Pendant le combat fameux entre les Horaces et les Curiaces, le vieil Horace apprend que deux de ses fils ont été tués, et que le troisième a pris la fuite : d’abord il se refuse à le croire ; rendu certain du fait, cette conduite infâme du seul fils qui lui reste le transporte d’indignation ; on lui demande ce qu’il eût voulu que fit ce guerrier qui avait à lui seul trois ennemis à combattre, Qu’il mourût , répond-il. […] On trouve une pensée du même genre supérieurement développée dans le passage suivant d’Isaïe : Hæc dicit Dominus redemptor tuus, et formator tuus ex utero : Ego sum Dominus, faciens omnia, extendens cœla solus, stabiliens terram, et nullus mecum. — Qui dico profundo : desolare, et flumina tua arefaciam. — Qui dico Cyro : pastor meus es, et omnem voluntatem meam complebis. — Qui dico Jerusalem, ædificaberis ; et templo, fundaberis. […] On tue un homme avec une épée, il meurt par violence ; un criminel est garrotté avec une corde par le bourreau.
Enfin, son désespoir la reprend, et lui fait presque perdre la raison, lorsqu’elle s’offre comme victime expiatoire, tantôt à son époux, tantôt à son frère : Qu’un de vous deux me tue, et que l’autre me venge. […] Quel contraste produit ici la réponse de Curiace : Je vous connais encore, et c’est ce qui me tue. […] Hermione personnifie l’amante tantôt plaintive et désespérée de l’inconstance de Pyrrhus, tantôt furieuse et avide de vengeance, constamment jalouse jusqu’à en être cruelle, pleine d’irrésolution quand son orgueil et son amour entrent en lutte ; elle agit pourtant, mais avec désespoir, en ordonnant à Oreste de tuer Pyrrhus et en se donnant elle-même la mort ; elle est l’esclave de la passion comme Andromaque est l’esclave du devoir. […] Dix régiments, lancés successivement sur cette masse épaisse, inébranlable, sont repoussés malgré la valeur du duc de Biron, de M. de Luttaux, du prince de Craon et de tant d’autres, qui furent tués ou blessés ; aucune attaque ne se fit avec concert, et ni l’infanterie, ni la cavalerie, qui chargea sous d’Estrées, ne put entamer la colonne anglaise, qui faisait face de tout côté.
Il a quelques endroits imités de Virgile, qui égalent les plus beaux du poète latin, comme la descente en esprit de Henri aux enfers, conduit par saint Louis, la mort du jeune d’Ailly tué par son père, etc.
Nous signalerons, comme remarquables dans le genre tempéré, les psaumes 11, Salvum me fac, Domine ; 18, Cœli enarrant gloriam Dei ; 41, Quemadmodum desiderat cervus ; 83, Quam dilecta tabernacula tua ; le portrait de la femme forte, Mulierem fortem… (Prov., xxxi, 10-31).
Te fata tua docet fatum miserum floris.
Il s’agit d’une circonstance particulière : Milon était candidat aux fonctions de consul, et c’était peu de jours avant l’élection que Clodius avait été tué. […] Omnia excelsa tua, et fluctus tui super me transierunt . […] Alors arrive un étranger qui n’a jamais vu Lavinie, et qui, cependant, sur la foi d’un oracle, réclame un établissement dans le Latium, livre le pays aux fureurs de la guerre, tue l’amant de la princesse, et cause la mort de sa mère.
Ainsi La Fontaine dit en parlant d’un sanglier dur à tuer : … La Parque et ses ciseaux Avec peine y mordaient.
Cæsar, res tuas gestas possit ».
Dans Andromaque, Racine nous en donne un admirable exemple, lorsque Oreste, après avoir tué Pyrrhus pour plaire à Hermione, apprend que celle-ci vient de se poignarder pour ne pas survivre au roi d’Épire : Grâce aux dieux, mon malheur passe mon espérance !
Et dans une autre fable où figurent encore les Grenouilles, La Fontaine, voulant peindre la vivacité de leurs plaintes-et la vivacité de la réponse que leur fait le dieu Jupin, s’est exprimé ainsi : Le monarque des dieux leur envoie une grue, Qui les croque, qui les tue, Qui les gobe à son plaisir : Et grenouilles de se plaindre : Et Jupin de leur dire…………..