Ainsi, la poésie latine, c’est l’ensemble des poèmes latins ; et la poésie française, l’ensemble des poèmes écrits en français, et assez connus pour qu’on les désigne sous ce nom. […] Ainsi, un cours d’éloquence grecque, un cours d’éloquence française, font entendre l’étude de tous les ouvrages en prose, grecs ou français. […] Tableau historique de la littérature française depuis 1789.
Il en est ainsi généralement des autres verbes transitifs qui se traduisent en français par le pronom indéfini on, l’on, surtout quand ils se trouvent à un temps simple. […] Le supin en u, qui se rend en français par la préposition à, peut être remplacé élégamment par d’autres tournures. […] 4° Il faut aussi remarquer cette locution si usitée et si élégante : in eo esse ut ; en français, être sur le point de. […] Les conjonctions latines exprimant des rapports de coordination répondent généralement aux conjonctions françaises et, ou, ni, mais, or, donc, car, cependant, c’est pourquoi, non seulement, mais encore, soit…, soit. […] Dans ce cas, on doit en faire usage pour rendre en latin la conjonction et, qui se trouve en français dans le second membre de phrase.
Il s’excite, il s’empresse, il inspire aux soldats Cet espoir généreux que lui-même il n’a pas… Vers les ligueurs enfin le grand Henri s’avance, Et s’adressant aux siens qu’enflammait sa présence : « Vous êtes nés Français, et je suis votre roi ; Voilà nos ennemis, marchez, et suivez-moi. […] ) Ce généreux Français, qui vous est inconnu, Par la gloire amené des rives de la France, Venait de dix chrétiens payer la délivrance : Le soudan, comme lui gouverné par l’honneur, Croit, en vous délivrant, égaler son grand cœur. […] Des chevaliers français tel est le caractère : Leur noblesse en tout temps me fut utile et chère. […] Villemain, en traçant le tableau du dix-huitième siècle, s’est naturellement beaucoup occupé de Voltaire ; car aucun homme n’a exercé, en bien comme en mal, plus d’influence sur l’esprit français : on peut voir surtout ses 4e, 7e, 8e, 9e, 10e et 25e leçons. […] « Ce vieillard, dit La Harpe, sortant des cachots où il a langui vingt ans, ce dernier rejeton d’une race de héros français, rappelant ses antiques exploits et ses longues infortunes, reconnaissant la voix d’un de ses anciens compagnons d’armes, forme un tableau plein d’un intérêt de religion et de chevalerie absolument neuf sur la scène française lorsque Voltaire l’y produisit. » 2.
Barreau français. — Le Normant et Cochin. […] Ce n’est pas que des hommes d’un mérite distingué n’aient illustré le barreau français, par l’accord précieux des lumières de l’avocat et du talent de l’orateur. […] Patru, par exemple, était consulté par Vaugelas comme l’oracle de la langue française : Racine et Boileau s’empressaient de lui lire leurs ouvrages, et son jugement déterminait le leur. […] Mais ce qui contribua le plus à effacer la réputation de Patru, et à le reléguer dans la classe des écrivains estimés, mais peu lus, ce fut le célèbre Cochin, à qui il semblait réservé d’offrir aux Français le modèle le plus accompli de l’éloquence du barreau, et l’exemple, en même temps, de toutes les vertus qui doivent constituer l’avocat.
Pour ne parler que des femmes, voyez ces femmes toutes viriles de Corneille, que Balzac appelait d’ adorables furies, et dans Racine, ces la Vallière égarées à la cour du roi de Pont et des empereurs de Rome ; parcourez ensuite les femmes idéales et vaporeuses du drame allemand ou anglais ; passez aux romanciers, depuis Richardson, peintre si souvent fidèle, et qu’en dépit de la fastidieuse minutie de ses détails d’intérieur, on a eu tort de condamner à un complet oubli, jusqu’aux belles et chastes figures de Walter Scott, jusqu’aux portraits si chaudement et si spirituellement faux de la plupart des romanciers français de notre âge. […] Le Français, par exemple, que vous voulez persuader ou représenter, conserve bien toujours quelque chose de ce caractère français qui a traversé tous les âges depuis Hugues Capet jusqu’à Louis-Napoléon ; mais il est bien évident en même temps qu’il obéit à d’autres influences. […] Voici, par exemple, une série de portraits, tous français, il y a plus, tous appartenant à la même famille, aux Montmorency. […] Une méthode préférable, à mon gré, serait d’étudier, pour chaque nation, non pas seulement les écrivains qui ont prétendu la peindre ex professo, mais aussi celui qui, instinctivement, a le mieux personnifié en lui ses concitoyens, et dont les œuvres, comme un miroir, les reflètent le plus complétement ; de chercher, par exemple, parmi les écrivains grecs, romains, français, anglais celui qui est le plus réellement et le plus complétement anglais, français, romain ou grec. […] Histoire de la littérature française jusqu’au xviie siècle, t.
