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90. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

D’abord, il ne faut l’employer que quand l’obscurité et la nouveauté des doctrines, la variété et la force des objections qui peuvent leurs êtres opposés exigent que l’on évite ainsi la monotonie de la dissertation. […] Elle ne s’emploie pas seulement dans l’éloquence et la philosophie ; que d’amplifications poétiques dans Homère, dans Virgile, dans Racine, dans lord Byron, dans Lamartine, dans l’auteur de la Divine Epopée et de Jeanne d’Arc !

91. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

S’ils ont été inventés, il suffit qu’ils soient aussi vraisemblables qu’ils puissent l’être, et que par conséquent il y ait des raisons de croire que, dans leur réalité, ils se seraient passés de la même manière que nos deux Poètes le supposent dans la fiction qu’ils emploient. […] Aussi l’Orateur, dit-il2, y emploie les couleurs les plus fortes et les plus vives.

92. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Quand le sujet du sonnet est grave et sérieux, on doit y employer des vers alexandrins ; quand il ne l’est pas, on peut employer des vers de dix, et même de huit et de sept syllabes.

93. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE VI. De l’emploi et du mélange des différentes sortes de vers. » pp. 339-342

Les vers qui s’emploient ordinairement seuls dans un poëme sont les hexamètres, les iambiques trimètres, les scazons, les vers trochaïques, les asclépiades, les phaléciens.

94. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XIV. » pp. 106-108

Probablement Aristote les emploie l’un et l’autre comme de simples synonymes.

95. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

        Notre laitière, ainsi troussée,         Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l’argent, Achetait un cent d’œufs, faisait triple couvée : La chose allait à bien par son soin diligent. […] Toutefois, on y emploie aussi le vers décasyllabe ; elle prend alors, quoique le fond reste aussi sérieux, une forme un peu plus légère. […] Dans le premier cas, il doit employer un style ferme, plein et nerveux ; dans le second, un style fin et enjoué, mais toujours simple, naturel et facile97. […] Mais ce ne fut qu’à cause du mélange des formes ou des différentes sortes de vers qu’ils employaient, sans s’embarrasser de les faire symétriser entre eux, comme on voit qu’ils symétrisent dans les odes d’Horace.

96. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

3° Précision L’Académie définit ainsi la Précision : « Exactitude dans le discours par laquelle on se renferme tellement dans le sujet dont on parle, qu’on ne dit rien de superflu. » La Précision consiste donc à ne dire que ce qui est nécessaire, et à n’employer aucun mot inutile. […] Comme on s’émerveillait, et que l’on questionnait en vain M. de Louvois qui, avec un maintien triomphal, conduisait ces dames dans le salon, M. de Souvré survint ; à l’aspect de son fils paré des dépouilles de sa chambre, il recula deux pas en arrière, en demandant d’un ton foudroyant raison de cette extravagance. « Mon père, dit M. de Louvois, m’aviez ordonné de mettre un autre habit, comme je n’avais à ma disposition que cette étoffe, j’ai été forcé de l’employer pour vous obéir. […] 2° Enflure, Exagération ou Style ampoulé L’Enflure, l’Exagération consiste à employer hors de propos des expressions sonores et pompeuses, ou à, dire des choses exagérées qui n’ont qu’une vainc apparence de grandeur. […] 5° Trivialité et Bassesse Il faut craindre quelquefois, en voulant éviter l’affectation et la recherche, que la simplicité que l’on veut répandre sur ses écrits ne dégénère en trivialité et bassesse, Ces défauts consistent à employer des expressions de mauvais goût, que l’on doit bannir du style simple, même le plus familier.

97. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

On n’a point eu tort, cependant, de distinguer ces deux lieux ; car on emploie le second dans les cas même où le sens et le signe de l’idée également connus ne demandent ni définition, ni étymologie. On l’emploie, parce que de tous les modes de développement, celui-ci est de l’application la plus fréquente et de la plus riche fécondité, ou plutôt parce qu’il les résume tous en lui seul.

98. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

L’exorde repose, pour employer le mot de Cicéron, dans les entrailles de la cause. […] Dans un livre didactique, procédant par synthèse, où vous imposez votre savoir au lecteur qui ne s’adresserait pas à vous, s’il n’avait foi à la science et au professeur, il suffit de l’exposition simple, claire, précise de la matière ; une bonne définition sera tout l’exorde : « La géométrie est une science qui a pour objet la mesure de l’étendue. — La grammaire est la science des signes de la parole et des règles à suivre pour les employer convenablement. — L’histoire naturelle, prise dans toute son étendue, est une histoire immense ; elle embrasse tous les objets que nous présente l’univers….. » Buffon n’a pas commencé autrement.

99. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

La gravité du style, à mesure que le sujet s’élève et s’agrandit, peut arriver à la noblesse, à la richesse, à la magnificence : la noblesse, qui n’emploie que les termes les plus généraux et les tournures les plus polies et les plus dignes ; la richesse, qui y ajoute l’éclat des images, l’abondance des ornements, le nombre de la phrase, ou qui encore renferme sous peu de mots des idées fécondes ; la magnificence, qui est la grandeur dans la richesse. […] Or supposons, ce que je ne crois pas d’ailleurs, que la dignité du barreau défendit en effet à d’Aguesseau d’employer ce terme, il est évident qu’il n’eût été nullement déplacé, dans un autre ouvrage, par exemple, dans un livre de critique sur la Comédie italienne.

100. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

Comme notre but est d’appliquer la rhétorique à tous les genres d’écrire, nous ne ferons qu’indiquer sommairement la disposition oratoire : il est rare, du reste, qu’on ait à l’employer dans toute son étendue. […] Souvent on résume les principales preuves en les groupant avec de nouvelles couleurs et une nouvelle force, pour frapper vivement les esprits et achever de les convaincre-, ou bien, si le sujet prête à l’émotion, l’orateur met en œuvre toutes les ressources du pathétique pour frapper un grand coup ; il emploie les tours animés, les figures hardies, les expressions énergiques, pour toucher, ébranler, subjuguer les auditeurs.

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