Il est de la plus grande importance que les faits restent présents à l’esprit des juges et des auditeurs, pendant tout le cours du plaidoyer ; il faut donc écarter avec soin toutes les petites circonstances, les détails trop minutieux, et tout ce dont une prolixité fastidieuse surcharge inutilement la mémoire.
Il suffit de rappeler à l’honneur de ce salon les paroles suivantes de Saint-Simon : « Cette académie de beaux esprits, de vertu et de science, était le rendez-vous de ce qu’il y avait de plus distingué en condition et en mérite, un tribunal avec qui il fallait compter, et dont la décision avait grand poids dans le monde sur la conduite et la réputation des personnes, autant que sur les ouvrages qui s’y portaient à l’examen. » On peut voir les Mémoires de Dangeau, édit. de Lemontey, au 10 mai 1690.
Des mémoires sur la vie de Malherbe nous ont été laissés par Racan.
Je me levai aussitôt, et, pendant que je m’habillais, Corcuélo arriva avec un mémoire de la dépense, dans lequel la truite n’était pas oubliée ; et non-seulement il m’en fallut passer par où il voulut, mais j’eus encore le chagrin, en lui livrant mon argent, de m’apercevoir que le bourreau se ressouvenait de mon aventure2.
Pendant de longues années, aussi longtemps que le souvenir de sa fin tragique demeure dans la mémoire des hommes, cette offrande singulière s’accumule ainsi de jour en jour.
N’est-ce point par bonté de cœur qu’il s’attira sa disgrâce, en donnant à madame de Maintenon un Mémoire sur les misères du royaume ?
En voici un exemple qui s’offre à ma mémoire : ce sont ces quatre vers où Brébeuf embellit l’idée de Lucain sur l’écriture. […] Tous les sujets qu’on traite, appartiennent ou à la mémoire, ou à la raison, ou au sentiment, ou à l’imagination. Dans ceux qui appartiennent à la mémoire, l’écrivain expose, raconte : il faut que son style soit uni, facile, naturel et rapide.
Voilà des traits qui honorent et font vivre la mémoire d’un homme, et qui ont fait dire avec raison d’Isocrate, qu’il fut digne d’avoir des talents, puisqu’il eut des vertus.
On disait aussi manquement (pour manque) de foi, de mémoire : voy.
À ce genre se rapportent donc tous les mémoires ou plaidoyers des avocats faits dans la vue d’obtenir un jugement qui absolve ou qui condamne.
Il a même prouvé qu’il était supérieur à l’emploi qu’il fit de son talent, et il a droit à un médaillon dans le temple de Mémoire.