C’est ce que nous appelons détroit, et quelquefois pas, canal, phare.
On l’appelle communément l’étoile du matin, lorsqu’elle précède le soleil, et l’étoile du soir, ou du Berger, lorsqu’elle le suit.
Pour appeler : Holà !
Est-ce la vengeance d’Achille que vous remettez sur la scène : montrez-le-nous ardent, colère, inexorable, impétueux : qu’il se mette résolûment au-dessus des lois, et n’en appelle qu’a son épée. […] Une longue, précédée d’une brève, s’appelle iambe : pied si rapide, qu’il a fait donner le nom de trimètre à l’iambique, composé pourtant de six pieds. […] 719Une syllabe longue, 720mise-après une brève, 721est appelée iambe, 722pied rapide : 723d’où même et à cause de sa rapidité même) 724l’iambe a fait que le nom de trimètres 725s’ajoutât aux vers iambiques, 726 dans ces vers trimètres, 727l’iambe rendìt (fìt entendre) 728six coups (fût répété six fois), 729 étant semblable à lui-même 730(toujours composé d’iambes) 731 depuis le premier pied jusqu’au dernier. […] On appelait ainsi la toile qui servait à masquer la scène, avant la représentation et dans les entr’actes. […] La machine qui la faisait descendre au commencement et remonter à la fin des pièces, s’appelait exostra.
Amboise (Georges, Cardinal d’), de l’illustre maison d’Amboise, ainsi appelée parce qu’elle possédoit la seigneurie de ce nom.
On appelle cette guerre, ls.
Tourmenté d’une basse jalousie, et plein d’un amour-propre excessif, il eut la sotte vanité de vouloir se faire appeler le fléau d’Homère, contre lequel il fit des vers dont il ne resta bientôt plus aucune trace de souvenir parmi ses contemporains mêmes.
Cette colonne, qu’on appelle Trajane, passe pour un des plus beaux ouvrages d’architecture.
Alors s’établit, pour l’utilitè de tous, ce que nous appelons la chose publique ; alors il se forma des associations d’hommes, qui furent nommées des cités ; alors on bâtit l’une près de l’autre des maisons que l’on appela des villes, qui, entourées de murs, reconnurent des lois et un culte religieux.
La mobilité d’imagination et la paresse de jugement, également naturelles à l’homme, ont fait passer, souvent à l’insu de sa volonté, les modifications spontanées ou les altérations successives du langage à l’état d’habitude, et cette habitude, une fois enracinée dans les esprits, est devenue ce qu’on appelle le génie de la langue, c’est-à-dire cette collection d’idiotismes, ces procédés de lexilégie et de construction qui distinguent une langue des autres et lui impriment un cachet particulier. […] La langue d’Hérodote n’est point, je le sais, celle de Théopompe ou de Démosthène, mais, telle qu’elle est, elle appartient à une civilisation trop avancée, quoi qu’il en dise, pour être représentée par le gazouillis du xvie siècle, comme l’appelle Pasquier.
Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre5, La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom), Capable d’enrichir en un jour l’Achéron1, Faisait aux animaux la guerre. […] C’est-à-dire, instruit : on donnait aux ecclésiastiques le nom de clercs (d’ou clergé) ; et, dit Pasquier, « comme autrefois il n’y avait qu’eux qui faisaient profession de belles-lettres, nous appelâmes, par métaphore, grand clerc l’homme savant, et la science fut appelée clergie. » 3.
Ménage dit néanmoins, en s’attachant à l’orthographe suivie par Regnard, que ce drap était ainsi appelé à cause du sceau du roi qu’on y mettait autrefois. […] On appelle réjouissance, la carte que celui qui donne tire après la sienne, et sur laquelle tous les coupeurs et autres peuvent mettre de l’argent.
Quand les rudes aquilons ont ravagé la terre, vous appelez le plus faible des vents ; à votre voix, le zéphyr souffle, la verdure renaît, les douces primevères et les humbles violettes colorent d’or et de pourpre le sein des noirs rochers1. […] On appelle façons les cérémonies de pure civilité.
