Vous entendrez de moi la vérité. — 9. […] Carya, ville du Péloponnèse, s’entendit avec les Perses, ennemis de la Grèce. — 6. […] Il s’entendait également aux travaux de la ville et de la campagne. […] Les préceptes de la sagesse sont faciles à dire, agréables à entendre, aisés à comprendre, honorables à pratiquer. — 10. […] Miltiade fut accusé de trahison ; la cause entendue, il fut absous de crime capital, mais condamné à l’amende. — 4.
On entend généralement par passions, de vifs mouvements de l’âme qui nous portent vers un objet ou nous en détournent. […] C’est quand on ne s’entend pas sur la question même, et qu’on veut prouver ce qui n’a pas besoin de l’être.
J’entends par diction, comme il a été dit ci-devant, l’interprétation des pensées par les mots. […] J’entends par fables épisodiques celles dont les parties ne sont liées entre elles ni nécessairement ni vraisemblablement : ce qui arrive aux poètes médiocres, par leur faute, et aux bons, par celle des acteurs. […] La troisième espèce est par le souvenir ; lorsqu’à la vue d’un objet on éprouve quelque affection marquée : comme dans les Cypriens de Dicéogène, où le héros, voyant un tableau, laisse échapper des larmes ; et, dans l’apologue d’Alcinoüs, Ulysse entend le joueur de cithare : il se rappelle un souvenir, et pleure ; ce qui le fait reconnaître. […] Les acteurs dans un drame se meuvent, s’agitent de toutes manières, comme si l’on ne pouvait les entendre sans cela ; semblables aux mauvais joueurs de flûte, qui, en jouant, pirouettent pour exprimer le roulement du disque, ou qui poussent et tirent le coryphée quand ils jouent la Scylla. […] On entend ici par articulation la modification donnée aux sons par l’impression de la langue, du palais, des dents, des lèvres, en un mot des organes de la parole, qui pressent le son ou l’arrêtent en son passage.
Le lendemain, ils firent entendre des paroles de paix ; mais elles étaient trompeuses. […] Des cris de guerre se sont fait entendre à Berlin ; depuis deux mois nous sommes provoqués tous les jours davantage. […] aurions-nous donc bravé les saisons, les mers, les déserts ; vaincu l’Europe plusieurs fois coalisée contre nous ; porté notre gloire de l’orient à l’occident, pour retourner dans notre patrie comme des transfuges, après avoir abandonné nos alliés, et pour entendre dire que l’aigle française a fui épouvantée à l’aspect des armées prussiennes !
Après un court exposé du sujet, l’orateur l’aborde franchement, et définit ainsi ce que l’on doit entendre par esprit philosophique. […] Blessée par une main barbare, cette lyre divine, qui renfermait autrefois dans son sein une si ravissante harmonie, ne rend plus que des sons aigres et sévères : je vois naître des poèmes géométriquement raisonnés, et j’entends une pesante sagesse chanter en calculant tous ses tons.
Par lettre, on entend l’écrit qui ne sort point ordinairement de l’intimité de l’amitié, du cercle des affections privées. […] Soyons simples, sincères, naturels ; et pour y parvenir, mettons-nous à la place le la personne affligée, et examinons quel langage nous voudrions entendre.
Je prends ici ce mot dans son acception vulgaire, et, l’appliquant seulement aux sujets les plus divers, je vais tâcher de me faire entendre. On remarque souvent chez un enfant, un ouvrier, un homme d’État, quelque chose qu’on ne qualifie pas d’abord du nom d’esprit, parce que le brillant y manque, mais qu’on appelle l’intelligence, parce que celui qui en paraît doué saisit sur-le-champ ce qu’on lui dit, voit, entend à demi-mot, comprend, s’il est enfant ce qu’on lui enseigne, s’il est ouvrier l’œuvre qu’on lui donne à exécuter, s’il est homme d’État les événements, leurs causes, leurs conséquences, devine les caractères, leurs penchants, la conduite qu’il faut en attendre, et n’est surpris, embarrassé de rien, quoique souvent affligé de tout.
