Mais toutes ces parties ne se trouvent que dans les grands sujets ; dans les causes ordinaires, l'orateur se borne à narrer les faits, à établir ses moyens de défense et à répondre aux arguments de son adversaire. […] Les expressions propres désignent ce pourquoi elles ont été premièrement établies, comme : la lumière éclaire, le feu brûle ; et le style naturel rend une idée, une image, un sentiment sans recherche et sans effort.
C’est de ce principe qu’il faut partir pour établir les règles relatives à la lettre. […] Il est permis d’établir une légère discussion sur le fait, de hasarder une explication propre à l’atténuer, de redresser des renseignements que l’on croit faux, de faire connaître l’intention que l’on a eue ; mais, le plus souvent, le meilleur moyen de s’excuser c’est de faire l’aveu sincère de ses torts, et d’exprimer le désir bien formel de recouvrer les bonnes grâces perdues.
Tout s’administrait par ses avis absolus, comme s’il se fût multiplié lui-même pour faire les fonctions de tous les emplois, et, ce qui peut faire connaître l’étendue de son génie, tandis qu’il paraissait devoir succomber sous le poids de tant d’affaires, on le voyait occupé à lier des intrigues de Cour, à placer ses créatures, à établir sa maison, à élever des bâtiments : on le voyait dans les Académies s’entretenir avec les savants, et se prêter à des spectacles et à des divertissements publics, comme s’il avait été libre de toute autre occupation…… Le cardinal de Richelieu n’eut qu’une passion ; mais elle fut extrême : ce fut une ambition démesurée, qui ne put être satisfaite que par toute l’autorité souveraine, et qui n’eut d’autres bornes que le nom et le titre de roi.
Tullus Hostilius établit toute la discipline militaire, et détruisit Albe, rivale de Rome ; il réunit à la ville le mont Cœlius. […] Les Germains passèrent le Rhin sur des bateaux et des radeaux, à trente milles au-dessous de l’endroit où un pont avait été établi. — 4. […] Les Troyens s’établirent dans le Latium, où Enée fonda la ville de Lavinium, ainsi appelée du nom de son épouse Lavinie, fille du roi Latinus. […] Il en partit pour échapper à la tyrannie de Cypsélus, se réfugia à Tarquinies, ville d’Étrurie très-florissante, et y établit sa fortune.
Cet esprit s’était si fortement établi dans ces républiques, qu’elles ont fait des choses incroyables, selon ces maximes si contraires à celles de tous les autres peuples. […] Les monarchies les plus établies et les monarques les plus autorisés ne se soutiennent que par l’assemblage des armes et des lois, et cet assemblage est si nécessaire que les unes ne se peuvent maintenir sans les autres. […] Mais, en second lieu, capable de tout, parce que, quelque dessein que la passion lui suggère, sa piété, ou plutôt l’estime où cette piété fastueuse l’établit, le met en état de réussir. […] Tant de parties si bien arrangées et si propres aux usages pour lesquels elles sont faites : la disposition des valvules, le battement du cœur et des artères, la délicatesse des parties du cerveau et la variété de ses mouvements, d’où dépendent tous les autres, la distribution du sang et des esprits, les effets différents de la respiration, qui ont un si grand usage dans les corps ; tout cela est d’une économie, et, s’il est permis d’user de ce mot, d’une mécanique si admirable, qu’on ne la peut voir sans ravissement, ni assez admirer la sagesse qui en a établi les règles. […] C’est une servitude imposée aux filles des étrangers établis à Athènes, servitude que partagent leurs pères et leurs mères.
Il ne s’agit ici ni d’impôts à établir, ni d’alliés à venger : il s’agit de la liberté, il s’agit de nos jours menacés.
Madame de Beaumont, qui connut Rousseau, le caractérisait ainsi : « Il s’est élevé un homme plein du langage de la philosophie, sans être véritablement philosophe : esprit doué d’une multitude de connaissances qui ne l’ont pas éclairé ; caractère livré aux paradoxes d’opinions et de conduite, alliant la simplicité des mœurs avec le faste des pensées, le zèle des maximes antiques avec la fureur d’établir des nouveautés, l’obscurité de la retraite avec le désir d’être connu de tout le monde.
Avis. On a réuni par des traits, dans la traduction juxtalinéaire, les mots français qui traduisent un seul mot latin. On a imprimé en italique les mots qu’il était nécessaire d’ajouter pour rendre intelligible la phrase française, et qui n’avaient pas leur équivalent dans le latin. Enfin, les mots placés entre parenthèses, dans le français, doivent être considérés comme une seconde explication, plus intelligible que la version littérale. Argument analytique.
Comme cette division a été établie pour venir en aide à l’attention du lecteur, il faut que chaque livre présente lui-même une étendue qui permette à l’intérêt de se soutenir.
Becq de Fouquières, nous montre la chevaleresque et haute mine, devait faire bonne figure dans cette Académie de musique et de poésie, autorisée par lettres-patentes de Charles IX (1570), qu’il fonda, établit et présida pendant vingt ans dans sa maison de Saint-Victor, et que visitait Henri III. — Il publia (1873) ses œuvres en quatre volumes. […] XIII), grand’mère de Tartuffe le justifie, et c’est A. de Musset qui l’établit, après Boileau (« Régnier, le poète français, qui, du consentement de tout le monde, a le mieux connu avant Molière les mœurs et les caractères des hommes » Réflex. critiq, sur Longin, Ve), et qui, donnant à la figure de Régnier deux traits qui conviennent à celle de Malherbe, affirme la parenté de Régnier, Malherbe et Molière, Sainte-Beuve y ajoute le nom un peu inattendu d’André Chénier.
Ronsard la suivit le premier ; Malherbe et Corneille contribuèrent beaucoup à l’établir ; enfin, le législateur du Parnasse l’a consacrée dans les vers suivants, qui donnent à la fois le précepte et l’exemple : Gardez qu’une voyelle à courir trop hâtée Ne soit d’une voyelle en son chemin heurtée.