L’enfant louche, et le père parle de son regard oblique ; il l’appelle tendrement mon poulet, quand sa taille est ridiculeusement petite, comme jadis celle de l’avorton Sisyphe ; si ses jambes sont torses ou ses pieds contrefaits, il balbutie les noms de Varus et de Scaurus. […] C’est ce qu’on appelle des euphémismes. […] C’est l’esprit que la vanité de plaire nous donne, et qu’on appelle, autrement dit, la coquetterie.
Mazarin mourut en 1661, après avoir fondé à Paris un collège qui porte son nom, et qui est appelé aussi le collège ds.
Villars étoit alors dans les Cévennes, où il réduisit des fanatiques appelés Camisars, qui, soutenus par des puissances étrangères, avoient pris les armes, et commettoient toutes sortes de violences.
Ainsi, l’on dit l’argent pour le argent, l’histoire pour la histoire ; mais alors on met à la place de la lettre retranchée cette petite figure (’) qu’on appelle apostrophe.
Il ne reste plus alors que deux membres qui, par leur rapprochement, forment une antithèse spéciale qu’on a appelée enthymémisme. […] On l’appelle astéisme.
J’ai compris, sous la dénomination de pronoms adjectifs, tous ceux que l’on appelle démonstratifs, possessifs, etc., parce que l’enfant a vu ce qui se nomme adjectifs, et parce qu’il convient de diminuer le nombre des mots barbares dans une Grammaire élémentaire.
En entrant dans le vaste champ des productions littéraires, j’ai présenté un tableau raccourci des quatre siècles, appelés par excellence les siècles des Arts.
Il comprend le style sublime, et ce qu’on appelle proprement le sublime. […] Est-ce moi qui t’appelle, et qui règle ton cours ? […] J’ai dit ailleurs qu’il ne faut pas confondre ce qu’on appelle proprement le sublime, avec le style sublime.
Appelez la mémoire ou l’esprit au secours. […] On est obligé de faire baies de deux syllabes, et ce son est très-désagréable : c’est ce qu’on appelle le demi-hiatus. » 5. […] Cette humiliation de Dorante, obligé d’en appeler à son valet, c’est là une belle leçon morale qui ressort de cette comédie.
Fier de sa noblesse, jaloux de sa beauté, le cygne semble faire parade de tous ses avantages ; il a l’air de chercher à recueillir des suffrages, à captiver les regards ; et il les captive en effet, soit que, voguant en troupe, on voie de loin, au milieu des grandes eaux, cingler la flotte ailée ; soit que, s’en détachant et s’approchant du rivage aux signaux qui l’appellent, il vienne se faire admirer de plus près en étalant ses beautés, et développant ses grâces par mille mouvements doux, ondulants et suaves. […] À cette noble fierté, tempérée d’une tristesse sévère, il ne manque que le rayon, l’humble désir qui appelle la bénédiction d’en haut sur l’humaine sueur et qui fait demander le pain quotidien. […] La physionomie est bien de “ce grand et aimable homme” comme l’appelait Gibbon.
C’est à peu près de même que l’Œdipe de Sophocle reconnaît, en arrivant dans le bourg de Colone, ce qu’il appelle « le mot d’ordre de sa destinée », ξυμφορᾶς ξύνθηιμ’ ἐμῆς (v. 47).
Le nom propre convient à une ou à plusieurs personnes, à une ou à plusieurs choses semblables, mais non à toutes : par exemple plusieurs personnes s’appellent Jacques, Antoine, etc.
La satire, ordinairement peu étendue, prend quelquefois de larges dimensions ; on l’appelle alors poème satirique ; tels sont : les Tragiques de d’Aubigné, la Dunciade de Pope, les Délateurs de Dupaty.
Quand notre âme éprouve de douces émotions, ce sentiment s’appelle de la joie. […] « L'harmonie, telle que nous venons de l’envisager, peut s’appeler harmonie mécanique, parce qu’elle consiste uniquement dans les mots matériellement pris, et considérés comme sons. Mais il y a une autre sorte d’harmonie, que l’on appelle imitative, et qui consiste dans le rapport des sons avec les objets qu’ils expriment. » Il y a trois choses à imiter dans les objets que l’on veut décrire : les sons et les mouvements physiques ; les sentiments, les émotions de l’âme. […] Que l’on pourrait appeler aussi ordre analytique, parce qu’il suit en tout point l’analyse de la pensée. […] Appelé ainsi, parce qu’il est particulier à l’orateur, qui recherche les grâces et les ornements du style, et qui figure, pour ainsi dire, dans son langage les idées, les images, les sentiments qu’il a conçus dans son esprit.
Recourez alors à ce que les Latins appelaient amplification. […] Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste, puisqu’il faut l’appeler par son nom, Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
Tout ce que nous apprenons, à mesure que nous avançons en âge, forme ce qu’on appelle l’instruction. […] La jeunesse doit aussi s’exercer à sentir, à apprécier, à juger les beaux-arts, quand même elle ne serait pas appelée à les cultiver.
On a pu l’appeler un Bossuet sauvage. […] Il la détache ; il la porte sur une roue : les membres fracassés s’enlacent dans les rayons ; la tête pend ; les cheveux se hérissent, et la bouche, ouverte comme une fournaise, n’envoie plus par intervalles qu’un petit nombre de paroles sanglantes qui appellent la mort.
Sans doute quelques pèlerins du génie, comme Byron les appelle, viennent encore et jusqu’à la fin se succéderont alentour ; mais la société en masse s’est portée ailleurs et fréquente d’autres lieux… Ce sentiment qui n’est pas sans tristesse, soit qu’on l’éprouve pour soi-même, soit qu’on l’applique à d’autres, nous devons tâcher du moins qu’il nous laisse sans amertume. […] Les autres étaient appelés infra classem, au-dessous de la classe.
La manière d’exprimer ses idées et de tourner les phrases s’appelle diction, élocution ou style : nous en reparlons plus loin en détail.
Deux ou plusieurs vers unis ensemble pour exprimer une pensée s’appellent stances ou strophes.
C’est la figure appelée σχῆμα χαλϰιδιαϰόν par le grammairien Lesbonax (p. 179, à la suite d’Ammonius, éd.
Ce qu’on appelle gérondif n’est autre chose que le participe présent, devant lequel on met le mot en, comme : les jeunes gens se forment l’esprit en lisant de bons livres 1.
On ne l’appellera pas pour cela un poëte.]
Toutefois, il ne faut pas confondre le style que caractérise ici Aristote avec ce que les rhéteurs ont appelé plus tard ϰɛϰραμένη διάλɛϰτο, qui n’est autre que le genre tempéré.
Là, ce n’est plus le langage humain, c’est Dieu lui-même qui parle par les prophètes ; c’est lui qui met dans la bouche de David l’expression la plus vraie et la plus touchante de la douleur de l’âme, tempérée par les élans de la foi et de l’espérance religieuse : telle est entre autres le psaume qui chante la captivité de Babylone (Super flumina Babylonis), et que Chateaubriand appelle le plus beau des cantiques sur l’amour de la patrie .
Les alchimistes appelaient lut de sapience un vase hermétiquement fermé.
Plus tard, les Latins désignèrent par la même expression (stylus) un poinçon ou forte aiguille qui leur servait à tracer les lettres de l’alphabet sur l’écorce d’arbre appelée liber, ou sur des tablettes recouvertes de cire.
On appelle plan l’ordre dans lequel on dispose les différentes parties d’un ouvrage ou d’une composition. […] C’est ici qu’il faut appeler à son aide la dialectique, savoir démêler le faux du vrai, découvrir les sophismes déguisés sous les fleurs de l’éloquence.
Les moments lui sont chers, il court dans tous les rangs Sur un coursier fougueux, plus léger que les vents, Qui, fier de son fardeau, du pied frappant la terre, Appelle les dangers et respire la guerre3. […] Son œil est ardent, farouche ; L’écume sort de sa bouche : Prêt au moindre mouvement, Il frappe du pied la terre, Et semble appeler la guerre Par un fier hennissement.
détestable, du dernier détestable, ce qu’on appelle détestable4. […] Ce personnage s’appelait Clapisson.
