/ 230
107. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

Que d’un bonheur si grand mon cœur se sent toucher ! […] Malgré la critique précédente, ce passage où Voltaire se montre touché des beautés de la nature doit être remarqué à son éloge : car c’est chose trop rare chez lui.

108. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Je crois qu’il le sent aulcunement8, et que ces miens offices le touchent et rejouïssent : de vray, il se loge9 encores chez moy si entier et si vif10, que je ne le puis croire ny si lourdement enterré11, ny si entierement esloingné de nostre commerce. […] La mutation d’air et de climat ne me touche point ; tout ciel m’est un : ie ne suis battu4 que des alterations internes5 que ie produis en moy ; et celles là m’arrivent moins en voyageant.

109. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Toutes ces dryades affligées que je vis hier, tous ces vieux sylvains qui ne savent plus où se retirer, tous ces anciens corbeaux établis depuis deux cents ans dans l’horreur de ces bois, ces chouettes qui, dans cette obscurité, annonçaient, par leurs funestes cris, les malheurs de tous les hommes : tout cela me fit hier des plaintes qui me touchèrent sensiblement le cœur ; et que sait-on même si plusieurs de ces vieux chênes n’ont point parlé, comme celui où était Clorinde1 ? […] Vous me parlez de vous avancer de l’argent sur les dix mille écus que vous aurez à toucher dans la succession de M. de Châlons6 : vous dites que je vous l’ai refusé, et moi je dis que je vous l’ai prêté ; car vous savez fort bien, et notre ami Corbinelli7 en est témoin, que mon cœur le voulut d’abord, et que, lorsque nous cherchions quelques formalités pour avoir le consentement de Neuchèse8, afin d’entrer en votre place pour être payé9, l’impatience vous prit.

110. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Définition et division. »

Si votre pensée est vraie, si elle est sage, on la recevra avec respect, comme tout ce qui est beau et bon, même lorsque vous l’exprimerez sans art ; c’est déjà quelque chose ; mais elle instruira, elle plaira, elle touchera, si vous avez suivi, en l’exposant, les préceptes de la Rhétorique, et votre triomphe sera plus complet.

111. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Vauvenargues 1715-1747 » pp. 196-198

S’il n’a pas le trait acéré de La Rochefoucauld, la profondeur de Pascal, le tour spirituel de La Bruyère, il nous touche par l’accent ému d’une âme fière, indépendante et haute dans une destinée trop étroite pour son essor.

112. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Il se passa538 lui-même lorsqu’il revint au Palais-Royal, et il est constant qu’il toucha tout le monde, à la réserve de la reine qui demeura inflexible. […] Don Juan, lui tendant la main. — Touchez donc là567, Mon sieur Dimanche. […] Jourdain. — Touchez là632, monsieur ; ma fille n’est pas pour vous. […] M. de La Rochefoucauld682 y vint ; on ne parla que de vous, de la raison que j’avais d’être touchée. […] Toutes les pensées de ceux-ci sont des distractions ; ils ne sont jamais où ils doivent être ; on ne peut même les toucher jusqu’au vif par les corrections : ils écoutent tout et ne sentent rien.

113. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre   Les chaises se toucher, Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire1. […] Il me semble qu’un lis m’a touché la joue.

114. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

S’il cherche à travailler son style, à le polir, à l’orner, son ardeur va s’éteindre, il ne touchera plus le cœur. […] Partout ses réflexions sont profondes, ses descriptions frappantes ; il sait toucher, il sait émouvoir. […] Son plan doit être établi de manière à pouvoir embrasser plusieurs incidents faits pour nous toucher. […] Ceci nous mène à l’examen de ce qu’on appelle le merveilleux dans un poème épique, et c’est la partie la plus délicate et la plus difficile à toucher. […] On nous le montre, il est vrai, rempli de bravoure et de piété ; mais son caractère n’est indiqué par aucun de ces traits qui touchent le cœur.

115. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Ce tendre épanchement, ces douces causeries sont un baume précieux contre les chagrins de l’absence ; elles ont un charme qui remplace, peut-être avec avantage, la conversation elle-même ; car, dans une lettre, on dit plus et l’on dit mieux ce qu’on pense, il y a moins de décousu dans les propos, enfin le cœur se montre davantage, s’il est vrai que l’absence soit la pierre de touche du sentiment. […] Mais je veux bien que vous sachiez que, depuis les plus petites jusqu’aux plus grandes choses, tout ce qui vous regarde me touche et m’intéresse infiniment. […] Un habile écrivain sait-tirer parti d’un sujet, même stérile en apparence ; il l’anime par la vivacité de l’esprit ou par celle de la passion ; il éveille la curiosité, tient l’attention en haleine par une habile gradation de l’intérêt ; il ménage avec art les incidents prévus ou imprévus ; il n’insiste que sur les détails qui peuvent toucher et plaire. […] Poète discret autant qu’il est touché, André Chénier ne nomme pas la beauté qui l’inspire ; il voile son nom avec un pieux mystère : c’est un charme de plus.

116. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Rien n’égale la dextérité avec laquelle notre orateur sait toucher et sonner de main de bon maître les cordes sensibles de ce peuple impressionnable. […] Il put aborder sans détour des sujets que les autres orateurs n’osaient toucher ou ne touchaient qu’en tremblant. […] Les philosophes conçoivent des abstractions ; les peuples ne comprennent que les idées qu’ils voient et qu’ils touchent.

/ 230