Les objets ne sont vus au théâtre que dans le lointain. […] Qu’appelle-t-on coups de théâtre ? […] Les coups de théâtre font un très bel effet dans la comédie. […] Les reconnaissances sont des coups de théâtre. […] Citez quelques-uns des auteurs qui condamnent le théâtre ?
« Mais une chose bien plus étrange et pourtant très-véritable, j’ai vu des gens qui travaillaient depuis longtemps au théâtre lire ou voir un poëme par plusieurs fois, sans reconnaître ni la durée du temps ni le lieu de la scène, ni la plupart des circonstances des actions les plus importantes, pour en découvrir la vraisemblance. » (Pratique du Théâtre, II, 2 cf. […] Il en était de même sur notre théâtre avant Corneille et non-seulement l’unité de lieu n’y était pas observée, mais elle y était interdite. […] L’unité de lieu serait observée aux yeux des spectateurs, si on avait eu des théâtres dignes de Corneille, semblables à celui de Vicence, qui représente une ville, un palais, des rues, une place, etc. […] Je les appelle ainsi, parce qu’elles pèchent contre toutes les règles du théâtre. […] XII, ch. 5) attaque les deux unités de temps et de lieu en s’appuyant sur des exemples du théâtre grec et du théâtre latin.
On appelle actes, dans une pièce de théâtre, les parties de la pièce après lesquelles le théâtre reste vide, et l’action suspendue sans être pourtant achevée. […] C’était une règle du théâtre latin qu’une pièce de théâtre devait avoir cinq actes, ni plus, ni moins148. […] Le mal est que l’amour n’est souvent, chez nos héros de théâtre, que de la galanterie. […] Il commença à s’appliquer au théâtre dès l’âge de dix-huit ans. […] Névius, Ennius polirent le théâtre romain de plus en plus, aussi bien que Pacuvius, Cécilius, Attius.
Ils le sont toujours dans nos meilleures pièces de théâtre. […] Nous avons de très-bonnes pièces de théâtre qui ont moins de cinq actes. […] Les objets ne sont vus au théâtre, que dans le lointain. […] C’est ce qui rend son nom précieux dans l’histoire de notre théâtre. […] On joue un grand nombre de ses autres comédies sur le théâtre Italien.
Ce point et quelques autres qui concernent le théâtre de Corneille ont été éclaircis par M. […] Voici un exemple de ces dialogues vifs et concis que Corneille a très-heureusement imités de la scène grecque, où ils sont beaucoup plus multipliés que sur notre théâtre. […] Magnin, « Le Cid au Théâtre français », Revue des deux mondes, numéro du 1er février 1842. […] Le tutoiement, d’ailleurs assez ordinaire alors entre les personnes de même rang ou de même naissance, et particulièrement usité sur notre théâtre à cette époque (voy. […] Le sujet de cette pièce, à laquelle, suivant Voltaire, « nous devons Molière » (il a reconnu lui-même les obligations qu’il avait à Corneille), est, comme celui du Cid, emprunté au théâtre espagnol.
Mais quand j’ai vu des monstres spécieux triompher sur notre théâtre, et que ce triste travail remportait les applaudissements des dames et du vulgaire, je me suis remis à cette manière barbare de composer, renfermant les préceptes sous clef toutes les fois que j’ai entrepris d’écrire, et bannissant de mon cabinet Térence et Plaute, pour n’être pas importuné de leurs raisons. » (Livre cité, p. 249.) On peut voir dans la Poétique de La Mesnardière (préface) avec quel mépris un pédant du xvii e siècle traitait le public des théâtres. D’Aubignac, plus poli que La Mesnardière, avoue qu’il écrit « pour faire connaître au peuple l’excellence de l’art des poëtes et pour lui donner sujet de les admirer, en lui montrant combien il faut d’adresse, de suffisance et de précautions pour achever des ouvrages qui ne donnent à nos comédiens que la peine de les réciter et qui ravissent de joie ceux qui les écoutent. » (Pratique du théâtre, I, 2. […] On traduirait alors : « à la lecture comme à la représentation »; mais l’idée de lecture est déjà exprimée, six lignes plus haut, par les mots διὰ τοῦ ἀναγιγνώσϰειν, en opposition avec la représentation sur un théâtre.