Que faut-il entendre par imitation en littérature ? […] La définition, telle que nous l’entendons ici, consiste non pas à expliquer sèchement la nature de l’objet, mais à faire connaître d’une manière frappante et pleine d’intérêt, ses qualités essentielles et distinctives, surtout celles qui tendent plus directement au but que se propose l’écrivain.
qu’entends-je ici ? […] L’orateur qui veut que sa manière d’argumenter ne soit pas suspecte, doit cacher le piège sous les fleurs, et se souvenir qu’un auditeur qui prend plaisir à ce qu’il entend, est à demi gagné. » Nous ajouterons que, lorsqu’il s’agit en général d’établir la vérité d’une manière solide, il existe un art qui doit être l’objet d’une étude sérieuse ; cette étude, c’est la logique. […] C’étaient de toutes parts des bruits confus de gens qui se poussaient les uns les autres, qui ne pouvaient s’entendre, qui prenaient dans ce trouble un inconnu pour leur ami, et qui couraient sans savoir où tendaient leurs pas. […] puis-je entendre et souffrir ce langage ?
Voy. la Rhétorique, II, 24 III, 8 et 10, et remarquez que l’auteur n’entend pas ici σχήματα τῆς λέξεως précisément dans le sens que les rhéteurs ont consacré plus tard pour les figures de pensée, mais dans un sens plus général, à peu près comme Denys d’Halicarnasse (Sur Thucydide, chap.
Et comme Démophile le fait voler, le voilà dans le cœur du royaume : il entend déjà sonner le beffroi des villes et crier à l’alarme ; il songe à son bien et à ses terres. […] Ce style, trop ferme et trop décisif pour Démophile, n’est pour Basilide ni assez pompeux ni assez exagéré : il a bien d’autres expressions en tête ; il travaille aux inscriptions des arcs et des pyramides qui doivent orner la ville capitale un jour d’entrée ; et, dès qu’il entend dire que les armées sont en présence ou qu’une place est investie, il fait déplier sa robe et la mettre à l’air, afin qu’elle soit toute prête pour la cérémonie de la cathédrale3.
Le poëte disparaît ; on ne voit plus que ce qu’il fait voir, on n’entend plus que ceux qu’il fait parler1. […] Voyez Homère, Hésiode, Théocrite : couronnés de lauriers, ils entendent chanter leurs vers ; mais ils n’en font plus4.
On entend craquer les flancs d’un vaisseau qui s’entr’ouvre ; ses mâts sont inclinés, ses voiles déchirées : les uns, sur le pont, ont les bras levés vers le ciel ; d’autres se sont élancés dans les eaux. […] C’est le Jupiter de Lucien, qui, las d’entendre les cris lamentables des humains, se lève de table et dit : « De la grêle en Thrace » ; et l’on voit aussitôt les arbres dépouillés, les moissons hachées, et le chaume des cabanes dispersé : « La peste en Asie » ; et l’on voit les portes des maisons fermées, les rues désertes, et les hommes se fuyant : « Ici, un volcan » ; et la terre s’ébranle sous les pieds, les édifices tombent, les animaux s’effarouchent, et les habitants des villes gagnent les campagnes : « Une guerre là » ; et les nations courent aux armes et s’entr’égorgent : « En cet endroit une disette » ; et le vieux laboureur expire de faim sur sa porte.
Savoir sa valeur, et ne pouvoir l’imposer que par accident et surprise, entendre murmurer autour de soi le nom de Catilina, quand on aborde la tribune avec le courage d’un bon sens supérieur et convaincu ; subir des résistances occultes, sous lesquelles se cache l’injure d’un mépris anonyme ; rendre la vérité suspecte, parce qu’on en est l’interprète : telle fut l’expiation sous laquelle il courba la tête jusqu’au dernier jour, tantôt exaspéré par d’injustes outrages, tantôt abattu par le sentiment de son impuissance. […] messieurs, à propos d’une ridicule motion du Palais-Royal, d’une risible insurrection qui n’eut jamais d’importance que dans les imaginations faibles ou les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi, vous avez entendu naguère ces mots forcenés : Catilina est aux portes, et l’on délibère !
Les lexiques ne citent pas un second exemple de ce verbe ἐξοργιάζω, et beaucoup d’interprètes l’entendent dans le sens de calmer le délire.