La réunion de plusieurs syllabes brèves et longues forme ce qu’on appelle un pied.
. — Je plains ces misères cachées que la crainte d’êtres connues rend plus pesantes1 Un homme aimable Étes-vous bien aise de savoir, mon cher ami, ce que le monde appelle quelquefois un homme aimable ?
On rit, on se récrie, on l’appelle, et sa mère Tremble à le faire marcher. […] Que ne puis-je accourir, enfant, quand tu m’appelles, Quand tu me dis : je t’aime et te veux caresser ; Et que tes petits bras, comme deux blanches ailes, S’ouvrent pour m’embrasser !
Il appelle et repousse le repos ; il a comme des visions dans le délire. […] Le devoir pratiqué pour lui-même Quiconque veut répandre la bonne parole doit, s’oubliant lui-même, ne regarder qu’une seule chose, l’accomplissement du devoir qu’il se croit appelé à remplir ; car, s’il se recherche à quelque degré, si, pour persévérer dans son œuvre, il a besoin d’en voir le fruit, il ne tardera pas à se lasser, il succombera bien vite au découragement.
Voilà bien ce qui s’appelle frapper fort, et frapper juste en même temps, comme le disait Voltaire, à propos de l’effet théâtral. […] c’est précisément parce que la prodigalité des biens d’autrui s’est appelée libéralité, et l’audace du crime courage, que nous en sommes réduits à ce point déplorable de calamité. […] Des citoyens distingués par leur naissance ont conspiré l’incendie de Rome ; ils appellent à leur secours les Gaulois, ennemis déclarés du nom romain ; le chef des conjurés s’avance à la tête d’une armée, il est à nos portes… Et vous balancez encore !
Son idée fixe, je dirais presque sa monomanie, fut de nous proposer pour idéal ce qu’il appelait l’état de nature, et de rendre les lettres, les arts ou les institutions civiles et politiques responsables de nos passions et de nos vices. […] Ne faut-il pas, chrétiens, qu’elle ait découvert intérieurement une beauté bien exquise dans ce qui s’appelle devoir, pour oser assurer positivement qu’elle doit s’exposer sans crainte, qu’il faut s’exposer même avec joie à des fatigues immenses, à des douleurs incroyables et à une mort assurée, pour les amis, pour la patrie, pour le prince, pour les autels ? […] Oui, dans cette vallée de nos maux, que David appelle éloquemment une vallée de larmes, dans ce torrent de Cédron où le Sauveur du monde a passé comme nous, et où nous buvons chaque jour l’eau triste et troublée de notre vie, le bonheur n’est pas un inconnu, ni même un absent.
Ils appartiennent en général à ce que l’on est convenu d’appeler magnanimité, héroïsme, et produisent sur nous un effet absolument semblable à celui que produit le spectacle des grands objets de la nature.
Ce qu’on appelle esprit peut être de quelque usage au barreau, lorsqu’il ne consiste toutefois que dans une réplique vive et animée, dans une saillie du moment, dans une de ces réponses qui portent des coups d’autant plus sûrs, qu’ils sont plus imprévus, et que l’adversaire, frappé comme de la foudre, a laissé à l’audience tout le temps d’apprécier la réponse, avant qu’il ait eu celui de lui trouver une réplique.
Les plans d’études les plus récents de l’enseignement secondaire ont établi qu’il serait fait usage, dans toutes les classes des lycées et des colléges, pour que la connaissance de notre langue et de notre littérature y fût plus répandue et plus approfondie, de recueils de morceaux choisis, empruntés à nos meilleurs écrivains, prosateurs et poëtes, à ceux que nous pouvons appeler nos classiques.
Un contemporain l’appela « le prince le mieux disant de son siècle ».
Mais de son ire4 éteindre le salpêtre, Savoir se vaincre et réprimer les flots De son orgueil, c’est ce que j’appelle être Grand par soi-même : et voilà mon héros !
