Il n’est guère possible qu’une chose aille au cœur, quand elle commence par choquer l’oreille, qui en est comme le vestibule et l’entrée. […] Celui qui naguère a joui du souverain pouvoir, mais qui pour cela même n’a pu s’attacher entièrement les cœurs. […] La religion guérit nos esprits malades ; elle dissipe nos vaines inquiétudes, nous affranchit du joug des passions, et bannit la crainte de nos cœurs. […] L'épithète purpureus, qui commence le premier vers, est choisie avec goût ; elle a rapport au sang qui jaillit du cœur d’ Euryale. […] C'est qu’en effet, dans une grande frayeur, le sang s’éloigne des parties extrêmes, et se concentre vers le cœur.
Écrivain sans le savoir, il a la source vive, l’esprit alerte, de la gaieté, de l’entrain, des saillies gauloises, un bon sens gascon, une familiarité souriante, un brave langage, de la rondeur et du piquant, des accents de cœur, et la concision expressive de cette parole agissante qui n’a pas de temps à perdre. […] S’il n’eût pas le loisir de faire plus, la faute en est au coup de poignard qui frappa le cœur de la France avec le sien.
Sans cesse il vient accuser de témérité, et lier par de timides conseils la noble hardiesse du pinceau créateur : naturellement scrupuleux, il pèse et mesure toutes ses pensées, et les attache les unes aux autres par un fil grossier qu’il veut toujours avoir à la main ; il voudrait ne vivre que de réflexions, ne se nourrir que d’évidence ; il abattrait, comme ce tyran de Rome, la tête des fleurs qui s’élèvent au-dessus des autres : observateur éternel, il vous montrera tout autour de lui des vérités, mais des vérités sans corps, pour ainsi dire, qui sont uniquement pour la raison, et qui n’intéresseraient ni les sens ni le cœur humain. […] Vous n’apportez que des vérités tranquilles, un tissu de réflexions inanimées : cela peut éclairer l’esprit ; mais le cœur qui veut être remué, l’imagination qui veut être échauffée, demeurent dans une triste et fatigante inaction : une poésie morte et des discours glacés, voilà tout ce que l’esprit philosophique pourra tirer de lui-même : il enfante, et ne peut donner la vie. […] Elle chausse le brodequin, et montant sur un théâtre consacré à la joie, où Molière instruisait autrefois toute la France en riant, elle y va porter de savantes analyses du cœur humain, des sentences profondément réfléchies, un traité de morale en dialogue ».
Dans les doctes débats, ferme et rempli de cœur, Même après sa défaite, il tient tête au vainqueur. […] Du reste, inexorable aux moindres négligences, Tant il a pris à cœur le progrès des sciences ! […] mon cœur bat à ce seul souvenir !
Ces grandes idées d’honneur, de vertu, de magnanimité, de dévouement, les seules capables dans tous les temps d’exciter l’admiration, l’enthousiasme, s’altèrent ou ne naissent jamais dans l’esprit des jeunes gens dont le cœur est vicié de bonne heure par la lecture d’auteurs dangereux ou suspects. Les avantages de l’instruction sont assurément d’une grande importance dans la vie, dit M. le chanoine Capot ; mais il est quelque chose de plus précieux encore, et sans quoi l’instruction n’est souvent qu’un malheur de plus et pour nous et pour nos semblables ; je veux dire, la rectitude du jugement, l’habitude de discerner les choses sans préoccupation et sans préjugé, le silence des passions, la paix parfaite du cœur, le calme de la conscience. […] Aussi les ouvrages que nous venons de signaler comme devant être si préjudiciables au jugement et au cœur, on peut avancer qu’ils n’offrent guère plus de garantie sous le rapport purement littéraire, qu’on les considère au point de vue des pensées ou du style.
Ainsi, l’on dit : Il a du cœur, c’est-à-dire du courage, de l’affection, de la reconnaissance. […] Quærere mortem in infelicitate dementis est. — Excors (de cor, cœur, ex, hors de), qui n’a point de cœur, qui ne sent pas ce que les autres sentent. […] Au pluriel : cœur, courage, fierté. […] Il désigne aussi un homme de cœur, un homme de mérite. […] Le courage se ranime dans les cœurs.
C’est une époque bien glorieuse pour les lettres françaises, et qui justifie bien heureusement ce qu’un ancien a dit de l’étude des belles-lettres en général, qu’elles ne laissaient rien de barbare dans le cœur qui les aimait : Emollit mores, nec sinit esse feros. […] Si cette vertu n’offre pas un temple à votre majesté, elle lui promet du moins l’empire des cœurs, où Dieu même désire régner et en fait toute sa gloire. — Courez hardiment, sire, dans une si belle carrière ; votre majesté n’y trouvera que des rois, comme Alexandre le souhaitait, quand on lui parla de courir aux jeux olympiques.
De là vient que nous admirons dans ses admirables Epîtres une certaine vertu3 plus qu’humaine, qui persuade contre les règles, ou plutôt qui ne persuade pas tant qu’elle captive les entendements ; qui ne flatte pas les oreilles, mais qui porte ses coups droit au cœur. […] Le jeu des ressorts n’est pas moins aisé que ferme : à peine sentons-nous battre notre cœur, nous qui sentons les moindres mouvements du dehors, si peu qu’ils viennent à nous ; les artères vont, le sang circule, les esprits coulent, toutes les parties s’incorporent leur nourriture sans troubler notre sommeil, sans distraire nos pensées, sans exciter tant soit peu notre sentiment : tant Dieu a mis de règle et de proportion, de délicatesse et de douceur, dans de si grands mouvements. […] Tant de parties si bien arrangées, et si propres aux usages pour lesquels elles sont faites ; la disposition des valvules, le battement du cœur et des artères ; la délicatesse des parties du cerveau, et la variété de ses mouvements, d’où dépendent tous les autres ; la distribution du sang et des esprits ; les effets différents de la respiration, qui ont si grand usage dans le corps : tout cela est d’une économie, et s’il est permis d’user de ce mot, d’une mécanique si admirable, qu’on ne la peut voir sans ravissement, ni assez admirer la sagesse qui en a établi les règles. […] On peut rapprocher aussi de là cette pensée de d’Aguesseau : « L’éloquence n’est pas seulement une production de l’esprit ; c’est un ouvrage du cœur. » 1.
Sa verve provoque et cette hilarité bruyante dont les éclats réjouissent le cœur, et cette gaieté réfléchie qui est le sourire de l’esprit. […] Mettez que les feux de ses yeux réduisent votre cœur en cendre ; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d’un1… M. […] Je vous remercie de tout mon cœur, et je vous prie de venir demain de bonne heure. […] Son instinct lui dit que ces gentillesses ne sont pas le langage du cœur.
Quoiqu’élève de Ronsard, il échappa à l’affectation italienne et au fatras pédantesque en quelques sonnets où l’on aime la sensibilité d’un cœur enthousiaste. […] En face de ces misères publiques, La Boétie trouva dans son cœur l’éloquence indignée de Tacite. « On croirait lire, dit M.
Elle prête au discours un charme de plus, celui de graver aisément dans la mémoire ou dans le cœur de grandes pensées ou de beaux sentiments : ce qui deviendrait impossible sans son secours. […] De ces faibles Romains les premières alarmes Font parler seulement les soupirs et les larmes ; Et n’ont, pour accuser la vengeance des dieux, Que ce muet discours et du cœur et des yeux. […] Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ».