Les ouvrages bien écrits, dit Buffon, seront les seuls qui passeront à la postérité. […] Tous les genres d’écrire ont leur précision. […] Un esprit médiocre croit écrire divinement : un bon esprit croit écrire raisonnablement121. […] Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse. […] Les règles sont établies pour qu’on écrive bien ; ceux qui savent bien écrire n’ont pas besoin d’elles.
Les critiques de tous les temps ont beaucoup parlé, beaucoup écrit sur le mérite respectif de Démosthène et de Cicéron ; et le parallèle de ces deux grands orateurs est devenu l’un de ces lieux communs où le contraste puéril des mots et la manie des oppositions remplacent souvent la justesse des idées. […] Cette dégradation commença à se faire sentir dans les écrits de Sénèque ; et il nous faut arriver ensuite jusqu’à Pline le Jeune, pour retrouver, dans son panégyrique de Trajan, quelques étincelles de l’ancienne éloquence.
Lisant pour m’éclairer, je lis en philosophe, Plus un écrit est beau, moins il a besoin d’art, Et le teint de Vénus peut se passer de fard. […] Dieu submergea, Je travaillais dans l’ombre, — et je songeais déjà, Tandis que j’écrivais — sans peur, mais sans système, Versant le barbarisme à grands flots sur le thème, Inventant aux auteurs des sens inattendus, Le dos courbé, le front touchant presqu’au Gradus, Je croyais, car toujours l’esprit de l’enfant veille, Ouïr, confusément, tout près de mon oreille.
La vie Florian fut un homme heureux, un talent facile et riant que tout favorisa, dès son entrée dans le monde et dans la vie ; mais il écrivit ces vers en 1793, sous la terreur, en prison, un an avant sa mort. […] Florian fut un homme heureux, un talent facile et riant que tout favorisa, dès son entrée dans le monde et dans la vie ; mais il écrivit ces vers en 1793, sous la terreur, en prison, un an avant sa mort.
Mais il n’est donné qu’aux grands maîtres dans l’art d’écrire de savoir manier la phrase périodique, sans trop laisser apercevoir les secrets ressorts qui contribuent le plus à son effet. […] Une chose pourrait être dite ou écrite en style sublime et n’être pas du sublime. […] Il se tue à rimer, que n’écrit-il en prose ? […] Il est écrit dans les prophètes pour dire en quelque endroit d’un prophète. […] Pelletier écrit mieux qu’Ablancourt et Patru.
Tous ses écrits furent des actes par lesquels il se dévouait à l’exercice d’une fonction, à l’accomplissement d’un devoir. […] De même qu’on voit un grand fleuve qui retient encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu’il avait acquise aux montagnes d’où il tire son origine : ainsi cette vertu céleste qui est contenue dans les écrits de saint Paul, conserve sous la simplicité du style toute la vigueur qu’elle apporte du ciel, d’où elle descend. […] Nous le faisons souvent souvenir de la lettre si instructive que Votre Majesté lui a écrite. […] Que vous servira d’avoir tant écrit dans ce livre, d’en avoir rempli toutes les pages de beaux caractères, puisque, enfin, une seule rature5 doit tout effacer ? […] « Qui vous touche si fort au cœur. » Allusion à la lettre que Bossuet écrivit à Louis XIV pour lui faire rompre des attaches criminelles.
Sa vie a été écrite plusieurs fois, et notamment par Condorcet : néanmoins ce travail est encore à faire. […] , X, 4. — Aujourd’hui même, par un souvenir du vieil usage, nous écrivons j’eus et nous disons j’us ; nous écrivons gageure et nous disons gajure.
« Nous pelotions, écrit-il, nos déclinaisons à la manière de ceux qui, par certains jeux de tablier, apprennent l’arithmétique et la géométrie. » Élevé en toute liberté, il était réveillé au son des instruments. […] On lui conseillait d’écrire l’histoire de son temps ; mais outre qu’il aimait sa sécurité autant que son indépendance, il avait « le style trop privé » pour une narration « équable et suivie ». […] Montaigne écrivit cette lettre à M. de Mesme, seigneur de Roissy et de Malassise, en lui dédiant la traduction des Règles du mariage de Plutarque, par E. de la Boëtie.
La raison veut que le merveilleux soit tiré du fond de la croyance commune des peuples pour lesquels on écrit, et que le poète ne fasse agir que les agents célestes connus et honorés dans les pays et dans les temps oh s’est passée l’action qu’il raconte. […] Le poème épique doit-il toujours être écrit en vers ? […] Néanmoins Aristote enseigne que l’épopée s’écrit en vers et en prose, et prétend que l’Iliade, mise en prose, serait encore un poème parce qu’on y reconnaît, indépendamment de la versification, cette invention d’une fable qui est l’essence de l’épopée. A ceux qui refusent au Télémaque le titre de poème épique, parce que cet ouvrage n’est pas écrit en vers, Blair répond qu’il mérite le nom d’épopée, parce que la prose cadencée et poétique en est très harmonieuse, et prête au style à peu près toute l’élévation dont la langue française est susceptible, même en vers. […] Le Paradis perdu et la Messiade sont aussi écrits en grands vers, mais ils n’ont pas de rimes.
Après tout, je serai dans trois semaines à l’Isle ; vous ne vous aviserez jamais de m’écrire avant que je parte, mais au moins mandez-y l’état de votre santé. […] Certain style a souvent les inconvénients de ces opéras dont la musique empêche d’entendre les paroles : parfois les paroles empêchent de voir les pensées ; elles entraînent celui qui écrit, et le font se mentir à lui-même.
Vous nous révélez la sublimité poétique des monuments écrits de notre foi ; c’est là un grand service rendu à la religion, et plus encore aux belles-lettres. […] Il renferme, en substance, tous les préceptes légués par les anciens, et reproduits par les modernes, sur l’art d’écrire, sur la poésie et sur l’éloquence.
On se retranche sur cette mauvaise défense, que le préteur a tout acheté, et cela ne se trouve écrit nulle part. […] Verrès reçoit de son père une lettre pressante ; ses amis lui écrivent sur le même ton. […] Il écrit à ses correspondants ordinaires de lui envoyer incessamment cet anneau. […] Elle était sur un piédestal élevé, qui portait le nom du grand Scipion écrit en gros caractères. […] Dites, je vous prie, comment : « On a proposé l’affaire de Verrès. » Qu’y a-t-il ensuite d’écrit ?
Cicéron écrira indifféremment : accepi tuas litteras ou litteras tuas ; litteras tuas ou tuas litteras accepi ; tuas accepi litteras ou litteras accepi tuas. […] C’est du moins l’avis de ce dernier dans l’Essai sur l’origine des connaissances humaines, part. 2 ; mais il se réfute lui-même au 2e et au 14e chapitre de l’Art d’écrire où il établit beaucoup mieux, mon gré, la théorie de la construction. […] Enfin, dont le vol hardi avait d’abord effrayé nos provinces, est une action encore plus éloignée ; aussi l’orateur la rejette-t-il à la fin, comme dans la partie fuyante ; elle n’est là que pour contraster, pour faire ressortir davantage l’action principale. » Condillac, Art d’écrire, c. 14.
) Si l’on entend, avec Platon, par diction poétique, l’expression fidèle et l’image sensible de la pensée, présentée pour ainsi dire en relief, il est certain que cette manière d’écrire appartient à l’éloquence, comme à tous les autres genres de poésie ou de littérature. […] Les discours de Socrate, dans le Phédon, seraient admirables partout, mais le sont plus encore là où ils se trouvent ; car si Platon les a écrits, il n’est pas douteux que Socrate les a tenus : et il ne paraît pas qu’il ait été donné à aucun homme de voir plus loin par ses propres lumières, ni de monter plus haut par l’essor de son âme.
Ces derniers sont ceux où l’auteur suppose que deux ou plusieurs correspondants s’écrivent leurs aventures. […] Ces ouvrages furent écrits en latin corrompu, nommé Romain rustique ou Langue romane, d’où leur est venu leur nom.
En 1577, cinq ans après la Saint-Barthélemy, au moment où Henri III révoquait l’édit de pacification, d’Aubigné, blessé, en danger de mort, tout frémissant d’une lutte récente, exalté par la fièvre, la colère et la lecture de la Bible, écrivit ce livre pour rendre du cœur à des vaincus, et « faire grincer de rage » les vainqueurs. […] Des Mémoires, écrits sous le règne de Louis XIII, furent le testament de ce vieillard, dont l’imagination et le cœur, toujours jeunes, se souvenaient si bien de l’épisode d’Amboise.
Là où il est bon, il est excellent, et la postérité n’a pas démenti ce vers : Ce que Malherbe écrit dure éternellement. […] Le roi Charles IX écrivit ces vers à Ronsard : …L’art de faire des vers, dût-on s’en indigner, Doit être à plus haut prix que celui de régner.
Il importe avant tout, pour bien entendre la langue latine, pour parler et écrire d’une manière pure et élégante, de connaître à fond la propriété des mots, leur sens propre et figuré, leurs synonymes. […] Il importe donc, si l’on veut parler et écrire avec justesse, de bien saisir cette différence, et de choisir avec discernement les mots qui doivent être l’expression la plus exacte de nos pensées.
Néanmoins je t’avouerai ma faiblesse ; je me propose encore un autre prix, un prix que la délicatesse de ma vertu me reproche inutilement : c’est l’estime que le monde a pour les écrits fins et limés. […] On trouve mes ouvrages également forts et délicats ; mais je voudrais bien éviter le défaut des bons auteurs, qui écrivent trop longtemps, et me sauver avec toute ma réputation.
Un autre3, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits objets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire ; toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au delà de ses modèles, modèle lui-même difficile à imiter. […] Que dirai-je de ce personnage4 qui a fait parler si longtemps une envieuse critique et qui l’a fait taire ; qu’on admire malgré soi, qui accable par le grand nombre et par l’éminence de ses talents : orateur, historien, théologien, philosophe, d’une rare érudition, d’une plus rare éloquence, soit dans ses entretiens, soit dans ses écrits, soit dans la chaire ; un défenseur de la religion, une lumière de l’Église, parlons d’avance le langage de la postérité, un Père de l’Église ! […] Il ne faut pas qu’il y ait trop d’imagination dans nos conversations ni dans nos écrits ; elle ne produit souvent que des idées vaines et puériles, qui ne servent point à perfectionner le goût et à nous rendre meilleurs : nos pensées doivent être prises dans le bon sens et la droite raison, et doivent être un effet de notre jugement. […] Quelle majesté n’observent-ils pas à l’égard de ces hommes chétifs, que leur mérite n’a ni placés ni enrichis, et qui en sont encore à penser et à écrire judicieusement !
Si de tels mots s’y trouvent, on commencera par les écrire à la fin du vers, en faisant de la première syllabe la fin du cinquième pied, et le sixième pied des deux autres syllabes : ……. fĕr | ēbānt. […] Si ce mot s’y trouve, on l’écrira immédiatement avant : ……. […] Quand les élèves connaîtront suffisamment la structure des vers, et seront habiles à les retourner, il faudra les amener peu à peu à la composition écrite, en introduisant dans la matière des difficultés qui croîtront par degrés, selon les progrès et la force relative du plus grand nombre. […] Homère et Virgile possèdent au plus haut degré le talent de la description poétique ; il suffit, pour en juger, de lire quelques pages de leurs écrits.