J’entends à son seul nom tous mes sujets frémir. […] De loin, il pousse un cri qui se fait entendre des deux armées : ce cri de Télémaque porte le courage et l’audace dans le cœur des siens ; il glace d’épouvante les ennemis. […] Je ne dis plus qu’un mot ; c’est à vous de m’entendre ; J’ai votre fille ensemble et ma gloire à défendre : Pour aller jusqu’au cœur que vous voulez percer, Voilà par quels chemins vos coups doivent passer. […] Delille, dans ses Géorgiques françaises, décrit ainsi l’incertitude du cerf, au moment où il entend retentir le cor dans les bois : ……… Du cor bruyant j’entends déjà les sons ; L’ardent coursier déjà sent tressaillir ses veines, Bat du pied, mord le frein, sollicite les rênes.
. — L’adverbe est un mot qui se joint ordinairement au verbe ou à l’adjectif, pour en déterminer la signification ; quand on dit : cet enfant parle distinctement, par ce mot distinctement, par ce mot distinctement, l’on fait entendre qu’il parle d’une manière, plutôt que d’une autre.
Les anciens rhéteurs entendaient par mœurs les qualités et les moyens à l’aide desquels l’orateur parvient à se concilier la faveur, l’estime, l’affection de ses auditeurs. […] Ce qu’il dit à ce sujet est généralement vrai, exceptis excipiendis, bien entendu, et plutôt aussi, me semble-t-il, dans le passé que dans le présent.
L’exorde pompeux doit être préféré par l’orateur, quand une circonstance solennelle rassemble autour de lui une foule d’hommes accourus pour entendre sa parole. […] La narration oratoire veut de la passion et de l’entraînement ; il faut que l’auditeur soit captivé et échauffé par la simple exposition du fait, qu’il croie voir les choses au lieu de les entendre.
On se fâchait autrefois de ce qu’à l’Opéra on entendait le bruit du bâton qui battait les mesures. […] Que notre ami nous raccoutume à regarder avec quelque faveur le christianisme ; à respirer, avec quelque plaisir, l’encens qu’il offre au ciel ; à entendre ses cantiques avec quelque approbation : il aura fait ce qu’on peut faire de meilleur, et sa tâche sera remplie.
Enfin, en décomposant chacune de ces parties, on trouve six éléments (six, entendez-vous bien ? […] Acceptez donc toutes les causes, j’entends les bonnes, et il n’y a de bonnes causes que les causes justes.
Qu’entend-on aujourd’hui par églogue ? […] C’est ainsi que l’idylle, telle que nous l’entendons aujourd’hui, sans cesser d’être simple, doit être noble et élégante : Telle, aimable en son air, mais humble dans son style, Doit éclater sans pompe une élégante idylle.
iv, on peut, à la rigueur, entendre έπεισόδιον dans le sens de la présente définition d’Aristote.
Ce qui le lui a rendu si difficile est le parti qu’il a pris d’entendre ici par μέρη les parties de quantité d’une tragédie, et par εἴδη les parties de qualité, ce qui effectivement n’est guère intelligible….
« Rien n’est plus ordinaire que de vous entendre justifier vos animosités, en nous disant que cet homme n’a rien oublié pour vous perdre ; qu’il a fait échouer votre fortune ; qu’il vous suscite tous les jours des affaires injustes ; que vous le trouvez partout sur votre chemin, et qu’il est difficile d’aimer un ennemi acharné à vous nuire. […] Il sort de ses yeux mourans je ne sais quoi de sombre et de farouche qui exprime les fureurs de son âme ; il pousse, du fond de sa tristesse, des paroles entrecoupées de sanglots, qu’on n’entend qu’à demi, et qu’on ne sait si c’est le désespoir ou le repentir qui les a formées ; il jette sur un Dieu crucifié des regards affreux, et qui laissent douter si c’est la crainte ou l’espérance, la haine ou l’amour qu’ils expriment : il entre dans des saisissements ou l’on ignore si c’est le corps qui se dissout, ou l’âme qui sent l’approche de son juge : il soupire profondément, et l’on ne sait si c’est le souvenir de ses crimes qui lui arrache ces soupirs, ou le désespoir de quitter la vie.
à propos d’une ridicule motion du Palais-Royal, d’une risible insurrection, qui n’eut jamais d’importance que dans les imaginations faibles, ou dans les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi, vous avez entendu naguère ces mots forcenés : Catilina est aux portes, et on délibère ! […] On lui demande des détails ; il doit en donner… Quel est le spectateur qui voudrait ne les pas entendre, ne pas jouir du plaisir douloureux d’écouter les circonstances de la mort d’Hippolyte ?
