/ 167
23. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE I. De la propriété des mots. » pp. 2-8

Ainsi le mot fons, fontaine, source, est un mot simple d’origine celtique, von ou fon, source, fontaine. — Animus (du grec ανεµοσ, vent, souffle) est un mot simple formé de la racine primitive an ou han, qui désigne le souffle, ou le son produit par une respiration pénible. […] Il en est ainsi dans ce beau vers de La Fontaine : Sur les ailes du temps la tristesse s’envole.

24. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il ne faut pas croire qu’il y ait une ligne de démarcation bien tranchée entre ces trois genres ; ils se mêlent souvent et se trouvent réunis dans la même page : les fables de La Fontaine nous en offrent plus d’un exemple. […] Mais n’avez-vous pas trouvé jolies les cinq ou six fables de La Fontaine qui sont dans un des tomes que je vous ai envoyés ? […] C’est le caractère dominant des Fables de La Fontaine, que nous citerons ici de préférence, comme le plus parfait modèle de la naïveté. […] La Fontaine, Livre VIII, Fable ii. […] La Fontaine, livre IX, fable iv.

25. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

J’ajouterai avec presque tous mes prédécesseurs l’exemple de la Fontaine dans la fable du Charlatan : Ce charlatan se vantait d’être En éloquence un si grand maître, Qu’il rendrait disert un badaud, Un manant, un rustre, un lourdaud ; Oui, messieurs, un lourdaud, un animal, un âne. […] J’appelle ellipse dure, laborieuse, celle, par exemple, de la Fontaine lui-même à la fable 2 du livre X, l’Homme et la Couleuvre. […] … Voltaire a mieux compris le tour latin, et, malgré l’inconcevable distraction qui lui a fait prendre, comme au singe de la Fontaine, le nom d’un port pour un nom d’homme, je préfère sa forme, Phénisse veille et pleure ! […] Molière dans Pourceaugnac, acte I, sc. 2, fait dire à un médecin que M. de Pourceaugnac est atteint et convaincu de la maladie qu’on appelle mélancolie hypocondriaque, « et qu’ainsi ne soit , ajoute le médecin, pour diagnostic incontestable de ce que je dis, vous n’avez qu’à considérer ce grand sérieux, etc. » La Fontaine, dans Belphégor : C’est le cœur seul qui peut rendre tranquille ; Le cœur fait tout, le reste est inutile ; Qu’ainsi ne soit, voyons d’autres états, etc.

26. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Les gens de lettres surtout y aidèrent puissamment, et aujourd’hui le nom de cet illustre malheureux ne se présente à la postérité que protégé des noms de madame de Sévigné, Pélisson et La Fontaine. […] Quelques années après la condamnation de son protecteur, La Fontaine, passant à Amboise, voulut visiter la chambre du château où Fouquet avait commencé sa captivité. […] Madame de Sévigné eut comme La Fontaine le sentiment de la nature, en un siècle où il faisait défaut. […] Ce dialogue supposé rappelle la fable du Mort et du Mourant dans La Fontaine.

27. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Je ne balance point, madame, entre Syracuse et Paris ; tout badaud que je suis, je préfère Aréthuse à la fontaine des Innocents. […] Au fond du jardin, aux deux angles, il y a deux fontaines qui tombent dans des sarcophages, et dont l’eau coule par des canaux le long du mur et des allées. […] La Fontaine m’est mieux connu que si, lui vivant, je le voyais sans lire ce qu’il a écrit.

28. (1873) Principes de rhétorique française

Ainsi La Fontaine a dit : Il ne se faut jamais moquer des misérables, Car qui peut s’assurer d’être toujours heureux ? […] Que d’arguments moraux peuvent être tirés de cette définition piquante fournie par La Fontaine : Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu’il plaît au prince, ou, s’ils ne peuvent l’être, Tâchent, au moins de le paraître ; Peuple caméléon, peuple singe du maître. […] La Fontaine éveille l’amour du calme des champs quand il dit : Je voudrais inspirer l’amour de la retraite, Elle offre à ses amants des biens sans embarras, Biens purs, présents du ciel qui naissent sous les pas. […] Pour un but contraire, La Fontaine a employé le même moyen dans sa fable intitulée, Le Coche et la Mouche : Dans un chemin montant,    Sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un coche ; Hommes, moines, vieillards, tout était descendu ; L’attelage suait, soufflait, était rendu. […] La Fontaine en offre un charmant exemple dans ce passage de la fable : Le Savetier et le Financier : Eh bien !

29. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre II. Défense de Fouquet, par Pélisson. »

Mais le plus beau monument du talent oratoire de Pélisson, celui qui honorera à jamais l’éloquence et l’amitié, ce sont les Mémoires qu’il composa pour la défense du célèbre Fouquet, qui, tombé en un moment du faîte de la puissance dans la disgrâce la plus complète, inspirait, du fond de sa prison, de beaux vers à La Fontaine, et des discours éloquents à Pélisson. […] ) Tout le monde connaît la belle élégie de La Fontaine sur la disgrâce du surintendant : elle se trouve dans tous les recueils.

30. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Tout le monde, par exemple, connaît et admire le charmant petit poëme de la Fontaine, Philémon et Baucis. […] Et pourtant la Fontaine avait assurément lu Quintilien, il en raffolait même à certaine époque, comme il raffola de Platon et de Baruch. […] Personne ne croit assurément qu’une rivière, une fois mêlée à l’Océan, puisse y conserver la douceur et la limpidité de ses eaux ; mais dès que la fable a doué la fontaine Aréthuse de ce privilége, il est permis à Voltaire de dire à propos de Mornay, resté pur et intègre au milieu de la corruption des cours : Relie Aréthuse, ainsi ton onde fortunée Roule au sein furieux d’Amphitrite étonnée Un cristal toujours pur et des flots toujours clairs Que jamais ne corrompt l’amertume des mers. […] Je ne sais si l’habitude de personnification et d’allégorie, qui est la nature même de la fable, n’a pas entraîné parfois la Fontaine à donner la vie, le sentiment, jusqu’aux mœurs de la civilisation à des êtres si essentiellement matériels et passifs, que nous faisons de vains efforts pour nous prêter à l’illusion.

31. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — Chapitre II. Du genre pastoral » pp. 96-112

Le lieu de la scène est ordinairement un paysage champêtre, comme les bois, les prairies, le bord des rivières, des fontaines, etc. ; ce n’est que par exception, comme dans la Magicienne, de Théocrite, que le poète place ailleurs ses personnages. […] L’émail des prairies, les bocages tranquilles, les moissons jaunissantes, les fleurs, les fontaines, les oiseaux, la fraîcheur du matin, le soir d’un beau jour, en un mot, la scène variée des campagnes doit seule fournir au poète le sujet de ses tableaux et de ses images. […] De plus, l’idylle peut rouler sur une allégorie soutenue, tirée de l’instinct des animaux ou de la nature des choses insensibles, comme les fleurs, les ruisseaux, les fontaines, etc. ; ainsi qu’on pourra le voir dans l’idylle des Oiseaux, de Mme Deshouillères.

32. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Courier 1773-1825 » pp. 238-242

C’est un vers de la Fontaine. […] m’allez-vous dire, on a lu La Fontaine ; on sait ce que c’est que le Curé et le Mort 1.

33. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre I. — Rhétorique »

Nous le devons au plus enjoué, comme aussi au plus insouciant de nos auteurs français, à celui qui « S’en alla comme il était venu, « Mangeant son bien avec son revenu, » à notre La Fontaine. […] Ce discours, où respire la plus mâle éloquence, donne une idée de la flexibilité du talent de La Fontaine.

/ 167