« Plusieurs savants ne regardent, d’ailleurs, les Proverbes , dit l’abbé Guénée dans ses Lettres de quelques Juifs , que comme un choix de sentences et de maximes recueillies, pour la plupart, dans les écrits de ce prince. » 3. […] (Lettres des 21 juin, 5 et 22 juillet 1671, etc.) — L’écrit dont nous avons donné un extrait était principalement la lecture favorite de cette femme d’un esprit si charmant, mais d’une âme si forte et si élevée.
Parlez-moi, écrivez-moi sans tour, sans cérémonie, sans insinuation, et surtout, je vous prie, sans respect. […] « Ne faites point de vœux pour moi, écrit-elle à une amie, peut-être ajouteraient-ils quelques jours à ma vie. » Aurait-elle voulu être prise au mot ?
Cet écrit a été intitulé arbitrairement par Bossut : De l’autorité en matière de philosophie, et ce titre a passé dans toutes les éditions subséquentes des Pensées. […] Nous avons restitué le titre et le texte véritable de cet écrit d’après les recueils manuscrits du Père Guerrier. […] Cette lettre fut écrite à l’époque où la reine de Suède brillait de son plus pur éclat.
Il s’offrit, de plus, à plaider pour Louis XVI, et il écrivit du moins en sa faveur : c’est assez expliquer la condamnation capitale qui le frappa. […] Ses écrits en prose ont été publiés, la même année, par le libraire Gosselin.
Mignet sait allier le talent de composer et d’écrire, l’ordre, la gravité soutenue, le relief de l’expression, l’éclat de la forme, une tenue un peu puritaine, mais noble, et qui communique à tous ses écrits un caractère de longue durée.
La connaissance des figures est très utile à celui qui veut apprendre à bien parler et à bien écrire. […] Il est évident que, dans un écrit, elle doit être plus clairement exprimée. […] Boileau, qui est celui de tous les modernes qui a le plus approché des anciens dans l’art des transitions, a observé que La Bruyère, en les bannissant de ses ouvrages qu’il a écrits en petits articles détachés, avait su s’épargner ce qu’il y a de plus difficile dans les compositions littéraires. L’art des transitions, que Despréaux regardait comme le chef-d’œuvre de l’art d’écrire, est l’écueil des écrivains qui n’ont pas assez étudié et mûri leur sujet, ou qui manquent de la justesse et de la pénétration nécessaire pour saisir les rapports qui unissent les pensées. […] Ce qui n’est écrit que sur le marbre et l’airain est bientôt effacé ; ce qui est écrit dans le cœur demeure toujours.
Ce genre d’écrire a donc de merveilleuses ressources pour l’imagination et pour l’instruction : il est plus étendu, plus élevé, plus varié que le sermon. […] Cette habitude, dont on ignore l’origine, sert à marquer la fin du mètre, de telle sorte qu’on reconnaîtrait des vers à la seule inspection d’une composition écrite, lors même que le rhythme ne nous guiderait pas et que chaque vers n’occuperait pas une seule ligne. […] Les rhéteurs donnent spécialement le nom de rhétorique à la partie des règles de cette science qui embrasse l’art de parler et d’écrire avec éloquence. […] En effet, Quintilien, le premier des rhéteurs de l’antiquité, dans ses institutions oratoires, écrites surtout pour l’éloquence parlée, n’a point dédaigné de traiter des procédés les plus simples de l’élocution, comme des figures de mots et de tropes. […] Refuserez-vous à tous les autres le talent de bien dire utile bien écrire, et l’élude de ce que vous appelez la rhétorique ?
La Poétique d’Aristote est écrite comme elle est pensée, avec un soin, un scrupule qui ne permet pas au lecteur la moindre distraction. […] Car nous n’avons point d’autre nom générique pour désigner les mimes de Sophron ou de Xénarque, les dialogues socratiques1, ou les autres imitations qui seraient écrites en vers trimètres, on élégiaques, ou autres. […] Par tout ce que nous venons de dire, il est évident que l’objet du poète est, non de traiter le vrai comme il est arrivé, mais comme il aurait pu arriver, et de traiter le possible selon le vraisemblable ou le nécessaire ; car la différence du poète et de l’historien n’est point en ce que l’un parle en vers, l’autre en prose : les écrits d’Hérodote mis en vers ne seraient toujours qu’une histoire. […] Lorsque le poète compose sa fable ou qu’il écrit, il doit se mettre à la place du spectateur. […] Il y a encore un certain Ariphradès qui a voulu railler les tragiques sur ces locutions dont personne n’use dans le langage commun, par exemple, lorsqu’ils écrivent δωμάτων ἄπο pour ἀπο δωμάτων, σέθεν, ἐγὼ δέ νιν, Ἀχιλλέως πέρι, et autres phrases semblables.
Les observateurs scrupuleux des limites qui séparent et doivent distinguer les genres divers de compositions littéraires, ont fait à ces harangues des reproches, fondés en apparence, mais qui cessent de l’être cependant, lorsqu’on se reporte au temps et au milieu des peuples où elles furent écrites. […] Quoiqu’en effet tous les grands hommes qui passent sous nos yeux, dans cette immense revue de tant de siècles, n’aient pas tenu peut-être le langage que leur prête l’historien, il est clair cependant qu’il a adapté leurs discours à leur caractère connu, et que, s’il a quelquefois substitué sa pensée à la leur, il en a si bien pris l’esprit et le style en général, que nous retrouvons facilement l’un et l’autre ; et que nous oublions sans effort l’auteur qui écrit, pour n’entendre que le héros qui parle ; et ce qui le prouve d’une manière qui nous paraît sans réplique, c’est qu’à chacune de ces grandes époques qui divisent les temps, moins encore par le nombre des années, que par les progrès de la civilisation et le développement des connaissances, nous trouvons dans ces mêmes harangues un tableau fidèle et des mœurs du siècle et du caractère particulier du pays. […] Ce qui fait à Hérodote, historien et observateur, autant d’honneur au moins que les éloges de ses propres concitoyens, c’est la vérification récemment faite sur les lieux, par des savants dignes de foi, de ce qu’il avait écrit sur l’Égypte, et que l’on était convenu de regarder comme fabuleux.