Il existe de nombreux ouvrages pour les trois temps assignés par Marmontel aux disciples de la rhétorique, ainsi que pour l’étude de l’art qu’on a appelé le premier des arts agréables.
Les Italiens appellent autels ces écueils qui sont au milieu des flots. […] C'est ainsi qu’on dit cent voiles pour cent vaisseaux, et qu’on appelle lion un homme doué d’une force, d’un courage extraordinaire. […] On appelait templum la tribune aux harangues et différents palais consacrés par les augures. […] On appelait aussi fana les maisons consacrées par les pontifes. […] Cic. — Appellare, appeler, donner un nom.
Racine paraît avoir deviné ce qu’Aristote lui-même écrit dans un passage de ses Problèmes (XXIX, 11) où il appelle la femme un être inférieur (πολὺ ἦττον) et plus faible (ἀσθενέστερον) que l’homme.
Mais que ce sauveur impatiemment attendu donne tout à coup signe d’existence, l’instinct national le discerne et l’appelle, les obstacles s’aplanissent devant lui, et tout un grand peuple volant sur son passage semble dire : « Le voilà !
On appelait laticlave une bande de pourpre qui bordait la toge des magistrats patriciens. […] Pour Robespierre, il nous fait sentir quelque chose de cette crainte que connurent nos pères, et qui s’appelle la Terreur, crainte d’un péril hypocrite et inconnu, où le mépris se mêlait à l’angoisse, et qui fit plus d’une fois envier les morts par les survivants. » (Discours à l’Académie)
Voilà ce que fait la nature pour l’orateur, voilà les grands traits qui caractérisent son ouvrage ; et il est clair que celui qu’elle a si heureusement disposé, trouvera plus de ressources et de moyens qu’un autre dans les préceptes de l’art : mais il lui sera toujours indispensable de les connaître ; et plus il les approfondira, plus il les rapprochera des grands modèles, plus il se convaincra que ce qu’on appelle un art, n’est autre chose que le résultat de la raison et de l’expérience mis en pratique, et que son but est d’épargner, à ceux qui nous suivront, tout le chemin qu’ont fait ceux qui nous ont précédés.
Le champ vaste et libre du genre délibératif, est ce que les Romains appelaient concio, la harangue directement adressée au peuple.
Marchons, dit-il, où nous appellent et les présages des Dieux, et l’injustice de mes ennemis.
Diogène Laërce, III, 56, rapporte en effet que le chœur figura d’abord seul dans les Dionysiaques, que Thespis y ajouta un acteur puis Eschyle un second (ce qui permit d’appeler protagoniste le premier ou le principal des deux) puis Sophocle un troisième.
3° L’élocution, qu’on appelle aussi style, consiste à exprimer ses idées par la parole ou par l’écriture.
Il la détache ; il la porte sur une roue : les membres fracassés s’enlacent dans les rayons ; la tête pend ; les cheveux se hérissent, et la bouche, ouverte comme une fournaise, n’envoie plus par intervalles qu’un petit nombre de paroles sanglantes qui appellent la mort.
Or, s’il est vrai que la satisfaction des spectateurs soit la fin que se proposent les spectacles, et que les maîtres mêmes du métier aient quelquefois appelé de César au peuple, le Cid du poëte français ayant plu aussi bien que la Fleur du poëte grec, ne seroit-il point vrai qu’il a obtenu la fin de la représentation, et qu’il est arrivé à son but, encore que ce ne soit pas par le chemin, ni par les adresses de la Poétique ?
Sans courir les hasards de la fantaisie, il en a toutes les grâces, et je l’appellerais volontiers l’humoriste du bon sens classique.
