C’est une règle qu’oublient plusieurs des romanciers actuels, ceux surtout qui écrivent d’ordinaire pour le théâtre ; ils multiplient singulièrement le dialogue ; l’habitude de la scène les emporte à chaque page. […] C’est ainsi que les historiens nons plaisent par la variété des récits, les romans par la variété des prodiges, les pièces de théâtre par la variété des passions, et que ceux qui savent instruire modifient le plus qu’ils peuvent le ton uniforme de l’instruction. » Essai sur le goût.
D’Aubignac, Pratique du théâtre, III, 2, commente et discute les préceptes d’Aristote sur ce sujet.
Aristote a pu blâmer ces sortes de compositions, dont il y a plusieurs exemples dans le théâtre d’Eschyle, où un seul sujet était traité en trois tragédies destinées au même concours (voy. plus haut, sur le chap.
Las d’attrister des bêtes malades, et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre ; me fussé-je mis une pierre au cou ! […] Si par malheur j’en avais un, je m’efforcerais de l’oublier quand je fais une comédie, ne connaissant rien d’insipide au théâtre comme ces fades camaïeux1 où tout est bleu, où tout est rose, où tout est l’auteur, quel qu’il soit.
Nos romans et nos pièces de théâtre forment le goût et le cœur1 des dames de Bukarest et de Moscou, en attendant le jour, qui n’est peut-être pas très-éloigné, où l’on n’en voudra plus d’autres à la Chine et au Japon. […] M. de Sacy ne me semble pas avoir grande confiance dans cet enseignement du théâtre moderne.
D’après la même théorie, toutes les pièces où le personnage intéressant fait son malheur lui-même avec connaissance de cause seraient bannies du théâtre et l’on n’aurait jamais pensé à y faire voir l’homme victime de ses passions.
Il donnait à ce coup de théâtre la préférence sur tous les autres.
les analyses des pièces du théâtre classique, par La Harpe ; — celle de la fable Le Chêne et le Roseau par Le Batteux ; — celle du Cid de Corneille par Sainte-Beuve (Nouveaux Lundis, t. […] Qu’en un lieu, qu’en un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. […] 1° Le drame satyrique est une composition dramatique de l’ancien théâtre grec, qui tenait le milieu entre la tragédie et la comédie, ou, plutôt, qui prenait alternativement le ton de l’un et de l’autre. […] Elle obtient quelques succès avec Marie-Joseph Chénier, dont le Tibère est resté au théâtre, grâce à quelques scènes très belles. […] De nos jours la comédie est en grande faveur ; elle est presque la seule forme littéraire qui existe encore sur nos théâtres.
Aristote veut dire que chacun de ces deux poëmes pourrait être resserré en une tragédie ou tout au plus divisé de manière à former deux tragédies (ce que Dacier montre bien dans ses Remarques) autrement il serait contredit par l’histoire même du théâtre grec, où l’on peut signaler encore aujourd’hui, après tant de pertes, plusieurs tragédies tirées de l’Iliade, plusieurs tirées de l’Odyssée.
« — Aux jours et heures où Thémistocles, encore à l’école, avoit vacation de l’estude et congé de s’esbattre, il ne jouoit jamais, ny jamais ne demouroit oisif, comme faisoient les autres enfants ; mais on le trouvoit toujours apprenant par cueur, ou composant à part soy quelques harangues, le subject desquelles estoit le plus souvent qu’il défendoit ou accusoit quelqu’un de ses compagnons3. » — Toutes les aspirations de la jeunesse se portaient donc vers la tribune, théâtre de tant de gloire et de puissance. […] Ils la passent en plein air, soit à s’exercer dans les palestres, soit à écouter leurs orateurs sur la place publique, soit à flâner dans le port en attendant des nouvelles, soit à applaudir dans les théâtres les œuvres de leurs poëtes et de leurs musiciens. […] L’éloquence sans principes cesse d’être un art utile ; elle devient un jeu d’esprit, et la tribune une sorte de théâtre où les plus habiles luttent entre eux pour le pouvoir, comme les acteurs pour les applaudissements. […] Le combat n’a plus pour théâtre un petit coin de l’Europe, mais l’univers tout entier ; il ne s’agit plus de la prééminence de la Grèce, mais d’un intérêt bien plus vaste, du droit qu’a tout homme de vivre et de mourir libre dans le pays de ses pères.