Les écrits saints ont un avantage bien marqué sur ce que nous offrent de mieux les philosophes profanes : c’est qu’on n’y trouve aucun précepte de conduite, aucune leçon utile, qui ne soient incontestablement vrais, et d’une application également facile et salutaire pour tous les peuples du monde, pour tous les états de la vie. […] Ce n’est pas que quelques étincelles de cette céleste lumière ne sortent par intervalles des écrits des philosophes anciens : mais ce ne sont que des lueurs fugitives, qui éclairent un moment, pour replonger bientôt le malheureux qui les suit dans les horreurs de ténèbres inexplicables. […] Laissons de côté, si l’on veut, ces écarts dangereux, et ne voyons que ce qu’il a écrit de respectable, puisqu’il n’y a que cela qui puisse approcher (de bien loin encore) du texte qui nous occupe.
C’est ce qu’on ne saurait trop répéter à ceux qui aspirent à la réputation de poètes, pour avoir rassemblé au hasard quelques lignes d’une prose mal conçue et mal écrite, et qui n’a rien de la poésie, que le refrain monotone d’une rime placée machinalement au bout d’un certain nombre de syllabes. […] Maniée avec art, elle s’élève aux plus grandes beautés en ce genre ; et il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir les ouvrages de Pope, et surtout sa belle traduction d’Homère, la seule qui puisse, jusqu’ici, donner aux modernes une idée juste du plus grand génie qui ait jamais écrit dans la langue du monde la plus riche et la plus harmonieuse.
Les exemples qu’on pourrait tirer de leurs écrits sont innombrables ; et plusieurs, il faut l’avouer aussi, sont dignes du parallèle avec les meilleurs des siècles précédents. […] Il n’en est pas moins vrai, comme je l’ai dit plus haut, que, si vous citez un passage quelconque d’un écrit ancien ou moderne, pour peu qu’il ait quelque étendue, il rentrera infailliblement dans un ou plusieurs des lieux définis par les rhéteurs.
Madame de Staël 1766-1817 [Notice] Fille d’un homme d’État philosophe, d’un ministre populaire, mademoiselle Necker, depuis baronne de Staël, eut pour première école les graves entretiens d’un monde animé par le voisinage de la tribune, les écrits de Jean-Jacques qu’elle reconnut toujours pour son maître, et les espérances généreuses de rénovation sociale qui firent battre son cœur d’enfant. […] Mais ses écrits ne nous offrent qu’une image affaiblie d’elle-même ; car elle brillait surtout par le génie de la conversation, et son style, parfois vague ou abstrait, n’a pas retenu toute la flamme de sa parole.
Écrire ce qu’on sent : il y a là toute une rhétorique. […] J’en trouve la conscience distincte dans un autre passage : « Écrire comme sous les yeux du public est, je crois, une mauvaise méthode, bien qu’on la conseille.
Il ne faut pas qu’il y ait trop d’imagination dans nos conversations ni dans nos écrits : elle ne produit souvent que des idées vaines et puériles, qui ne servent point à perfectionner le goût et à nous rendre meilleurs ; nos pensées doivent être prises dans le bon sens et la droite raison, et doivent être un effet de notre jugement1. […] Il faut voir sur La Bruyère une courte mais belle appréciation de Vauvenargues, l’agréable notice de Suard, écrite en 1782, un chapitre du Génie du Christianisme, l’Eloge de Victorin Fabre, couronné par l’Académie française en 1810 ; enfin, plus récemment, un article de M.
Esprit hardi mais sage, ami du progrès sans rompre avec le passé, magistrat érudit et homme vertueux, il a écrit pour éclairer ses semblables et pour les rendre meilleurs. […] Il faudrait plutôt écrire Troglodytes, pour se conformer à l’étymologie (τρώγλη, δύω, qui habite dans une caverne).
Ses malheurs sur son front sont écrits : Il a tout le visage et l’air d’un premier pris1. […] Ou, comme on l’écrit plus souvent, drap d’usseau : cette espèce de drap, dont on se servait surtout pour les livrées, tirait son nom d’un village du Languedoc, près de Carcassonne, où elle était manufacturée.
La tragédie s’écrit ordinairement en vers. […] Un opéra bien écrit se lit toujours avec plaisir : c’est le style qui fera vivre les opéras de Quinault, de Métastase et de Scribe. […] La comédie s’écrit en vers et en prose ; sous l’une ou l’autre forme, c’est toujours le ton de la conversation ; mais il est certain que les vers ont sur la prose l’avantage de l’élégance et de la rapidité20.
On trouvera à la fin du troisième volume, une Lettre, qui n’a été écrite qu’après la première Édition de cet Ouvrage, et qui, par la seule importance de son objet, m’a paru ne devoir point être déplacée dans celle-ci.
Commenter en détail les assertions contenues dans ce chapitre ne serait rien moins qu’écrire une histoire des origines du drame en Grèce.
Dans les vers, on écrit ordinairement je prîrai, il avoûra. […] On peut écrire au besoin grâce et grâces, jusque et jusques, guère et guères, certe et certes, encore et encor ; Zéphyr et Zéphyre, Athène et Athènes, Charle et Charles, Londre et Londres, etc.
