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176. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre II. De l’Éloquence chez les Grecs. »

Il existait sans doute dès lors une espèce d’éloquence, mais elle tenait plus de l’élan poétique, que de ce que nous appelons aujourd’hui le genre oratoire. […] Ce qui les distinguait surtout, c’était l’art de parler, sur-le-champ, avec la plus grande facilité ; et ce genre de mérite convenait à l’imagination ardente et légère d’un peuple que le sentiment et la pensée frappaient rapidement, et dont la langue féconde et facile semblait courir au-devant des idées.

177. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre V. Des sermons de Bossuet. »

C’est devant ces hommes, si avides de tous les genres de gloire, et qui attachaient une si grande importance à tout ce qui en peut procurer ici-bas, que l’orateur trace en ces mots le tableau du néant de l’homme. […] Ailleurs, Bossuet appelle la naissance des enfants, « cette recrue continuelle du genre humain ».

178. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur les extraits des problèmes » pp. -144

. — Plutarque explique le sens de νόμος par la sévérité même des lois qui présidaient à ce genre de composition (De la Musique, chap vii). […] xvi, d’après lequel ce fut Sappho qui apprit aux tragiques l’usage de l’harmonie mixolydienne, comme plus propre aux effets de pathétique, tandis que l’harmonie dorienne ne convenait qu’au genre grave et sublime.

179. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Massillon. (1663-1742.). » pp. 120-123

il n’est point de genre de misère à laquelle ce pieux roi n’ait laissé pour tous les âges suivants une ressource publique. […] On pourrait rapprocher ici de Massillon la plupart des grands orateurs de la chaire chrétienne : Bourdaloue, qui, au jugement de Maury, excelle dans ce genre, Fléchier, Fénelon, etc.

180. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

L’élite des esprits sera moins brillante ; mille et mille esprits sortiront de leur indigence intellectuelle, et dans ce genre aussi la petite propriété, héritant de la grande, deviendra le plus ferme rempart de la société, qui n’est mise en péril que par ceux qui ne possèdent rien dans le champ des connaissances et des idées. […] En Grèce, tous les genres de littérature se développèrent naturellement, sans effort studieux, comme de belles plantes qui pousseraient d’elles-mêmes en pleine terre, sous l’influence d’un ciel clément. […] Enfin un ouvrage unique dans son genre, et dont l’antiquité ne nous offre pas un autre modèle, ce sont ces lettres si précieuses pour l’histoire, plus précieuses encore, selon moi, par les rapports qu’elles établissent entre l’âme de celui qui les lit et la belle et excellente âme de Cicéron.

181. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Les problèmes en art, en science, en industrie, en tout ce qui est de la guerre ou de la paix, se posent pour nous tout autrement : nous avons l’étendue, la multitude, l’océan, tous les océans devant nous, des nations vastes, le genre humain tout entier ; nous sondons l’infini du ciel ; nous avons la clef des choses, nous avons Descartes, et Newton, et Laplace ; nous avons nos calculs et nos méthodes, nos instruments en tout genre, poudre à canon, lunettes, vapeur, analyse chimique, électricité : Prométhée n’a cessé de marcher et de dérober les Dieux. […] C’est le propre des plus grandes œuvres du génie en tout genre qu’à la première vue on est généralement désappointé.

182. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

.; qu’on fait amour du genre féminin, même au singulier ; etc. […] Enfin, dans un genre léger, on peut remarquer différents passages des Plaideurs, entre autres : la tirade de Dandin (acte I, sc. 4), la tirade de Chicaneau (acte I, sc. 7), et toute la plaidoirie de l’Intimé (acte III, sc. 3.) […] Avec de telles qualités, et dans de pareilles conditions, nos deux auteurs devaient réussir également, chacun dans son genre, et devenir : l’un, le plus correct et le plus habile des versificateurs, le législateur du Parnasse, le maître des poètes17 ; l’autre, le poète même par excellence, le type et le modèle des poètes. […] Il pourra bien railler agréablement Chapelain sur son âpre et rude verve et ses douze fois douze cents méchants vers ; mais lui-même (on peut l’affirmer sans crainte) n’aurait jamais été capable de traiter dignement cette sainte légende de Jeanne d’Arc, où le merveilleux est l’histoire même, et qui est peut-être le plus beau sujet de poème épique qui soit au monde. — Mais une pareille matière demanderait l’âme et la lyre d’un Lamartine. — D’un autre côté, il semble que Boileau aurait pu aborder d’autres genres plus voisins du sien, la haute comédie, par exemple, et, marchant sur les traces de l’écrivain qui, selon lui, honorait le plus le règne de Louis XIV, composer peut-être, qui sait ? […] 20 Racine se livrera de préférence à la tragédie, genre le mieux approprié à sa nature et à son génie.

183. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

À chacune de ces trois choses se rapporte spécialement chacun des trois genres d’éloquence dont nous avons parlé ; le genre simple, aux preuves que l’orateur veut développer ; le genre fleuri, aux mœurs qu’il veut peindre ; le genre sublime, aux passions qu’il veut exciter. […] L’invention les lui indique : ce sont de certains chefs généraux, appelés lieux communs, parce qu’ils appartiennent à tous les genres d’oraison, à toutes les matières qui sont du ressort de l’éloquence. […] Il faut choisir un ou plusieurs bons modèles, y distinguer ce qui est véritablement beau, ce qui plaît également dans tous les temps et dans tous les lieux, et n’y prendre que ce qui peut convenir au genre qu’on traite, et aux mœurs du siècle pour lequel on écrit. […] Je ne saurais mieux y réussir qu’en prenant pour guide Aristote, qui en a fait une admirable peinture dans sa rhétorique, le modèle de tous les ouvrages en ce genre ; peinture qui sera vraie dans tous les temps et chez tous les peuples : car il s’agit ici, non de ces caractères, de ces mœurs qui varient dans chaque siècle, dans chaque nation, dans chaque individu, mais de ces caractères généraux, fondés sur la nature, et qui sont comme l’apanage de l’humanité. […] En voici un dans le genre brillant et fleuri : il est tiré de l’oraison de Cicéron pour Marcellus : on n’en trouve pas de plus beau dans aucun orateur, soit ancien, soit moderne.

184. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre III. De l’Éloquence chez les Romains. »

Composée de sons âpres et rudes, elle n’eut d’abord ni variété ni précision : elle devint ensuite régulière et majestueuse ; mais elle manqua toujours de cette simplicité expressive, de cette heureuse flexibilité qui se plie sans efforts à tous les genres de composition. […] Qui prendra la peine de se contenir devant lui, quand les parents eux-mêmes s’oublient assez pour lui ouvrir la route, et lui donner des exemples journaliers de tous les genres de corruption ?

185. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

Lorsque l’académie adopta enfin l’orateur dont elle avait tant de fois couronné ce que Voltaire appelait si plaisamment du galithomas, mot nouveau créé pour exprimer un nouveau genre de galimatias inconnu jusqu’alors, le récipiendaire prit pour sujet de son discours l’homme de lettres citoyen. […] Voilà ce que disait La Harpe, dans un temps où la considération personnelle dont jouissait Thomas, et le crédit que lui donnaient ses protecteurs académiques, imposaient à la critique des entraves de tous les genres.

186. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

Or ce charme, le plus puissant, le plus sûr de tous, qui le possède à un plus haut degré que la Bible, qui seule nous offre le modèle de tous les genres de beautés poétiques, morales, sentimentales et philosophiques ? beautés qui n appartiennent point exclusivement, comme l’Iliade ou l’Énéide, à telle ou telle contrée, mais qui sont le patrimoine universel du genre humain, parce qu’Abraham, Jacob, Joseph, sont des hommes : au lieu qu’Achille, Hector, Priam, Ulysse, Agamemnon, sont des Grecs : beautés qui ne tiennent point absolument à l’idiome primitif, puisqu’elles sont belles et attachantes dans tous les idiomes ; au lieu qu’une grande partie du charme des poètes anciens dépend de l’harmonie du vers et du choix heureux de l’expression, mérite qui disparaît presque entièrement dans une traduction, quelque bien faite qu’elle soit d’ailleurs.

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