Mais pourquoi les distinguer ?
C’est là, que la cause du goût et de la raison est plaidée avec une éloquence et une solidité dignes de l’un et de l’autre ; que les limites qui séparent et doivent distinguer la poésie et l’éloquence, sont assignées avec autant de justesse que de sagacité ; que la grande question de la prééminence des anciens sur les modernes est discutée et résolue, de manière à terminer toute espèce de dispute à cet égard.
À la tête des uns, se distinguent ce fougueux Mirabeau, dont la vie entière n’avait été qu’un long combat contre tous les genres d’autorités, qui n’étaient pour lui que des variétés du despotisme ; contre toutes les lois, qui, pour peu qu’elles blessassent ses intérêts ou ses passions, n’étaient que le code de la tyrannie régularisée.
D’abord on distingue l’histoire sacrée et l’histoire profane.
— Moi, disait un dindon, je vois bien quelque chose, Mais je ne sais pour quelle cause Je ne distingue pas très-bien3. » Pendant tous ces discours, le Cicéron moderne Parlait éloquemment, et ne se lassait point.
Aux traces d’exagération et d’inexpérience qui s’y découvrent se mêlent des beautés du premier ordre : des éteincelles de génie brillent dans son ode sur le jugement dernier1 ; et la vigueur originale, la véhémence et l’éclat qui distinguent son éloquente invective contre les vices de son siècle attestent à quel point Gilbert, digne successeur de Régnier et de Boileau, était capable de féconder encore et d’agrandir le champ de la satire2.
Ils en distinguaient deux sortes : les lieux intrinsèques, c’est-à-dire tirés de la cause elle-même, et les lieux extrinsèques, ou tirés des conséquences extérieures de la cause.
Il se distingue par une remarquable sagesse et par un goût irréprochable : Mutto labore, assiduo studio, nimia exercitatione, plurimis experimentis, altissima prudentia, præstantissimo consilio.
Ce n’est pas seulement dans les sciences qu’il est difficile de distinguer la vérité de l’erreur, mais aussi dans la plupart des sujets dont les hommes parlent et des affaires qu’ils traitent. […] Le peu d’amour que les hommes ont pour la vérité fait qu’ils ne se mettent pas en peine la plupart du temps de distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux. […] Pascal distingue deux sortes d’incrédules, les incrédules par indifférence et ceux qui se font gloire de leur impiété. […] Louis XIV songeait à tout ; il protégeait les académies et distinguait ceux qui se signalaient. […] Il est bien facile de voir que je veux parler des vertus : leur noblesse et leur excellence sont l’objet de tout ce discours ; mais j’ai cru qu’il fallait d’abord établir une règle sûre pour les bien distinguer du vice.
Il n’y a pas une de ses tragédies qui n’offre des traits vigoureusement prononcés, des conceptions heureuses, des scènes, des actes même d’un bel effet : toutes se distinguent par une diction pure, mais froidement correcte, qui ne tombe jamais, il est vrai, dans la bouffissure gigantesque de Dubelloy, ni dans la dureté tudesque de Lemierre, mais qui n’étincelle pas, comme celle de ces deux poètes (si loin d’ailleurs de M. de La Harpe), de cette foule de beaux vers, de grandes idées, de traits imprévus, et d’autant plus précieux, qu’il faut les payer plus cher, et les attendre plus longtemps. […] Nous ne nous arrêterons pas sur les poèmes de l’Homme des champs et de la Pitié, productions estimables qui ne pouvaient manquer leur effet, quand elles parurent, mais que l’on distingue à peine aujourd’hui à côté des grands ouvrages dont nous venons de parler.
Quoiqu’elles aient chacune un caractère particulier qui les distingue les unes des autres, elles peuvent cependant être toutes rapportées à trois classes principales. […] Ma muse, en l’attaquant, charitable et discrète, Sait de l’homme d’honneur distinguer le poète.