Mais, lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il s’apercevra aisément de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit ; il sera pressé de la faire éclore ; il n’aura même que du plaisir à écrire : les idées se succéderont aisément et le style sera naturel et facile. » Section III. — De la Disposition oratoire Lorsque l’orateur a bien médité son sujet, il en dispose avec soin les différentes parties d’après certaines règles que nous allons indiquer : c’est ce qu’on appelle Disposition oratoire. On donne le nom de Discours oratoire à tout discours prononcé en public, ou écrit dans ce but, tels que les discours de la chaire, du barreau, de la tribune politique, et les discours académiques.
Écrit au coup de minuit à Londres, le dernier jour du dix-huitième siècle. — Dernière page du Génie du Christianisme. […] Cette page fut écrite à l’époque où une crise morale le ramena à la foi ; il disait ailleurs : « Ma mère, après avoir été jetée, à soixante-douze ans, dans des cachots, où elle vit périr une partie de ses enfants, expira dans un lieu obscur, sur un grabat, où ses malheurs l’avaient reléguée.
Quand Boileau dit à Louis XIV : Grand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d’écrire, ne croirait-on pas que c’est un reproche qu’il lui adresse ? […] La concession. — On accorde à son adversaire les points qui ne sont pas discutés, pour avoir le droit de lui refuser celui qui est en question : Qu’on vante en lui la foi, l’honneur, la probité ; Qu’on prise sa candeur et sa civilité ; Qu’il soit doux, complaisant, officieux, sincère, On le veut, j’y souscris, et suis prêt à me taire, Mais que pour un modèle on montre ses écrits !
V l’auteur montre qu’avant Hégémon, Hipponax, Xénophane et l’auteur de la Batrachomyomachie, sans parler des poëtes comiques, avaient écrit des parodies.
La première de l’abbé Banier 205 est écrite avec élégance, et enrichie de notes savantes qui annoncent un homme plein de connaissances mythologiques. […] Que leurs tendres écrits, par les Grâces209 dictés, Ne quittent point vos mains jour et nuit feuilletés. […] Le seul nom d’Épître dit assez que ce petit poète n’est autre chose qu’une lettre écrite en vers. […] Il est aisé de juger que pour réussir dans ce genre d’écrire, il faut bien sentir, et bien peindre le sentiment avec des couleurs vraies et naturelles. […] Il est vrai que dans l’épopée, on suppose aussi le poète inspiré : mais son inspiration est tranquille ; la Muse raconte et le poète écrit : au lieu que dans l’ode, son inspiration est prophétique ; il est tout rempli, possédé de la Muse ou du Dieu qui s’est emparé de ses sens.
Les palmes dont je vois ta tête si couverte Semblent porter écrit le destin de ma perte. […] Je vous l’ai déjà dit, je l’ai trouvé sans vie : Son flanc était ouvert ; et, pour mieux m’émouvoir, Son sang sur la poussière écrivait mon devoir ; Ou plutôt sa valeur en cet état réduite Me parlait par sa plaie et hâtait ma poursuite ; Et, pour se faire entendre au plus juste des rois, Par cette triste bouche elle empruntait ma voix3 Sire, ne souffrez pas que, sous votre puissance, Règne devant vos yeux une telle licence ; Que les plus valeureux, avec impunité, Soient exposés aux coups de la témérité ; Qu’un jeune audacieux triomphe de leur gloire, Se baigne dans leur sang, et brave leur mémoire. […] Au lieu de ces deux vers, dont le second est vague et entaché d’un pléonasme, l’auteur avait d’abord écrit, ce qui valait mieux : Je l’ai vu tout sanglant, au milieu des batailles, Se faire un beau rempart de mille funérailles… On lit encore dans un passage d’Attila, où Corneille retrouve un instant son ancienne vigueur, II, 5 : Je l’ai vu, tout couvert de poudre et de fumée, Donner le grand exemple à toute son armée… 3.
Il m’a écrit touchant cette affaire.
Après tout, il vous faut écrire, et il m’en faut revenir là : mais que vous mander ? […] M. de La Rochefoucauld et Courville sont ici : écrirai-je ? […] Le goût d’écrire vous dure encore pour tout le monde ; il m’est passé pour tout le monde. […] On dit que vous avez écrit mon histoire ? […] Il faut avoir une âme sensible pour écrire ainsi.
Il est une loi non écrite, mais innée ; une loi que nous n’avons point apprise, que nous n’avons point reçue, que nous n’avons point lue : nous la tenons de la nature, nous l’avons puisée dans son sein, c’est elle qui nous l’a inspirée ; ni les leçons, ni les préceptes ne nous ont instruits à la pratiquer ; nous l’observons par sentiment, nos âmes en sont pénétrées. […] Leurs écrits ressemblent à une vaste prairie émaillée de mille fleurs qui charment d’autant plus les regards que les couleurs en sont plus variées. […] La lettre que vous m’avez écrite m’a été très-agréable. […] Personne ne viendra à bout de ces difficultés, s’il ne se donne la peine d’écrire beaucoup. […] Torquatus était un littérateur distingué, et, dans ses écrit, il n’y a rien de vulgaire.
Ce même ouvrage est parfait, lorsqu’il est bien écrit, lorsqu’il est instructif, lorsqu’il respire la vertu.
Il faut alors qu’il connoisse toutes les richesses de la langue dans laquelle il écrit, pour exprimer ces objets avec une élégante noblesse. […] Leurs écrits sont des vols qu’ils nous ont faits d’avance. […] Vous ne rougissez pas en voyant cet écrit ! […] Quant au style, ses comédies en prose sont écrites avec netteté, avec force, avec concision. […] Il écrit purement ; mais il n’a pas assez de saillies : son comique est toujours noble, mais manquant un peu de gaîté.
