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36. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Préface » pp. -

Souvent les définitions manquent d’exactitude et de netteté ; souvent aussi le plan n’est ni assez logique, ni assez complet. — Nous nous sommes efforcé de remédier à ces inconvénients. […] Le système des livres élémentaires par demandes et par réponses n’est plus en vogue, mais il m’a toujours semblé regrettable pour l’utilité pratique qui manque à beaucoup de traités… » Enfin, nous avons tenu à faire un ouvrage aussi complet que peut l’être un traité classique.

37. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

L’eau et les arbres ne le laissent jamais manquer de frais et de vert. […] elle n’y a jamais manqué. […] Je n’y manquerai pas. […] combien manquent de tout, pendant que le riche est dans l’abondance, dans le luxe, dans les délices ! […] A ce nom, vous ne manquez pas de vous représenter ce que l’éloquence a de plus vif et de plus pompeux.

38. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Jamais prince n’observa si religieusement sa parole ; il l’a toujours exactement tenue à ses ennemis mêmes : et dans la paix d’Aix-la-Chapelle1, il aima mieux, en rendant la Franche-Comté, renoncer à la plus glorieuse et à la plus utile de ses conquêtes que de manquer à la parole qu’il avait donnée de la rendre. […] Bien plus, il finit par connaître la détresse, et l’argent lui manqua tout à fait dans sa dernière maladie. […] « Racine, qui en cette occasion, dit d’Alembert, s’était éclipsé devant le prédicateur, prit sa revanche dans ce nouveau discours, l’un des plus beaux qui aient été prononcés à l’Académie française. » On rapporte que Louis XIV, a qui Racine était venu le lire, lui dit avec cette dignité pleine de justesse qui manquait rarement à ses paroles : « Je le louerais davantage si je n’y étais tant loué. » De cette appréciation de Corneille il sera curieux de rapprocher sa Vie par son neveu Fontenelle et sou Eloge par Victorin Fabre, enfin et surtout le travail que M.

39. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

Originaire de Rouen et neveu du grand Corneille, il voulut d’abord marcher sur les traces de son oncle et travailler pour le théâtre : mais ses compositions dramatiques ne réussirent que fort peu ; et, pour ses vers en général, si quelques-uns eurent de son vivant plus de succès, on peut dire qu’à l’exception d’un petit nombre de pièces légères ils ne le méritaient pas davantage : Fontenelle manquait de naturel et de cette émotion vraie qui est l’âme de la poésie. […] Il savait quel est le pouvoir d’un magistrat sans armes ; mais on a beau le savoir, il faut un grand courage pour s’y fier… Il n’a jamais manqué de se trouver aux incendies, et d’y arriver des premiers. […] Sans mentir, je m’étais bien douté que de certaines gens ne manqueraient point d’entendre finesse où je n’en avais point entendu.

40. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Montesquieu 1666-1755 » pp. 148-157

Ils ont des ponts sur toutes les rivières, des routes secrètes dans toutes les montagnes, des magasins immenses dans les sables brûlants : il ne leur manque que le bon sens1. […] Vous voulez, dites-vous, faire renaître parmi nous ces illustres morts, et j’avoue que vous leur donnez bien un corps ; mais vous ne leur rendez pas la vie ; il y a manque toujours un esprit pour les animer. […] Et comme il n’est jamais arrivé qu’un tyran ait manqué d’instruments de sa tyrannie, Tibère trouva toujours des juges prêts à condamner autant de gens qu’il en put soupçonner.

41. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Doué d’une sensibilité qui prenait feu sur toute question, d’une intelligence vive, rapide et capricieuse qui effleurait les sujets les plus divers, il manqua trop souvent de cette délicatesse dont le tact avertit des occasions qui comportent la plaisanterie ou le sérieux ; et il y a dans sa vie des taches qui ne s’effaceront pas, comme dans ses écrits des torts que ses séductions ne sauraient faire oublier. […] Ayons le cœur et l’esprit hospitaliers. » Je lis dans La Bruyère : « Appellerai-je homme d’esprit celui qui, borné et renfermé dans quelque art, ou même dans une certaine science qu’il exerce dans une grande perfection, ne montre hors de là ni jugement, ni mémoire, ni vivacité, ni mœurs, ni conduite ; qui ne m’entend pas, qui ne pense point, qui s’énonce mal ; un musicien, par exemple, qui, après m’avoir comme enchanté par ses accords, semble s’être remis avec son luth dans un même étui, on n’être plus, sans cet instrument, qu’une machine démontée, à qui il manque quelque chose, et dont il n’est plus permis de rien attendre ?  […] Si le vin manque, la conversation est calme sans être triste, et on ne tarde pas à chercher dans le sommeil les forces nécessaires pour entreprendre la fatigue du lendemain. […] Ayons le cœur et l’esprit hospitaliers. » Je lis dans La Bruyère : « Appellerai-je homme d’esprit celui qui, borné et renfermé dans quelque art, ou même dans une certaine science qu’il exerce dans une grande perfection, ne montre hors de là ni jugement, ni mémoire, ni vivacité, ni mœurs, ni conduite ; qui ne m’entend pas, qui ne pense point, qui s’énonce mal ; un musicien, par exemple, qui, après m’avoir comme enchanté par ses accords, semble s’être remis avec son luth dans un même étui, on n’être plus, sans cet instrument, qu’une machine démontée, à qui il manque quelque chose, et dont il n’est plus permis de rien attendre ? 

42. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Plus tard, pour jeter quelque variété dans ce spectacle qui, composé uniquement de chants, ne pouvait manquer d’être monotone, on s’avisa d’interrompre les chœurs, pour introduire un acteur faisant un récit. […] Si les réglée manquent, il ne faut accepter ni romantiques ni classiques ; si elles se rencontrent, il faut faire fête aux uns et autres. […] Employés pour faire l’exposition, ils ne peuvent manquer d’y répandre beaucoup de froideur, parce que leur rôle fort secondaire ne leur permet guère de s’intéresser vivement à l’action. […] Le monologue doit être court, sous peine de manquer de vraisemblance et de ralentir l’action. […] Nous dirons d’abord que la comédie, comme la satire, manque de l’autorité nécessaire pour combattre le vice d’une manière efficace.

43. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Excusez ma douleur, Sire ; le voix me manque à ce récit funeste : Mes pleurs et mes soupirs vous diront mieux le reste. […] Où le sang a manqué si la vertu l’acquiert, Où le sang l’a donné le vice aussi le perd2 Ce qui naît d’un moyen périt par son contraire : Tout ce que l’un a fait, l’autre le peut défaire3 ; Et dans la lâcheté du vice où je te voi, Tu n’es plus gentilhomme, étant sorti de moi. […] Par malheur, dans les pièces de Thomas Corneille, le style n’est jamais assez soutenu et le coloris manque en général. […] « La franchise de la repartie, a dit Châteaubriand au sujet d’un de ces dialogues de Corneille, la rapidité du tour et la hauteur des sentiments ne manquent jamais d’y ravir le spectateur. » 2. […] « La facilité plaisante des mensonges de Dorante, observe La Harpe, et la scène entre son père et lui, où le poëte a su être éloquent sans sortir du ton de la comédie, font toujours revoir le Menteur avec plaisir. » — Corneille donna plus tard la Suite du Menteur ; mais, quoique cette seconde pièce ne manquât pas de détails agréables et de vers heureux, elle fut très-éloignée d’avoir de même accès que la première.

44. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Quelque brillantes que soient les couleurs qu’il emploie, quelques beautés qu’il sème dans les détails4, comme l’ensemble choquera ou ne se fera pas assez sentir, l’ouvrage ne sera point construit ; et, en admirant l’esprit de l’auteur, on pourra soupçonner qu’il manque de génie. […] « Que lui manquait-il donc ? […] Il lui manquait deux choses : le mouvement et la fécondité. […] À cette noble fierté, tempérée d’une tristesse sévère, il ne manque que le rayon, l’humble désir qui appelle la bénédiction d’en haut sur l’humaine sueur et qui fait demander le pain quotidien. […] Le front élevé n’a surtout rien de bombé, de proéminent, ni d’olympien, comme nos statuaires ne manquent pas de le faire à toutes les têtes encyclopédiques.

45. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Un bon ouvrage sur la rhétorique, à l’usage des gens de goût, manque donc à la France. […] Car si l’auteur manque son effet, si l’auditeur reste froid, il n’excite que le sourire du dédain. […] La fourberie sera bientôt découverte, ou ne manquera pas d’être dénoncée. […] Les preuves directes manquaient ; mais « vous attendiez sa succession, héritage opulent. […] Cela ne manque jamais de glacer les passions.

46. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Le style néanmoins manque de propriété, quand il pèche contre la pureté ; et c’est de la réunion précieuse de ces deux qualités, que résultent principalement ses grâces et sa clarté. […] Aussi le style diffus est-il nécessairement toujours lâche ; mais il est lâche sans être diffus, lorsqu’il manque de nerf et de ressort. C’est le défaut que César reprochait à l’éloquence de Cicéron : nous verrons bientôt jusqu’à quel point le reproche était fondé ; et si dans les Verrines, dans les Catilinaires, dans les beaux plaidoyers pour Milon et pour Ligarius, elle manquait de véhémence et d’énergie ; et si, pour être élégant et harmonieux dans son style, Cicéron en a voit moins de force et de vigueur, quand il le fallait.

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