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57. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

Il composa alors pour ses compagnons et pour lui-même une ballade où la peinture du gibet, d’une effrayante vérité, se mêle aux accents du repentir. […] Horace aussi a quelquefois mêlé une fable à une de ses épîtres ou de ses satires. […] On a appelé Histoires un récit plus détaillé, orné de réflexions et mêlé de discours, dans lequel la chronologie n’était pas suivie et indiquée avec la même exactitude. […] Les Frondeurs seront d’abord les magistrats, qui protesteront contre les nouveaux impôts du surintendant Particelli ; puis les ambitieux, les jeunes seigneurs turbulents, la noblesse mécontente, s’en mêleront (Prince de Conti, duc de Beaufort, duc de Longueville, duc de La Rochefoucauld, Mlle de Montpensier). […] Si cette heureuse idée de mêler le chœur et le chant avec l’action, vous fût venue plus tôt, vous l’eussiez appliquée à vos pièces profanes, et notre tragédie n’aurait rien à envier à celle des anciens.

58. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

On n’y mêlera pas, au moins en général, d’événements tragiques : on n’y verra point un berger qui s’étrangle à la porte de sa bergère ; parce que les bergers ne doivent point connaître les degrés des passions qui mènent à de tels emportements. […] » L’épître badine ou familière est ordinairement écrite en vers de huit syllabes ou en vers mêlés. […] Tout y était mêlé, entassé sans ordre, sans régularité, soit pour le fond, soit pour la forme. […] Après Lucile vinrent les autres satiriques latins, Horace, Perse et Juvénal, que Boileau a si bien caractérisés par ces vers de l’Art poétique : Horace à cette aigreur mêla son enjouement.

59. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

A beaucoup de plaisirs je mêle un peu de gloire. […] Il compose ses personnages et les met en scène avec l’habilité de Molière ; il sait prendre dans l’occasion le ton d’Horace, et mêler l’ode à la fable ; il est à la fois le plus naïf et le plus raffiné des écrivains, et son art échappe dans sa perfection même. » 2. […] C’est la Providence qui se mêle de la moralité. […] Je ne conseille pas, en effet, à tout le monde de se mêler à tort et à travers à la conversation.

60. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Tantôt ce sont des dieux, des maîtres souverains, des arbitres qui règlent entre eux et despotiquement le sort des hommes ; tantôt ils se mêlent aux actions humaines, comme hommes eux-mêmes ou en prenant un visage humain ; tantôt ils opèrent seulement par des songes, des visions nocturnes, etc. […] Quoiqu’il soit vrai, en un sens, de dire que la Divinité se mêle de toutes les actions des hommes, cependant il semble que, pour conserver la dignité de cette cause, on ne doit l’employer que dans les entreprises importantes, et même dans les parties les plus importantes de ces entreprises, et lorsque, sans elle, les hommes, faute de lumière ou de force, pourraient se détourner du but où les dieux veulent qu’ils arrivent. […] Viens, parle, et s’il est vrai que la fable, autrefois, Sut à tes fiers accents mêler sa douce voix, Si sa main délicate orna ta tête altière, Si son ombre embellit les traits de ta lumière, Avec moi sur tes pas permets-lui de marcher, Pour orner tes attraits et non pour les cacher.

61. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Voici l’analyse qui suit immédiatement : « Il force une terre à nourrir les productions d’une autre, un arbre à porter les fruits d’un autre ; il mêle et confond les climats, les éléments, les saisons ; il mutile son chien, son cheval, son esclave ; il bouleverse tout, il défigure tout ; il aime la difformité, les monstres ; il ne veut rien tel que l’a fait la nature, pas même l’homme ; il le faut dresser pour lui comme un cheval de manége ; il le faut contourner à sa mode comme un arbre de son jardin. » Massillon, dans son discours sur le petit nombre des élus, veut prouver que bien peu de chrétiens méritent le salut par leur innocence ; il parcourt tous les états, toutes les conditions, toutes les occupations de l’homme. […] Si, par exemple, je veux parler des misères de la vie, ne ferai-je pas impression sur les esprits en alléguant la pratique de ces nations qui pleurent sur ceux qui uaissent, et mêlent la joie aux funérailles ?

62. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Si son objet est élevé, si elle ne fait tort ni à l’esprit humain qu’elle étudie dans son imposante unité, ni au génie de la France, qu’elle veut toujours montrer semblable à lui-même, ni à notre langue qu’elle défend contre les caprices de la mode, il faut avouer qu’elle se prive des grâces5 que donnent aux trois premières sortes de critique la diversité, la liberté, l’histoire mêlée aux lettres, la beauté des tableaux, la vie des portraits, les rapprochements de la littérature comparée. […] Elle est l’âme de tous les ouvrages ; elle est mêlée à tous les genres.

63. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

La moquerie peut néanmoins être permise quand elle n’est mêlée d’aucune malignité, quand on y fait entrer70 les personnes mêmes dont on parle. […] La raillerie est un air de gaieté qui remplit l’imagination et qui lui fait voir en ridicule les objets qui se présentent : l’humeur y mêle plus ou moins de douceur ou d’âpreté. […] En un sens cala est très vrai ; mais il faut m’accorder aussi que le bien produit par le vice est toujours mêlé de grands maux. […] Si elle est si insuffisante à faire le bonheur des hommes, c’est parce que les hommes sont vicieux ; et les vices, s’ils vont au bien, c’est qu’ils sont mêlés de vertus, de patience, de tempérance, de courage, etc. […] vous mêlez aux vœux d’une troupe infidèle !

64. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Cet historien avait surtout le talent de mêler à son récit des sentiments profonds et des observations d’une grande utilité. […] Ils ont plus particulièrement imité les anciens dans leur manière de raconter ; et quelques-uns même, comme Bentivoglio et Guichardin, ont mêlé leurs récits de harangues. […] La mêlée, la terreur et la confusion sont peintes avec tant de vérité, que le lecteur se croit transporté au milieu des combats. […] À l’affreux tableau d’une ville livrée pendant la nuit aux flammes et au pillage, se mêlent avec art des incidents touchants et pathétiques. […] L’action, en outre, se passe dans une contrée et à une époque assez éloignées pour permettre que les traditions fabuleuses et les fictions viennent se mêler à la vérité historique.

65. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre X. Genre pastoral. »

Et, sans mêler à l’or l’éclat des diamants, Cueille en un champ voisin ses plus beaux ornements ; Telle, aimable en son air, mais humble dans son style, Doit éclater sans pompe une élégante idylle.

66. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Il se mêlera toujours des scrupules à l’admiration qu’inspirent les beautés du grand poëte coloriste. […] La vache Devant la blanche ferme où parfois, vers midi, Un vieillard vient s’asseoir sur le seuil attiédi, Où cent poules gaîment mêlent leurs crêtes rouges3, Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges Écoutent les chansons du gardien du réveil, Du beau coq vernissé4 qui reluit au soleil, Une vache était là, tout à l’heure arrêtée, Superbe, énorme, rousse, et de blanc tachetée.

67. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Les jeux se mêlent au carnage ; de toutes parts, on s’empresse pour jouir de l’agonie et de la mort des innocents qu’on égorge ; et ce cri barbare : Les chrétiens aux lions ! […] Je vous écris au milieu d’un effroyable coup de vent qui emporte les toits et déracine les arbres, espèce d’ouragan mêlé de tonnerre, qui nous arrive après des jours de véritable printemps.

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