Il nous reste de lui un fragment d’une lettre écrite du fond de sa prison aux fidèles d’Antioche. […] Xénophon a composé son éloge ; Cornélius Nepos et Plutarque ont écrit sa vie. […] Le cruel don Jayme écrit à Roger que, s’il continue de se défendre à l’aide de ces projectiles meurtriers, il fera placer ses deux fils à l’endroit le plus exposé. […] Narsès écrit une seconde lettre au roi des Lombards. […] Quelques personnes aujourd’hui écrivent Northmans.
On choisit D’autres préteurs ; et par écrit Le sénat demanda ce qu’avait dit cet homme, Pour servir de modèle aux parleurs à venir. […] La Bruyère a jugé ainsi La Fontaine : « Un autre, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits sujets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire ; toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au delà de ses modèles ; modèle lui-même, difficile à imiter. » 3. […] Je rencontre le commentaire vivant de ce vers dans cette lettre écrite par Victor Jacquemont à son frère, quelque temps avant sa mort : « Oh ! […] Pleurez donc, nourrissons des muses ; ou plutôt consolez-vous : La Fontaine vit tout entier et vivra éternellement dans ses immortels écrits.
., le genre d’écrire sera plus nu ou plus fleuri, plus négligé ou plus châtié, plus familier ou plus noble. […] On a beaucoup écrit sur cette matière depuis Longin jusqu’à nous ; mais nul que je sache ne s’est avisé de traiter de l’art du sublime ; entreprendre un tel sujet serait avouer qu’on ne le comprend pas.
Le son eu s’écrivait aussi ue. […] On écrivait plorer, plourer, pleurer.
Στοιχεῖον est ordinairement opposé à γρᾶμμα chez les grammairiens, comme l’élément vocal à son signe écrit.
Malgré la pureté de langage qui caractérise ses plaidoyers et ses lettres, on a cessé depuis longtemps de les lire, parce qu’on y chercherait en vain cette chaleur de style et cette force de raison qui donnent seules la vie aux écrits, de quelque nature qu’ils soient.
Par le mot dire, j’entends parler et écrire : par le mot bien, j’entends non-seulement la perfection du style, mais encore la moralité du sujet.
La voyelle élidée se lit et s’écrit comme si elle ne l’était pas, mais sans aucun signe de quantité ; on ne la retranche qu’en scandant le vers.
Ce poème, écrit avec une haute raison et le plus harmonieux langage, a valu à son auteur le titre de législateur du Parnasse français, et passe communément pour son chef-d’œuvre.
Cette lettre est écrite à la marquise de la Laval. […] Fénelon, voulant inspirer ces maximes au duc de Bourgogne, lui écrivait : « Il faut du nerf dans l’esprit : au nom de Dieu, ne vous laissez gouverner ni par moi, ni par aucune personne en ce monde. » 1.
Le dialogue lui-même, qui est le langage nécessaire et continuel du drame, n’est pas facile à écrire. […] Ce n’est pas là une pièce dramatique ; et quand nos auteurs comiques écrivent des parades, on comprend qu’ils y mettent plus d’art et d’invention qu’il n’y en a dans les parades réelles. […] Mais pour indiquer nos auteurs comiques spéciaux, après Molière, il faut placer Regnard, puis Destouches, qui ont fait chacun plusieurs comédies excellentes : Piron, qui a fait la Métromanie ; Gresset, qui a fait le Méchant ; Le Sage, auteur de Turcaret ; Dancourt, Legrand, Picard, Duval et beaucoup d’autres dont la fécondité nous étonnerait à bon droit, si le genre de la comédie, surtout de la comédie en prose, n’était pas si propre aux Français, qu’ils semblent n’avoir qu’à prendre la plume pour écrire des ouvrages piquants par l’exacte observation des mœurs, intéressants par la facilité de l’intrigue, amusants surtout par la franchise, l’esprit et l’originalité du dialogue.
Le Phrygien Ésope, qu’on a regardé à tort comme l’inventeur de l’apologue, légua aux Grecs la sagesse orientale de ses fables, mais de vive voix et sans rien écrire ; il fit sentir le premier la puissance de ce moyen oratoire, auquel il dut sa célébrité.
Quel fruit revient aux plus rares esprits De tant de soins6 à polir leurs écrits, A rejeter les beautés hors de place, Mettre d’accord la force avec la grâce, Trouver aux mots leur véritable tour Fuir les longueurs, éviter les redites, Bannir enfin tous ces mots parasites1, Qui, malgré vous dans le style glissés, Rentrent toujours, quoique toujours chassés ?
Il y en a plusieurs autres, suivant la nature du sujet qui divise les parties contendantes : telles sont, par exemple, les conventions écrites ou verbales, les aveux qu’elles font ou qu’elles ont faits, le serment qu’elles ont prêté, les dépositions des témoins, et ces autres lieux extérieurs que nous avons indiqués précédemment. […] L’avis qu’un avocat donne par écrit touchant une affaire sur laquelle il a été consulté est ce qu’on appelle consultation. […] Ces trois ouvrages devant être entendus et jugés par les auditoires choisis que les académies admettent à leurs séances, sont écrits, en général, dans ce style élégant et délicat qui doit leur plaire, et que l’on appelle le style académique 31 ; c’est ce qui les fait réunir quelquefois ; mais ces deux dernières sortes de discours appartiennent seules ou peuvent du moins être considérés comme appartenant à l’éloquence oratoire ; la forme en est bien réellement celle des discours destinés à une nombreuse assemblée dont on veut flatter le goût ou l’oreille. […] Ce n’est, néanmoins, que dans les siècles éclairés que l’on a bien écrit et bien parlé.