Il en est de même des auditeurs ou des lecteurs qui, après avoir entendu ou lu un discours éloquent, ne croient ni ne font rien de ce que leur a dit l’Orateur. […] « Le ciel dans tous leurs pleurs ne m’entend point nommer ; « Leur sombre inimitié ne fuit point mon visage : « Je vois voler partout les cœurs à mon passage ».
Le sage me connaît et la folle m’évite ; Personne ne me voit, jamais on ne m’entend. […] Quelquefois aussi ces mots s’entendent non d’une seule lettre, mais de deux ou trois, ou de syllabes entières, selon le cas.
C’était donc à la religion qu’il appartenait de faire entendre son langage ; et elle devenait le plus magnifique ornement de ce règne, dont elle était la seule barrière. […] Louis XIV, la première fois qu’il entendit Bossuet, jeune encore, fit écrire au père de l’éloquent apôtre, pour le féliciter d’avoir un tel fils ; il avait compris que l’orateur de son siècle1 était né.
Bourdaloue, dit Voltaire, fut le premier qui fit entendre dans la chaire une raison toujours éloquente.
Souvent aussi on entend par là une phrase isolée, intercalée dans la période, et que l’on peut enlever sans en changer le sens général. […] … À l’entendre, ce n’était pas qu’il fût habile, mais l’ennemi s’était trompé. […] Oui, j’espère qu’elle m’écoute, et je l’entends qui te reproche de me rendre si malheureux. […] La syllabe sonore est celle qui fait entendre un son fort après la consonne du radical. […] Là se faisait entendre un chant (ὠδή), mêlé de danses bouffonnes et de grossières plaisanteries à l’adresse des passants.
D’après la définition que nous avons donnée de l’éloquence, qui n’est autre chose que l’art de raisonner d’une manière persuasive et convaincante, il semblerait que nous rentrons ici dans son véritable domaine ; et qu’en la suivant dans les académies, nous allons avoir sous les yeux ce que l’éloquence a jamais fait entendre de plus beau, et ce que la philosophie a jamais pensé de plus raisonnable.
Plutarque, De la Manière d’entendre les poëtes, chap.
Qu’entendait-on autrefois par le mot style ?
N’entendrai-je qu’auteurs se plaindre et murmurer ? […] J’entends à son nom seul tous mes sujets frémir.
Quand ce corps a quitté son armée, ç’a été encore une autre désolation ; et, partout où il a passé, on n’entendoit que des clameurs ; mais à Langres ils se sont surpassés : ils allèrent au-devant de lui en habits de deuil, au nombre de plus de deux cents, suivis du peuple, tout le clergé en cérémonie. […] Je suis une ingrate ; ce n’est que les soirs, et j’y entends mille oiseaux tous les matins. » Notons aussi ce trait charmant : « Vous voulez savoir si nous avons encore des feuilles vertes ?
Un homme, dont le suffrage était bien capable de flatter son orgueil, ce fameux Le Normant dont nous venons de parler, lui dit, après sa première cause, qu’il n’avait jamais rien entendu de si éloquent.
Par le mot dire, j’entends parler et écrire : par le mot bien, j’entends non-seulement la perfection du style, mais encore la moralité du sujet.
Demandez-lui ce qu’il a fait de sa matinée : il n’en sait rien, car il a vécu sans songer s’il vivait ; il a dormi le plus tard qu’il a pu, s’est habillé fort lentement, a parlé au premier venu, a ait plusieurs tours dans sa chambre, a entendu nonchalamment la messe. […] L’entendu, c’est-à-dire sans faire l’homme capable et suffisant, qui se croit supérieur à autrui.
Pour entendre vos doux accents, Les oiseaux cessent leur ramage, Et le chasseur le plus sauvage Respecte vos jours innocents.
• Qu’entend-on lorsqu’on dit que les personnages de Corneille raisonnent trop ? […] Tu ne saurais, je t’assure, entendre une poésie plus mélodieuse et plus savamment ordonnée que celle des chœurs, ni surtout rien voir de plus curieux que leurs évolutions. […] Aussi fait-elle entendre moins des supplications que des explosions de désespoir. […] Toutefois il faut s’entendre sur le mot de poète. […] Entendue dans sa plus haute acception, ou peut la définir, l’effort de la réflexion se portant sur les œuvres de l’esprit pour y chercher la réalisation de l’idéal.
Ne croirait-on pas, dans le reste de ce beau morceau, entendre Cicéron lui-même plaidant devant le peuple romain la cause de Milon ?
