Dans Paris assiégé, des fanatiques, conduits par des ambitieux et des traîtres, déchainaient la fureur aveugle de la foule contre le souverain légitime, ce Béarnais, qui, entouré de ses fidèles, épuisait en des combats glorieux, mais stériles, sa valeur et sa prudence. — Ce fut l’heure de la Ménippée.
tout ce qui passe est trop vil pour être le prix d’un temps qui est lui-même le prix de l’éternité : c’est pour nous démêler de la foule des enfants d’Adam, au-dessus même des Césars et des rois de la terre, dans cette société immortelle de bienheureux qui seront tous rois, et dont le règne n’aura point d’autres bornes que celles de tous les siècles.
On traverse des cours silencieuses, en rencontrant çà et là des jeunes gens portant une toque sur la tête et une toge sur leurs épaules ; point de foule, point de bruit : une gravité dans l’air comme dans les murs noircis par l’âge ; car il me semble qu’ici on ne répare rien, de peur de commettre un crime contre l’antiquité.
combien de fois, la nuit, Ou quand j’erre le jour dans la foule et le bruit, Tu m’apparais !
De là une foule de preuves que les rhéteurs ont résumées en ce vers bien connu : Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo ; quando.
. — Il y a dans la nature une foule de choses dont l’exécution est impossible sur la scène, et dont l’imitation manquée détruirait toute illusion. […] La musique y fait le charme du merveilleux, le merveilleux y fait la vraisemblance de la musique : on est dans un monde nouveau ; c’est la nature dans l’enchantement et visiblement animée par une foule d’intelligences dont les volontés sont ses lois. […] Pour réussir dans le vaudeville, il faut posséder l’art de saisir ces transformations si rapides et si variées de la société qui échappent à un œil inattentif, et qui fournissent une foule de traits piquants ; il faut être doué de ce tact observateur auquel ne peuvent échapper ces erreurs légères et fugitives de l’esprit humain qui se cachent sous le vernis uniforme de la société .polie, les forcer, par l’art de la composition, à se déceler, et tourner surtout avec agrément ces couplets si gais, si pleins de sel attique, si finement aiguisés de bons mots, où l’épigramme ne va pas au delà de la malice. […] En France, après les Mystères et les Miracles représentés en dernier lieu par les Confrères de la Passion, vinrent une foule de tragique : dont nous mentionnerons les plus célèbres : Jodelle, Robert Garnier, Mairet, Rotrou, le grand Corneille, Racine, Thomas Corneille, Pradon, Campistron, Duché, Crébillon, Lamotte, Voltaire, Guimond de Latouche, de Belloy, Lemierre, La Harpe, Ducis, Lefevre, Legouvé, Casimir Delavigne, etc.
Le lion est le despote orgueilleux et redouté, mais toujours digne dont Louis xiv était la vive image ; autour de lui s’agite la foule des courtisans : sire renard, le flatteur poli et souvent cruel qui persuade au lion « que ses scrupules font voir trop de délicatesse » et qui fait écorcher le loup son ennemi ; Pours, le provincial rustique et grossier qui se bouche le nez dans l’antre du lion, le cerf qui se tire d’embarras par un conte habile. […] Au centre des enfers, dans une vaste plaine entourée par les replis du fleuve sacré, s’élève le palais de Minos ; une pâle lumière donne à ces lieux un aspect lamentable : Minos ayant à ses côtés Eaque et Rhadamante, siège dans l’enceinte toujours remplie d’une foule muette. […] Cependant un jeune homme a traversé la foule, ce n’est pas une ombre mais un mortel égaré, sans doute, en ces lieux ; éperdu, sa robe blanche fait ressortir sa mâle beauté, il étreint une lyre dans la main ; tombant à genoux devant les juges, il leur fait le récit touchant de son infortune en l’accompagnant des accents de sa lyre ; sa femme bien-aimée, sa chère Eurydice, a disparu, il l’a cherchée aux deux pôles et sous le soleil brûlant des tropiques et vient la demander à Pluton : « Orphée, vos malheurs touchent mon cœur, mais le remède n’est pas en mon pouvoir ; Pluton seul peut vous satisfaire ; rendez-vous à son palais. » Il dit, et le suppliant s’éloigne à travers la foule attendrie.
Et toutefois elle s’est tue au milieu de la mer ; et la navigation va être assurée par les armes de Louis.. » Jean-Baptiste Rousseau fournit une foule d’exemples de style sublime. […] Les eaux autour de lui demeurent suspendues : Il foule aux pieds les nues, Et marche sur les vents.
Parmi les preuves qui se présentent souvent en foule à l’orateur lorsqu’il étudie sa matière, il en est plusieurs qui ne doivent pas être employées ; il rejettera les plus légères et les moins concluantes. […] Insistez sur les preuves fortes et convaincantes, montrez-les séparément, de peur qu’elles ne soient obscurcies et confondues dans la foule. […] Oublies-tu donc cette foule d’hommes libres et d’esclaves qui l’environnent, et tous ces yeux attachés sur lui, et tous ces bras prêts à le défendre ? […] » Quelle foule de pensées, de figures, d’images ! […] La véhémence dépend moins de la force que du tour et du mouvement impétueux de l’expression : c’est l’impulsion que le style reçoit des sentiments qui naissent en foule et se pressent dans l’âme, impatients de se répandre et de passer dans l’âme d’autrui.
Mais comme il a servi de texte à une foule de discussions qui n’ont pas été sans influence sur l’art dramatique, particulièrement en France, on lira peut-être avec intérêt quelques extraits des controverses qui s’y rapportent : « Il suffit, dit Lopez de Véga, de s’attacher à l’unité d’action et d’éviter l’épisode, en sorte qu’il n’y ait rien d’étranger et qui nous tire du sujet principal c’est-à-dire qu’on n’en puisse détacher aucune partie, sans que la pièce tombe en ruine.
Grattez du peigne à la porte De la chambre du roi ; Ou si, comme je prévoi, La presse s’y trouve forte, Montrez de loin votre chapeau, Ou montez sur quelque chose Pour faire voir votre museau ; Et criez, sans aucune pause, D’un ton rien moins que naturel : « Monsieur l’huissier, pour le marquis un tel. » Jetez-vous dans la foule, et tranchez du notable ; Coudoyez un chacun, point du tout de quartier ; Pressez, poussez, faites le diable Pour vous mettre le premier.