Au figuré, il signifie partie fine, délicate, pénétrante. […] Les terminaisons sont des lettres ou des syllabes ajoutées, dans chaque langue, à la fin des mots radicaux, pour en exprimer les différentes modifications.
Les plus fins d’entre eux, ou les plus considérables, s’inquiétaient déjà de la santé du roi ; ils se savaient bon gré de conserver tant de jugement parmi ce trouble, et n’en laissaient pas douter par la fréquence de leurs répétitions. […] À la fin, M. le duc de Beauvilliers s’avisa qu’il était temps de délivrer les deux princes d’un si fâcheux public. […] Quelle route sans fin nous traçons à ses pas ! […] « Mon beau voyage encore est si loin de sa fin ! […] On se lasse à la fin de trembler sous un homme.
Vous mettrez fin à tous ces discours. […] Cette nation grave et sérieuse connut d’abord la vraie fin de la politique, qui est de rendre la vie commode et les peuples heureux. […] Aristote définit la période une phrase qui a un commencement et une fin par elle-même, et une étendue facile à embrasser. […] Rien ne trouble sa fin : c’est le soir d’un beau jour. […] Quelle gracieuse et touchante image pour représenter la fin de la vie !
La fin de cette lettre est torturée. […] Et à la fin quel usage en faisiez-vous ? […] Aussi la moralité est-elle plus fréquemment placée à la fin de la fable par la plupart des auteurs. […] C’est qu’il présente du commencement jusqu’à la fin une très belle hypotypose. […] Cette fin de phrase est paisible et douce.
Il avait par-dessus le marché les jambes fort tournées en dedans, et il était si chauve qu’il ne lui restait qu’un toupet de cheveux par derrière, ce qui l’obligeait d’emboîter sa tête dans un bonnet de laine fine à longues oreilles. […] Néanmoins je t’avouerai ma faiblesse ; je me propose encore un autre prix, un prix que la délicatesse de ma vertu me reproche inutilement : c’est l’estime que le monde a pour les écrits fins et limés.
L’action est entière quand elle a son commencement, son milieu et sa fin, autrement dit, l’exposition du sujet, le nœud et le dénouement. […] Quel que soit l’objet que se propose le poète ou son héros, comme la fin de l’entreprise, les obstacles qui se trouvent à ses desseins fournissent une autre sorte d’intérêt qui pique notre curiosité. […] Le Tasse fait paraître plusieurs grands personnages, dont il a l’art de varier les caractères à l’infini et de les soutenir jusqu’à la fin. […] Sur la fin du seizième siècle, don Alonzo d’Ercilla, gentilhomme de la chambre de l’empereur Maximilien, donna un poème intitulé Araucana, ou la Conquête du Chili.
Est-ce un sujet encore vierge que vous risquez au théâtre, un personnage nouveau que vous inventez : qu’il se soutienne jusqu’à la fin, tel qu’il s’est annoncé d’abord, sans jamais se démentir. […] Charmer le spectateur, le captiver jusqu’à la fin, le forcer de répondre par ses applaudissements à l’acteur qui vient lui dire : applaudissez…. c’est là votre ambition ? […] Voici la paraphrase pleine de justesse que Du Marsais a faite de ce passage : « Si vous osez mettre sur la scène un sujet nouveau, un caractère qui n’ait pas encore été traité, si quid inexpertum, etc., et que, pour peindre ce caractère, vous inventiez un personnage jusqu’alors inconnu au théâtre, personam novam : que ce personnage conserve toujours son caractère ; qu’il ne se démente point, et que, jusqu’à la fin de la pièce, il soit tel qu’il aura paru au commencement. […] Il ne faut pas oublier que chez les anciens la toile, au lieu descendre du plafond, comme chez nous, à la fin d’une pièce, s’élevait au contraire de bas en haut. La machine qui la faisait descendre au commencement et remonter à la fin des pièces, s’appelait exostra.
Ce serait un plus grand défaut encore, que ce qui est dit au commencement ou au milieu d’un ouvrage didactique, eût besoin d’être éclairci par ce qui est à la fin. […] Dans les œuvres de Lucien, né vers la fin du premier siècle de notre ère, à Samosate, ville de Syrie, et professeur de philosophie et d’éloquence à Athènes, on trouve un petit Traité sur la manière d’écrire l’histoire, qui est un chef-d’œuvre.
Ce calme a quelque chose de si doucement agréable que j’en voudrais jouir sans fin et m’y endors comme sur un lit de repos. […] Voici un aveu sur elle-même : « Je lisais hier au soir Bernardin, au premier volume des Études, qu’il commence par un fraisier, ce fraisier qu’il décrit avec tant de charme, tant d’esprit, tant de cœur, qui ferait, dit-il, écrire des volumes sans fin, dont l’étude suffirait pour remplir la vie du plus savant naturaliste par les rapports de cette plante avec tous les règnes de la nature.
Et je vis un torrent de flammes toutes vives, Un fleuve de splendeurs coulant entre deux rives Où d’un printemps sans fin s’étalait le trésor. […] Quand l’automne approche, le trouvère est à la fin de son récit ; il part enrichi des présents de son hôte. […] C’était surtout vers la fin du jour qu’ils développaient toute leur beauté en se réunissant au couchant, où ils se revêtaient des plus riches couleurs et se combinaient sous les formes les plus magnifiques. […] Un fin givre a ridé la pourpre des raisins. […] Tout ce que peut faire la séparation et le mélange des liqueurs, leur précipitation, leur digestion, leur fermentation et le reste, est pratiqué si habilement dans le corps humain, qu’auprès de ces opérations la chimie la plus fine n’est qu’une ignorance très grossière.
Il y a des époques de corruption fine, d’élégance et de frivolité, qui se résument dans une satire et dans une chanson. […] On y trouve un commencement ou exposition ; un milieu ou corps de l’action, c’est là qu’elle se noue et se déploie ; une fin ou dénouement, c’est à-dire la solution des obstacles, qui satisfait complètement la curiosité du lecteur.