C’est apparemment ce qu’a entendu Aristote quand il a dit dans sa Poétique que « les femmes sont communément plus mauvaises que les hommes ».
Nous cherchons à préciser ce qu’on entend par idéal ; ce que c’est que le beau et le sublime, soit dans la nature, soit dans leur rapport avec la poésie et les arts.
C’est comme je l’entends ; Et, certes, le seul bien auquel je veux prétendre, Est qu’avant mon trépas vous me donniez un gendre, Dont le bon naturel, me venant à propos4, Me donne le moyen de mourir en repos.
On comprend que par le mot art j’entends la réunion des préceptes qui forment le code du rhéteur.
La Prononciation sera claire et distincte si l’on fait entendre distinctement toutes les syllabes de chaque mot ; si on les prononce suivant leur véritable quantité sans cependant y mettre aucune affectation ; si l’on a soin que les finales des mots ne soient pas perdues pour les auditeurs, sans toutefois appuyer sur les voyelles ou les consonnes qui doivent rester muettes.
Combien de perroquets, qui parlent sans cesse, et qui n’entendent jamais ce qu’ils disent1 !
Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du style de Paul, adressée à ses concitoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron.
De là, l’ingénieuse flexibilité avec laquelle elle se plie à tous les tons, embrasse tous les genres, et parle tous les langages qui peuvent se faire entendre du cœur humain.
Plutarque, De la Manière d’entendre les poëtes, ch.
Ce précepte effectivement, qui donne pour règle de ne point garder quelquefois de règles, est un mystère de l’art qu’il n’est pas aisé de faire entendre à des hommes sans aucun goût…, et qu’une espèce de bizarrerie d’esprit rend insensibles à ce qui frappe ordinairement les hommes. » (Discours sur l’Ode.
Les Romains tyrans s’adviserent encores d’un aultre poinct, de festoyer souvent les dixaines1 publicques, abusants ceste canaille comme il falloit, qui se laisse aller, plus qu’à toute aultre chose, au plaisir de la bouche : le plus entendu de tous n’eust pas quitté son escuelle de soupe pour recouvrer la liberté de la Republique de Platon.
vous vous entendrez en affaires. […] Avant de se faire entendre aux fêtes d’Apollon Pythien, le joueur de flûte a longtemps appris, longtemps tremblé sous un maître. […] Mais vous, sortant de faire un présent, ou des offres de services ; gardez-vous, pour lire vos vers, de profiter d’une ivresse intéressée ; car j’entends d’ici votre auditeur s’écrier : « Ah les beaux vers ! […] 719Une syllabe longue, 720mise-après une brève, 721est appelée iambe, 722pied rapide : 723d’où même et à cause de sa rapidité même) 724l’iambe a fait que le nom de trimètres 725s’ajoutât aux vers iambiques, 726 dans ces vers trimètres, 727l’iambe rendìt (fìt entendre) 728six coups (fût répété six fois), 729 étant semblable à lui-même 730(toujours composé d’iambes) 731 depuis le premier pied jusqu’au dernier. […] Par honoratum les uns entendent célèbre, fameux ou illustre ; mais nous ne croyons pas que l’on trouve dans toute la latinité du siècle d’Auguste un seul exemple du mot honoratum pris dans ce sens-là.
. — Il y a deux mots qui servent de pronoms ; savoir : 1° En qui signifie de lui, d’elle, d’eux, d’elles : ainsi, quand on dit, j’en parle, on peut entendre, je parle de lui, d’elle, etc., selon la personne ou la chose dont le nom a été exprimé auparavant.
Qui me dira, quand j’entre dans une salle de spectacle, au cinquième acte d’un drame, et que je vois l’héroïne en proie à une sorte de frénésie convulsive, quand j’entends ses cris et ses sanglots, quand elle se tord les mains et souvent se roule à terre, qui me dira si c’est l’amour, la colère ou la douleur qui la pousse à cet excès ?
Voltaire se jugeait peut-être lui-même en disant : « Je suis comme les petits ruisseaux : ils sont transparents, parce qu’ils sont peu profonds. » L’esprit 1 Ce qu’on appelle esprit est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine : ici, l’abus d’un mot qu’on présente dans un sens et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapport délicat entre deux idées peu communes : c’est une métaphore singulière ; c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet dans lui ; c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié sa pensée, pour la laisser deviner ; enfin, je vous parlerais de toutes les différentes façons de montrer de l’esprit, si j’en avais davantage. […] On aime à entendre cette parole française.
Ils appuyaient cet avis de tant de sortes de considérations que le roi même commençait à s’ébranler, quand le maréchal de Biron, qui avait entendu ce discours avec dédain, fâché qu’il fit plus d’impression qu’il ne devait, prit la parole et d’une voix animée de colère dit au roi : « C’est donc tout de bon, sire, que l’on vous conseille de monter sur mer, comme s’il n’y avait point d’autre moyen de conserver votre royaume que de le quitter.
Depuis, il ne cessa pas d’observer et d’écrire, à bride abattue, sur tout ce qu’il voyait, entendait et devinait.
Sous ces plaintes nous croyons entendre les soupirs de Mme de Staël exilée de Paris par un pouvoir ombrageux.
On croirait entendre un personnage du dix-septième siècle1.
Pour commander aux autres, il faut s’élever au-dessus d’eux ; et, après avoir entendu ce qui vient de tous les endroits, on se doit déterminer par le jugement, qu’on doit faire sans préoccupation, et pensant toujours à ne rien ordonner ni exécuter qui soit indigne de soi, du caractère qu’on porte, ni de la grandeur de l’État.
J’entends par là que chaque race et chaque révolution politique a laissé dans notre vocabulaire la trace de son passage. […] S’il était permis d’écrire, en quelque sorte, sa biographie, nous dirions volontiers que l’an mil fut la date de sa naissance,et que ses premiers bégaiements se tirent entendre à l’époque même annoncée par de sinistres prophètes comme devant être la fin du monde.
Diphile ou la manie des oiseaux Diphile commence par un oiseau, et finit par mille : sa maison n’en est pas égayée, mais empestée ; la cour, la salle, l’escalier, le vestibule, les chambres, le cabinet, tout est volière5 : ce n’est plus un ramage, c’est un vacarme ; les vents d’automne, et les eaux dans leurs plus grandes crues ne font pas un bruit si perçant et si aigu ; on ne s’entend non plus parler les uns les autres que dans ces chambres où il faut attendre, pour faire le compliment d’entrée, que les petits chiens aient aboyé. […] Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculé de votre appartement, de si laborieux qui vous empêche de m’entendre ?
A les entendre exalter sans cesse en termes magnifiques la majesté du sénat et du peuple, nous éprouvons à la longue comme un secret dépit, celui que ressentiraient des vaincus humiliés par la jactance de leurs vainqueurs. […] Il me semble entendre le vieux Caton tonner contre ces nouveaux docteurs : — « Que venez-vous faire ici, langues dorées et trompeuses ?
Ici, les passions sont plus difficiles à émouvoir ; l’orateur est entendu avec plus de calme, jugé avec plus de sévérité.
Liberté de penser, voilà leur cri, et ce cri s’est fait entendre d’une extrémité du monde à l’autre.
Voilà pourquoi Socrate, voulant se faire poëte après avoir été toute sa vie l’athlète de la vérité, et par cela même pauvre inventeur de fictions, mit en vers les fables d’Ésope, ne pensant pas qu’il pût y avoir de poésie sans fiction. » (De la Manière d’entendre les poëtes, chap.
A. de ce que j’entends dire qu’elle a gagné la plus belle victoire et de la plus grande importance que nous ayons vue de notre siècle.
J’entends par là que nous nous sommes interdit toute ostentation de vaine science, pour remplir le rôle modeste d’interprète et de guide, expliquant ce qui est douteux ou obscur, soulignant les beautés sans pallier les défauts, traduisant certaines nuances dont la délicatesse peut échapper à des regards trop rapides, se défiant également d’une admiration superstitieuse et d’un purisme trop raffiné, visant surtout soit à économiser le temps précieux du maître par des recherches qui préviendront les siennes, soit à stimuler l’intelligence de l’élève par des aperçus qui éveilleront ses idées propres.
Le seigneur Corcuélo (C’était le nom de l’hôte), qui, selon toutes les apparences, s’entendait avec le parasiste, me répondit : « J’ai une truite excellente, mais elle coûtera cher à ceux qui la mangeront : c’est un morceau trop friand pour vous. — Qu’appelez-vous trop friand, dit alors mon flatteur d’un ton de voix élevé : vous n’y pensez pas, mon ami ; apprenez que vous n’avez rien de trop bon pour le seigneur Gil Blas de Santillane, qui mérite d’être traité comme un prince. » Je fus bien aise qu’il eût relevé les dernières paroles de l’hôte, et il ne fit en cela que me prévenir.
