L’abbé Beauregard venait de prêcher son beau sermon sur la Providence, et avait prouvé à son auditoire qu’elle veille toujours sur ses enfants, et que jamais elle ne les abandonne. […] Madame de Sévigné écrit dans une de ses lettres : « J’ai beau frapper du pied, rien ne sort qu’une vie triste et uniforme. […] Il se présentera à vous avec une belle mise et une chétive recommandation. […] Vous connaissez la religion : je puis même dire que vous la connaissez belle et noble comme elle est : ainsi, il n’est pas possible que vous ne l’aimiez. […] Cependant, c’est une belle chose de voir le compère Cardeur et le menuisier Gaillard, avec la robe rouge comme un président, donner des arrêts, et aller les premiers à l’offrande.
Parmi eux, celui qui répète le plus souvent les mêmes rimes, est incontestablement Racine : ce qui ne l’a pas empêché de faire, incontestablement aussi, le plus grand nombre de beaux vers, le plus grand nombre de vers vraiment poétiques. […] avec plaisir je me faisais conter Tous les noms des pays que vous allez dompter ; Et déjà, d’Ilion présageant la conquête, D’un triomphe si beau je préparais la fête. […] Le rejet, ou enjambement, un des plus beaux ornements des vers latins, doit être évité avec le plus grand soin dans notre versification. […] Loin de là, ces facultés se marient en lui tout naturellement ; et de leur union féconde, naît l’imagination la plus riche, la plus belle et la plus pure. Chez Racine, le vrai est inséparable du beau, « cette splendeur du vrai, » comme on ne saurait trop le répéter après Platon.
Là, tous nos beaux desseins tomberont par terre3 ; là, s’évanouiront toutes nos pensées. […] Dieu voit tout Les méchants ont beau se cacher : la lumière de Dieu les suit partout, son bras va les atteindre jusqu’au haut des cieux, et jusqu’au fond des abîmes. « Où irai-je devant votre esprit et où fuirai-je devant votre face ? […] Admirez l’énergie de ce simple et beau langage. […] Il dit ailleurs : « Si un roi épouse une fille de basse extraction, elle devient reine ; on en murmure quelque temps, mais enfin on la reconnaît ; elle est anoblie par le mariage du prince, sa noblesse passe à sa maison, ses parents sont appelés aux plus belles charges, et ses enfants sont les héritiers du royaume. […] On retrouve le même sentiment dans ces beaux vers de Lucrèce, que M.
Ce fut un assez beau spectacle, dans le siècle passé, de voir les efforts impuissants des Anglais pour établir parmi eux la démocratie. […] Il est vrai que le sujet est beau et grand. […] Cette invocation est fort belle ; en définissant la raison comme le plus parfait, le plus noble, le plus exquis de nos sens, Montesquieu s’y élève jusqu’à la poésie. […] « Ce livre m’a toujours paru un cabinet mal rangé, avec de beaux lustres de cristal de roche. […] Quoiqu’il n’exécute rien contre les règles, il a, dans ses vibrations trop continues et trop précipitées, quelque chose d’au delà de toutes les clefs d’une belle et sage musique.
L’Académie en corps a beau le censurer : Le public révolté s’obstine à l’admirer4 ……………………………………………………………………………………… La satire, dit-on, est un métier funeste, Qui plaît à quelques gens et choque tout le reste. […] Vous aurez beau vanter le roi dans vos ouvrages Et de ce nom sacré sanctifier vos pages : Qui méprise Cotin n’estime point son roi, Et n’a, selon Cotin, ni Dieu, ni foi, ni loi. […] Piron, qui s’est montré vraiment poëte dans la Métromanie, a rendu la même pensée en beaux vers, III, ix : L’Olympe voit en paix fumer le mont Etna ; Zoïle contre Homère en vain se déchaina. […] On a regretté, non sans quelque raison, que Boileau ait été le Zoïle de Quinault : ce dernier poëte, qui a laissé de beaux vers, n’a pas en effet de supérieur dans le genre de l’opéra, où il s’est principalement exercé, et Voltaire a pu dire justement de lui : « C’est un des beaux génies qui ont fait honneur au siècle de Louis XIV. » — Toutefois ou ajoutera, pour excuser Boileau, qu’à l’époque où cette satire fut composée, Quinault n’avait pas encore fait paraître les ouvrages auxquels il a dû sa plus grande réputation.
Jean qui pleure et Jean qui rit Du dueil que mena1 Gargantua de la mort de sa femme Badebec 2 Quand Pantagruel fut né, qui3 fut bien esbahy et perplex, ce fut Gargantua son pere ; car voyant d’un cousté1 sa femme Badebec morte, et de l’aultre son filz Pantagruel né, tant beau et tant grand, ne sçauoit que2 dire ny que faire. […] Ho mon petit filz (disoit-il), mon peton3, que tu es ioly, et tant ie suis tenu4 à Dieu de ce qu’il m’a donné vn si beau filz tant ioyeux, tant riant, tant ioly. […] Et ainsi demoura coy6 et pacificque ; car il ne pouuoit rompre tant facilement lesdictes chaisnes, mesmement qu’il7 n’auoit pas espace au berceau de donner la secousse des bras. » Mais voicy que8 arriva un iour d’vne grande feste, que son pere Gargantua faisoit un beau banquet à tous les princes de sa court9. […] Frere Couscoil se trousse et charge à son dours4 comme vn beau petit sainct Christophle5, ledict suppliant Dodin. Ainsi le portoit guayement, comme Æneas porta son pere Anchises6 hort7 la conflagration de Troie, chantant vn bel Aue maris stella.
