4° Théodose trouve dans sa propre vie d’assez beaux exemples à suivre. […] Chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie. […] Que de campements, que de belles marches, que de hardiesses, que de précautions, que de périls, que de ressources ! […] avec quelle furie As-tu tranché le cours d’une si belle vie ? […] — Rapportez-en de beaux exemples ?
Les plus beaux traits de Racine, ses plus sublimes pensées, sont amenés avec tant de naturel et si bien fondus en un ensemble achevé, que les yeux peu exercés ont souvent peine à les reconnaître. […] avec quelle furie As-tu tranché le cours d’une si belle vie ? […] Quoique l’avis de Voltaire fût qu’on se bornàt, pour l’apprécier, à ces mots placés au bas de toutes les pages, « beau, pathétique, harmonieux, admirable, sublime », on a souvent éclairé son texte par des commentaires plus ou moins développés. […] Cette construction, qui nous paraîtrait trop dure, était reçue au dix-septième siècle ; Boileau a dit de même dans le Lutrin : La déesse en entrant, qui voit la nappe mise, Admire un si bel ordre… 2. […] « Dans ces huit vers, selon La Harpe, les plus beaux du rôle d’Oreste, l’ironie est sublime à force d’être amère ; et c’est cette ironie, déjà établie par les mots grâce aux dieux, qui amène et justifie le mot d’espérance.
Est-ce un pamphlet, ou le jeu d’une imagination tendre et subtile, qu’inspire la passion du beau et du bien ? […] toi-même qui jouis maintenant d’une jeunesse si vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n’est qu’une fleur qui sera presque aussitôt séchée qu’éclose : tu te verras changer insensiblement ; les grâces riantes, les doux plaisirs qui t’accompagnent, la force, la santé, la joie s’évanouiront comme un beau songe ; il ne t’en restera qu’un triste souvenir ; la vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton cœur la source de la joie, te dégoûter du présent, te faire craindre l’avenir, te rendre insensible à tout, excepté à la douleur. […] Voilà une belle vérité. […] Elle est riante, elle est belle, elle est parfumée comme le printemps.
La prophétie de Joad, dans l’Athalie de Racine, reproduit avec un bonheur incomparable le mouvement lyrique des Livres sacrés : aussi n’avons-nous rien de plus beau dans notre langue. […] Jérusalem renaît plus charmante et plus belle. […] Son style impétueux souvent marche au hasard : Chez elle un beau désordre est un effet de l’art.
Voilà une belle merveille que de faire bonne chère avec bien de l’argent ! […] Voilà la plus belle sentence que j’aie entendue de ma vie : Il faut vivre pour manger, et non pas manger pour vi… Non, ce n’est pas cela. […] Et qui ouvrent l’esprit d’un homme aux belles choses.
Le jeune roi Louis XV reçut ensuite de lui les plus belles leçons qui aient jamais été adressées à un roi. […] Nous avons vu toute la race royale presque éteinte ; les princes, l’espérance et l’appui du trône, moissonnés à la fleur de l’âge ; l’époux et l’épouse auguste, au milieu de leurs plus beaux jours, enfermés dans le même cercueil, et les cendres de l’enfant suivre tristement et augmenter l’appareil lugubre de leurs funérailles2 ; le roi, qui avait passé d’une minorité orageuse au règne le plus glorieux dont il soit parlé dans nos histoires, retomber de cette gloire dans des malheurs presque supérieurs à ses anciennes prospérités, se relever encore plus grand de toutes ces pertes, et survivre à tant d’événements divers pour rendre gloire à Dieu et s’affermir dans la foi des biens immuables. […] « C’est, a dit Châteaubriand, un beau mot que celui-là, prononcé en regardant le cercueil de Louis-le-Grand », Génie du Christianisme, IIIe partie, l.