J’entends par là que nous nous sommes interdit toute ostentation de vaine science, pour remplir le rôle modeste d’interprète et de guide, expliquant ce qui est douteux ou obscur, soulignant les beautés sans pallier les défauts, traduisant certaines nuances dont la délicatesse peut échapper à des regards trop rapides, se défiant également d’une admiration superstitieuse et d’un purisme trop raffiné, visant surtout soit à économiser le temps précieux du maître par des recherches qui préviendront les siennes, soit à stimuler l’intelligence de l’élève par des aperçus qui éveilleront ses idées propres.
Ce sont des vallées enchantées, embellies par un printemps éternel ; des jardins délicieux où tout se réunit pour charmer les yeux et réjouir l’âme ; des palais ravissante où se font entendre d’ineffables harmonies.
Bojesen entend ici ce mot dans le sens de contemplation philosophique, qu’il a quelquefois chez Aristote.
Exemple : Sur quatre pieds, j’entends, et, par trois, je réponds.
Par là, cet orateur mérita d’être admiré de Louis XIV, vieillissant, et qui avait entendu de si grands hommes.
Bossuet Grand homme, ta gloire vaincra toujours la monotonie d’un éloge tant de fois entendu.
Il ne nous serait que trop facile de le prouver par des citations ; mais nous en avons dit assez pour indiquer ce qu’étaient devenus alors le langage de la tribune, et l’éloquence des Mirabeau et des Maury ; nous nous hâtons d’arriver à une époque où l’importance de la cause et le talent de l’orateur ramenèrent, pour un moment, le langage de la raison et la véritable éloquence, dans une assemblée qui comptait encore quelques hommes capables d’entendre l’un et d’apprécier l’autre.
L’ensemble de ce tableau est magnifique dans l’original : on voit le dieu s’avancer, on entend sonner ses traits dans son carquois ; mais le poète, épuisé par le luxe des détails, arrive presque sans force à l’objet principal de la description.
Les mémoires ne contiennent pas une histoire suivie et complète, ils relatent les faits, les impressions personnelles à l’auteur, ce qu’il a vu, ce qu’il a entendu dire, ce à quoi il a pris part directement ou indirectement ; plus il s’est trouvé haut placé, plus ses récits offrent d’importance et d’intérêt.
Il ne m’écoute pas, il fuit ; Il court dans une fête (et j’en entends le bruit) Finir son heureuse journée.
Et ceux qui ont vu la vanité de cette prétention vous ont jeté dans l’autre précipice, en vous faisant entendre que votre nature était pareille à celle des bêtes, et vous ont porté à chercher votre bien dans les concupiscences3 qui sont le partage des animaux.
Lettre de premier de l’an Fléchier, évêque de Nîmes, a madame C*** Quand je vous souhaite, Madame, au commencement de cette année, une longue suite de jours heureux, j’entends des jours de salut et de bénédictions spirituelles.
S’il y a quelque chose dans ma lettre que vous n’entendiez pas, votre mignonne vous l’expliquera.
Remportait-il quelque avantage : à l’entendre, ce n’était pas qu’il fût habile, c’est que l’ennemi s’était trompé.
Maître absolu des cieux et de la terre, il n’habite point les temples que la main de l’homme a élevés ; et celui qui dispense à tout ce qui respire la vie et la lumière, n’a pas besoin des sacrifices de l’homme, etc. » Dans le reste de ce discours, saint Paul expose en peu de mots, mais avec la force de la vérité, quelques-uns des dogmes de la religion ; et son éloquence est si entraînante, ses preuves paraissent si lumineuses, que tout l’Aréopage, à moitié convaincu déjà, lui rend sa liberté d’une voix unanime, en se proposant bien de l’entendre de nouveau sur ce sujet intéressant : audiemus te de hoc iterùm .
Mais Dieu t’entend gémir, Dieu vers qui te ramène Un vrai remords né des douleurs ; Dieu qui pardonne enfin à la nature humaine D’être faible dans les malheurs.
Il est donc bien entendu que le poète ne doit pas tout imiter ; et que ce qu’il imite, il l’imite en beau.
