Quel fruit revient aux plus rares esprits De tant de soins6 à polir leurs écrits, A rejeter les beautés hors de place, Mettre d’accord la force avec la grâce, Trouver aux mots leur véritable tour Fuir les longueurs, éviter les redites, Bannir enfin tous ces mots parasites1, Qui, malgré vous dans le style glissés, Rentrent toujours, quoique toujours chassés ?
Brillant dans ses pensées, riche dans ses expressions, élégant dans ses tours, subtil, ingénieux dans ses réflexions, lumineux dans ses raisonnements, il n’a été surpassé que par saint Jean Chrysostôme, auquel il ne faut songer à rien comparer.
Remarquons, à cette occasion, que Corneille et Racine n’ont pas dédaigné d’emprunter plusieurs tours et plusieurs expressions à Racan.
Remarquez la délicatesse du tour.
On sera clair, si, en évitant d’introduire trop de personnages, et de surcharger son sujet d’incidents, on place chaque chose en son lieu, on met de l’ordre dans les idées et dans les expressions, on n’emploie que des termes, des tours qui soient propres, justes, sans équivoque et sans ambiguïté. […] On trouverait bien difficilement une versification plus aisée et plus coulante, des tours dans les expressions plus heureux, des images plus gracieuses, des détails plus agréables et plus charmants. […] Les Romains lui donnèrent la forme, le caractère, le tour qu’elle a aujourd’hui. […] Ses pensées sont toujours naturelles, ses expressions justes, ses tours vifs et aisés, son style pur et élégant, ses vers harmonieux, faits avec soin et jamais vides d’idées. […] Bientôt sa marche féconde Embrasse le tour du monde Dans le cercle qu’il décrit ; Et par sa chaleur puissante, La nature languissante Se ranime et se nourrit.
Quoi de plus propre à faire naître l’inspiration que l’aspect d’un vieux château à demi écroulé, dont les tours crénelées, les fortifications, les ponts-levis, les portes sombres, rappellent les scènes de la chevalerie, les tournois, les batailles, le courage des paladins, et les chansons des troubadours ?
Dans l’épopée, son inspiration est tranquille ; c’est l’esprit qui est dans l’extase de l’admiration ; le poète, instruit par le dieu qu’il a invoqué, y raconte avec autant de chaleur que de dignité, la grande action qu’il admire pour nous porter à l’admirer à notre tour. […] Ce sera la même noblesse dans les pensées, la même élévation dans les sentiments, la même vivacité dans les images, la même pompe d’expressions, la même hardiesse dans les tours et les figures. […] Ainsi le style du poète, se resserrant tout à coup pour arriver plus vite au dénoûment, fait succéder les tours concis aux périodes nombreuses, et les mots seulement clairs et justes aux expressions nobles, brillantes, métaphoriques, aux circonlocutions étendues et aux désinences sonores.
On veut que le style de la chanson soit léger, les expressions choisies et toujours exactes, la marche libre, les vers faciles et coulants ; que les tours n’aient rien de forcé ; que tout y soit fini, sans que le travail s’y fasse sentir. […] On dirait qu’ils sont épuisés ; et cependant on voit encore des tours nouveaux.
D’Aguesseau disait aussi bien finement : « Penser peu, parler de tout, ne douter de rien ; n’habiter que les dehors son âme, et ne cultiver que la superficie de son esprit ; s’exprimer heureusement ; avoir un tour d’imagination agréable, une conversation légère et délicate, et savoir plaire sans savoir se faire estimer, être né avec le talent équivoque d’une conception prompte, et se croire par là au-dessus de la réflexion ; voler d’objets en objets, sans en approfondir aucun ; cueillir rapidement toutes les fleurs, et ne donner jamais aux fruits le temps de parvenir à leur maturité : c’est une faible peinture de ce qu’il plaît à notre siècle d’honorer du nom d’esprit. » 1. […] Remarquez le ton, le tour de ce plaidoyer.
Ces nouvelles ayant en peu de jours été portées par toute la France, le parlement, qui était à Tours, alarmé d’ailleurs des entreprises et des menées des ligueurs qui l’environnaient de tous côtés, dépêcha au roi Paul Huraut de Valegran, maître des requêtes et depuis archevêque d’Aix, par lequel il lui proposait qu’il ne voyait plus qu’un expédient pour sauver l’Etat : c’était que, comme autrefois on avait vu à Rome deux princes associés au gouvernement de l’empire, ainsi dans cette occasion l’oncle et le neveu régnassent conjointement, l’un ayant la conduite des affaires, l’autre celle des armes, et tous deux ralliant les religions ensemble.