Mais les périphrases qu’il emploie68 ne comportent pas en français, ce me semble, l’idée qu’on doit attacher au mot style. Quand Cicéron et Quintilien emploient le mot stylus, ils entendent par là l’exercice de la composition, le travail préparatoire qui forme ce que nous nommons en français le style. […] Vous voyez que c’est une tout autre signification qu’en français. […] Etudiez sans doute nuit et jour les exemplaires grecs et latins, pour l’invention et la disposition, mais n’allez point former votre style sur la période livienne ou cicéronienne, ou sur la concision de Tacite, notre langue y répugne ; autant vaudrait prendre pour modèles de diction française Gœthe ou Walter Scott. […] Je ne prétends pas établir un parallèle entre les anciens et les modernes, et ne veux point dire que le français des bons écrivains de notre temps soit inférieur, comme français, à celui des âges précédents ; ce n’est pas là la question.
C’est le grand mérite du Tasse, et l’une des causes qui en rendront toujours la traduction si difficile en vers français. […] Il était plus juste et plus simple en même temps de ne voir dans cette traduction qu’un beau poème français, sur le même sujet qui avait inspiré à Virgile un beau poème latin. […] C’est au lecteur de faire maintenant l’application de ce passage, et au temps de fixer aux Énéides françaises le rang qu’elles auront mérité. […] « Les Français, dit Voltaire, ne s’imaginaient pas que l’on pût faire, sur un pareil sujet, autre chose que des vaudevilles ». […] Jamais poète ne s’était élevé si haut pour retomber si bas l’instant d’après ; et peu de lecteurs français s’étaient senti le courage de chercher quelques beautés dans cet amas de folies dégoûtantes ou d’horreurs absurdes.
On faisait des thèmes ou des narrations en seconde, on fera ici des discours latins et des discours français ; on développait un peu une matière de vers, on la développera davantage ; les versions grecques ou latines seront plus difficiles. […] Fort heureusement pour nous, deux hommes d’un savoir exact et d’une érudition éprouvée, moins élevés assurément que les auteurs précédemment nommés, mais plus accessibles aux classes de nos collèges, pour lesquelles ils ont d’ailleurs précisément travaillé, l’abbé Batteux et Domairon, nous ont laissé des ouvrages où se trouve tout ce que les jeunes gens peuvent désirer de savoir sur l’objet qui nous occupe ici : l’un y a consacré trois volumes de ses Principes de littérature l’autre a écrit pour le même objet sa Rhétorique française et sa Poétique française en deux volumes. […] C’est un petit mérite sans doute ; quel qu’il soit, nous osons croire qu’on n’hésitera pas à le reconnaître dans le nouveau volume que nous ajoutons à notre Cours de langue française.
Tous les amateurs de la poésie française connaissent le cantique d’Ézéchias traduit par Rousseau, et il faut convenir que la plupart des strophes en sont admirables. Mais en l’examinant de plus près, en le rapprochant surtout du texte d’lsaïe, on voit que le cantique français doit une partie de son mérite au choix de l’expression, à l’harmonie des vers, à l’heureuse symétrie des rimes, etc. […] Voyons maintenant l’imitateur français. […] Il y a plus : l’auteur français cesse d’être tendre, affectueux et intéressant, dès l’instant qu’il quitte le ton et le style antiques, pour leur substituer le style et le ton modernes. […] C’est dans cette pieuse et belle élégie que se trouvent, au jugement de La Harpe, vingt des plus beaux vers de la langue française.
Les Français, sous ce rapport, sont bien plus riches que nous. […] Les Français ont en ce genre un plus grand nombre de bons auteurs que les Anglais. […] Chez les Français, les odes de J. […] On doit les regarder comme l’une des meilleures productions de la poésie française. […] Boileau est incontestablement le meilleur des poètes didactiques français.
Racine appartient à la famille des génies studieux, tendres et épris de la perfection, qui ont cherché le naturel dans les formes les plus nobles et les plus choisies : c’est notre Virgile français. Pierre Corneille jugé par Racine 1 Vous, monsieur, qui non-seulement étiez son frère, mais qui avez couru longtemps une même carrière avec lui, vous savez les obligations que lui a notre poésie ; vous savez en quel état se trouvait la scène française lorsqu’il commença à travailler. […] Vous me faites plaisir de me rendre compte de vos lectures ; mais je vous exhorte à ne pas donner toute votre attention aux poëtes français. […] Quant à votre épigramme2, je voudrais que vous ne l’eussiez point faite ; outre qu’elle est assez médiocre, je ne saurais trop vous recommander de ne vous point laisser aller à la tentation de faire des vers français, qui ne serviraient qu’à vous dissiper l’esprit ; surtout il n’en faut faire contre personne.