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19. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Non, mais à leur creuser des ports, à leur bâtir des murailles, à leur faire remporter des victoires sur leurs ennemis. […] A un observateur intelligent, les fautes des maîtres sont aussi profitables que leurs victoires. […] Or, ce n’est pas avec des raisonnements, c’est avec des sentiments, avec des images que l’orateur peut se flatter de remporter la dernière victoire. […] Tel prouve à ses soldats que la victoire est certaine et qu’ils sont dix contre un ; tel autre leur dit que tout est perdu, et allume en eux la rage du désespoir. […] Elle fait parler la honte, le remords, la nécessité, l’occasion, les ombres des ancêtres, le sang des guerriers morts, le souvenir des victoires remportées.

20. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Je ne propose point à votre fier courroux Des travaux sans péril, et des meurtres sans gloire : Vous pourriez dédaigner une telle victoire ; À vos cœurs généreux je promets des combats : Je vois vos ennemis expirants sous vos bras. […] Tu ne saurais cacher sa peine à sa victoire ; Dans les murs, hors des murs, tout parle de sa gloire, Tout s’oppose à l’effort de ton injuste amour, Qui veut d’un si beau sang souiller un si beau jour. […] « On compte, en le voyant, les ennemis qu’il a vaincus, non pas les serviteurs qui le suivent : tout seul qu’il est on se figure autour de lui ses vertus et ses victoires qui l’accompagnent : il y a je ne sais quoi de noble dans cette simplicité ; et moins il est superbe, plus il devient vénérable ». […] Mais, j’en atteste et les Dieux et les hommes, la victoire est à nous. […] laisse-toi fléchir, il en est temps encore ; ne me force pas à une victoire dont je rougirais ; et que mes prières puissent sur mon fils ce qu’elles ont pu aujourd’hui sur d’autres en sa faveur » !

21. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

 ; Les deux rimes gloire et victoire 78 id.; Les trois rimes mémoire, gloire et victoire 142 id. […] victoire ! […] O Muse de l’Histoire,     Consacre la mémoire D'une telle victoire (bis). […] Qu’il poursuive, s’il veut, son épouse enlevée ; Qu’il cherche une victoire à mon sang réservée.

22. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Je remportai la palme, et la douce victoire Pour la première fois me fit goûter la gloire : Beaux jours, qu’une autre gloire et de plus grands combats Rappelaient à Villars2, mais qu’ils n’effaçaient pas3. […] Plus loin, dans ses calculs gravement enfoncé, Un couple sérieux, qu’avec fureur possède L’amour du jeu rêveur qu’inventa Palamède, Sur des carrés égaux, différents de couleur, Combattant sans danger, mais non pas sans chaleur, Par cent détours savants conduit à la victoire Ses bataillons d’ébène et ses soldats d’ivoire… Longtemps des camps rivaux le succès est égal ; Enfin l’heureux vainqueur donne l’échec fatal, Se lève, et du vaincu proclame la défaite ; L’autre reste atterré dans sa douleur muette, Et du terrible mât à regret convaincu, Regarde encor longtemps le coup qui l’a vaincu1. […] Le maréchal de Villars disait avoir été plus sensible à sa première couronne de collége qu’à sa première victoire.

23. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Chaque jour, chaque instant, pour rehausser ma gloire, Met lauriers sur lauriers, victoire sur victoire. […] Ne cherche point à faire un coup d’essai fatal ; Dispense ma valeur d’un combat inégal ; Trop peu d’honneur pour moi suivrait cette victoire : A vaincre sans péril on triomphe sans gloire3. […] Moi, dont les longs travaux ont acquis tant de gloire, Moi, que jadis partout a suivi la victoire, Je me vois aujourd’hui, pour avoir trop vécu, Recevoir un affront, et demeurer vaincu. […] Et durant ces quatre ans Il ne s’est fait combats, ni siéges importants, Nos armes n’ont jamais remporté de victoire Où cette main n’ait eu bonne part à la gloire : Mes faits par la gazette en tous lieux divulgués… Cliton, le tirant par la basque de son habit.

24. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre V. Panégyrique de Louis XV, par Voltaire. »

Jamais les courriers qui ont apporté les nouvelles des plus grandes victoires, ont-ils été reçus comme celui qui vint nous dire : Il est hors de danger ! […] Puissent ceux qui croient que dans les cours l’intrigue ou le hasard distribue toujours les récompenses, lire quelques-unes de ces lettres que le monarque écrivait après sa victoire !

25. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Elle peut exprimer des sentiments très divers, comme l’élan de la reconnaissance et de l’admiration à la vue de la bonté de Dieu, des merveilles de la création, des charmes et des prodiges de la vertu, ou les émotions ardentes de la victoire, ou les douces et agréables rêveries ; et ce sera toujours avec une verve, avec des mouvements qui la caractérisent entre toutes les expressions poétiques. […]  » Ce qui signifie : J’ai parlé à mes ennemis dans ma colère, ma seule parole les a fait disparaître ; vous qui êtes témoins de ma victoire, répondez : Où sont-ils ? […] On trouve encore d’autres poèmes lyriques dans les Livres Saints : les plaintes sublimes de Job, Pereat dies, et celles d’Ézéchias mourant ; les cantiques, Confitebor tibi, d’Isaïe, Benedicite, de Daniel, Domine, audivi, d’Habacuc, et Qui sponte obtulistis, chanté par Débora après la victoire sur Sisara. […] La chanson patriotique, nationale ou guerrière, est celle qui célèbre les gloires de la patrie, les hauts faits des grands capitaines, les victoires de l’armée. […] La chanson, et surtout la chanson patriotique, a toujours exercé une grande influence sur les peuples ; plus d’une victoire même a dû être attribuée à des chansons guerrières.

26. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Ces victoires, accompagnées d’un faste noble, sont légitimes, et acquièrent à notre ville une réputation de force et de puissance. […] Après vous avoir acquis, à peu de frais et presque sans danger, l’amitié des villes les plus puissantes du Péloponèse, j’ai forcé les Lacédémoniens de risquer, à Mantinée, toute leur fortune dans une seule bataille, dont ils sont encore affaiblis, quoique la victoire se soit déclarée pour eux. […] Nos troupes sont composées de soldats d’Argos, de Mantinée, d’Athènes, des principales îles : comment, avec de si braves compagnons, douter un moment de la victoire ? […] Nos ennemis peuvent se dire, pour s’animer mutuellement, qu’ils combattent dans le sein et pour les intérêts de leur patrie ; vous combattez, vous, dans un pays d’où vous ne pouvez sortir désormais que par une victoire.

27. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. —  Voiture. (1598-1648.) » pp. 7-11

A. de ce que j’entends dire qu’elle a gagné la plus belle victoire et de la plus grande importance que nous ayons vue de notre siècle. […] Il venait alors, en 1643 et dans sa vingt-deuxième année, de remporter la victoire de Rocroy.

28. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

« Ce fut le 8 juillet de l’année 1709 que se donna cette bataille décisive de Pultava, entre les deux plus singuliers monarques qui fussent alors dans le monde ; Charles XII, illustre par neuf années de victoires ; Pierre Alexiowitz, par neuf années de peines prises pour former des troupes égales aux troupes suédoises ; l’un glorieux d’avoir donné des états, l’autre d’avoir civilisé les siens ; Charles aimant les dangers, et ne combattant que pour la gloire ; Alexiowitz ne fuyant point le péril, et ne faisant la guerre que pour ses intérêts : le monarque suédois libéral par grandeur d’âme ; le Moscovite ne donnant jamais que par quelque vue : celui-là d’une sobriété et d’une continence sans exemple, d’un naturel magnanime, et qui n’avait été barbare qu’une fois ; celui-ci n’ayant pas dépouillé la rudesse de son éducation et de son pays, aussi terrible à ses sujets qu’admirable aux étrangers, et trop adonné à des excès qui ont même abrégé ses jours. Charles avait le titre d’invincible, qu’un moment pouvait lui ôter ; les nations avaient déjà donné à Pierre Alexiowitz le nom de grand, qu’une défaite ne pouvait lui faire perdre, parce qu’il ne le devait pas à des victoires ».

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