D’illustres princes de l’Église n’ont pas dédaigné d’applaudir à nos efforts ; de nous féliciter d’avoir publié ce travail consciencieux, qui non seulement ne contient rien de contraire aux principes de la saine doctrine en ce qui concerne la foi et les bonnes mœurs, mais encore est très propre à éclairer l’esprit des jeunes humanistes, à épurer leur goût et à orner leur cœur, et qui mérite une place distinguée parmi les livres classiques édités de nos jours ; de nous louer d’avoir mis de la netteté dans notre plan, de la clarté dans notre méthode, de la justesse dans nos définitions, et surtout d’avoir rattaché à notre enseignement les modèles si parfaits qu’offrent les poètes bibliques et liturgiques, trop indignement méconnus ; de nous permettre de compter sur leurs plus favorables dispositions à l’égard de nos travaux, et sur la reconnaissance de tous les amis des lettres, mais surtout des lettres chrétiennes ; d’apprécier toute l’importance de notre œuvre, et d’appeler sur elle les bénédictions les plus abondantes ; enfin, de nous exhorter à servir la cause des bonnes-lettres avec un zèle qui ne se ralentisse jamais.
Ceux que nous appelons anciens étaient véritablement nouveaux en toutes choses, et formaient l’enfance des hommes proprement ; et comme nous avons joint à leurs connaissances l’expérience des siècles qui les ont suivis, c’est en nous que l’on peut trouver cette antiquité que nous révérons dans les autres. […] Car ce qui est nature aux animaux, nous l’appelons misère en l’homme, par où nous reconnaissons que la nature étant aujourd’hui pareille à celle des animaux, il est déchu d’une meilleure nature qui lui était propre autrefois.
C’est à balancer l’une par l’autre ces deux qualités précieuses, que les prédicateurs se doivent attacher principalement dans leurs discours et dans la manière de les prononcer, De la chaleur et de la gravité réunies, résulte ce qu’on appelle l’onction, c’est-à-dire, la manière touchante d’un prédicateur vivement pénétré du désir ardent de communiquer à ses auditeurs la pureté de sa foi et la chaleur de son zèle.
L’arrangement des mots et la construction des phrases, suivant les règles de la grammaire, sont ce qu’on appelle syntaxe. Avant d’exposer ces règles relativement à chaque espèce de mots, il est essentiel d’observer que, dans le discours, un nom peut être employé de trois manières : 1°. au vocatif, mot qui vient du mot latin vocare, signifiant appeler : 2°. […] Mais ce n’est point encore là une définition entière et complète de ce qu’on appelle régime dans le discours. […] Les gérondifs, soit présents, soit passés, peuvent former un membre d’une phrase, sans qu’ils se rapportent précisément à aucun mot particulier de cette même phrase, c’est-à-dire, au sujet ou au régime : on les appelle alors gérondifs absolus. […] Il ne faut pas confondre les gérondifs avec les adjectifs verbaux, ainsi appelés, parce qu’ils sont formés des verbes.
Voici comment Bossuet jugeait la majesté royale : « Je n’appelle pas majesté cette pompe qui environne les rois, ou cet éclat extérieur qui éblouit le vulgaire.
Il y a trois sortes de vers iambiques : ceux de quatre pieds, appelés diamètres, parce que les Grecs les mesuraient de deux à deux pieds ; ceux de six pieds, nommés trimètres, et ceux de huit pieds, nommés tétramètres.
Il y avait chez les Romains une classe d’hommes appelés Pragmatici, qui se chargeaient de donner à l’orateur tous les renseignements nécessaires sur la loi intéressée dans la cause qu’il entreprenait de défendre.
Depuis, prince de Condé, et, comme on l’appelait déjà de son temps, le grand Condé.
. — Qu’appelez-vous trop friand, dit alors mon flatteur d’un ton de voix élevé : vous n’y pensez pas, mon ami ; apprenez que vous n’avez rien de trop bon pour le seigneur Gil Blas de Santillane, qui mérite d’être traité comme un prince. » Je fus bien aise qu’il eût relevé les dernières paroles de l’hôte, et il ne fit en cela que me prévenir.
L’appeler, faire du bruit, je n’osais ; m’échapper tout seul, je ne pouvais ; la fenêtre n’était guère haute, mais en bas deux gros dogues hurlant comme des loups… En quelle peine je me trouvais ; imaginez-le si vous pouvez.
Addisson appelle les plaisirs secondaires de l’imagination, dont la classe est très étendue.
