Lettre à M. de la Condamine1 lors de sa réception a l’Académie française Du génie pour les sciences, du goût pour la littérature, du talent pour écrire, de l’ardeur pour entreprendre, du courage pour exécuter, de la constance pour achever, de l’amitié pour vos rivaux, du zèle pour vos amis, de l’enthousiasme pour l’humanité : voilà ce que vous connaît un ancien ami, un confrère de trente ans, qui se félicite aujourd’hui de le devenir pour la seconde fois. Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains et les ardeurs du midi ; s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre que descendre des nues ; avoir pénétré dans ces vastes déserts, dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire des lettres, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or : voilà ce que connaît de vous l’Europe, et ce que dira la postérité. […] Mais il faut avoir tout vu, tout pénétré et tout embrassé, pour savoir la place précise de chaque mot. » (Fénelon, Lettre à l’Académie, IV, Projet de rhétorique.) […] Comparer une lettre de Voltaire à madame de Champbonin.
Lettre A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. […] Les bornes d’une lettre ne me permettront pas de le faire dans toute l’étendue que vous pourriez desirer. […] Griffet, et lui dit dans sa lettre : J’ai encore à vous demander un ouvrage, qui ne roulera que sur l’accomplissement des préceptes de l’évangile, et sur tous les devoirs de la vie d’un homme du monde.
Une lettre courageuse La paix se fit5 et Aubigné se retirant escrivit un à Dieu au Roy son maistre, en ces termes : « Sire, vostre mesmoire vous reprochera douze ans de mon service, douze playes sur mon estomac6 : elle vous fera souvenir de vostre prison et que ceste main qui vous escrit en a desfaict les verrouils et est demourée pure en vous servant, vuide de vos bien-faits et des corruptions de vostre ennemy et de vous ; par cet escrit, elle vous recommande à Dieu à qui je donne mes services passez et vouë ceux de l’advenir, par lesquels je m’efforceray de vous faire cognoistre qu’en me perdant vous avez perdu vostre très fidele serviteur. » Le télégraphe électrique en 15981 Mon secret n’estant point de magie, mais par moyens naturels, est difficile et de coust2 selon ce qu’il entreprend. […] (Lettres d’affaires personnelles, p. 300.)
6° Les noms propres devenus noms communs, pour désigner une classe particulière d’individus et réciproquement, comme : Un Auguste, pour un protecteur des lettres ; Un Sully, un Colbert, pour un ministre éclairé, intègre ; Un Néron, pour un homme cruel ; Un Érostrate, pour un homme insensé, qui veut parvenir il la célébrité à tout prix ; Une Médée, pour une femme furieuse ; Un Bossuet, pour désigner un grand orateur ; Le héros, pour Achille, etc. […] Voiture se sert de cette figure dans une lettre qu’il écrit à M. le comte d’Avaux, plénipotentiaire du roi de France à Munster : « À ce que je vois, vous autres plénipotentiaires, vous vous divertissez, agréablement à Munster ; il vous prend envie de rire une fois en six mois. […] Tantôt la suspension est badine et enjouée ; tels sont les exemples su hauts : la Lettre de madame de Sévigné à M. de Coulanges est bien connue : Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus digne d’envie ; enfin une chose dont on ne trouve qu’un exemple dans les siècles passés encore cet exemple n’est-il pas juste : une chose que nous ne saurions croire à Paris, comment le pourrait-on croire à Lyon ? […] Cette figure donne beaucoup de charme à une lettre de madame de Maintenon à madame de Dangeau, lettre dans laquelle cette dernière est invitée à venir voir madame de Maintenon. […] César joignait la gloire des lettres à celle des armes, et cet avantage manquait à Henri IV ; mais c’était la faute de son éducation et du temps, bien plus que de son génie ; il avait l’esprit juste, l’élocution facile et souvent noble : et la harangue de Rouen prouve qu’il eut l’éloquence des grandes âmes.
Le Sage 1668-1747 [Notice] Breton d’origine, (Sarzau Morbihan) très-fier et très-jaloux de son indépendance, Alain René Le Sage quitta un modeste emploi de finance pour se faire homme de lettres. […] Ce roman d’intrigue et de caractères est déjà une revue animée des travers ou des vices que la ville et la cour offraient aux regards d’un observateur dont la malice devance les Lettres Persanes de Montesquieu.
Les derniers siècles du moyen âge avaient donc commencé à initier la société laïque aux lettres antiques, comme à l’émanciper dans l’ordre politique et religieux par la décadence de la féodalité, les défaites de la théocratie pontificale et les essais de l’esprit d’examen. […] Voila le poinct principal de ma lettre, Vous sçavez tout, il n’y fault plus rien mettre : Rien mettre, las ! […] Lettre reçue Qui eust pensé que l’on peust concepvoir Tant de plaisir pour lettres recepvoir ? […] C’est à sa tragédie de L’Escossaise (1605) qu’il dut la protection du fils de son héroïne, Jacques Ier, et les lettres de grâce de Henri IV. […] On, trouvera dans l’édition de Malherbe de la Collection des grands Écrivains de la France, tome IV, ses Remarques sur les Œuvres de Desportes : il a, à l’exception des Psaumes, tout corrigé « d’une horrible manière », dit, dans une lettre à Conrart, Balzac qui a possédé le manuscrit.