Des funérailles dans une ville assiégée Un officier français raconte que, traversant une rue de Candie, sillonnée de bombes et de boulets, il vit beaucoup d’habitants assemblés dans une maison ; étonné, il s’avance : le corps d’une femme était placé dans un cercueil, paré de beaux vêtements, le visage découvert, la tête ornée de perles, les doigts chargés de bagues précieuses, les bras enveloppés de dentelles, la chaussure parsemée de pierreries. […] Que le critique commence par aimer les beaux arts d’un amour sincère ; que son âme en ressente les nobles impressions ; qu’il entre dans l’empire des lettres, non pas comme un proscrit qu veut venger sa honte, mais comme un rival légitime qui mesure sur son talent l’objet de son ambition, et qui veut obtenir une gloire, en jugeant bien celle des autres. […] Ce qu’il prescrit il le fait, et si quelque chose pouvait nous rappeler au respect des lois du beau, à l’amour et à l’étude des modèles, ce serait cette critique qui semble se monter au ton des grands écrivains qu’elle juge, et prendre les formes de leur talent pour en mieux faire sentir le charme.
C’est là que je vous verrai plus triomphant qu’à Fribourg et à Rocroy ; et, ravi d’un si beau triomphe, je dirai en action de grâces ces belles paroles du bien-aimé disciple : « La véritable victoire, celle qui met « sous nos pieds le monde entier, c’est notre foi. » Jouissez, prince, de celle victoire ; jouissez-en éternellement, par l’immortelle vertu de ce sacrifice. […] Intervertissez l’ordre dans lequel l’auteur a présente ses idées, et les mots auront beau rester les mêmes, toujours justes, toujours harmonieux, vous ne trouverez plus dans ces vers le charme qui vous entraînait. […] Rien ne trouble sa fin : c’est le soir d’un beau jour. […] Enfin, c’est le soir d’un beau jour. […] La plus belle application possible de la mémoire, c’est l’improvisation.
C’est une chose déplorable de voir dans le poème de Lucrèce, De Natura rerum, tant et de si belle poésie employée à développer le détestable système d’Épicure. Virgile, plus modeste dans le choix de son sujet, semble n’avoir voulu qu’instruire le cultivateur ; mais il l’a honoré, et il a élevé à l’agriculture le plus beau monument que le premier des arts agréables pût élever au premier des arts nécessaires. […] Boscovich, jésuite, en offre un bel exemple dans son poème intitulé les Éclipses, lorsqu’il décrit les couleurs qu’offrent à nos yeux les fils de la lumière séparés par la réfraction. […] Les peintures vives des grandes passions, les descriptions brillantes et pleines de feu, jointes au raisonnement, font un très bel effet dans l’épître philosophique, quand elles sont analogues au sujet. […] Une élégante simplicité, une plaisanterie aimable, un badinage léger, de la vivacité, des saillies, des traits d’esprit, mais qui paraissent n’avoir rien coûté : voilà ce qui doit en faire le plus bel agrément.
Il y a un milieu à prendre entre ces deux excès : émonder un bel arbre n’est pas le mutiler. […] Elle prête au discours un charme de plus, celui de graver aisément dans la mémoire ou dans le cœur de grandes pensées ou de beaux sentiments : ce qui deviendrait impossible sans son secours. […] C’est le défaut que César reprochait à l’éloquence de Cicéron : nous verrons bientôt jusqu’à quel point le reproche était fondé ; et si dans les Verrines, dans les Catilinaires, dans les beaux plaidoyers pour Milon et pour Ligarius, elle manquait de véhémence et d’énergie ; et si, pour être élégant et harmonieux dans son style, Cicéron en a voit moins de force et de vigueur, quand il le fallait. […] Tels sont, Corneille dans ses beaux morceaux, et Bossuet dans la plupart de ses oraisons funèbres.
Il y a là une demi-heure d’enchantement auquel nul homme ne résiste : un spectacle si grand, si beau, si délicieux, n’en laisse aucun de sangfroid. […] À la belle étoile Je me souviens d’avoir passé une nuit délicieuse hors de la ville, dans un chemin qui côtoyait le Rhône ou la Saône ; car je ne me rappelle pas lequel des deux. […] Voyez les beaux vers de Lamartine sur la mort de Socrate. […] Rousseau disait ailleurs : « Dans ma chambre, je prie plus rarement et plus sèchement ; mais à l’aspect d’un beau paysage je me sens ému, sans pouvoir dire de quoi.