Le meilleur commentaire de ce mot est dans ces vers de Béranger : (Le Vieux Sergent. — Édit.
La parole l’a mis au monde ; la parole a donné l’éveil et le premier cours à sa pensée ; quoi qu’il veuille, quoi qu’il fasse, pour son bonheur ou son malheur, la parole achèvera son œuvre ; elle en fera une victime de l’orgueil ou de la charité, un esclave des sens ou du devoir ; et si la liberté lui demeure toujours contre le mal, ce sera pourtant à la condition d’appeler à son aide une meilleure parole que la parole qui l’aura trompé.
N’est-ce pas parce qu’une âme exercée à voir plus et mieux, sent parfaitement qu’elle s’avance vers un meilleur ordre de choses, tandis que cette perspective consolante échappe à celle dont les sens ont émoussé les facultés » ?
Cependant, comme on doit avoir bonne opinion de ses amis, et leur donner bonne opinion de soi, il faut se surveiller sous le rapport des convenances, ne pas réserver les attentions uniquement pour les étrangers et les indifférents, et se bien persuader que le meilleur moyen de rendre les relations plus intimes et plus solides est de faire en sorte qu’elles soient toujours convenables, honnêtes et pures. […] Il est permis d’établir une légère discussion sur le fait, de hasarder une explication propre à l’atténuer, de redresser des renseignements que l’on croit faux, de faire connaître l’intention que l’on a eue ; mais, le plus souvent, le meilleur moyen de s’excuser c’est de faire l’aveu sincère de ses torts, et d’exprimer le désir bien formel de recouvrer les bonnes grâces perdues.
Il eût été seulement à désirer que l’auteur vécût assez pour en voir une seconde édition : il eût sans doute élagué bien des superfluités, donné une juste étendue aux articles faits pour tenir dans son ouvrage un rang distingué, et rédigé le tout sur un meilleur plan.
On sait que la meilleure traduction d’un ouvrage n’en est qu’une copie imparfaite.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d’un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense M’as servi de parade et non pas de défense, Va, quitte désormais le dernier des humains : Passe, pour me venger, en de meilleures mains.
Ce plan n’est pas encore le style, mais il en est la base ; il le soutient, il le dirige, il règle son mouvement et le soumet à des lois ; sans cela, le meilleur écrivain s’égare, sa plume marche sans guide, et jette à l’aventure des traits irréguliers et des figures discordantes.
Que la chose soit meilleure ou pire, utile ou nuisible ; ils ne considèrent que ce qui leur plaît. […] La catachrèse (du grec ϰατάπχρησις, abus, mauvais emploi) est une figure par laquelle certains mots s’emploient abusivement, faute de meilleures expressions, pour exprimer certaines idées avec lesquelles ils n’ont que des rapports éloignés. […] Une chose nous semble-t-elle renfermer des qualités remarquables, aussitôt nous l’accompagnons d’une épithète exagérée, et nous la présentons comme la chose la meilleure que nous ayons jamais vue.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d’un corps tout de glace inutile ornement, Fer jadis tant à craindre et qui, dans cette offense, M’as servi de parade, et non pas de défense, Va, quitte désormais le dernier des humains ; Passe, pour me venger, en de meilleurs mains.
Ces trois espèces de style se touchent, et les meilleures compositions sont celles où l’auteur les mêle le mieux.