La description a sans doute des charmes : en nous détaillant les beautés de la création, elle élève notre âme au Créateur ; mais il faut qu’elle soit bornée, et que la vie ou le sentiment l’anime.
L’esprit s’éclaire et s’enrichit ; le jugement se forme et se rectifie ; l’imagination s’embellit et s’enflamme ; le génie s’étend, s’élève, et prend déjà son essor, pour déployer bientôt toute sa grandeur et toutes ses forces.
Il élève l’homme au-dessus de lui-même, et nous ravit par l’enthousiasme. […] 143 L’intrépidité est une force extraordinaire de l’âme qui l’élève au-dessus des troubles, des désordres et des émotions que la vue des grands périls pourrait exciter en elle. […] La farce même, il l’élève jusqu’à lui. […] On s’élève, on se purifie dans les heures qu’on passe en tête à tête avec cet athlète, ce héros, ce martyr du monde moral et invisible281. […] Quand on l’élève, il se tient dans une honnête modération, et sa pudeur est embarrassante ; mais si l’on veut l’abaisser, il prend une fierté618 qui le met au-dessus de tout ; il est facile, populaire, officieux à ceux qui sont au-dessous de lui, commode à ses égaux.
Du milieu des vastes campagnes, Cette vigne que tu chéris Élève ses pampres fleuris Jusques au faîte des montagnes. […] Il ne se borne point à nous la représenter comme le guide fidèle de l’homme sur la terre, la dispensatrice des honneurs, des richesses, de la vraie félicité : il nous montre en elle l’élève, la compagne chérie du créateur tout-puissant, l’âme de tous ses conseils et de ses prodigieux travaux.
Toute la différence que j’y vois, c’est qu’il ne m’est pas permis de croire que je sois digne d’un grand Évêché, et que mon cœur me dit que je mérite un peu de part dans votre amitié par les sentiments avec lesquels, etc. » On ne me pardonnerait point de passer sous silence la lettre que le Duc de Montausier, cet homme d’une vertu si pure, si droite, si ferme et si courageuse, écrivit au grand Dauphin, son ancien élève, après la prise de Philipsbourg. […] On va voir un modèle du ton et du style de ces sortes de lettres, dans celle-ci de Mademoiselle de Barry, à son frère, Élève de l’École Royale Militaire.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, De patrie et de Dieu, des poëtes, de l’âme Qui s’élève en priant ; L’enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Et les poëtes saints ! […] Rappelez-vous Horace disant de l’enfant : Iras colligil, ac ponit temere. « Sa colère s’élève, et tombe sans raison. » 4.
Avec non moins d’orgueil et non moins de folie, Un élève d’Euterpe, un enfant de Thalie, Qui dans ses vers pillés nous répète aujourd’hui Ce qu’on a dit cent fois, et toujours mieux que lui, De sa frivole muse admirateur unique, Conçoit pour tout le reste un dégoût léthargique, Prend pour des arpenteurs Archimède et Newton, Et voudrait mettre en vers Aristote et Platon1. […] Il est semblable au feu, dont la douce chaleur Dans chaque autre élément en secret s’insinue, Descend dans les rochers, s’élève dans la nue, Va rougir le corail dans le sable des mers, Et vit dans les glaçons qu’ont durcis les hivers1.
Le peuple élève aux cieux nos noms retentissants. […] Il récite des lieux communs : c’est un élève de Rousseau, mais indigne du maître.
Cependant, sur le dos de la plaine liquide S'élève à gros bouillons une montagne humide : L'onde approche, se brise et vomit à nos yeux, Parmi des flots d'écume, un monstre furieux : Son front large est armé de cornes menaçantes, Tout son corps est couvert d'écailles jaunissantes ; Indomptable taureau, dragon impétueux, Sa croupe se recourbe en replis tortueux ; Ses longs mugissements font trembler le rivage. […] Telle, dans nos canaux pressée, Avec plus de force élancée, L'onde s'élève dans les airs ; Et la règle, qui semble austère, N'est qu'un art plus certain de plaire Inséparable des beaux vers. […] 16° La gradation s'élève ou descend d'une pensée à un autre, jusqu'à ce qu'elle soit parvenue au point qu'elle s'était proposé. […] (Une élève de M. […] On doit mettre sous les yeux des élèves des exemples de ces différents genres d'éloquence.
Nous nous bornerons ici aux petites compositions auxquelles on exerce d’abord les élèves pour les initier aux secrets de l’art d’écrire. […] C’est sous cette double forme que les compositions descriptives sont données en devoir aux élèves. […] Nous mentionnerons, parmi les plus remarquables, le désespoir de Didon : At trepida… ; l’embrasement de Sodome et de Gomorrhe, par Berruyer ; l’éruption d’un volcan, par Marmontel ; la peinture aussi gracieuse que touchante de l’enterrement d’une jeune fille, par Chevalier ; et la description du monstre, dans le récit de Théramène : Cependant sur le dos de la plaine liquide, S’élève, à gros bouillons, une montagne humide. […] Après les inimitables modèles que nous présente la Bible, comme la vie des patriarches, l’histoire de Joseph, celle de Tobie, la Passion du Sauveur, nous mentionnerons, chez les Grecs, les récits d’Hérodote et de Thucydide ; chez les Latins, Salluste, le premier des Romains qui appliqua l’éloquence à l’histoire, Tite-Live, dont le style est toujours tempéré, Tacite qui semble avoir un fer brûlant pour flétrir le vice et le crime, et les couleurs les plus suaves pour représenter la vertu ; chez nous, Bossuet qui s’élève souvent jusqu’au style sublime, et Mme de Sévigné dont le talent de narrer est connu de tout le monde. […] En effet, l’élève qui se forme à l’art d’écrire ne cherche pas seulement à acquérir la correction dans le style et la rectitude dans les appréciations et les jugements, c’est-à-dire les qualités nécessaires à l’historien ; il doit encore s’appliquer à exercer la faculté créatrice de son esprit et à donner l’essor à son imagination, afin de devenir capable d’embellir et d’amplifier un fait, et de présenter un personnage sous un point de vue plutôt que sous un autre.
L’on peut voir dans les admirables Institutions de Quintilien, que s’il s’occupe de former avec soin et d’orner l’esprit de son jeune élève, il met bien plus d’attention encore et de sollicitude à ouvrir son âme à toutes les vertus, persuadé avec raison qu’il en fera aisément un orateur habile, quand il en aura fait un citoyen vertueux.