pénibles d’efforts rarement heureux ; et ce rapprochement involontaire, mais perpétuel, de la nature, grande et belle sans effort, et de l’art qui se tourmente infructueusement pour l’imiter mal, altère sensiblement quelquefois le plaisir que pourraient nous faire les plus beaux morceaux de poésie moderne. […] Aussi grand peintre qu’Homère, Virgile a sur lui l’avantage d’une élégance continue, et d’une correction de style dont Racine et Pope ont seuls approchés parmi les poètes modernes. […] Maniée avec art, elle s’élève aux plus grandes beautés en ce genre ; et il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir les ouvrages de Pope, et surtout sa belle traduction d’Homère, la seule qui puisse, jusqu’ici, donner aux modernes une idée juste du plus grand génie qui ait jamais écrit dans la langue du monde la plus riche et la plus harmonieuse.

26. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

[Notice] Fontenelle est de tous les écrivains modernes celui qui a fourni la plus longue carrière : il naquit en 1657 et mourut centenaire en 1757. […] Flourens, membre de l’Académie française et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, a jugé avec tant de compétence celui qui a tout abordé, depuis la pastorale jusqu’aux mathématiques transcendantes : Fontenelle, ou de la Philosophie moderne, relativement aux sciences physiques ; voy. particulièrement les chap. 6, 7 et 8. […] Ce curieux épisode de l’histoire du dix-septième siècle est très-agréablement raconté dans la Querelle des Anciens et des Modernes de M.

27. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Parmi les critiques anciens, Longin possédait plus de délicatesse, Aristote plus de pureté ; parmi les modernes, M.  […] Notre prononciation moderne leur eût paru d’une monotonie mortelle. […] Dans nos temps modernes, le langage est devenu plus correct et plus précis ; mais il a perdu de sa force et de sa vivacité. […] Les conjugaisons sont très défectueuses dans toutes les langues modernes. […] Cicéron, en ce genre de mérite, surpasse tous les écrivains anciens et modernes.

28. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IX. » pp. 98-101

. — Lessing, dans sa Dramaturgie, va plus loin qu’Aristote et soutient que la tragédie a le même droit que la comédie sur les sujets d’invention  mais l’histoire du théâtre moderne, ainsi que celle du théâtre grec, confirme la judicieuse réserve de notre philosophe. […] » « Les modernes ont, encore plus fréquemment que les Grecs, imaginé des sujets de pure invention.

29. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre IV. Quatrième espèce de mots.  » pp. 12-15

Ce pronom est appelé dans les grammaires modernes pronom possessif. […] Ces mots sont pour les grammairiens modernes des adjectifs indéfinis : on les considère comme adjectifs parce qu’ils accompagnent toujours un nom.

30. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Il serait difficile aux modernes de lui assigner une place précise dans les quatre genres qu’ils ont créés. […] Les modernes ont restreint la signification de ce mot. […] C’est un peu restreindre la matière, et ce n’est suivre ni les préceptes des anciens, ni les exigences de la société moderne. […] Les rhéteurs modernes n’ont conservé que le genre judiciaire, et l’ont appelé éloquence du barreau. […] Plusieurs rhéteurs modernes disent que la rime est féminine quand elle se termine par un e muet seul, ou suivi de s, nt.

31. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

. ; et nous avons, en effet, soit des anciens, soit des modernes, des poèmes didactiques sur ces divers sujets. […] Ici, une difficulté se présente quand il s’agit de nos sujets modernes. […] Et en effet, sans recourir à aucun raisonnement métaphysique pour le prouver, n’est-il pas évident que les deux plus beaux poèmes épiques modernes, les seuls qui puissent, au jugement de tous, balancer l’Iliade et l’Énéide, je veux dire la Jérusalem délivrée et le Paradis perdu, n’ont presque pas d’autre merveilleux que celui-là ? […] Il est le premier moderne, en Europe, qui ait fait un poème régulier. […] C’est, sans comparaison, le plus beau poème épique des temps modernes.

32. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

En effet, nous allons voir que le vieux français, ou langue romane, dérive directement du latin, qu’au xe  siècle il eut déjà son existence indépendante, qu’au xiie et au xiiie il produisit sa littérature, et qu’au xive il disparut insensiblement pour céder la place au Français moderne qui s’organisa au xve  siècle, s’enrichit au xvie , et atteignit sa perfection dans les deux âges suivants. […] Le xive  siècle verra s’effacer ce rudiment de déclinaison, et inaugurera l’usage du cas unique adopté par le français moderne. […] Nous la trouverons enfin dans le génie heureux de Villon (1431-1484), cet initiateur d’une inspiration cordiale, humaine, sincère et toute moderne. […]   renaissance. — Le moyen âge est fini, les temps modernes commencent.

33. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

La preuve qu’elles sont reconnues bonnes, c’est que depuis Aristote, qui les a le premier rédigées, elles n’ont pas subi de changement, que tous les modernes qui ont fait des traités de Rhétorique ont copié les anciens, et que, pour vous en donner un, je serais obligé à mon tour de copier les modernes. […] Voyez dans quelles circonstances leur génie s’est développé : l’étude du passé vous donnera de grandes lumières pour connaître le présent : je ne sais pas de travail plus profitable que la comparaison des mœurs antiques avec celles des temps modernes.

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