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14. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

Une fois néanmoins dans le Joueur, qui est son plus bel ouvrage et l’un des meilleurs de notre scène, il a parfaitement atteint le but de la comédie. […] Regnard a composé aussi des satires, et dans l’une d’elles, dans le Tombeau de Boileau, il eut même l’imprudence d’attaquer le modèle du genre ; mais, par une épitre placée en tête de la comédie des Ménechmes, il fit amende honorable : le successeur de Molière ne pouvait demeurer injuste pour Boileau, l’ancien ami et le panégyriste de ce grand homme. […] Comédie, opéra, bonne chère, cadeaux : Il traîne en tous les lieux la joie et l’abondance ; On voit régner sur lui l’air de magnificence, Tabatières, bijoux ; sa poche est un trésor ; Sous ses heureuses mains le cuivre devient or1 Hector. […] Boileau louait dans Regnard « le don de n’être pas médiocrement plaisant », et Voltaire pensait que « celui qui ne goûte point les comédies de Regnard n’est pas digne d’admirer Molière. » La Harpe a dit aussi : « Regnard a su être grand comique sans ressembler à Molière : ce qui le caractérise, c’est une gaieté soutenue, un fonds inépuisable de saillies et de traits plaisants. » Il faut voir à son sujet, outre le Cours de littérature de La Harpe, les feuilletons recueillis de Geoffroy, en regrettant d’ailleurs l’absence de travaux critiques plus complets sur cet écrivain, dont le théâtre mériterait un annotateur diligent. […] On sait que Dufresny, connu par quelques comédies spirituelles, accusa Regnard de lui avoir pris le sujet du Joueur et se brouilla avec lui à cette occasion.

15. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Avant sa trente-septième année, l’auteur de tant de hautes conceptions tragiques nous donnait encore, dans le Menteur, notre première comédie de caractère, demeurée l’une des meilleures1. […] Il faut rappeler ce mot de Voltaire : « Non-seulement on doit à Corneille la tragédie et la comédie, mais on lui doit l’art de penser. » 2. […] Ce langage atteste, en tout cas, que l’élévation du talent n’avait chez Corneille d’égale que la modestie. — On a remarqué, relativement à la comédie, que nos plus illustres tragiques s’y étaient essayés avec succès, tandis qu’aucun de nos comiques, quelle que fût sa célébrité, n’a fait une tragédie passable. […] A cette comédie qui offre, comme dit Voltaire, les plus comiques situations, le pathétique est aussi mêlé avec beaucoup de bonheur. […] Cette humiliation de Dorante, obligé d’en appeler à son valet, c’est là une belle leçon morale qui ressort de cette comédie.

16. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Choisir nos citations dans celles de ses comédies en vers qui sont restées en dehors du programme, afin de compléter la connaissance de cette partie de son théâtre. […] C’est, comme Jean de la Taille, à dix-huit ans que Jacques Grévin avait donné en 1558 son César fort admiré de Ronsard, et suivi plus tard d’une comédie, la Trésorière. — De toutes parts on s enrôlait ainsi sous le drapeau où Du Bellay et Ronsard avaient écrit « antiquité » et « Italie ». […] D’autres reproduisaient des comédies de l’Arioste. L’expression complète de cette fusion, dans la comédie, sont la personne et le théâtre de Pierre Larivey (1540-1611), Italien francisé, Florentin d’origine par son père, Champenois et Troyen de naissance, imitateur de la comédie latine et de la comédie italienne. […] Ce n’était pas un premier essai : il avait écrit et montré à des amis sa Maubertine, qui lui fut dérobée, nous dit-il dans l’avis au lecteur de la seconde pièce ; puis vinrent, aussi applaudies que son début, la tragédie de César et la comédie des Esbahis, l’une qu’on accusa d’être un plagiat de Muret, l’autre qui est une imitation de la Comédie du Sacrifice de Charles Estienne.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Un valet de comédie, un aventurier devint un tribun qui proclama les droits ou les prétentions du tiers état. […] Je broche une comédie dans les mœurs du sérail : auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule ; à l’instant un envoyé de je ne sais où se plaint que j’offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu’île de l’Inde, toute l’Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d’Alger et du Maroc ; et voilà ma comédie flambée pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l’omoplate en nous disant : « Chiens de chrétiens !  […] Il est question d’une comédie mort-née, que chacun désavoue et rejette sur l’autre. » Le comte. […] Si par malheur j’en avais un, je m’efforcerais de l’oublier quand je fais une comédie, ne connaissant rien d’insipide au théâtre comme ces fades camaïeux1 où tout est bleu, où tout est rose, où tout est l’auteur, quel qu’il soit.

18. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

Son récit intéresse comme une comédie. […] Feu madame de Choisi en proposa une à Saint-Cloud, et dit en badinant à Madame de Vendôme, qu’il fallait donner la comédie à M. de Lisieux. […] Brion se chargeait de la comédie et des violons, et moi je me chargeais de la collation2.

19. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Argument analytique de la Poétique d’Artistote. » pp. -

Divisions primitives de la poésie : genre héroïque, genre ïambique (ou satirique)  origine de la tragédie et de la comédie. […] Définition de la comédie  ses premiers progrès.

20. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Son génie a créé en France la tragédie et la comédie. […] En 1672, Molière produisit sa troisième grande comédie en vers. […] Telles sont les comédies par lesquelles Molière s’est placé au premier rang de nos poètes. […] Telles sont les principales comédies de Regnard. […] S’il rendit la comédie un peu sérieuse et froide, il sut au moins en conserver le caractère.

21. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre VII. Satire. »

La satire touche de près à la comédie ; chez les Grecs, elle prit même naissance sur le théâtre : les comédies d’Aristophane sont essentiellement satiriques.

22. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre I. » pp. 73-74

Il y a eu un poëte de la moyenne comédie qui portait ce nom et qu’il ne faut sans doute pas confondre avec Xénarque, fils de Sophron  ce dernier semble indiqué par Suidas, à l’article Σωτάδη:, comme ayant écrit des ’Іωνɩϰοì λόγοɩ. Si ce rapprochement est juste, dès le fils de Sophron la comédie syracusaine aurait admis l’usage du dialecte attique.

23. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Mais dans la comédie on les accepte comme un simple badinage. […] Dans le genre comique nous pouvons distinguer quatre espèces particulières de comédies : la comédie proprement dite, la comédie populaire, la comédie-ballet et le vaudeville. […] Au reste, ce but si noble est souvent oublié par les poètes, et la comédie n’est d’ordinaire qu’une excitation aux passions et à la licence. […] Mais la plupart des comédies sont fondées sur le contraste de deux vices opposés. […] D’après les sujets que traite le poète, on distingue la comédie d’intrigue, la comédie de caractère et la comédie mixte.

24. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

La farce même, il l’élève jusqu’à lui, et ses bouffonneries sont traversées par des éclairs d’intuition morale qui les rapprochent de la haute comédie dont il est le père. […] Cette comédie, et cette scène en particulier, sont imitées de Plante. […] Ces importants, par leurs démonstrations bruyantes, donnaient la comédie au parterre. […] En l’État où je suis, tous les princes du monde jouent des comédies pour me faire rire ; toutes les richesses de la nature sont à moi, depuis le ciel jusqu’à l’eau des rivières, et j’obtiens aisément de la modération de mon esprit ce que je ne puis avoir de la libéralité de la fortune. » 1. […] Citons, en terminant, cette page de M. de Lamennais : « Pendant que Corneille et Racine élevaient si haut notre scène tragique, Molière, reculant les bornes de la comédie, se créait une gloire sans rivale.

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