Mais l’âme, qui étudie et connaît tout, a le privilége de s’étudier et de se connaître elle-même, de sonder sa destinée, de s’élever de degré en degré jusqu’à son principe et à celui de tous les êtres, jusqu’à la cause éternelle, jusqu’à Dieu.
« C’est pourquoi nous ne craindrons point, quand même la terre se bouleverserait, quand les montagnes se renverseraient dans la mer ; « Quand ses eaux viendraient à bruire et à se troubler, quand les montagnes seraient ébranlées par la force de ses vagues ; « Car l’Éternel des armées est avec nous ; le Dieu de Jacob nous est une haute retraite1. » Où donc est la tempête2 ?
Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux ; Ces deux divinités n’accordent à nos vœux Que des biens peu certains, qu’un plaisir peu tranquille ; Des soucis dévorants c’est l’éternel asile, Véritable vautour, que le fils de Japet Représente, enchaîné sur son triste sommet. […] Rapportera-t-on éternel asile à biens et plaisir ?
Bien que cette querelle ait perdu son à-propos, la verve d’une ironie éloquente, des principes d’éternelle morale, la dialectique d’un bon sens convaincu, et les beautés d’un art supérieur assurent un intérêt durable à ce pamphlet, qui demeure comme une date impérissable de notre littérature. […] O Dieu éternel ! […] Que n’avez-vous pensé de bonne heure à vous faire de tels amis, qui maintenant vous tendraient les bras, afin de vous recevoir dans les tabernacles éternels ! […] Le coup est lâché ; l’enfer n’est pas loin de toi ; ses ardeurs éternelles nous touchent de près, puisque nous en avons en nous-mêmes et en nos propres péchés la source féconde. […] L’innocence de cette chère et aimable enfant lui a fait trouver dans la mort la félicité éternelle.
dans les champs de l’espace « Avec moi tu vas t’envoler : « La Providence te fait grâce « Des jours que tu devais couler… « Et, secouant ses blanches ailes, « L’ange aussitôt prend son essor « Vers les demeures éternelles… « Pauvre mère, ton fils est mort ! […] Puis, pauvre prisonnier, qu’on raille et qu’on tourmente, Croisant ses bras oisifs sur son sein qui fermente, En proie aux geôliers vils comme un vil criminel, Vaincu, chauve, courbant son front noir de nuages, Promenant sur un roc où passent les orages Sa pensée, orage éternel. […] En réprouvant le néologisme de mauvais goût, nous ne voulons pas dire qu’une langue soit condamnée à une éternelle immobilité.
On ne pourrait jamais faire entrer dans un vers ces mots, loi évangélique, Dieu immuable, vérité éternelle, vrai honneur, foi assurée, etc. […] Dieux mortels, c’est vous, qu’il appelle : Il tient la balance éternelle, Qui doit peser tous les humains.
Du milieu de ce terrain inculte que domine et qu’attriste encore un monument appelé par la voix populaire le tombeau de Néron 3, s’élève la grande ombre4 de la Ville Éternelle. […] Cousin parle ainsi du paysagiste Le Lorrain : « Le Lorrain est par-dessus tout le peintre de la lumière, et on pourrait appeler ses ouvrages l’histoire de la lumière et de toutes ses combinaisons, en petit et en grand, quand elle s’épanche sur de larges plans ou se brise dans les accidents les plus variés, sur la terre, sur les eaux, dans les cieux, dans son éternel foyer.
Tout porte à Rome l’empreinte de la domination et de la durée : j’ai vu la carte de la ville éternelle tracée sur des rochers de marbre au Capitole, afin que son image même ne put s’effacer. […] « Ceux qui sont échappés du naufrage disent un éternel adieu à la mer et aux vaisseaux ; et, comme disait un ancien auteur, ils n’en peuvent même supporter la vue. […] ô Eternel, veillez sur elle ! […] Ne me précipitez pas, avant le temps, dans l’éternelle nuit… La vie est pour les mortels le premier des biens : une vie malheureuse vaut mieux que la plus belle mort. » Ce passage, rapproché de celui de Racine, fait parfaitement voir en quoi la naïveté diffère de la délicatesse : ce que la première découvre à son insu, la seconde le cache sous un voile transparent. […] Il faut surtout qu’ils nourrissent leur âme de croyances religieuses : qu’ils s’élèvent jusqu’à l’idée d’un être immatériel, immuable, infini ; qu’ils méditent sur cette source éternelle de beauté, de justice, d’amour et d’intelligence ; sur cette cause suprême qui a créé la lumière, la raison des sages, l’âme des héros et le cœur des mères.
Ce sont des vallées enchantées, embellies par un printemps éternel ; des jardins délicieux où tout se réunit pour charmer les yeux et réjouir l’âme ; des palais ravissante où se font entendre d’ineffables harmonies.
Voici comme Thomas décrit les devoirs et les travaux de l’homme d’état : « Il doit gouverner comme la nature, par des principes invariables et simples ; bien organiser l’ensemble, pour que les détails roulent d’eux-mêmes : pour bien juger d’un seul ressort, regarder la machine entière, calculer l’influence de toutes les parties les unes sur les autres, et de chacune sur le tout ; saisir là multitude des rapports entre des intérêts qui semblent éloignés ; faire concourir les divisions même à l’harmonie du tout ; veiller sans cesse à retrancher de la somme des maux qu’entraînent l’embarras de chaque jour, le tourment des affaires, le choc et le contraste éternel de ce qui serait possible dans la nature, et de ce qui cesse de l’être par les passions ».
c’est de la beauté le spectacle éternel.