/ 210
42. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

La totalité des actions d’un héros, ce qu’on appelle une vie, ne peut pas non plus être la matière d’une épopée régulière, parce qu’une vie est un corps trop étendu pour qu’on puisse l’embrasser d’une seule vue, en saisir les rapports, les proportions, en voir la beauté ; parce que tout n’est pas héroïque dans la vie d’un héros ; enfin parce que les faits, n’y étant pas nécessairement enchaînés les uns avec les autres, aucun intérêt alors ne conduit le lecteur avec plaisir jusqu’au bout du poème. […] Nous avons parlé jusqu’ici de l’épopée régulière, de celle qu’on nomme par excellence poème épique ; il y a d’autres poèmes aussi étendus, quelquefois plus longs que le poème épique, qui peuvent rouler sur des faits aussi considérables, prendre le même ton ou un autre ton, mais qui ne sont pas soumis à des règles aussi sévères ; alors on ne leur donne pas le même nom. […] Trissino, ou le Trissin, né à Vicence en 1478, et contemporain de l’Arioste, était un homme d’un savoir très étendu et d’une grande capacité.

43. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

… Du moins ne permets pas… » La Mollesse oppressée Dans sa bouche, à ce mot, sent sa langue glacée, Et, lasse de parler, succombant sous l’effort, Soupire, étend les bras, ferme l’œil et s’endort3. […] Marmontel a médit de lui : mais La Bruyère et Vauvenargues l’ont jugé avec élévation ; et, de son temps déjà, Saint-Evremond l’avait ainsi apprécié : « Il n’y a point d’auteur qui fasse plus d’honneur à notre siècle que Despréaux : en faire un éloge plus étendu, ce serait entreprendre sur ses ouvrages, qui le font eux-même. » La Harpe lui a consacré l’un des meilleurs articles de son Cours de littérature.

44. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

L’étonnement, l’esprit de trouble et de terreur, S’empare, en ce moment, de leur troupe alarmée ; Il passe en tous les rangs, il s’étend sur l’armée : Les chefs sont effrayés, les soldats éperdus ; L’un ne peut commander, l’autre n’obéit plus. […] Ceux à qui la lumière était presque ravie Par ses ordres humains sont rendus à la vie ; Et sur tous leurs dangers, et sur tous leurs besoins, Tel qu’un père attentif, il étendait ses soins1… Zaïre2.

45. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre V. Du Roman. »

Je ne m’étendrai pas davantage sur les règles du roman, parce qu’on pourra appliquer celles du poème épique.

46. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Définition et division. »

La Rhétorique, il faut l’avouer, n’est que le vernis brillant habilement étendu sur une matière travaillée pour le recevoir ; c’est la taille donnée au diamant.

47. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Telle image est claire comme expression simple, et elle s’obscurcit dès qu’on veut l’étendre. […] Elle est ainsi nommée parce qu’elle étend ou restreint la signification ou compréhension des mots. […] C’est par ce moyen qu’il obtiendra un coup d’œil juste et sûr, et qu’il saura ramener le sujet le plus vaste et l’ouvrage le plus étendu à deux ou trois idées principales. […] Dans le sens le plus large et le plus étendu, la poésie est la création dans les arts. […] Plus le poète étendra les limites du temps, plus il affaiblira la vraisemblance et par là même l’illusion.

48. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Principes généraux des Belles-Lettres. » pp. 1-5

L’esprit s’éclaire et s’enrichit ; le jugement se forme et se rectifie ; l’imagination s’embellit et s’enflamme ; le génie s’étend, s’élève, et prend déjà son essor, pour déployer bientôt toute sa grandeur et toutes ses forces.

49. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Ou ne peut donc trop s’en occuper ; c’est même le seul moyen d’affermir, d’étendre et d’élever ses pensées ; plus on leur donnera de substance et de force par la méditation, plus il sera facile ensuite de les réaliser par l’expression. […] Elles regardent : 1° l’orateur lui-même : un prince ne s’exprime point comme un simple particulier, un prédicateur comme un avocat ; 2° l’auditeur : on ne parlera point à des académiciens comme à des hommes peu instruits ; 3° les tiers : s’il s’agit d’un homme respectable, on le traite avec égard ; ou répand de l’intérêt sur la position de ceux que l’on défend ; 4° le temps ; si l’on n’a qu’une heure pour parler, il ne faut pas étendre son discours de manière à le aire durer plus longtemps ; 5° les circonstances : elles peuvent être affligeantes ou joyeuses, solennelles ou ordinaires, il faut y conformer le ton du discours ; 6° enfin le lieu : dans un camp, dans une assemblée politique, à la cour, au barreau, à l’église, etc., le langage ne sera pas le même.

50. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre VI. »

Il est plus hardi, plus aventureux que la fable et l’épopée ; son allure est libre et capricieuse : comme il n’est jamais pris au sérieux, il peut étendre son domaine dans les régions les plus lointaines de la fantaisie.

51. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Préface » pp. -

Le souhait du judicieux critique, qui peut s’étendre à toutes les parties de la littérature et par conséquent à la poétique aussi bien qu’à la rhétorique, a été depuis longtemps entendu.

52. (1873) Principes de rhétorique française

Il faut ajouter que ces études ne sont point confinées dans les murs de l’école, elles s’étendent à toute la vie et doivent être poursuivies comme délassement sérieux et comme contrepoids aux travaux plus pratiques de la vie. […] Enfin j’aime surtout cette herbe touffue qui nous permet de nous étendre et de reposer mollement notre tête sur ce terrain légèrement incliné. […] Les moyens.qui manquent de force peuvent dégoûter l’esprit dès le début et produire une impression dont le mauvais effet s’étende à toute la suite du discours. […] Si l’amplification étend le sujet, ce n’est pas dans un autre but que de faire une impression plus vive, en augmentant l’idée de la chose qui est en question. […] — Autant que la chose est possible, dans un sujet aussi vague, aussi élémentaire, aussi divers, aussi étendu, voici huit règles qu’on pourrait proposer : I.

/ 210