Ce sont des légistes, des orateurs, des hommes de goût, nourris aux luttes de la tribune et à la lecture des manuscrits grecs, tous hommes pratiques, la plupart ayant peu écrit, mais beaucoup parlé, beaucoup étudié et surtout beaucoup agi. […] Lisez les plus beaux monuments de l’éloquence et de la poésie ; apprenez-les par cœur ; récitez-les pour vous exercer l’oreille et la mémoire ; écrivez les parties principales de vos harangues : la plume est la meilleure maîtresse de la parole. […] De même que, quand on écrit un mot, il n’est pas nécessaire de porter sa pensée sur toutes les lettres qui le composent, de même, quand on plaide une cause, on n’a pas besoin de passer en revue tous les lieux communs qui s’y rapportent. […] Quand Cicéron, défendant Ligarius, fit tomber des mains de César la sentence de condamnation déjà écrite ; quand Massillon, prêchant sur le petit nombre des élus, frappa son auditoire de terreur, où ces deux orateurs trouvèrent-ils, l’un cette véhémente sortie contre Tubéron, l’autre cette évocation du Christ apparaissant tout à coup au milieu du temple, devant les yeux épouvantés des fidèles, avec la majesté d’un juge souverain ?
Tels ont été les progrès des lumières, depuis que Voltaire écrivait ce morceau, et leur influence sur l’art militaire en particulier, qu’il n’est plus guère de peuple en Europe que l’on puisse retrouver dans cette description.
Nous n’étions pas nés dans la république de Platon, ni même sous les premières lois d’Athènes, écrites de sang, ni sous celles de Lacédémone, où l’argent et la politesse étaient un crime ; mais dans la corruption des temps, dans le luxe inséparable de la prospérité des états, dans l’indulgence française, dans la plus douce des monarchies, non seulement pleine de liberté, mais de licence.
Racine paraît avoir deviné ce qu’Aristote lui-même écrit dans un passage de ses Problèmes (XXIX, 11) où il appelle la femme un être inférieur (πολὺ ἦττον) et plus faible (ἀσθενέστερον) que l’homme.
De peur d’en être volé, je m’en étais fait accompagner1 ; j’avais écrit dès le soir à leur capitaine de me venir accompagner et de se trouver en mon chemin, ce qu’il a fait, et j’en ai été quitte pour trois pistoles.
Après tout, je serai dans trois semaines à l’Isle ; vous ne vous aviserez jamais de m’écrire avant que je parte, mais au moins mandez-y l’état de votre santé.
. — Aristote a remarqué dans la Rhétorique, III, 5, que les écrits d’Héraclite étaient « difficiles à ponctuer ».
Ces pages écrites en 1494, au milieu de l’anarchie et des ruines, ont vraiment un accent prophétique qui fait honneur à la clairvoyance du publiciste étranger.
A des recherches vastes, continues et profondes, il sait allier le talent de composer et d’écrire, l’ordre, la gravité soutenue, le relief de l’expression et l’éclat de la forme.
Lorsque l’écrivain ou l’orateur veulent communiquer le fruit de leurs pensées, soit par écrit, soit de vive voix, leur but principal est de persuader, c’est-à-dire de faire passer dans les âmes les sentiments dont ils sont animés ; et, pour réussir, ils doivent instruire, convaincre et toucher : c’est là ce que les anciens appelaient les trois devoirs de l’orateur. […] Les Faits ou Instruire Lorsque l’on veut écrire, il faut avant tout avoir un sujet sur lequel on puisse s’exercer, et dont on doive tirer tout le parti possible. […] Ces observations ont quelque fondement, et il est certain que l’on sera embarrassé pour écrire à un de ses amis une lettre sur un sujet imaginaire, tandis qu’il serait facile de prendre la plume pour rendre compte d’une partie de chasse ou d’une audience au palais.
Si la rhétorique n’avait pour but que de former des orateurs et des écrivains, sans doute les règles qu’elle donne seraient inutiles à l’immense majorité des jeunes gens, parmi lesquels un bien petit nombre seulement devraient se destiner à la noble profession d’éclairer leurs semblables par leurs paroles ou par leurs écrits. […] avec de légères modifications, les règles de la rhétorique s’appliquent à toute espèce de composition écrite ou parlée, au style épistolaire, à la conversation même. […] Au moyen du questionnaire suivant, applicable à toute œuvre littéraire, narration, portrait, parallèle, discours, tragédie, comédie, etc., l’élève peut faire oralement ou par écrit l’analyse dont d’abord il lui a été donné connaissance. […] Quintilien, longtemps après, a mis à la portée des jeunes esprits ce que Cicéron écrivait pour des hommes d’un goût déjà formé. […] — Qu’ont écrit, à Rome, sur cet art, Cicéron et Quintilien ?
M. de Sacy est un esprit attique, un causeur qui ne professe jamais, et semble n’écrire que pour se satisfaire lui-même, ou quand le cœur lui en dit.
L’homme qui parle est l’envoyé du ciel : la cause qu’il défend est celle de la vérité et de la vertu : ses titres, la loi de la nature empreinte dans tous les cœurs, et la loi révélée, écrite et consignée dans le dépôt des livres saints : ses clients, la nature, dont il défend les droits ; l’humanité, dont il venge l’injure ; la faiblesse, dont il protège le repos et la sûreté ; l’innocence, à laquelle il prête une voix suppliante pour désarmer la calomnie, ou des accents terribles pour l’effrayer ; l’enfance abandonnée, pour qui il cherche dans son auditoire des cœurs paternels ; la vieillesse souffrante, l’indigence timide, la grande famille de J.
