/ 226
44. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

à qui nous avons cru plus utile encore de donner des leçons de morale, que de citer des modèles d’éloquence, apprenez de bonne heure et n’oubliez jamais, que l’esprit est essentiellement faux, le goût essentiellement dépravé, quand le cœur est corrompu ; et le cœur est corrompu, quand rien de bon ou d’utile n’y a germé dans l’enfance, ou que ces germes précieux ont été tristement étouffés, dans la suite, par la séduction des mauvais exemples et l’empire des mauvaises habitudes.

45. (1873) Principes de rhétorique française

Amas d’épithètes, mauvaises louanges, a dit La Bruyère ; ce sont les faits qui louent et la manière de les raconter. […] ne le croyez pas ; c’est un hypocrite de patriotisme et un mauvais citoyen : il n’y a de bon citoyen que l’honnête homme. […] Les moyens.qui manquent de force peuvent dégoûter l’esprit dès le début et produire une impression dont le mauvais effet s’étende à toute la suite du discours. […] Des sophismes 13. — C’est donc aux mauvais raisonnements de l’adversaire que la réfutation s’attaque pour les combattre, et ces mauvais raisonnements sont désignés par les logiciens et les rhéteurs sous le nom de sophismes. […] Avec elle on traverse les mauvais jours sans en sentir le poids ; on se fait à soi-même sa destinée ; on use noblement sa vie.

46. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Si par essay on me vouloit donner un theme, à la mode des colleges ; on le donne aux aultres en françois, mais à moy il me le falloit donner en mauvais latin, pour le tourner en bon. […] Que si on y procedoit de mauvaise façon, le blasme et la honte ensemble avec le dommage tomberoit sur ceux qui en auroient mal usé. […] Voyons-le donc dans la mauvaise fortune, et examinons s’il y a eu moins de hardiesse, de sagesse et de prévoyance. […] Les mauvaises nouvelles viennent en foule. […] Quelle contenance a tenue, parmi tout cela, cet homme que l’on disoit qui s’étonneroit au moindre mauvais succès, et qui avoit fait fortifier le Havre pour s’y jeter à la première mauvaise fortune ?

47. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

C’était la voix des bons principes qui s’élevait contre celle des principes mauvais ; c’était le cri de la Rhétorique alarmée qui s’échappait de consciences bourrelées par le remords. […] Mais ces qualités éminentes de l’orateur doivent-elles être simplement superficielles, c’est-à-dire n’exister que pour l’auditeur ; et l’orateur peut-il être dans le fond vicieux, orgueilleux, dur et mauvais conseiller, si à l’extérieur il ne montre point ces défauts ? […] À force de se charger de mauvaises causes, d’excellents avocats perdent les meilleures, parce qu’ils ont compromis, en plaidant les premières, leur probité oratoire et leur prudence, leurs lumières.

48. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Les faiblesses humaines La perfection supporte facilement l’imperfection d’autrui ; elle se fait toute à tous 1 Il faut se familiariser avec les défauts des bonnes âmes, et les laisser tranquillement jusqu’à ce que Dieu donne le signal pour les leur ôter peu à peu : autrement, on arracherait le bon grain avec le mauvais. […] Il se blâme, il ne se trouve bon à rien, il se décourage, il trouve fort mauvais qu’on veuille le consoler. […] Il n’y en a aucun : point de bons almanachs pour prédire ce mauvais temps2.

49. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

Comme cet exercice est mon plaisir suprême, Je voulus, pour bien faire, aller au bois moi-même, Et nous conclûmes tous d’attacher nos efforts Sur un cerf que chacun nous disait cerf dix cors 1 ; Mais moi, mon jugement, sans qu’aux marques j’arrète 2 Fut qu’il n’était que cerf à sa seconde tête 3 Nous avions comme il faut séparé nos relais, Et déjeunions en hâte avec quelques œufs frais, Lorsqu’un franc campagnard avec longue rapière, Montant superbement sa jument poulinière, Qu’il honorait du nom de sa bonne jument, S’en est venu nous faire un mauvais compliment, Nous présentant aussi, pour surcroît de colère, Un grand benêt de fils aussi sot que son père. […] Mauvais chiens de chasse.

50. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

Malheure est pour male heure (mala hora, mauvaise heure). […] Ces vers cornéliens me rappellent aussi Scarron disant sur un autre ton : Superbes monuments de l’orgueil des humains, Pyramides, tombeaux, dont la riche structure A témoigné que l’art, par l’adresse des mains Et l’assidu travail, peut vaincre la nature, Par l’injure des ans vous êtes abolis, Ou du moins la plupart vous êtes démolis : Il n’est point de ciment que le temps ne dissoude : Si vos marbres si durs ont senti son pouvoir, Dois je trouver mauvais qu’on méchant pourpoint noir, Qui m’a duré deux ans, soit percé par le coude ?

51. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Le phébus est donc un style obscur et ampoulé, et vient de la profusion et de la mauvaise distribution des images. […] Il ne faut pas dire : les lois du hasard, mais les caprices … ; jouir d’une mauvaise réputation, d’une mauvaise santé, mais avoir une mauvaise santé, etc. […] Un mauvais poète ayant regardé comme synonymes les mots constance et patience, un autre lui apprit ainsi la signification de ces deux termes : Or, apprenez comme l’on parle en France :     Votre longue persévérance     A nous donner de méchants vers,     C’est ce qu’on appelle constance ;     Et dans ceux qui les ont soufferts,     Cela s’appelle patience.

52. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Nicole. (1625-1695.) » pp. 40-47

Nous n’avons point naturellement de goût spirituel1, qui distingue les bons aliments des mauvais. […] Mais il y a certains défauts généraux qu’il faut avoir en vue d’éviter, et qui sont les sources ordinaires de ces mauvaises manières.

53. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Montluc, 1503-1577 » pp. -

Alors la Seigneurie9 me pria ne trouver mauvais s’ilz commensoient à penser à leur sauvation10 ; et voyant que ny avoit plus remede, si ce n’est de nous manger nous-mesmes, je ne leur y peux nyer, chargeant de maledictions ceux qui engagent les gens de bien, et puis les laissent là1. […] J’ay tousjours veu plus de mauvais conseillers que de bons prés les Roys.

54. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

Quoique les principes du goût soient inhérents à l’esprit humain, et qu’il n’y ait personne qui ne goûte ce qui est beau, vrai et conforme à la nature, cependant chez la plupart des hommes, ces principes sont peu développés, faute d’instruction et de réflexion ; ils sont même étouffés ou corrompus par une éducation vicieuse, par de mauvaises lectures, par les exemples et les préjugés du siècle, qui détruisent les semences de goût que la nature a répandues dans tous les cœurs. […] Éclairer les intelligences, redire les grandes actions et marquer les mauvaises au coin de la honte ; perpétuer les belles traditions nationales, rendre moins arides les sentiers de la science ; produire les suaves compositions qui font le charme des heures de loisir ; ramener sans cesse l’admiration vers le beau ; considérer comme le principe vital de la littérature le sentiment religieux, où l’on trouve le premier type de la beauté, le souffle divin qui seul fait naître l’enthousiasme et l’admiration ; entourer d’un respect inaltérable l’autel, le foyer domestique, la vieillesse, la paternité ; faire vibrer toutes les nobles cordes du cœur humain, et mépriser les succès qu’obtiennent les dramaturges du vice et les peintres de monstruosités ; en un mot, prendre pour éléments des belles-lettres le sentiment religieux, le patriotisme et le goût, voilà dit, M.

/ 226