L’autorité est belle, et te voilà bien appuyé. […] Tu es donc, marquis, de ces messieurs du bel air qui ne veulent pas que le parterre ait du sens commun, et qui seraient fâchés d’avoir ri avec lui, fût-ce de la meilleure chose du monde ? […] Il veut qu’on le consulte sur toutes les affaires d’esprit ; et je suis sûre que si l’auteur lui eût montré sa comédie avant que de la faire voir au public, il l’eût trouvée la plus belle du monde1. […] Tout beau, monsieur Lysidas, je ne vous accorde pas cela. […] Veut dire : Trouvent qu’il est du bel air de… 2.
De tout temps il y eut des hommes privilégiés, pour qui le monde même a cru pouvoir déroger à ses usages ; et il est beau que ce soit pour la vertu modeste et ignorée. […] Il n’est donc pas étonnant que ce magnifique sujet soit devenu, entre ses mains, l’un des plus beaux monuments de notre langue. […] Et la France, qui vous revit avec tant de joie, environnée d’un nouvel éclat, n’avait-elle plus d’autres pompes et d’autres triomphes pour vous au retour de ce voyage fameux, d’où vous aviez emporté tant de gloire et de si belles espérances ! […] Bossuet l’a senti : voyez aussi avec quelle énergie il relève les destinées et les espérances de l’homme, que la première partie de ce bel exorde venait d’accabler de l’idée de son néant.
Il a appelé aux emplois de la guerre les hommes qui étaient les plus dignes, et n’a jamais laissé une belle action sans récompense2 : aussi jamais prince ne fut servi avec tant d’ardeur par ses soldats. […] On sait que Racine disait à son fils, en lui développant les beautés du Cid et d’Horace : « Corneille fait des vers cent fois plus beaux que les miens. » Il est certain que nul n’a égalé les plus beaux vers de Corneille. […] « Racine, qui en cette occasion, dit d’Alembert, s’était éclipsé devant le prédicateur, prit sa revanche dans ce nouveau discours, l’un des plus beaux qui aient été prononcés à l’Académie française. » On rapporte que Louis XIV, a qui Racine était venu le lire, lui dit avec cette dignité pleine de justesse qui manquait rarement à ses paroles : « Je le louerais davantage si je n’y étais tant loué. » De cette appréciation de Corneille il sera curieux de rapprocher sa Vie par son neveu Fontenelle et sou Eloge par Victorin Fabre, enfin et surtout le travail que M.
Et nous, n’avons-nous pas eu belle peur pour nous-mêmes, à une certaine éclipse de soleil, qui à la vérité fut totale2 ? […] Il savait quel est le pouvoir d’un magistrat sans armes ; mais on a beau le savoir, il faut un grand courage pour s’y fier… Il n’a jamais manqué de se trouver aux incendies, et d’y arriver des premiers. […] Cependant tous les savants de mon temps le disaient : il n’y avait rien dans l’Iliade, ni dans l’Odyssée, à quoi ils ne donnassent les allégories les plus belles du monde. […] On peut voir un bel éloge d’Homère considéré comme moraliste dans l’une des Epîtres d’Horace, I, 2, et un autre de Manilius, Astronom.
En effet, avec ce que je nomme l’intelligence, on démêle bien le vrai du faux ; on ne se laisse pas tromper par les vaines traditions ou les faux bruits de l’histoire ; on a de la critique, on saisit bien le caractère des hommes et des temps ; on n’exagère rien, on ne fait rien trop grand ou trop petit, on donne à chaque personnage ses traits véritables ; on écarte le fard, de tous les ornements le plus malséant en histoire, on peint juste ; on entre dans les secrets ressorts des choses, on comprend et on fait comprendre comment elles se sont accomplies ; diplomatie, administration, guerre, marine, on met ces objets si divers à la portée de la plupart des esprits, parce qu’on a su les saisir dans leur généralité intelligible à tous ; et quand on est arrivé ainsi à s’emparer des nombreux éléments dont un vaste récit doit se composer, l’ordre dans lequel il faut les présenter, on le trouve dans l’enchaînement même des événements ; car celui qui a su saisir le lien mystérieux qui les unit, la manière dont ils se sont engendrés les uns les autres, a découvert l’ordre de narration le plus beau, parce que c’est le plus naturel ; et si, de plus, il n’est pas de glace devant les grandes scènes de la vie des nations, il mêle fortement le tout ensemble, le fait succéder avec aisance et vivacité ; il laisse au fleuve du temps sa fluidité, sa puissance, sa grâce même, en ne forçant aucun de ses mouvements, en n’altérant aucun de ses heureux contours ; enfin, dernière et suprême condition, il est équitable, parce que rien ne calme, n’abat les passions comme la connaissance profonde des hommes. Je ne dirai pas qu’elle fait tomber toute sévérité, car ce serait un malheur ; mais quand on connaît l’humanité et ses faiblesses, quand on sait ce qui la domine et l’entraîne, sans haïr moins le mal, sans aimer moins le bien, on a plus d’indulgence pour l’homme qui s’est laissé aller au mal par les mille entraînements de l’âme humaine, et on n’adore pas moins celui qui, malgré toutes les basses attractions, a su tenir son cœur au niveau du beau, du bon et du grand1. […] Sa dernière opération est la plus belle, car ici le bonheur est uni au génie. […] À quelle époque notre patrie fut-elle plus belle et plus grande ?