Je veux les faire graver en lettres d’or1 sur la cheminée de ma salle. […] On eut toutes les peines du monde à lui apprendre à lire6 ; et il avait neuf ans qu’il ne connaissait pas encore ses lettres. […] Nous lisons dans une lettre de Voltaire cette apologie du théâtre : « Les génies français formés par Corneille, Racine et Molière appellent du fond de l’Europe les étrangers qui viennent s’instruire chez nous, et qui contribuent à l’abondance de Paris.
Voltaire 1694-1778 [Notice] Habile, adroit, remuant, infatigable, s’occupant de tout à la fois, mêlant les plaisirs aux affaires, homme de cour et homme de lettres, favori de Madame de Pompadour et roi des philosophes, fla teur des souverains qu’il encensa pour assurer l’impunité à ses hardiesses, ennemi des abus plus que des vices, prêt à tout oser contre les préjugés, mais ne sachant respecter ni la religion ni les mœurs, Voltaire n’eut jamais le temps de se recueillir, et risqua de propager les réformes par la licence, ou de corrompre les esprits en voulant les affranchir. […] Dans une de ses lettres, Voltaire, qui n’avait pas la fibre nationale et militaire très-sensible, esquissait ainsi la physionomie du soldat prussien : « Songez comment doivent combattre des machines régulières, vigoureuses, aguerries, qui voient leur roi tous les jours, qui sont connues de lui, et qu’il exhorte, chapeau bas, à faire leur devoir. […] Il devint président de l’Assemblée législative, ministre de l’intérieur en 1797, puis sénateur sous l’Empire ; mais il serait inconnu s’il n’avait cultivé les lettres.
Il y a plusieurs choses à observer dans la composition d’un vers : La première, c’est de voir si la dernière lettre d’un dactyle est une consonne ou une voyelle. […] Si, au contraire, la dernière lettre d’un dactyle était une voyelle, il faudrait nécessairement que le mot suivant commençât par une consonne ; autrement il se ferait une élision de la dernière syllabe. […] Outre les substitutions de mots, il y a aussi dans les lettres et les syllabes des altérations qui sont d’un fréquent usage dans la poésie. […] 6° Les cadences douces, quand il n’y a point de lettres ni de syllabes dures à l’oreille : Qualem virgineo demessum pollice florem Seu mollis violœ, seu languentis hyacinthi.
Aussi ne nous étonnons-nous point que, dans les nombreux encouragements qu’il a reçus de tant de princes de l’Église, tous applaudissent « à ses efforts pour servir la cause des bonnes lettres ; » que tous le félicitent hautement « d’avoir publié ce travail consciencieux, qui non seulement ne contient rien de contraire aux principes de la saine doctrine en ce qui concerne la foi et les bonnes mœurs, mais encore est très propre à éclairer l’esprit des jeunes humanistes, à épurer leur goût et à orner leur cœur, et qui mérite une place distinguée parmi les livres classiques édités de nos jours ; » que tous enfin louent notre auteur « d’avoir mis de la netteté dans son plan, de la clarté dans sa méthode, de la justesse dans ses définitions, » et surtout « d’avoir rattaché à son enseignement les modèles si parfaits qu’offrent les poètes bibliques et liturgiques, trop indignement méconnus… » Que pourrions-nous ajouter à de pareils témoignages, rendus par des Prélats qui ont adopté pour leurs séminaires le Cours complet de littérature ? […] Voici quelques-unes des très nombreuses lettres adressées à l’auteur : Évêché de Saint-Brieuc et Tréguier.
Puisque la reconnaissance tragique est celle des personnes, il s’ensuit qu’il y a la reconnaissance simple, quand l’un des personnages reconnaît l’autre dont il était connu, et la reconnaissance double, lorsque deux personnages, inconnus l’un à l’autre, se reconnaissent mutuellement, comme dans Iphigénie ; Oreste reconnaît sa sœur par la lettre qu’elle envoie, et il est reconnu d’elle par un autre moyen. […] Ainsi, dans Euripide, Oreste reconnaît sa sœur par le moyen d’une lettre, et est reconnu d’elle par des renseignements, en disant ce qu’il plaît au poète de lui faire dire : car ce qu’il dit n’est point tiré du fond de la fable. […] De ces reconnaissances, la meilleure est celle qui naît de l’action même et qui frappe par sa vraisemblance, comme dans l’Œdipe de Sophocle et dans l’Iphigénie d’Euripide ; car il est naturel qu’Iphigénie, dans le cas où elle est, veuille donner des lettres pour Oreste. […] Les masculins ont trois terminaisons, par ν, par ρ, par σ, ou par une des lettres doubles qui renferment une muette, ψ, ξ. […] Un moyen qui ne contribue pas peu à relever l’élocution, sans la rendre moins claire, c’est d’allonger les mots, de les raccourcir, d’y changer des lettres, des syllabes.