Racine, élève des Grecs, réfléchit dans l’éclat de ses vers l’élégance de son siècle, encore plus que la simplicité du théâtre d’Athènes. […] Votre théâtre s’est rapproché de ces proverbes de salon, où la société se peint d’autant mieux qu’elle les fait elle-même, et qu’elle y met son langage. […] C’est par là, Monsieur, que vos pièces, transplantées, ont amusé toute la France, et que, passant à l’étranger, traduites, mêlées, allongées, selon le goût des peuples, elles ont défrayé les théâtres du Nord et du Midi. […] Mais l’illusion même que votre piquant théâtre a pu faire à de tels juges est encore un éloge ; et cette illusion serait impossible, s’il n’y avait pas quelque chose de bien spirituel et de bien vivace dans ces scènes légères que l’on joue, et que même on commente chez l’étranger. […] Cela est surtout sensible dans le théâtre.
Son théâtre étant trop considérable pour que nous puissions ici le passer en revue, bornons-nous à dire qu’il est avec Shakespeare l’exemple le plus complet du génie créateur et dramatique. […] Elle nous fera voir qu’Aristote a consacré des veilles au théâtre et s’est donné le soin de réduire en préceptes l’art de faire des comédies. […] De semblables arrêts, sans doute, feraient un grand désordre dans le monde ; il n’y aurait rien par là qui ne fût condamné ; et, puisque l’on ne garde point cette rigueur à tant de choses dont on abuse tous les jours, on doit bien faire la même grâce à la comédie, et approuver les pièces de théâtre où l’on verra régner l’instruction et l’honnêteté. […] Je vis l’autre jour sur le théâtre un de nos amis qui se rendit ridicule par là. […] Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n’est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n’a pas suivi un bon chemin ?
• Qu’est-ce que Racine a emprunté au théâtre grec ? […] C’est à cette seconde phase du théâtre chrétien que se rattachent les principaux mystères et miracles que mais ait laissés le moyen âge. […] Ici s’arrête l’histoire du théâtre religieux du moyen âge. […] La lutte de ces deux sentiments également impérieux fait de ce personnage un des plus dramatiques du théâtre de Racine. […] Corneille a gagné au théâtre.
Au théâtre, où l’on doit éviter d’avoir l’air de parler en vers, il est certain qu’il faut se garder d’en indiquer la fin par une pause. […] Les assemblées dont je veux parler sont des associations académiques composées d’un petit nombre de jeunes gens curieux de s’instruire, et qui, destinés à suivre à peu près la même carrière, se réunissent pour se consulter mutuellement, et se préparer à figurer dans la suite sur un plus grand théâtre. […] Ce plan général une fois formé, dit toujours notre critique, il importait peu qu’Homère, pour le remplir, se servit de noms d’animaux comme a fait Ésope, ou de noms d’hommes ; il eût été également instructif ; mais comme il préféra des héros, il choisit la guerre de Troie pour être le théâtre de sa fable ; il supposa que son action s’y était passée ; il nomma Agamemnon le chef des princes confédérés, et Achille fut le nom du prince offensé : voilà comme il créa l’Iliade. […] Afin de donner un air de vraisemblance aux événements les plus opposés au cours ordinaire de la nature, il peut user, avec une décence et une retenue convenables, des mystères de la religion, ou tirer avantage de la superstitieuse crédulité du peuple chez lequel il écrit, ou du pays qui est le théâtre de l’action qu’il veut célébrer. […] La scène change souvent de place ; du théâtre des armes, du tumulte des camps il nous transporte au milieu d’une nature douce et pleine de charmes.