Ailleurs, Bossuet appelle la naissance des enfants, « cette recrue continuelle du genre humain ».
On appelait ainsi la partie de l’ancien habillement français qui couvrait le corps depuis le cou jusque vers la ceinture.
Le sens doit être complet ou fortement suspendu après chaque quatrain et chaque tercet ; cela est évident puisque ce sont des stances de quatre ou de trois vers qu’on appelle ainsi.
Ce qui fit un héros du prince de Condé J’appelle le principe de ces grands exploits cette ardeur martiale qui ; sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution, lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa, ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration avec laquelle, dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvoit ou troubler, ou favoriser l’événement des choses : semblable à un aigle dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir l’inconvénient de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait si habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations ces moments heureux qui décident du sort des armées ; cette activité que rien ne pouvait égaler, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout : soldat et général tout à la fois, et, par sa présence, inspirant à tout le corps d’armée, jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur, ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat, cette tranquillité dont il n’était jamais plus sûr que quand on en venait aux mains, et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublaient à mesure que sa fierté pour l’ennemi était émue ; cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort ; car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les héros1.
L’invention les lui indique : ce sont de certains chefs généraux, appelés lieux communs, parce qu’ils appartiennent à tous les genres d’oraison, à toutes les matières qui sont du ressort de l’éloquence. […] Là, sur ce théâtre changeant et mobile, où la scène varie à chaque instant ; où, sous les apparences du repos, règne le mouvement le plus rapide : dans cette légion d’intrigues cachées, de perfidies ténébreuses, de méchanceté profonde et réfléchie : dans cette région, où l’on respecte, sans estimer ; où l’on applaudit, sans approuver ; où l’on sert, sans aimer ; où l’on nuit, sans haïr ; où l’on s’offre par vanité ; où l’on se promet par politique ; où l’on se donne par intérêt : où l’on s’engage sans sincérité ; où l’on se retire, où l’on s’abandonne sans bienséance et sans pudeur : dans ce labyrinthe de détours tortueux, où la prudence marche au hasard ; où la route de la prospérité mène si souvent à la disgrâce ; où les qualités nécessaires pour avancer, sont souvent un obstacle qui empêche de parvenir ; où vous n’évitez le mépris, que pour tomber dans la haine ; où le mérite modeste est oublié, parce qu’il ne s’annonce pas ; où le mérite qui se produit, est écarté, opprimé, parce qu’on le redoute ; où les heureux n’ont point d’amis, puisqu’il n’en reste point aux malheureux : là, dès les premiers pas que l’abbé de Fleuri fait dans ces sentiers embarrassés, on croirait qu’il les a parcourus mille fois… Il apporte à la cour les talents qu’on vient y chercher ; il n’y prend aucun des vices qu’elle a coutume de donner… Les sociétés du goût le plus fin, le plus délicat et le plus difficile, le reçoivent, l’appellent et l’invitent… Il se concilie tous les esprits ; il obtient tous les suffrages ». […] Un des devoirs les plus essentiels de l’orateur est de les connaître, ainsi que les usages et le commerce ordinaire de la vie : c’est ce qu’on appelle connaître le cœur humain et le monde. […] À la fin de l’exorde, l’orateur distribue son sujet en ses parties ; c’est-à-dire, qu’il en tire plusieurs propositions, qui, disposées avec ordre, indiquent la marche qu’il va suivre pour le traiter : c’est ce qu’on appelle division.
L’une, qu’on peut appeler narrative, consiste à détailler beaucoup les événements, en laissant au lecteur à tirer lui-même les conséquences ; elle s’adresse plus à la mémoire et à l’imagination.
Origine et principe des beaux-arts Les arts en général ont été inventés, les uns pour le seul besoin de l’homme ; ce sont les arts mécaniques : les autres pour son plaisir et son utilité tout à la fois ; ce sont les beaux-arts, appelés libéraux, parmi lesquels l’éloquence et la poésie tiennent le premier rang.
Il s’exprime ici comme un ancien, ou plutôt d’après le souvenir des anciens, qui appellent l’âme : divinæ particulam auræ.