De tous ses écrits, le plus digne de mémoire est son essai sur l’Indifférence en matière de religion (1817-1823).
. — pour écrire.
Le monde a été ébloui de l’éclat qui l’environnait ; ses ennemis ont envié sa puissance ; les étrangers sont venus des îles les plus éloignées baisser les yeux devant la gloire de sa majesté ; ses sujets lui ont presque dressé des autels ; et le prestige qui se formait autour de lui n’a pu le séduire lui-même. » Glissons ici ce fragment d’une Lettre que Louis XIV écrivait à Philippe V, son petit-fils, roi d’Espagne : « Il y a deux ans que vous régnez, vous n’avez pas encore parlé en maître par trop de défiance de vous-même ; vous n’avez pu vous défaire de votre timidité ; à peine cependant vous arrivez à Madrid, qu’on réussit à vous persuader que vous êtes capable de gouverner seul une monarchie, dont vous n’avez senti jusqu’à présent que le poids excessif.
Il s’écrit en strophes de quatre vers.
J’adore le Seigneur ; on m’explique sa loi ; Dans son livre divin, on m’apprend à la lire Et déjà de ma main je commence à l’écrire. […] Harmenopule, jurisconsulte grec, né à Constantinople en 1320. « Hérille, soit qu’il parle, qu’il harangue ou qu’il écrive, veut citer : Il fait dire au prince des philosophes que le vin enivre, et à l’orateur romain que l’eau le tempère.
La verbosité est un défaut souvent reproché aux avocats, et dans lequel les entraînent fréquemment la nécessité et l’habitude de parler ou d’écrire précipitamment, et presque sans préparation.
Les excellents morceaux qui vont suivre prouveront assez la finesse de son jugement et son talent d’écrire.
Tel est le caractère des écrits d’Addisson, de l’auteur du Télémaque, et surtout de Racine, inimitable dans ce genre comme dans presque tous les autres.
Suidas avait-il sous les yeux quelque autre témoignage d’Aristote sur le même sujet, quand il écrivait la notice suivante ?
L’envoi n’est qu’une moitié du couplet : il s’adresse au personnage pour lequel la ballade est écrite ; le refrain doit avoir quelque chose de piquant.
Souviens-toi de m’écrire ces mots.
Vous l’aviez rempli, ô mon Dieu, de la crainte de votre nom ; vous l’aviez écrit sur le livre éternel, dans la succession des saints rois qui devaient gouverner vos peuples ; vous l’aviez revêtu de grandeur et de magnificence.
Dans cet écrit, notre pauvre cité, Par moi, seigneur, humblement vous supplie, Disant qu’après le pénultième été, L’hiver survint avec grande furie Monceaux de neige et grands randons de pluie : Dont maint ruisseau, croissant subitement, Traita nos ponts bien peu courtoisement.
Ses mémoires, dit Voltaire, sont écrits avec un air de grandeur, une impétuosité de génie et une inégalité qui sont l’image de la conduite de l’auteur.
Si l’on en excepte quelques discours prononcés dans les divers parlements, et quelques écrits éloquents où l’on discutait des questions de politique, nous n’avions absolument rien en ce genre.
Analyser avec goût les auteurs, soumettre les ouvrages à une critique judicieuse et impartiale, étudier le caractère des écrivains, l’influence qu’ils ont reçue de leur siècle, celle qu’ils ont exercée sur lui à leur tour ; constater les progrès de la pensée et de la langue mêler à cette étude des observations justes et profondes sur les mœurs, le goût et l’art d’écrire : tel est l’objet multiple de l’histoire littéraire.
C’est le premier de nos auteurs qui ait écrit supérieurement, dans ses moments heureux, notre langue parvenue à sa maturité.
Que leurs grâces divines passent dans mes écrits et ramènent mon siècle à vous, comme elles m’y ont ramené moi-même !
On ne peut rien ajouter à ce qu’il écrit sans y mettre du superflu, et l’on ne peut rien en ôter sans y retrancher quelque chose de nécessaire. » 2.
C’est ainsi que sont écrites presque toutes nos fables, depuis La Fontaine.
Il lui faudra parler, écrire, commander par son talent et soutenir ce talent, quelque noble qu’il soit en lui-même, par cette autre puissance qui ne souffre jamais impunément d’éclipse, la vertu.
Devant ce banc de pierre, et de papiers couverte, Dans l’embrasure était sa table à serge verte ; A cette place assis il passait tous ses jours ; On entrait, on sortait, il écrivait toujours.
J’écrivais, au chant de jeunes poulets qui piquent l’herbe sous ma fenêtre, au bruit joyeux des moissonneurs qui ont dans les chènevières.
Il est vrai, s’il m’eût cru, qu’il n’eût point fait de vers : Il se tue à rimer ; que n’écrit-il en prose ? […] En blâmant ses écrits, ai-je d’un style affreux Distillé sur sa vie un venin dangereux ?
Tous ne sont-ils pas unanimes pour répéter le précepte d’Horace : … Si vis me flere, dolendum est Primum ipsi tibi… vérité si incontestable aux yeux de Boileau, qu’il se contente de la traduire : Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez ; et qu’ailleurs, après avoir accordé à l’amour une place dominante dans les écrits, comme dans les sentiments et les actions des hommes, il ajoute : Mais pour bien exprimer ces caprices heureux, C’est peu d’être poëte, il faut être amoureux.
C’est le premier roman où l’on trouve un récit d’aventures supposées, mais vraisemblables, écrites en prose avec art, pour le plaisir et l’instruction du lecteur Daphnis et Chloé, par Longus, est un roman pastoral dont on a trop vanté la naïveté, parce qu’on l’a jugé d’après le vieux style d’Amyot qui l’a traduit.