Saluez-le donc en passant, et qui que vous soyez, chrétien et même saint, aimez entendre à votre oreille, et surtout au fond de votre conscience, cette belle parole, que vous êtes un honnête homme.
Je tressaille en songeant aux paisibles soirées, Sous les regards du maître, au devoir consacrées, Quand, devant le pupitre en silence inclinés, Nous n’entendions parfois, de nous-même étonnés, Que, d’instant en instant, quelques pages froissées ; Ou l’insensible bruit des plumes empressées, Qui, toutes à l’envi courant sur le papier, De leur léger murmure enchantaient l’écolier.
Ceci doit s’entendre du défi que lui avait fait Scudéri.
Les physiciens entendirent avec surprise la poésie leur parler leur langue, publier leurs découvertes ; et peut-être les systèmes mêmes du grand Newton, jusqu’alors peu connus en France, durent-ils aux beaux vers de Voltaire une partie de leur célébrité. Ainsi une nouvelle manière introduisit un nouveau genre ; la poésie quitta un moment la scène, pour y reporter bientôt des idées nouvelles, une pompe plus théâtrale, des mœurs que l’on n’y avait jamais étalées, et des maximes qui n’y avaient point encore été entendues.
Vous venez d’entendre Cicéron proscrire toute espèce de recherche et d’affectation à ce sujet : Aristote va s’exprimer plus fortement encore.
Nous pouvons dire du sujet ce que la Bruyère dit de l’ouvrage : « Quand une lecture vous élève l’esprit et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l’ouvrage : il est bon et fait de main d’ouvrier. » Le mot de la Bruyère explique ce que j’entends par moralité.
N’est-ce pas Cicéron lui-même, ce grand champion de la passion réelle, qui a dit quelque part, en rapportant l’opinion des péripatéticiens : « Pour allumer la colère dans l’âme de l’auditeur, quand même on ne la ressentirait pas, il faut la feindre du moins par ses paroles et son action. » Relisez aussi le chapitre II du VIe livre de Quintilien, où il traite des passions ; vous verrez, quoi qu’il semble, que nous ne sommes pas loin de nous entendre.
« On appelle cors les cornes qui sortent des perches du cerf, dit le dictionnaire de l’Académie ; et un cerf de dix cors, ou, plus ordinairement, cerf dix cors, est un cerf de moyen âge. » — Néanmoins La Fontaine, dans ses Fables, X, 1, entend par cerf dix cors un vieux cerf : L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors… 2.
Pour en avoir quelque preuve, ouvrons le dictionnaire de notre langue, et comparons ; quand on dit : le cliquetis des armes se fait entendre, le glouglou de la bouteille réjouit le buveur, le tictac du moulin résonne à l’oreille du meunier, le tonnerre gronde, le serpent siffle, la mouche bourdonne, le ruisseau murmure, la roue écrase, les pigeons roucoulent, les oiseaux gazouillent, quel rapport plus fidèle peut-il exister entre ces mots et la chose ou l’action qu’ils expriment ?
Les arbres se couvrent de feuilles et entrelacent leurs branches ; les oiseaux chantent sous le feuillage ; les mouches bourdonnent parmi les fleurs ; tout respire la joie et la vie dans le séjour de la mort, — et le soir, tandis que la lune brille dans le ciel et que je médite près de ce triste lieu, j’entends le grillon poursuivre son chant infatigable, caché sous l’herbe qui couvre mon ami.
Il importe avant tout, pour bien entendre la langue latine, pour parler et écrire d’une manière pure et élégante, de connaître à fond la propriété des mots, leur sens propre et figuré, leurs synonymes.
Tels sont, par exemple, les conventions qu’elles ont stipulées entre elles par écrit ou verbalement ; les aveux qu’elles font ou qu’elles ont faits ; le serment qu’elles ont prêté, ou qu’elles offrent de prêter ; les dépositions des témoins qui ont été entendus, etc. […] SIRE, « Au milieu des acclamations de tout le royaume, qui répète, avec tant de transport celles que votre majesté a entendues à Reims102, l’Académie française est trop heureuse, et trop honorée de pouvoir faire entendre sa voix jusqu’au pied de votre trône.
Mais entendons-nous bien, et que personne ne s’y trompe.
S’il y a quelque chose dans ma lettre que vous n’entendiez pas, votre mignonne vous l’expliquera.