Ces discours, comme les assemblées où ils étaient tenus, s’appelaient mercuriales.
C’est une ancienne religieuse professe : on appelait de ce dernier nom celle qui avait prononcé des vœux définitifs, après le temps de son noviciat expiré.
Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte, Sans songer seulement à demander sa route, Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi, Faire un tiers du chemin jusqu’à près de midi ; Voir sur sa tête alors s’amasser les nuages, Dans un sable mouvant précipiter ses pas, Courir en essuyant orages sur orages, Vers un but incertain où l’on n’arrive pas ; Détrompé, vers le soir, chercher une retraite ; Arriver haletant, se coucher, s’endormir : On appelle cela naître, vivre et mourir.
L’on ne lui a pas inspiré d’assez bonne heure les grandes et générales maximes qui sont celles qui font et qui forment ce que l’on appelle l’esprit de suite.
On comprend que Rabelais n’ait jamais pu souffrir celui qu’il appela « le démoniaque de Genève », ce sectaire flegmatique dont la vie fut un implacable combat, même contre ses propres soldats.
c’est votre ami, qui frappe et vous appelle.
Brizeux 1803-1858 [Notice] Originaire d’Irlande, né à Lorient, Brizeux pourrait être appelé un barde breton ; car sa muse a toujours chanté l’Armorique, soit dans des élégies familières, soit dans de rustiques épopées.
En effet, dans ses plus grands intérêts et dans ses plus importantes affaires, où la violence de ses souhaits appelle toute son attention, il voit, il sent, il entend, il imagine, il soupçonne, il pénètre, il devine tout ; de sorte qu’on est tenté de croire que chacune de ses passions a une espèce de magie qui lui est propre.
C’est ainsi que Cicéron, dans son Oraison pour Caïus Rabirius, chevalier romain, accusé de trahison par le tribun Labienus, pour avoir, dans une émeute populaire, participé à la mort d’un factieux nommé Saturnin, qui venait de s’emparer du Capitole ; c’est ainsi que Cicéron, s’adressant à Labienus lui-même, lui dit : « Je vous le demande : qu’eussiez-vous fait dans une circonstance aussi délicate, vous qui prîtes la fuite par lâcheté, tandis que d’un côté la fureur et la méchanceté de Saturnin vous appelaient au Capitole, et que d’un autre côté les Consuls imploraient votre secours pour la défense de la patrie et de la liberté ? […] On l’appelle aussi fleuri, parce qu’il fait usage des ornements d’éclat.
Indépendamment de cette harmonie spécialement appelée imitative, parce qu’elle peint et quelle imite par la combinaison même des sons, comme nous le verrons dans le chapitre qui suivra celui-ci, il est une harmonie générale du style, qui embrasse toutes les parties du discours ; qui ne s’attache pas à telle ou telle circonstance, mais qui tend à l’effet total du tableau : c’est une des plus grandes difficultés ; mais c’est aussi l’un des premiers charmes de l’art d’écrire : Duæ sunt res quæ permulcent aures ; sonus et numerus.
Je les appelle ainsi, parce qu’elles pèchent contre toutes les règles du théâtre.
De plus, chez une nation si heureusement née pour les arts, la fiction appelait naturellement les vers ; et l’on ne serait pas descendu de ces belles fables, si bien chantées par les poètes, à des récits en prose qui n’auraient renfermé que des mensonges vulgaires.
Ce qu’on appelle l’esprit : combien c’est peu de chose1.
Il l’appelle le sage Enay, et sous cette honnête figure nous reconnaissons Duplessis-Mornay.
Les clochers des villages où ils étaient nés, qu’ils reconnaissaient au loin dans les campagnes, et qu’ils nommaient les uns après les autres, les remplissaient d’allégresse ; mais, quand le vaisseau entra dans le port, et qu’ils virent sur les quais, leurs amis, leurs pères, leurs mères, leurs enfants, qui leur tendaient les bras en pleurant, et qui les appelaient par leurs noms, il fut impossible d’en retenir un seul à bord.